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discours ne renferment rien de personnel et n'en sont pas moins une prédication directe, absolue, complète et variée de l'Evangile du salut. On leur sait gré encore d'avoir assez peu le ton ordinaire des sermons; et sous ce rapport le titre qui ne renferme pas ce mot, rend bien le genre du livre. On sent que le prédicateur est surtout préoccupé des choses, et l'attention qu'on leur prête ne peut qu'y gagner. volume, qui a sans doute un intérêt particulier pour les anciens troupeaux de l'auteur, a néanmoins droit à une place importante et géné rale parmi les prédicateurs solides, nourrissans et instructifs, qu'a fournis notre époque de réveil.

Ce

Il y a une seule fo1. Sermon préché à Marseille le 3 juillet 1842, par Horace Monod, pasteur; publié, par quelques membres de l'Eglise, au profit des pauvres. Marseille, 1842, librairie religieuse de Dubus; Lausanne, M. Ducloux; etc. Une broch. de 40 p. in-8o. Prix : 50 cent., soit 3 112 batz.

Voici encore un sermon, né, probablement, des circonstances. Nous avons annoncé occasionnellement (no 17, p. 272) la formation d'une Société des intérêts généraux du protestantisme en France, et la décision prise par cette Société, de ne confier la gestion de ses affaires qu'à des hommes qui se rencontrassent sur le terrain des saines doc trines. Là-dessus, grande rumeur dans le parti rationaliste des Eglises françaises, qui, induit en erreur par le titre occasionnel de protestant, ne voit dans le protestantisme qu'un principe négatif et voudrait que toutes les doctrines non romaines y fussent également accueillies. C'est sans doute pour éclairer son troupeau sur ces débats qui occupent beaucoup les esprits, que M. H. Monod a prêché ce sermon à Marseille. Et nous en félicitons aussi les autres Eglises; car ce discours, si clair, si franc et parfois si énergique, est très-propre à jeter du jour sur la valeur de ces accusations d'exclusisme et d'intolérance que l'on dirige contre l'Evangile, aussi bien que sur le vrai sens des mots tolérance et liberté en matière de religion.

ESSAI SUR LE DROIT de tout homme de LIRE LA BIBLE; par G. Monod. Toulouse, 1842, imprimerie de K. Cadaux; Lausanne, Ducloux, etc. Un vol. de 98 p. in-8°. Prix : 75 cent., soit 5 batz. (Publié par la Société pour impression de livres religieux de Toulouse.)

Voici le quatrième ouvrage sur le même sujet, que nous enregistrons depuis une année. Rien ne prouve mieux l'importance de question et l'opportunité du concours qui a produit tous ces livres. Bien qu'arrivant après trois autres, celui-ci n'en a pas moins son côté original, et l'on y retrouve cette étude assidue de la Parole de Dieu, qu'on a pu remarquer déjà dans quelques écrits du même auteur. Puissent tous ces travaux amener bien des âmes à sonder les Ecritures et à secouer tout joug humain, pour ne porter que celui de Christ!

ELIE LE THISBITE, par F.-W. Krummacher. Traduit librement de l'allemand sur la deuxième édition, et publié par la Société pour la traduction d'ouvrages chrétiens allemands. IIIe vol.; Elie dans la gloire. Neuchâtel, 1842, J.-P. Michaud, libr.; Lausanne, Ducloux; etc. Un vol. de 240 p. in-12. Prix : 10 112 batz.

LE CHEMIN DE SION, par David Hollaz, pasteur de Gunthersberg, en Pomeranie. Traduit de l'allemand sur l'édition de 1841. Publié

la même Société et se trouve aux mêmes adresses. Neuchâtel, 1842. Un vol. de 93 p. in-8°. Prix : 9 batz.

Le public chrétien doit de la reconnaissance à la Société de traduction de Neuchâtel, pour l'activité de ses travaux et pour les présens multipliés qu'elle lui fait. On s'en réjouira d'autant plus que c'est une preuve des encouragemens qu'elle reçoit et du goût qui se répand de plus en plus pour les bonnes lectures. Le IIIe vol. d'Elie l'accompagne dans la gloire et le suit jusque sur le Thabor, assistant à la transfiguration du Christ. Il offre une source d'édification non moins riche que les deux premiers, et les défauts particuliers à l'écrivain s'y font peut-être moins sentir, par le parti qu'a pris le traducteur (ainsi que dans le second volume) d'abréger quelquefois et d'élaguer ce qui pouvait ne pas aller à des lecteurs français, sans toutefois rien changer au fonds. Le Chemin de Sion sera accueilli avec empressement par les nombreux chrétiens qui ont trouvé lumière et secours dans les Quatre dialogues sur l'ordre de la grace, par le même auteur. L'ouvrage qui vient de paraître est écrit dans le même esprit, et en est un résumé en même temps qu'un complément très-utile.

