à crochet a l'inconvénient de raccourcir le levier qui doit affurer fa pofition.

Le cylindre a vingt-deux millimètres de diamètre, & vingt-un centimètres de longueur; il porte fur le bailin fupérieur un poids additionnel conftant de cinq grammes. On pourroit augmenter fes dimenfions, & le rendre capable de recevoir un poils beaucoup plus confidérable; mais on verra bientôt qu'on n'en a pas befoin.

J'ajoute une pièce que j'appelle plongeur, parce qu'elle ne fert en effet que lorfqu'elle eft placée fur la baffin inférieur, & par conséquent plongée entiérement dans la liqueur. C'eft une bulle de verre, leftée d'une fefflante quantité de mercure, pour que fon poids total foit egal au poids additionnel conftant, plus le poids du volume d'eau que cette pièce déplace.

"On conçoit que le poids étant déterminé à la même température que celle à laquelle on a réglé l'inftrument, il doit fe tenir au même point d'enfoncement, foit qu'il foit chargé du poids additionnel conftant, foit que ce poids foit remplacé par le plongeur dans la partie inférieure.

»Maintenant il eft facile d'imaginer comment cet inftrument s'adapte à tous les cas.

» Il fervira, 1°. pour les folides; c'est le pèfeliqueur de Nicolfon: il n'y a nulle différence. La feule condition fera auffi que le poids abfolu du corps à éprouver foit un peu au deffous du poids additionnel constant: il eft ici de cinq grammes.

» 2°. Pour les liquides d'une moindre pefanteur fpécifique que l'eau, l'inftrument, fans le poids additionnel, pèfe environ deux décagrammes dans les dimensions précédemment indiquées (& il feroit facile de le tenir rigoureufement dans ces limites): on a donc la latitude d'un cinquième de légèreté, & par conféquent le moyen de parcourir tous les intermédiaires, & d'arriver jufqu'à l'alcool le plus rectifié, que l'on fait être avec l'eau, dans le rapport de huit à dix.

» 3°. Pour les liquides d'une plus grande pefanteur fpécifique que l'eau, le poids additionne 1 fe trouvant reporté vers le bas au moyen du plongeur (qui eft d'environ fix grammes), l'inftrument peut recevoir, dans le baffin fupérieur, plus de quatre fois le poids additionnel ordinaire, fans perdre l'équilibre de fa pofition, & indiquer ainfi le rapport de denfité des acides de la plus

haute concentration.

4°. Il aura une autre propriété commune à celui de Nicolfon, de fervir au befoin de balance pour pefer les corps dont la maffe n'excédera pas fon poids additionnel.

5o. Enfin, la pureté de l'eau étant connue, il indiquera de même fes degrés de raréfaction & de condensation par le rapport de sa masse à fon volume.

» J'ai peu de chofes à dire fur la conftruction de cet inltrument: tout ouvrier en verre qui l'aura yu une fois, l'exécutera avec facilité. Le plon

geur exige quelqu'attention pour mettre parfai tement d'accord l'enfoncement de l'inftrument, foit qu'il porte le poids additionnel, foit que celui-ci foit remplacé par le plongeur; mais il y a une pratique fûre & exacte de tâtonnemens pour arriver à ce point.

» La buli de verre fouflée & tirée en pointe fine, on y introduit affez de mercure pour qu'elle fe tienne fous l'eau, & on bouche avec un peu de cire. Cette bulle étant placée fur le baffin inférieur de l'inftrument, on charge le baffin fupérieur, jufqu'à ce que le point de remarque fe trouve exactement au niveau de la furface de l'eau la fomme des poids ajoutés donne précifement la quantité de mercure qu'il faut faire entrer de plus dans le plongeur, & il n'y a plus qu'à le fceller, en prenant garde de ne pas changer fon volume.

Quoique cet inftrument préfente des formes affez delicates, il n'a cependant que la fragilité inhérente à la matière qu'on eft forcé d'employer pour les liqueurs falines & acides. J'en ai fait depuis fix mois un ufage fréquent à l'école polytechnique, & il ne m'eft arrivé qu'une feule fois de cafier une des anfes.

"I reftoit à en rendre le transport facile pour le voyageur naturalifte je crois y être parvenu au moyen d'un étui dans lequel toutes les parties deliées fe trouvent à l'abri de tout frottement, & les parties pefantes affujetties de manière à réfilter à l'excès de mouvement qu'elles font fufceptibles de prendre à raifon de leur maffe; attention qui échappe fouvent à la routine des emballeurs, & faute de laquelle il y a néceffairement rupture lorfque des matières de denfité très-inégale font expofées à recevoir une impulfion commune.

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Un coup d'oeil fur le deffin en fera mieux faifir l'objet, que la defcription la plus détaillée. »

ADDITION au Mémoire précédent.

