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Cette union eft fage, et doit vous le paraître.

Vos enfans font heureux, leur père devrait l'être.

M. DURU.

Non; je ferais outré d'être heureux malgré moi.
C'eft être heureux en fot de fouffrir que chez foi,
Femme, fils, gendre, fille, ainfi se réjouissent.
Mme DURU.

Ah! qu'à cette union tous vos vœux applaudiffent!

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Non, non, non, non, il faut être maître chez foi.

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Tous ces gens-là, Monfieur, s'aiment à la folie;
Croyez-moi, mettez-vous auffi de la partie.
Perfonne n'attendait que vous vinffiez ici;
La maison va fort bien, vous voilà, reftez-y
Soyez gai comme nous, ou que Dieu vous renvoie.
Nous vous promettons tous de vous tenir en joie.
Rien n'eft plus douloureux, comme plus inhumain,
Que de gronder tout feul des plaifirs du prochain.

M. DURU.

L'impertinente! Eh bien, qu'en penses-tu, compère?

M. GRIPO N.

J'ai le cœur un peu dur; mais après tout, que faire ?
La chofe eft fans remède, et ma Phlipotte aura
Cent avocats pour un fitôt qu'elle voudra.

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Ça, mes enfans, ma femme;

Je n'ai pas, dans le fond, une fi vilaine ame.
Mes enfans font pourvus; et puifque de fon bien,
Alors que l'on eft mort, on ne peut garder rien,
Il faut en dépenfer un peu pendant fa vie;
Mais ne mangez pas tout, Madame, je vous prie.

Mme DURU.

Ne craignez rien, vivez, poffédez, jouissez....

M. DURU.

Dix fois cent mille francs par vous font-ils placés?

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En contrats, en effets, de la meilleure forte.

M. DURU.

En voici donc autant qu'avec moi je rapporte.

(il veut lui donner fon porte-feuille, et le remet dans fa poche.)

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Rapportez-nous un cœur doux, tendre, généreux:
Voilà les millions qui font chers à nos vœux.

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Allons donc ; je vois bien qu'il faut avec conftance
Prendre enfin mon bonheur du moins en patience.

Fin du troifième et dernier acte.

DE LA FEMME QUI A RAISON.

(a) DANS les éditions précédentes on lifait ces vers,

que l'Auteur fe propofait de fupprimer dans l'édition corrigée qu'il préparait.

Il fallait cultiver, non forcer la nature;

Il est né valeureux, vif, mais plein de droiture:
J'ai fait, à fes talens habile à me plier,
D'un mauvais avocat un très-bon officier.
Avantageufement j'ai marié ma fille;

La paix et les plaifirs règnent dans ma famille.
Nous avons des amis; des feigneurs fans fracas,
Sans vanité, fans airs, et qui n'empruntent pas,
Soupent chez nous gaîment et paffent la foirée :
La chère eft délicate et toujours modérée ;
Le jeu n'eft pas trop fort; et jamais nos plaifirs
Ne nous ont, grâce au ciel, caufé de repentirs.
Dans mon premier état, &c.

Fin du Tome feptième.

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