madame Cornuel et ses deux filles, mademoiselle Cornuel et mademoiselle Legendre, ou enfin chez mademoiselle Robineau; nous aurions visité ces fameuses assemblées du samedi, bien différentes de celles de l'hôtel de Rambouillet; là nous aurions retrouvé Conrart et Chapelain, et nous aurions fait connaissance avec un personnage nouveau, dont le mérite commençait alors à paraître, Pelisson, déjà l'historien de l'Académie française, depuis, l'un des commis les plus accrédités de Fouquet, et qui lui resta fidèle dans l'infortune jusqu'à partager sa prison, l'ami particulier et trop laid pour qu'on en pût médire, de la bonne et spirituelle, mais fort peu belle Sapho du Marais; nous aurions pu assister à la curieuse journée des Madrigaux, que Molière n'a point ignorée et dont le procès-verbal subsiste, comme pour nous conserver le modèle des Précieuses et des Femmes savantes. Enfin il nous eût été agréable de parcourir et de reconnaître, guidé par mademoiselle de Scudéry, les promenades les plus fréquentées, par exemple le Cours-la-Reine, avec ses quatre allées sans cesse remplies par les brillantes voitures des beautés du jour, accompagnées de leurs adorateurs caracolant à la portière; nous aurions montré ce que c'était alors qu'une partie de campagne, un bal, un concert, une sérénade, une collation, les cabinets de curiosités, enfin tout ce qui composait, à Paris, la vie élégante. Un jour peut-être nous achèverons ce que nous avons commencé. Mais nous n'entendions pas, dans ces articles déjà nombreux, épuiser le Grand Cyrus, nous voulions seulement donner une idée des ressources qu'il peut fournir à l'histoire, et le relever de l'injuste oubli où il est tombé, en faisant voir qu'il n'est pas moins qu'un tableau un peu flatté, mais fidèle encore, des plus grands personnages du temps, et surtout des mœurs de la plus belle société qui ait passé sur la terre et qui est à jamais ensevelie. V. COUSIN. NOUVELLES LITTÉRAIRES. INSTITUT IMPÉRIAL DE FRANCE. ACADÉMIE FRANÇAISE. L'Académie française a tenu, le jeudi 28 janvier, une séance publique, dans laquelle a été reçu M. Émile Augier, élu le mardi 31 mars 1857, en remplacement de M. le comte de Salvandy. M. Lebrun, directeur de l'Académie, a répondu au récipiendaire. ACADÉMIE DES SCIENCES. Dans la séance du 28 décembre 1857, M. Ch. Sainte-Claire Deville a été élu membre de l'Académie des sciences, section de minéralogie, en remplacement de M. Dufrénoy, décédé. ACADÉMIE DES SCIENCES MORALES ET POLITIQUES. M. le comte d'Argout, membre libre de l'Académie des sciences morales et politiques, est décédé à Paris le 15 janvier 1858. Ramayana, poëme sanscrit, traduit en français, pour la première fois, par Hippolyte Fauche, tome VI du poëme, VIII de la traduction, avec une étude sur la connaissance qu'Homère dut ou put avoir du Râmáyana, Paris, 1857, in-18, XLV435 pages. Ce huitième volume de la traduction du Râmâyana contient la première partie du Youddhakanda, ou le chant du combat. M. Hippolyte Fauche poursuit sa longue tâche courageusement, et nous croyons qu'avec deux volumes encore il aura atteint le but qu'il s'etait proposé. Quant aux rapports d'Homère et de Valmiki, auteur du Rámáyana, c'est une question fort délicate, qui a besoin de nouveaux éclaircissements. Le Sérapéum de Memphis, découvert et décrit par Aug. Mariette, conservateur adjoint au musée impérial du Louvre : ouvrage dédié à S. A. I. Ma le prince Napoléon, et publié sous les auspices de S. E. M. Achille Fould, ministre d'Etat. Paris, Gide, 1857, in-folio, première livraison. — On sait de quel intérêt ont été, pour l'étude de l'histoire et des antiquités de l'Égypte, les découvertes faites récemment à Memphis par M. Mariette, dont les travaux ont enrichi le musée du Louvre de tant de précieux monuments. Mais les résultats de ces grandes recherches n'étaient pas encore connus dans leur ensemble. M. Mariette satisfait aujourd'hui à la seconde partie de sa tâche, en publiant l'important ouvrage que nous annonçons. Cette publication, qui parait avec les encouragements et sous les auspices du Gouvernement, est de nature à rendre de véritables services aux amis de la science archéologique, et nous nous