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DIVERSES

Du Sieur D***.

AVEC

LE TRAITÉ

DU

SUBLIME

O U

DU MERVEILLEUX

DANS LE DISCOURS,

Traduit du Grec de Longin.

Nouvelle Edition reveuë & augmentée de diverfes
Pieces nouvelles.

Suivant la Copie de Paris,
à Amfterdam, Chez ABRAHAM WOLFGANG,
Marchand Libraire. 1683.

Oici une edition de mes ouvrages beaucoup plus exacte & plus correcte que les precedentes, qui ont toutes efté affez fautives. J'y ay joint cinq Epiftres nouvelles que j'avois compofées long-temps avant que d'être engagé dans le glorieux emploi qui m'a tiré du métier de la Poëfic. Elles font du mefme ftile que mes autres écrits, & j'ofe me flater qu'elles ne leur feront point de tort. Mais c'eft au Lecteur à en juger, &je n'emploiray point icy ma Preface, non plus que dans mes autres editions, àle gagner par des flateries, ou à le prevenir par des raisons dont il doit s'avifer de luy mefine. Je me contenteray de l'avertir d'une chofe dont il eft bon qu'on foit inftruit. C'eft qu'en attaquant dans mes Satires les défauts de quantité d'Ecrivains de noftre fiecle, je n'ay pas pretendu pour cela ofter à ces Ecrivains le merite & les bonnes qualitez qu'ils peuvent avoir d'ailleurs. Je n'ay pas pretendu, dis-je, que Chapelain, par exemple, quoi qu'affez méchant Poëte, ne fuft pas bon Grammairien; &qu'il n'y euft point d'efprit ni d'agrément dans les ouvrages de M.Q** quoi que fort éloignés de la perfection de Virgile. Je veux bien auffi avouer qu'il y a du genie dans les écrits de Saint Amand, de Brebeuf, de Scuderi & de plufieurs autres que j'ay critiqués, & qui font en effet d'ailleurs aufli bien que moi, tres-digne de critique. En un mot, avec la mefine A 4 fin

ce

fincerité que j'ay raillé de ce qu'ils ont de blâmable, je fuis preft à convenir de ce qu'ils peuvent avoir d'excellent. Voilà, ce me femble, leur rendre juftice,& faire bien voir que ce n'eft point un esprit d'envie & de médifance qui m'a fait écrire contre eux. Pour revenir à mon Edition: J'ayaussi ajouté au Poëme du Lutrin deux chants nouveaux qui en font la conclufion. Ils ne font pas, à mon avis, plus mauvais que les quatre autres chants, & je me perfunde qu'ils confoleront aifément les Lecteurs de quelques vers que j'ay retranchez à l'Episode de l'Horlogere qui m'avoit toûjours paru un peu trop long. Il feroit inutile maintenant de nier que Poëme a efté compofé à l'occafion d'un differend affez leger qui s'émût dans une des plus celebres Eglifes de Paris, entre le Treforier & le Chantre. Mais c'efttout ce qu'il y a de vray. Le refte, depuis le commencement jufqu'à la fin, eft une pure fiction & tous les Perfonnages y font non feulement inventez, mais j'ay eu foin mefme de les faire d'un caractere directement oppofé au caractere de ceux qui deffervent cette Eglife,dont la plufpart & principalement les Chanoines, font tous gens non feulement d'une fort grande probité,mais de beaucoup d'efprit, & entre lefquels il y en a tel à qui je demanderois auffi volontiers fon sentiment fur mes ouvrages, qu'à beaucoup de Meffieurs de l'Academie. Il ne faut donc pas s'étonner fi perfonne n'a efté offenfé de l'impreffion de ce Poëme, puis qu'il n'y a en effet perfonne qui y foit veritablement

atta

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