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LE GLANEUR CHRÉTIEN, deuxième édition. Paris, 1842, Delay; Lausanne, M. Ducloux; etc. Un vol. de 304 p. in-32. Prix : 2 fr. de Fr., soit 14 batz.

LES PROMESSES De Dieu a ses enfANS, extraites des Saintes Ecritures; d'après S. Clarke. Paris, 1842, Delay; Lausanne, M. Ducloux, etc. Un vol. de 292 p. in-32. Prix : 4 fr. de Fr., soit 7 batz.

Deux réimpressions d'ouvrages bien connus. Le premier est un recueil de fragmens tirés des plus célèbres docteurs chrétiens de tous les siècles et de toutes les communions, dont chacun, avec un passage qu'il explique, est destiné à un des jours de l'année. L'autre, qui a paru précédemment sous le titre d'Héritage du chrétien, est un recueil des promesses de Dieu dans sa Parole, tant de celles que Dieu fait à tout pécheur qui le réclame, de l'enrichir de toutes les grâces spirituelles dont il a besoin, que de celles qui s'adressent à l'accomplissement de quelque devoir en particulier.

Jette ton pain sur la surface des eaux, et úprès quelques jours tu le retrouveras. Ecclés. XI, 1.

Le pasteur allemand Schmückert, de Louisville (Amérique du Nord), voyageant dans l'Etat de Virginie, entra un jour chez un cultivateur pour s'y rafraîchir. Le maître de la maison avait un vieux père malade, qui fit appeler le pasteur dans sa chambre et lui dit : Je suis très-malade; veuillez, s'il vous plaît, prier avec moi. » « Je ne sais pas assez bien l'anglais,» répondit Schmückert, « pour prier convenablement avec vous. » - «Eh bien!» reprit le malade, « vous prierez comme vous pourrez. » Je lus au malade le Psaume XXIII, raconte le pasteur; je chantai un cantique de son recueil; je priai avec lui aussi intelligiblement que je pus; après quoi je lui remis un traité sur La mort et le jugement. Il se mit aussitôt à le lire et je vis, pendant sa lecture, des larmes couler abondamment de ses yeux; ce qui fit dire à sa femme effrayée, que j'avais eu tort de lui donner un livre qui l'ébranlait à ce point. Je le recommandai encore à la puissante grâce de Dieu, et je partis.

Quelques années plus tard je passais la nuit dans l'auberge d'un village voisin de cette ferme. Voyant l'église éclairée, je demandai à l'hôtesse s'il y avait prédication ce soir-là. « Non, » me répondit-elle; << nous avons seulement une réunion entre nous; mais si vous voulez m'y accompagner, nous en serons tous bien aises. » Nous nous rendîmes à l'assemblée, et là j'entendis un des assistans raconter l'histoire de sa conversion. « J'étais fort malade il y a quelques années,» disaitil, « lorsqu'un prédicateur étranger, en passant chez nous, me donna un traité religieux, qui me réveilla de mon sommeil de mort avec puissance. Je me mis à prier, et je consacrai d'avance tout le reste de ma vie à Dieu, s'il voulait m'accorder la guérison. Le Seigneur entendit ma requête et convertit ma pauvre âme, malade du péché. On comprend l'émotion avec laquelle j'écoutai ce récit, continue le pasteur Schmückert. Les yeux pleins de larmes, je m'approchai du narrateur et me fis connaître à lui. · Puissent tous les distributeurs de traités être encouragés par là dans la bonne œuvre qu'ils poursuivent! Puissent-ils accompagner chacun de ces petits missionnaires de leurs requêtes et au besoin de leurs exhortations! Alors, n'en doutons pas, ils retrouveront plusieurs âmes converties par ce moyen, sinon dans une réunion sur la terre, du moins dans l'assemblée des premiers-nés en présence de leur Sauveur.

