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sionnaire est maintenant en bonne santé. C'est une bénédiction dont elle ne jouit que rarement. Dieu veut nous montrer ainsi ses tendres compassions, après les sévères afflictions par lesquelles il nous a visités.

Nous terminerons cet article par quelques détails extraits des journaux de la mission, en remontant à ceux de 1840:

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Kissey, 11 juillet. Un de nos candidats est venu vers moi et m'a dit: Mon cœur est troublé; j'ai péché contre le septième commandement, et à présent mon cœur n'a plus de repos. Je lui demandai si, dans le temps où il avait commis le péché, son cœur ne lui avait pas dit qu'il faisait mal. ‹ Oui, » dit-il, ‹ mais néanmoins le Diable m'a fait commettre ce péché. Je lui répondis que le Diable n'avait pas la puissance de l'y contraindre, mais qu'il avait péché lui-même volontairement, en cédant aux mauvais désirs de son coeur. Il manifesta de la repentance et de l'inquiétude à cause de sa conduite passée. Du 18 juillet. Comme je demandais à une femme pourquoi elle désirait d'être instruite, elle répondit : « Mon cœur me dit que j'ai fait le mal, et que je dois apprendre à connaître la Bible et à servir Dieu le reste de ma vie. Jusqu'à présent je n'ai pas servi le vrai Dieu, mais j'ai fait ce que mon mauvais cœur me disait. >

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(Le missionnaire Schlenker.)

Du 7 mai. Pendant que je considérais le cimetière, un homme qui se trouvait là, m'a demandé si je désirais voir la tombe de Mme Kissling. Il m'y a conduit, et je lui ai lu l'épitaphe: Je sais que mon Rédempteur est vivant, etc.; puis j'ai ajouté: Voyez combien est grand le nombre de ceux qui dorment ici! » — « Oui, maître, a-t-il répondu; ‹ beaucoup de gens; un grand nombre de blancs aussi bien que de noirs. › — ‹ Un jour vient, ai-je repris, « où ils se relèveront tous et où ils se tiendront devant le tribunal de Christ. Alors ceux qui auront servi Dieu ici-bas, seront reçus dans son royaume; mais ceux qui auront désobéi à Dieu et qui seront morts dans leurs péchés, seront jetés dans les ténèbres de dehors. › — ‹ Oui, maître, je suppose que je prenne deux ouvriers pour un mois; si l'un des deux a bien fait son ouvrage, je le paie, et si l'autre n'a pas fait le sien, je ne le paie pas. › Alors j'ai cherché à lui faire comprendre que, quoique nous devions être jugés d'après nos œuvres, cependant elles ne peuvent pas mériter le ciel, C'est vrai, maître, a-t-il dit; › cela me fait souvenir du pharisien et du péager. » Et il a

récité presque toute cette parabole, sur laquelle je lui ai donné quelques explications. Il m'a assuré que mes paroles lui allaient au cœur; puis il a ajouté : « J'espère que le Dieu tout-puissant vous bénira, et qu'il bénira aussi votre père, votre mère, vos frères et vos sœurs que vous avez quittés pour venir ici.

(Le missionnaire Denton.)

Freetown, 13 avril. J'ai été dans la pénible nécessité de renvoyer de l'école cinquanté-neuf enfans qui refusaient de venir à l'église le dimanche. Dans la journée, tous les parens de ces enfans, à l'exception de deux, vinrent me prier de les recevoir de nouveau. Je leur répondis que je le ferais volontiers, pourvu qu'ils les envoyassent à l'église le dimanche; et je cherchai à leur faire comprendre qu'il fallait de bonne heure leur faire prendre des habitudes de piété, et imprimer dans leurs jeunes cœurs des sentimens de moralité et de crainte de Dieu qui pussent servir à diriger leur conduite pendant tout le reste de leur vie. ‹ Maître, ce que vous dites est bon; nous voulons envoyer nos enfans à l'église si vous avez la bonté de les recevoir de nouveau à l'école. —. - Du 19 mai. Aujourd'hui on est venu me prier d'aller visiter un de nos communians. En entrant dans sa cabane je l'ai trouvé près de sa fin. Vous rappelez-vous, lui dis-je, de quoi je vous ai parlé la dernière fois que je vous ai vu? › ‹ Oui, › me répondit-il, ‹ je n'ai point oublié ce que vous m'avez dit de cette bonne place qui est préparée pour le bon peuple. Je lui demandai s'il était assuré qu'il fit partie du peuple de Dieu. « Je le crois, › répondit-il. Je lui demandai encore ce qui le portait à croire qu'il fût un enfant de Dieu et qu'il dût être reçu dans le ciel après sa mort. Il répondit : « Parce que Jésus-Christ est mort pour les pauvres pécheurs. Je suis un pauvre pécheur, et j'ai dans le cœur beaucoup d'amour pour lui. Il parla encore quelque peu, puis il s'écria: «Oh! que je suis heureux ! bientôt je serai avec le Sauveur! Après quoi il s'affaiblit, et au bout de peu de minutes il avait changé cette vie mortelle contre celle qui n'aura point de fin. - Du 13 novembre. J'ai trouvé un de nos communians très souffrant de la fièvre; mais j'ai été édifié par ce qu'il m'a dit de son état spirituel et de ses expériences chrétiennes. Il a une connaissance étendue de la Bible et peut citer exactement les promesses qui ont consolé et fortifié son cœur. Dieu m'a donné, dit-il, de voir le mal qu'il y a dans le péché et le misérable état de ma nature

