oeuvres de boileau despreaux

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Page 189 - Il faut donc savoir que par sublime Longin n'entend pas ce que les orateurs appellent le style sublime , mais cet extraordinaire et ce merveilleux qui frappe dans le discours , et qui fait qu'un ouvrage enlève , ravit , transporte. Le style sublime veut toujours de grands mots; mais le sublime se peut trouver dans une seule pensée, dans une seule figure, dans un seul tour de paroles.
Page 213 - Cependant, sur le dos de la plaine liquide, S'élève à gros bouillons une montagne humide. L'onde approche, se brise, et vomit à nos yeux, Parmi des flots d'écume, un monstre furieux.
Page 87 - Au milieu de Paris enfler mes chalumeaux , Et , dans mon cabinet assis au pied des hêtres , Faire dire aux échos des sottises champêtres ? Faudra-t-il de sens froid , et sans être amoureux , Pour quelque Iris en l'air faire le langoureux , Lui prodiguer les noms de Soleil et d'Aurore , Et toujours bien mangeant, mourir par métaphore?
Page 107 - Mais certes il ne falloit pas appréhender cela de lui. Un homme formé, comme je vois bien qu'il l'est, au goût de Térence et de Virgile ne se laisse pas emporter à ces extravagances italiennes, et ne s'écarte pas ainsi de la route du bon sens. Tout ce qu'il dit est simple et naturel; et ce que j'estime sur-tout...
Page 214 - certaine force de discours propre à élever et à « ravir l'ame, et qui provient ou de la grandeur de « la pensée et de la noblesse du sentiment, ou de « la magnificence des paroles, ou du tour harmonieux, vif et animé de l'expression; c'est-à-dire, d'une de ces choses regardées séparément, ou, ce , qui fait le parfait sublime, de ces trois choses • jointes ensemble [a].
Page 100 - C'est ainsi que Virgile a imité Homère; Térence, Ménandre; et le Tasse, Virgile. Au contraire , on peut dire de M. Bouillon , que c'est un valet timide , qui n'oseroit faire un pas sans le congé de son maître ; et qui ne le quitte jamais , que quand il ne le peut plus suivre. C'est un traducteur maigre et décharné : les belles fleurs que l'Arioste lui fournit deviennent sèches entre ses mains; et à tous moments quittant le françois pour s'attacher à l'italien , il n'est ni italien ni...
Page 213 - L'onde approche, se brise, et vomit à nos yeux, Parmi des flots d'écume, un monstre furieux. Son front large est armé de cornes menaçantes; Tout son corps est couvert d'écaillés jaunissantes; Indomptable taureau, dragon impétueux, Sa croupe se recourbe en replis tortueux : Ses longs mugissements font trembler le rivage. Le ciel avec horreur voit ce monstre sauvage; La terre s'en émeut, l'air en est infecté; Le flot qui l'apporta recule épouvanté.
Page 250 - Heureux qui près de toi pour toi seule soupire , Qui jouit du plaisir de t'entendre parler , Qui te voit quelquefois doucement lui sourire! Les dieux dans son bonheur peuvent-ils l'égaler? Je sens de veine en veine une subtile flamme Courir par tout mon corps sitôt que je te vois; Et, dans les doux transports où s'égare mon âme, Je ne saurais trouver de langue ni de voix. Un nuage confus se répand sur ma vue ; Je...
Page 239 - Car tout Ce qui est véritablement sublime a cela de propre quand on l'écoute, qu'il élève l'âme, et lui fait concevoir une plus haute opinion d'elle-même , la remplissant de joie et de je ne sais quel noble orgueil , comme si c'était elle qui eût produit les choses qu'elle vient simplement d'entendre...
Page 156 - Ce poète avait assez de génie pour les ouvrages de débauche et de satire outrée ; et il a même quelquefois des boutades assez heureuses dans le sérieux; mais il gâte tout par les basses circonstances qu'il y mêle. C'est ce qu'on peut voir dans son ode intitulée LA SOLITUDE...

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