«L'ufage que j'ai fait habituellement du gravimètre, depuis que j'en ai présenté la defcription à l'Inftitut national, m'a fourni l'occafion d'y faire quelques légers changemens qui ont l'avantage d'en rendre la conftruction plus facile, & de remédier à la fragilité de l'une de fes parties principales.

» D'autre part, il m'a paru utile de placer à la fuite de ce Mémoire la formule au moyen de laquelle, le gravimètre une fois bien réglé, on parvient, par un calcul très-fimple, à trouver la pe fanteur jpécifique d'un corps quelconque, par le rapport de fon volume avec celui de l'eau distillée à la tempé rature de 12.5 degrés du thermomètre décimal, & 757.7 millimètres de preffion, n'ayant ni cau aiftille, ni thermomètre, ni baromètre. L'étonnement que j'ai quelquefois remarqué lorfque j'énonçois ainfi ce problême, m'a fait penfer que l'on en trouveroit ici avec plaifir la folution que je m'é

« La condition de fceller hermétiquement la pièce appelée plongeur, fans en changer le volume, obligeant de la tenir très-mince, il eft arrivé qu'elle a été quelquefois brisée fans recevoir aucun choc extérieur, & par le feul effet de la quantité de mouvement reçu par le mercure contenu dans l'intérieur. C'étoit peu de la remplacer par une bulle de verre femblable; mais il falloit recommencer à régler l'inftrument pour lui conferver la propriété de fervir à mesurer la pefanteur spécifique des liquides, & l'on a vu que cette opération n'étoit pas exempte de difficultés pour atteindre la précifion defirée.

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» J'ai remédié à cet inconvénient en fubftituant à la bulle de verre, leftée par du mercure, petite maffe de verre folide, comme un bouchon de criftal que l'on dégroffit d'abord fur la meule pour lui donner la forme convenable, que l'on diminue enfuite jufqu'à ce qu'étant placé dans le baffin inférieur du gravimètre, fon immerfion dans l'eau diftillée, aux degrés de température & de preffion déterminés, réponde exactement au point marqué fur la tige par l'enfoncement de l'inftrument dans le même liquide, lorsqu'il est chargé de fon poids additionnel.

» La valeur de n'étant trouvée, tout eft connu: il ne reste plus qu'à la porter dans la formule.

"Je me perfuade que les phyficiens ne tarderont pas à reconnoître tous les avantages de cette méthode. Il falloit de l'eau diftillée; elle les difpenfe de cette préparation. Avoit-on de l'eau diftillée à fa difpofition? il falloit épier les momens affez rares où elle fe trouvoit dans les conditions déterminées de température & de preffion on étoit fouvent obligé de l'y amener artificiellement, & la température ainfi produite étoit encore très

De l'ufage du gravimètre, pour trouver la pefanteur Spécifique d'un corps quelconque, n'ayant ni eau diftillée, ni thermomètre, ni baromètre, & fans avoir befoin de correction.

» Le gravimètre étant fuppofé bien réglé, Soit x la pefanteur fpécifique cherchée;

ble poids additionnel néceffaire pour enfoncer au point marqué le gravimètre dans la liqueur inconnue;

c le poids qui, placé fur le baffin fupérieur avec le corps, donne l'immerfion au point marqué;

d le poids additionnel, le corps étant dans le baffin inférieur;

П la pefanteur spécifique de l'eau diftillée, à la température de 12.5 degrés du thermo

Toutes ces difficultés font écartées; et, pour tout dire en un mot, lors même que j'ai fous la main de l'eau diftillée, je préfère, furtout en été, une eau chargée d'un peu de fel neutre. Deux motifs juftifient cette préférence; 10. il m'eft plus commode d'ajouter quelques milligrammes au poids additionnel conftant, que d'en compofer un inférieur par une fuite de fous-multiples; 2°. en prenant un liquide à la température de l'air ambiant, elle est évidemment plus uniforme, moins exposée à des variations rapides. Or, ce font là les circonf-" tances les plus favorables pour affurer le réfultatde l'opération.»

à parties égales d'alcool & d'eau, étant de 0.025, tandis qu'elle eft, fuivant les tables de M. Chauffier, de 0.0454. ”

TABLE des correfpondances des pefanteurs Spécifiques des alliages d'étain & de plomb, avec les proportions refpectives de ces métaux.

« Je me fuis fervi, pour cette table, des obfervations publiées par M. Bergenftierna, dans les Mémoires de l'Académie de Stockholm, de 1780, & réimprimées dans le Manuel Systématique de M. Gren (§. 3195); mais ayant établi tous les rapports fur les variations de pefanteur abfolue fous des volumes égaux, & employé des poids étrangers, j'ai été obligé d'en changer l'expreffion pour la ramener à la comparaifon beaucoup plus fimple & plus ufuelle de l'eau diftillée.