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AVIS. Le Comité d'administration de l'Institut d'orphelins de Saverdun, nous demande d'annoncer que l'assemblée générale pour le rapport de ses travaux, est fixée au 30 octobre courant. Elle sera précédée et suivie de plusieurs prédications, et M. le professeur de Félice, entre autres, prêchera à cette occasion un sermon de charité dans le temple de Saverdun.

LAUSANNE, IMPRIMERIE DE MARC DUCLOUX.

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:

CANTON DE VAUD.

Comme vous avez reçu Christ, marchez en lui.
Coloss. II, 6.

SOMMAIRE L'armure du chrétien; I. Quelques traits de la vie du curé Boos; suite. Un chrétien instruit par un turc. Nouvelles religieuses. Suisse; Lausanne. France. Amérique; Etats-Unis.- Bulletin bibliographique. Essai d'une histoire universelle, etc. Le petit enfant. Avis.

L'ARMURE DU CHRÉTIEN.

I.

(Lisez Ephésiens chap. VI, versets 10-13.)

L'apôtre S. Paul étant prisonnier pour le Seigneur1 dans la ville de Rome, se sentait toujours pénétré du plus tendre et du plus profond intérêt pour toutes les Eglises auxquelles il avait annoncé l'Evangile. Ne pouvant plus aller visiter ces Eglises pour les enseigner et les encourager, il leur adresse des épitres ou des lettres, que nous avons le bonheur de posséder, et qui sont une des portions les plus importantes de la Parole de Dieu. Il en adressa une, entre autres, à l'Eglise des Ephésiens, chez qui il avait prêché l'Evangile pendant trois ans. Dans cette lettre aux chrétiens de la ville d'Ephèse, Paul commence par représenter à ceux auxquels il s'adresse, l'immense grâce que Dieu leur a faite en les bénissant de toute sorte de bénédictions spirituelles, dans les lieux célestes, par Jésus-Christ, et en les appelant ainsi à être concitoyens des saints et • Ephés. III, 1. 2 Act. XX, 31.

domestiques de Dieu. Puis il leur montre, surtout dans les trois derniers chapitres, à quoi une si grande grâce les oblige, quels sont les fruits d'une vraie foi en leur parfait Sauveur; et il entre à cet égard dans beaucoup de détails sur les devoirs généraux et particuliers de la vie chrétienne. Il n'oublie pas, entre autres, les importans devoirs des femmes et des maris, des enfans et des pères, des maîtres et des serviteurs. Enfin, comme plus notre tâche est difficile, plus aussi nous avons besoin de connaître et d'employer les moyens de l'accomplir, l'apôtre finit sa lettre aux Ephésiens en leur enseignant comment ils pourront vivre d'une manière digne de l'Evangile de Christ, et en les exhortant avec instance à mettre en usage tous les secours que la grâce de Dieu nous fournit pour cela :

Verset 10. Au reste, mes frères, fortifiez-vous dans le Seigneur, et par sa force toute-puissante.

Ces mots fortifiez-vous dans le Seigneur, peuvent signifier deux choses; d'abord, fortifiez-vous ou affermissezvous dans la foi au Seigneur, dans l'amour du Seigneur et de sa Parole; ensuite, fortifiez-vous ou cherchez votre force dans le Seigneur, auprès du Seigneur. La suite du verset montre que c'est surtout dans ce dernier sens qu'il faut entendre ces mots fortifiez-vous dans le Seigneur, puisque S. Paul ajoute aussitôt et par sa force toute-puissante. Oui, mes chers frères, pour nous aussi, toute notre force est dans le Seigneur, dans la toute-puissance de son SaintEsprit. Hors de lui nous ne pouvons rien faire; mais nous pouvons tout par Christ qui nous fortifie. Disons-lui donc trés-souvent « O mon Seigneur et mon Dieu, ta grâce me suffit; accomplis, accomplis ta force dans mon infirmité!

Or, mes frères, cette force du Seigneur en nous, est comparée par S. Paul à une armure que Dieu nous a préparée et qu'il nous donne gratuitement, comme toute autre chose.

Verset 11. Revêtez-vous de toutes les armes, ou de l'armure complète de Dieu, afin que vous puissiez résister aux embûches du Diable.

Le chrétien est un enfant de paix par rapport à son Dieu et à ses semblables. Mais il est un soldat, un guerrier, par

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