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C'est ung très beau commencement!

Le diable m'a bien chanté messe;
Je n'ay besoing de Dieu prier.

Mais, venez-ça: quant je m'avise,
En feray-je bien toutesfois

Mesouen (désormais) ung, en chascun moys?

Or, attendez: ung, deux et trois,

Ce en seroit, comme je crois,

Trois en trois moys, chascun an douze.

Que la forte fièvre m'espouse!

Ce seroit, au bout de six ans,

Tout droit, soixante-douze enfans.

Tant avoir d'enfans! par sainct Pierre!

Je vous rendray a vostre père.

LA FEMME.

Par ma foy, vous n'estes point saige;
Cuydez-vous que doresnavant

Par chascun moys j'en aye autant?

JOLYET.

Et que say-je moy? Peult bien estre.
C'est pourquoy je ne veulx pas estre
En ce danger; venez-vous-en.

Ils se rendent au logis du père :

JOLYÉT.

Hay! mon père, c'est Jolyet,
Et vostre fille que j'amaine.

Je viens vers vous faire ma plainte.
LE PÈRE.

De quoy?

Jolyet expose de point en point son grief:

S'elle continue, comptez bien,
Chascun an, douze enfants de rente,
En deux ans et demy, les trente.

Je n'ay eu d'elle en mariage

Que six vingz soubz en une bource,

Ung bassin, ung pot, une poille.

Tout cela ne valoit autant
Comme béguins pourroient couster.

LA FEMME.

Me voulez-vous point escouter?
Au moins que j'aye ma parlée.

LE PÈRE.

Je n'entens rien a vos discordz.
El n'aura pas plus tost enfant
Que neuf moys. Que parlez-vous tant?

JOLYET.

Sainct Jehan! Il n'est donc pas mien !

LA FEMME.

Voire, et a qui seroit-il doncques?
Vous sçavez que je n'aimay onques
Aultre que vous, en bonne foy.
Point a vous! qu'est-ce que vous feistes
La première nuyt? En? Et quoy?

JOLYET.

Ha! vrayment, il est donc a moy.
Puisque vous jurez vostre foy,
C'est bien raison qu'il me demeure.
Mais coupons la broche à ceste heure :
Qui l'a faict, si n'en face plus.

LA FEMME.

Que voulez dire?

JOLYET.

Je concluds :

Item, premièrement, en somme,

Que je ne seray plus vostre homme,

Ne vous plus nostre mesnagère.
Vous estes trop grande hébergère
D'avoir tous les ans douze enfans.

LA FEMME.

Allez, allez voierement,

Qu'estes vous sot! Dieu vous besnye!
Cuydez vous que je ne soye mie
Aultre fois de meilleure attente?

Se j'y renche (si j'y reviens), je suis contente
Que vous me tencer.

LE PÈRE.

Aultrement,

Nous ferons cest appointement :
Mon filz Jolyet, par ainsi,
Que vous nourrirez cestuy-cy;
Mais s'elle en a ne deux ne troys,
Plus que de dix moys en dix moys,
Je me soumetz, à mes despens,
Les nourrir, et en prens la charge.

JOLYET.

Sainct Pierre! je m'en descharge.
Mais vela, s'elle en a plus tost
Que dix moys, entendez ce mot,
Vous me promettez de les prendre.

LE PÈRE.

Ainsi vous le devez entendre.

JOLYET.

Que j'en aie donc la cédule
En parchemin, affin qu'el dure.

LA FEMME.

Ha, que vous estes ung fin maistre !

LE PÈRE (à Jolyet et à sa femme). Entreprenez-vous par les mains.

JOLYET.

Ça donc j'en auray belle lettre,
Pour ung enfant, ne plus ne moins.
Je m'en vois chercher des parrains.

Il me semble que ces échantillons du vieux répertoire de la Basoche ne sont pas fort inférieurs à la farce de Patelin, soit pour l'invention comique, soit pour la finesse et l'agrément des détails.

(La suite à un prochain cahier.)

MAGNIN.

THE MAHAWANSO, in roman characters, with the translation subjoined and an introductory Essay on páli buddhistical literature, in two volumes; vol. 1, containing the first thirty eight chapters, by the hon. George Turnour, esquire. Ceylon, 1837, in-4°, xc, 30, 262, XXXV.

LE MAHAVAMSA, en caractères latins, accompagné d'une traduction et d'un essai préliminaire sur la littérature bouddhique pálie, en deux volumes. Volume Ier, contenant les trente-huit premiers chapitres, par l'honorable Georges Turnour, écuyer, employé du service civil de Ceylan.

EASTERN MONACHISM, an Account of the origin, laws, discipline, sacred writings, mysterious rites, religious ceremonies and present circumstances of the order of mendicants founded by Gotama Buddha, compiled from singhalese mss. and other original sources of information, etc. etc. by R. Spence Hardy, member of the Ceylon branch of the Royal Asiatic Society. Londres, 1850, in-8°, x1, 443.

Les moines de l'ORIENT, essai sur l'origine, les lois, la discipline, les livres sacrés, les mystères, les cérémonies religieuses et l'état actuel de l'ordre des mendiants fondé par Gotama Bouddha. Extrait des manuscrits singhalais et d'autres sources originales, etc. etc. par le Rév. M. Spence Hardy, membre de la Société royale asiatique, branche pour Ceylan.

A MANUAL OF BUDDHISM IN ITS MODERN DEVELOPMENT, translated from singhalese mss, by R. Spence Hardy. Londres, 1853, in-8°, XVI, 533.

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