Α Ν Ο Ι Ε Ν Ν Ε DES CARTHAGINOIS, DES BABILONIENS, DES GRECS. TOME ONZI E ME. Première partie. A LA H A Y E, Chez JE AN NI AU L M E. M. DCC. XLVIII. AVERTISSEMENT . de l'Auteur. C ET ONZIEME Volume s'est trouvé d'une grof-, seur-fi énorme, qu'on s'est cru obligé de le diviser pour la commodité des Lecteurs, & de le couper en deux Tomes, qui ne seront vendus tout reliés que trois livres dix fols. Le Traité des Arts & des Sciences m'a conduit bien plus loin que je ne pensois, & il occupera encore le douzième Volume tout entier au moins. Je me suis repenti plus d'une fois de m'être engagé dans une en 3 tre treprise, qui demanderoit un grand nombre de connoislänces, & même portées à une grande perfection, pour donner de chacune une idée juste, précise, complette. J'ai bientôt senti qu'elle étoit infiniment au-dessus de mes forces; & j'ai tâché de fuppléer à ce qui me manquoit, en profitant du trayail des plus habiles en chaque Art pour me conduire dans des routes, dont les unes m'étoient peu familières ,, & les autres entièrement inconnues. J'envisageois, avec une secrette joie, la fin prochaine de mon travail, non pour me livrer à une molle & frivole oisiveté, qui ne convient point à à un honnête homme, & encore moins à un Chrétien; mais pour jouir d'un tranquille repos, qui me permettroit de ne plus employer ce qu'il peut merefter encore de jours à vivre, qu'à des études & à des lectures propres à me fanctifier moi-même, & à mé préparer à ce dernier moment qui doit décider pour toujours de notre sort. Il me sembloit , qu'après avoir travaillé pour les autres pendant plus de cinquante ans, il devoit m'être permis de ne travailler plus que pour moi, & de renoncer absolument à l'étude des Auteurs profanes, qui peuvent plaire à l'esprit , mais qui sont incapables de nourrir le coeur. |