proposons d'en rendre compte ultérieurement. La première livraison, la seule qui ait été publiée jusqu'ici, contient seulement la dédicace et quatre planches photographiées. L'ouvrage se composera de cent dix planches reproduisant les plans et vues du Sérapéum et les principaux bas-reliefs, vases, inscriptions et objets divers trouvés dans les fouilles. Chaque planche sera accompagnée d'un texte explicatif et critique. Bibliothèque de l'Ecole des chartes, dix-huitième année, quatrième série, tòme quatrième. Première livraison. Paris, imprimerie de F. Didot, librairie de Dumoulin, 1857, in-8°. Après avoir terminé tout récemment la publication du tome troisieme (4a série) de leur excellent recueil, les éditeurs de la Bibliothèque de l'École des chartes commencent le tome quatrième par une livraison où l'on remarque un savant mémoire de M. Léopold Delisle, sur les Actes d'Innocent III, et un choix de pièces inédites, tirées des archives du château de Serrant, par M. Paul Marchegay. Mémoires de la société impériale des Antiquaires de France, troisième série, tome troisième. Paris, imprimerie de Labure; se trouve au secrétariat de la société, au palais du Louvre. 1857, in-8° de 439 pages. Voici les titres des quatorze mémoires contenus dans ce volume: 1° Sur l'emploi du papier de coton et des sceaux plaqués dans les actes de l'empereur Frédéric II, par M. Huillard-Bréholles; 2° Sur une ancienne construction découverte à Cherchel (Caesarea Mauretania), par M. de Villiers du Terrage; 3° Les Lemovices de l'Armorique, mentionnés par César; peuplades qui les composaient; limites de leur territoire; leurs villes principales, par M. Deloche; 4° Restitution d'un nom de lieu disparu, retrouvé sur une dalle funéraire de l'église de Féricy (Seine-et-Marne), par M. Eugène Grésy; 5° Notice sur les vitraux de l'abbaye de Rathhausen, canton de Lucerne, par M. Ferdinand de Lasteyrie; 6° Notice sur un sacramentaire de l'Église de Paris, par M. Léopold Delisle; - Des ouvrages alchimiques attribués à Nicolas Flamel, par M. Vallet de Viriville; 8° Tableau des principaux abus existant dans le monde judiciaire, au xvi° siècle, par M. Charles Bataillard; 9° Note sur un roi inconnu de la race carlovingienne, par M. Auguste Bernard (opuscule dont il a été fait mention dans le Journal des Savants, 1857, juin, p. 399); 10° Mémoire sur deux chapiteaux du prieuré de Cunault-surLoire, par le P. Arthur Martin; 11° Les monnaies d'or d'Athènes, par M. Beulé; 12° Notice sur l'abbaye de Preuilly (Seine-et-Marne), par M. Eugène Grésy; 13° Note sur deux plaques émaillées découvertes à Preuilly, en 1856, dans le tombeau de Jean de Chanlay, évêque du Mans, par le P. Arthur Martin; 14° De la transforma. tion des noms de plusieurs villes gauloises pendant la domination romaine, par M. Félix Bourquelot. Les manuscrits slaves de la Bibliothèque impériale de Paris, par le P. Martinof, de la Compagnie de Jésus. Paris, Julien Lanier, Cosnard et C, 1858, in-8° de 110 pages, avec un fac-simile. Montfaucon a laissé un catalogue des manuscrits slaves que possédait, en 1686, la bibliothèque de l'abbaye de Saint-Germain-desPrés; mais on ignore ce que sont devenus ces manuscrits, et il n'existait aucun inventaire de ceux que conserve aujourd'hui, au nombre de vingt-sept, la Bibliothèque impériale. Le P. Martinof en donne un catalogue raisonné, et accompagne cet utile travail de notions générales sur la paléographie slave. - Dictionnaire général de biographie et d'histoire, de mythologie, de géographie ancienne et moderne comparée, des antiquités et des institutions grecques, romaines, françaises et étrangères... par MM. Ch. Dezobry, auteur de Rome au siècle d'Auguste, Th. Bachelet, agrégé d'histoire, et une société de littérateurs, de professeurs et de savants. Paris, Dezobry, Magdeleine et C, 1857, a volumes in-8°, ensemble de VII-2826 et 52 pages. Ce dictionnaire est une encyclopédie succincte d'histoire et de géographie; il contient l'histoire des peuples anciens et modernes, la chronologie, le tableau des religions et des cultes, l'archéologie, les institutions, les lois et les coutumes de tous les temps; la géographie, la description, ou, du