Les mystères comiques de la province: ou, Recueil dé̓tudes de moeurs provinciales, scènes comiques, récits drôlatiques, coutumes et excentricités grotesques, traditions populaires, etc

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G. Sendelbach, 1873 - 469 pages
 

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Popular passages

Page 230 - Haine existe toujours près de Tréguier, et le peuple n'a pas cessé de croire à la puissance des prières qui y sont faites. Parfois encore, vers le soir, on voit des ombres honteuses se glisser furtivement vers ce triste édifice placé au haut d'un coteau sans verdure. Ce sont...
Page 303 - Dieu ! priez ! priez ! car les enfants, eux , ne prient pas. » Ceux que nous avons nourris, nous ont depuis longtemps oubliés; ceux que nous avons aimés, nous ont sans pitié délaissés.
Page 376 - Bayard ne manqueront pas au Dauphiné, ni les Ney, les Fabert, à la Lorraine. Il ya là, sur la frontière, des villes héroïques, où c'est de père en fils un invariable usage de se faire tuer pour le pays '. Et les femmes s'en mêlent souvent comme les hommes4.
Page 287 - Nous l'aperçûmes bientôt, debout, sur les murs noircis d'une maison brûlée quelques années auparavant. C'était un homme grand, pâle et maigre. Ses cheveux couvraient ses épaules et il roulait des yeux hagards sur la foule qui l'entourait. Ses gestes étaient fréquents, saccadés. Il secouait souvent la tête à la manière des bêtes féroces, et alors sa crinière noire, qui voilait en partie son visage, lui donnait une physionomie terrible. Sa voix mordante avait cette vibration timbrée...
Page 314 - Alors on lisait une réquisition conçue en ces termes : " Au saint nom '' de Dieu, de par le Roi, telle paroisse est invitée " à envoyer le plus d'hommes possible, en tel lieu, " tel jour, à telle heure : on apportera des vivres.
Page 238 - ... frais. Dans le fond, il y avait un lit carré qu'entouraient de grands rideaux. Le reste était vide, et l'on entendait le vent qui soufflait tristement dans la cheminée et dans les corridors, comme les voix des âmes demandant des prières. Le voyageur se mit à genoux, parla tout bas à Dieu, puis se coucha sans crainte; bientôt il s'endormit. Mais voilà qu'au moment où minuit sonnait à l'église éloignée, il se réveilla et il entendit les rideaux qui glissaient sur leurs gaules de...
Page 291 - Une soûle, dans le Morbihan, n'est pas un amusement ordinaire; c'est un jeu chaud et dramatique, où l'on se bat et où l'on s'étrangle ; un jeu qui permet de tuer un ennemi, 'sans renoncer à ses pâques, pourvu que l'on prenne soin de le frapper comme par mégarde et d'un coup de malheur. Aussi Dieu sait quelle fête pour le pays ! C'est un jour d'indulgence plénière accordée à l'assassinat. Et quel est celui qui n'a pas quelqu'un à tuer, comme me disait un jour un des souleurs les plus...
Page 265 - Une mary-morgan2) habite l'étang du duc, près de Vannes; elle en sort quelquefois pour tresser au soleil ses cheveux verts. Un soldat l'a surprise un jour sur son rocher, et, attiré par sa beauté, il s'approcha d'elle; mais la marymorgan l'enlaça de ses bras et l'entraîna au fond de l'étang.
Page 372 - Provençal est trop vif pour s'emmailloter du manteau espagnol. Et ce puissant soleil aussi , la fête ordinaire de ce pays de fêtes, il donne rudement sur la tête, quand d'un rayon il transfigure l'hiver en été. Il vivifie l'arbre, il le brûle. Et les gelées brûlent aussi. Plus souvent des orages, des ruisseaux qui deviennent fleuves.
Page 256 - Il proposa ensuite de faire la conquête des pays voisins tels que l'Anjou, le Poitou et la Normandie, ce qui ne lui coûta que bien peu de peine ; enfin, quand il eut tout soumis au roi, il déclara qu'il voulait partir pour délivrer la Terre Sainte et il s'embarqua à Nantes, sur de grands navires, avec la première noblesse du pays. Arrivé en Palestine, il détruisit toutes les armées qu'on envoya contre lui, força l'empereur des Sarrasins à se faire baptiser, et épousa sa fille , dont il...

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