» J'ai placé de cinq en cinq la pefanteur mathématique, ou déterminée par le calcul, pour faire obferver les changemens de volume qui résultent de la combinaison, & qui, dans le cas particulier, diminuent la denfité au lieu de l'augmenter. » Le plomb pur étant à l'eau: : 11.1603: 1. » L'étain pur :: 7.2914: I. "

GRAVITÉ SPÉCIFIQUE, mots fynonymes de pefanteur fpécifique. (Voyez ces derniers, qui font, & plus exacts, & comme tels plus fouvent employés.)

GRENAILLE, f. f. C'eft, en docimafie feche & en métallurgie, un métal réduit en pouffière connue fous le nom de cendrée, pour être employé à diverfes opérations. On grenaille le plomb pour l'allier plus facilement aux métaux avec lesquels on veut le fondre dans les coupellations & les fcorifications. (Voyez ces mots.) On grenaille l'argent pour le féparer plus facilement de l'or, avec lequel il eft combiné, lorfque l'on veut lui faire fubir l'opération du départ. Si l'argent, combiné à l'or, étoit foumis en groffes maffs à l'action de l'acide nitrique en fufion, l'or reftant, après avoir diffous une épaiffeur d'argent plus ou moins grande, préferveroit le refle de la maffe de l'action de l'acide; ce qui oblige en conféquence à laminer ou à grenailler l'argent que l'on foumet au départ. (Voyez ce mot.) Quant à l'opération par laquelle on obtient des grenailles, voyez GRENAILLER.

GRENAILLER, verb. act. C'eft, en docimafie fèche & en métallurgie, l'action par laquelle on réduit un métal en petits grains pour le paffer, le fondre, le diffoudre & le combiner plus facilement à d'autres.

On grenaille les métaux par la voie humide & par la voie fèche.

Il faut, en grenaillant par la voie humide, que l'eau dans laquelle tombe le métal fondu, ait un mouvement rapide qui facilite fa divifion. Si l'eau étoit tranquille, comme dans la granulation, on obtiendroit des grains plus ou moins gros, plus ou moins arrondis, mais toujours plus gros qu'ils ne doivent être pour les opérations auxquelles la grenaille eft deftinée.

L'eau peut etre agitée de beaucoup de manières:

le plus ordinairement on fait ufage, pour cette opération, d'un balai; ce qui lui a fait donner le nom de granulation au balai.

Le balai peut être tenu à la main. En le mouvant dans l'eau, on donne à ce liquide un mouvement giratoire, néceffaire au fuccès du grenaillement. D'autres fois, & c'eft le moyen que l'on emploie partout où l'on grenaille en grand, on fixe fur un cylindre horizontal une couche de brins de balai de quelques centimètres d'épaiffeur. Le métal fondu fe verfe deffus; il y eft arrêté par les branchages. Par un mouvement de rotation communiqué au cylindre qui plonge dans l'eau par fa partie inférieure, le métal eft porté dans ce liquide, en même tems qu'il eft lancé avec une force plus ou moins grande dans une direction tangentielle à la furface du cylindre. Cette double action de l'eau & de la rotation divife le métal en pouffière plus ou moins fine, & le rend propre aux opérations auxquelles on le destine.

Par la voie fèche, on verfe le métal fondu dans un vafe de bois ou dans une baffine de cuivre : on l'y laiffe repofer jufqu'au moment où il eft prêt à fe figer; alors, par une fuite de fecouffe rapide donnée au vafe, puis par un mouvement analogue à celui que l'on communique aux vans pour nétoyer le grain, on divife ce métal au moment où il fe folidifie; on fépare même, par ce mouvement, des portions qui avoient déjà un commencement d'adhéfion, & l'on obtient une pouffière ou cendrée d'autant plus fine, que l'inftant précis de la coagulation a été mieux faifi, & que les fecouffes & les mouvemens ont été plus brusques & plus rapides.

Cette feconde méthode réuffit complétement avec le plomb.

La cendrée obtenue par ces deux opérations eft paffée dans des tamis : les grains trop gros font refondus & grenaillés de nouveau. (H.)

GRENAT, granatus des minéralogiftes qui ont écrit en latin, efpèce de pierre affez dure, rangée autrefois parmi les pierres précieuses du fecond ordre, qui eft très connue & très-employée comme

ornement.

Sa pefanteur spécifique eft entre 3, 5 & 4, 1. I! raie le quartz; il a une réfraction fimple: fa forme primitive eft le dodécaèdre rhomboidal. Il eft fufible au chalumeau.

L'analyfe doit le faire ranger parmi les compofés de filice d'alumine & de fer. Ce métal y varie beaucoup en quantité, & détermine les variations de couleur de la pierre. La chaux & la magnéfie s'y rencontrent auffi affez fréquemment, mais ne paroiffent pas y être auffi effentielles que les trois matières précédentes: il en eft de même de l'oxide de manganèfe. Tel eft le résultat de trois analyfes faites par M. Klaprot, & de quatre dues à M. Vauquelin, fur diverfes variétés de