moins, la désignation des principaux monuments de toutes les époques. Il donne l'ensemble des connaissances indispensables pour l'étude ou la lecture des auteurs. Les renseignements y sont, en général, exacts et bien choisis, les exposés et les jugements présentés avec ordre et netteté, et dans une proportion telle que l'esprit peut les saisir saus fatigue, et la mémoire les retenir aisément. Histoire du jeton au moyen âge, par Jules Rouyer et Eugène Hucher. Première partie. Imprimerie de Monnoyer, au Mans. A Paris, chez Rollin, 1858, in-8° de 179 pages, avec dix-sept planches. Les jetons du moyen âge rappellent fréquemment le souvenir d'hommes et de choses à propos desquels les monuments numismatiques plus importants seraient vainement consultés. Ils méritent d'être étudiés, surtout au point de vue de l'ancien esprit français, des proverbes nationaux, des vieux usages, de l'origine des règles héraldiques et de l'étude de la gravure dans des siècles déjà éloignés de nous. L'ouvrage de MM. Rouyer et Hucher est le premier travail d'ensemble qui paraît sur ce sujet. Après des remarques générales sur les jetons au moyen âge, les auteurs décrivent avec beaucoup de soin les jetons d'origine déterminée, dont ils ont eu connaissance. La description des jetons d'origine indéterminée et des jetons banaux sera l'objet de la seconde partie de ce recueil. ANGLETERRE. A volume of rocabalaries, illustrating the condition and manners of our forefathers, as well as the history of the forms of elementary education and of the languages spoken in this island from the tenth century to the fifteenth, edited from manuscripts in public and private collections, by Thomas Wright, esq. etc. Privately printed, 1857, in-8°, de xxIV-291 pages. Ce volume, qui fait partie de la Bibliothèque d'antiquités nationales publiée sous la direction et aux frais de M. Joseph Mayer, offre une série de textes anciens, presque tous inédits, qui ont un véritable intérêt pour l'étude de la langue, des institutions et des mœurs de l'Angleterre au moyen âge, principalement pendant la période anglo-saxonne. Le premier de ces textes est un colloque latin d'Alfric, archevêque de Cantorbéry, au x siècle, avec une version interlinéaire anglo-saxonne. Il est publié d'après un manuscrit de la bibliothèque Cottonienne, et a pour titre : Colloquium ad pueros linguæ latinæ locutione exercendos, ab Elfrico primum compilatum, et deinde ab Elfrico Bata ejus dis cipulo, auctum, latine et saxonice. On trouve aussi dans ce recueil plusieurs vocabulaires anglo-saxons et semi-saxons du xo, du xro et du x1° siècle; l'important traité De utensilibus, d'Alexandre Neckam, avec version interlinéaire en langue romane; le Dictionnaire de Jean de Garlande, déjà publié par M. Géraud, mais auquel M. Wright a ajouté des variantes, et divers vocabulaires latins-anglais, du xiv et du xv siècle. BELGIQUE. Fabiola, ou l'église des catacombes, par S. E. le cardinal Wiseman, archevêque de Westminster, traduit par F. Pascal Marie. Tournay, librairie de Casterman, 1857, in-12 de 520 pages. L'auteur de ce livre a encadré dans une fable ingénieuse un tableau intéressant des mœurs de la société romaine, et plus particulièrement des chrétiens de Rome au commencement du Iv° siècle. On y trouve, en ce qui concerne les monuments et la topographie de cette ville, des indications recueillies sur les lieux mêmes et très-dignes de l'attention des savants; mais le principal but de M. le cardinal Wiseman a été de familiariser le lecteur avec les usages, les habitudes, la condition, les idées et l'esprit des premiers âges du christianisme, et il fait preuve, dans sa remarquable étude, d'une connaissance approfondie des hommes et des choses de cette époque. TABLE. Tables de la lune, par P. A. Hansen. (3o et dernier article de M. Biot.)....... Pages. 5 Glossaire du centre de la France, par M. le comte Jaubert; Dictionnaire étymologique de la langue wallone, par M. Ch. Grandgagnage. (4° et dernier article de M. Littré.)... 19 par Etudes sur la grammaire védique, par M. Regnier; Das Vâdjaseneyi Prâtiçâ- Clef inédite du Grand Cyrus. (5o et dernier article de M. Cousin.).. . . FIN DE LA TABLE. 29 41 67 |