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déchue. Je connais mon indignité devant lui, et je sais qu'il n'y a rien de bon en moi. Mais en même temps je sais que Christ est venu sauver les pécheurs. Quelquefois, ajouta-t-il, mon cœur est encore incrédule et je ne trouve pas autant de consolations dans la Parole de Dieu qu'à d'autres momens. Néanmoins je ne donnerais pas l'espérance que j'ai dans le Sauveur pour la possession du monde entier. -Janvier 1841. Après avoir donné quelques remèdes à une femme malade, je dirigeai la conversation sur les choses religieuses je parlai du privilége de la prière, et je rappelai au maître de la maison que son devoir était de prier avec sa femme et ses enfans. Le mari répliqua : « Maître, je n'ai pas le temps de prier, car quand nous revenons de notre ouvrage, nous sommes trop fatigués pour cela. › — ‹ Cependant, lui répondis-je, il ne vous faudrait pas bien du temps pour plier les genoux devant le Dieu des miséricordes afin de le prier de vous pardonner vos péchés, de changer vos mauvaises dispositions et de faire de vous un homme nouveau, ›— Quelques jours après, je visitai encore cette maison. Dès que j'eus ouvert la porte, cel homme me dit : « Maître, je n'ai pas oublié ce que vous m'avez dit sur la prière, la dernière fois que vous êtes venu. J'y ai beaucoup pensé; j'ai pensé combien le Seigneur est bon pour moi, et mon cœur m'a dit que je devais prier. J'ai commencé hier soir, et, avec le secours de Dieu, je veux continuer à le faire tous les jours. Je l'y exhortai, en l'assurant que les oreilles du Seigneur sont toujours ouvertes pour entendre les prières des pauvres pécheurs, et que tout ce que nous demandons au Père au nom de Jésus-Christ nous est accordé.

(Le missionnaire Peyton.)

Voici quelques fragmens du journal d'un aide indigène, Matthieu Blakiston, employé à visiter les Nègres de Kissey; ils serviront à donner une idée de la manière dont cette sorte d'ouvriers cherchent à réveiller la conscience de leurs compatriotes.

Du 3 août. J'ai rencontré deux de nos communians, dont l'un est très peu assidu au culte public. Je lui ai demandé : ⚫ Quelle est la cause pour laquelle tu viens si peu à l'église? › Il m'a répondu : J'ai eu beaucoup de soucis qui m'ont empêché d'y aller. Je lui ai dit : Tes soucis devraient plutôt te ramener vers Dieu. Cet homme, alors, a recommencé à se plaindre. Je lui ai dit : « Cesse, mon frère! Puis j'ai pris

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sa propre Bible et je lui ai lu Lament. III, 3-40; après quoi j'ai ouvert à Rom. VIII, 35-39, et je lui ai dit quelques bonnes paroles là-dessus, en lui représentant qu'il ne devait pas faire ainsi, et le pressant d'aller à l'église. Il m'a dit : Oui!> J'ai continué mon chemin et je suis venu vers un autre homme, et je lui ai dit : « Vas-tu à l'église? > Il m'a dit : « Non. > -Et pourquoi n'y vas-tu pas ? —‹ Parce que je suis un pauvre homme. › — N'as-tu pas entendu que la Bible commande à tous, pauvres et riches, de prier Dieu? - Mais, vois mon habit! - Il porte, en effet, pour vêtement, un morceau d'étoffe qui n'a ni manche ni col. Je lui ai dit : « Si la mort vient aujourd'hui, pourras-tu lui dire : Regarde; je suis › un pauvre homme; je n'ai qu'un méchant habit? › — . Il a répondu Je veux aller à l'église.

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Du 7 août. J'ai trouvé un homme adorant une idole dans sa demeure. Je lui ai dit : « Ce n'est pas bien! › et je lui ai montré combien Dieu est bon envers les hommes, et comment les hommes ont péché contre Dieu. J'ai pris ma Bible et je lui ai lu le Psaume CXV, 2-8. Je lui ai expliqué que son idole est sans vie, et je lui ai lu encore Esaïe XLIV, 15-19. Cet homme m'a dit: Ce que tu dis est vrai. Bien des gens viennent me voir, mais personne ne m'a jamais lu quelque chose comme tu viens de le faire. » Je lui ai dit : « Je reviendrai te voir. Il m'a dit: Viens. ›

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VARIÉTÉ.

Pont suspendu sur la Tingalinta, Afrique occidentale.

La vignette d'autre part, copiée des voyages de Gray dans l'Afrique occidentale, représente un paysage de la contrée des Foulahs, au nord de Sierra-Leone. On y voit un pont suspendu, construit par les Nègres, et traversant la rivière Tingalinta, qui se jette dans le Rio Nunez. Ce pont singulier est fait d'une espèce de roseau ou de bambou et de cordes fabriquées avec l'écorce filamenteuse de certains arbres. Il est élevé de vingtquatre pieds au-dessus du courant de l'eau, et suspendu aux branches d'arbres du rivage. Il est surtout précieux aux habitans du pays durant la saison des pluies et dans le moment de la haute marée, qui remonte jusque là; il leur offre en tout temps une voie sûre, quoique en apparence fragile et vacil

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