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ABEL FRANÇOIS VILLEMAIN (Littérateur et Historien) Membre de l'Académie Française, Professeur d'Eloquence à la Faculté des Lettres

de Paris.

Ne à Paris le 9 Juin 1791.

DE

LITTÉRATURE

FRANÇAISE,

PAR M. VILLEMAIN,

MEMBRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE,

PROFESSEUR D'ÉLOQUENCE A LA FACULTÉ DES LETTRES DE PARIS.

EXAMEN DES OUVRAGES

DE THOMPSON, YOUNG, HUME, ROBERTSON, GIBBON, OSSIAN,
BECCARIA, FILANGIERI, ETC.

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BRUXELLES,
DE L'IMPRIMERIE DE VANDOOREN FRÈRES,

RUE DES FABRIQUES, son 3, No. 1012.

M DCCC XXVIII.

809
1713

43-3376

AEMUCO

AVIS DES ÉDITEURS.

M. Villemain s'était proposé d'observer l'influence sociale et politique de la littérature française sur toute l'Europe du dix-huitième siècle. Cette influence de la France, M. Villemain l'a cherchée en Angleterre et en Italie, pays célèbres, l'un par le génie politique et l'étude des sciences sérieuses, l'autre par l'éclat de l'imagination et le bon goût dans les arts. Après avoir caractérisé les travaux historiques de Robertson, de Hume, de Gibbon, il a examiné les ouvrages de Beccaria, de Filangieri, et en dernier lieu il a soumis à une discussion détaillée les écrits et le système théâtral d'Alfieri. On a remarqué des réflexions à la fois ingénieuses et profondes sur l'état social de l'Italie et sur les résultats salutaires de la conquête française. De là le professeur a jeté un coup d'œil rapide sur les rapports de la France du dix-huitièm siècle avec l'Allemagne. Les noms de Joseph II, de Frédéric, de Catherine, l'ont conduit à tracer quelques-unes de ces esquisses élégantes qu'il sème avec tant de facilité dans ses improvisations. Ramené à la France, il a indiqué, comme sujet de ses études ultérieures, les disciples de ces premiers penseurs qui avaient agité l'esprit de l'Europe. « Ce n'est plus, dit-il, par des noms. d'hommes que nous caractériserons l'époque qu'il nous

reste à retracer. Il n'y a plus d'hommes dont les noms

t;

parlent assez haut ; mais nous examinerons dans les écrivains du second ordre la philosophie, la théorie des arts ou la critique, et enfin l'application du talent à tous les objets d'utilité sociale, à toutes les questions d'ordre politique. Ainsi nous serons conduits par une pente insen sible à cette grande époque où la théorie fit place à l'action; et nous aurons vu la littérature, après avoir dévoré tous les sujets spéculatifs, après s'être exercée sur tout ce qui intéresse l'imagination et le cœur, devenir une puissance sociale qui change, réforme et bouleverse. »

En réunissant aujourd'hui ces leçons en un volume, nous n'offrons pas au public un ouvrage complet, mais une partie détachée et pour ainsi dire épisodique d'un Cours de Littérature commencé depuis quelques années sous la même forme, et que le Professeur n'a consenti à laisser recueillir que dans les derniers mois de cette année. Toutefois ces leçons, quoique isolées d'un enseignement antérieur, présentent par leur objet une sorte d'ensemble qui doit intéresser les lecteurs demeurés étrangers au reste du Cours : c'est l'examen de l'influence de l'esprit français, au dix-huitième siècle, sur la littérature et les opinions de toute l'Europe.

Avant cette digression liée de si près à notre histoire, le professeur avait analysé les principaux écrivains français du dix-huitième siècle, Voltaire, Montesquieu, Rousseau, etc., et avait jugé avec une admiration im

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