Page images
PDF
EPUB

de Longin. Jajoûteray pourtant encore que
Demetrius Phalereus cite ce mefme paffage de
Demofthene, & qu'au lieu de sara, il a
lû im'n'u, ce qui fait le mesme effet pour le
nombre.

Pag. 116. Philifte eft de ce nombre.] Le nom de ce Poëte eft corrompu dans Longin, il faut dire PhiLifcus & non pas Philiftus. C'estoit un Poëte Comique, mais on ne fauroit dire précisement en quel temps il a vêcu.

Pag.117.

Dirce emportée par un Taureau. ] Longin dit Trainée par un Taureau, & il faloit conferver ce mot, parce qu'il explique l'histoire de Dircé, que Zethus & Amphion attacherent par les cheveux à la queuë d'un Taureau, pour se vanger des maux qu'elle & son mary Lycus avoient faits à Antiope leur mere,

Chapitre De mefme ces paroles mesurées n'inspirent point à l'esprit les paffions qui doivent naitre du pag. 118. difcours, &c.] Longin dit, De mefme quand les periodes font fi mefurées l'Auditeur n'est point touché du discours, il n'eft attentif qu'au nombre à l'harmonie, jufques là que prevoyant les cadences qui doivent suivre, & batant toujours la mesure comme en une dance, il previent mefme l'Orateur, & marque la chute avant qu'elle arrive. Au refte ce que Longin dit icy, eft pris tout entier de la Rhetorique d'Ariftote, & il peut nous fervir fort utilement à corriger l'endroit mesme d'où il a esté tiré. Ariftote aprés avoir parlé des periodes mefurées, ajoûte rozdání Javor, eat yo doxes Ch. vris. @ ἅμα *** ἐξίζησι,προσέχειν γδ ποιεῖ τῷ ὁμοίῳ Liv. 111. πότε πάλιν ἥξη ***** ** ὥζις ἦν * κηρύκων τζολαμβάνεσι τὰ παιδία τό, τινα αἱρῶς ἐπί τζόπον ὁ ἀπελευθερέμμον, Κλέωνα. Dans la premiere Lacune il faut fuppléer affurément är's axsoriginos, & dans la feconde,

aprés

[ocr errors][ocr errors][ocr errors][ocr errors]
[ocr errors][ocr errors][ocr errors][merged small][ocr errors]

aprés ajoûter à ê pravovres we madidior.
ὥστε ἦν, &c. & apres ἀπελευθερέμμα,
faut un point interrogatif. Mais c'eft ce qui
paroiftra beaucoup mieux par cette traduction,
Ces periodes mefurées ne perfuadent point, car
outre qu'elles paroiffent étudiées, elles détour-
nent l'Auditeur & le rendent attentif Seule-
ment au nombre & aux chutes, qu'il marque
mefme par avance, comme on voit les enfans fe
bafter de répondre Cleon, avant que les Huif-
fiers ayent achevé de crier, qui eft le Patron que
veut prendre l'affranchy? Le favant Victorius
eft le feul qui ait foupçonné que ce paffage
d'Ariftote eftoit corrompu, mais il n'a pas
voulu chercher les moyens de le corriger.

Des armoires des facs pleins de papier.] Chapitre
Theopompus n'a point dit des facs pleins de pa- XXXVI.
pier, car ce papier n'eftoit point dans les facs; pag. 120,
mais il a dit des armoires, des facs, des rames
de papier, &c. & par ce papier il entend du
gros papier pour enveloper les drogues & les
épiceries dont il a parlé.

La nature a caché détourné ces égouts le Pag. 122.
plus loin qu'il luy a effé poffible, de peur que la
beauté de l'animal n'en fuft fouillée.] La Na-
ture favoit fort bien, que fi elle expofoit en
vûë ces parties qu'il n'eft pas honnefte de
nommer, la beauté de l'homme en feroit foüil-
lée; mais de la maniere que Monfieur D*** a
traduit ce paffage, il femble que la nature ait
eu quelque efpece de doute fi cette beauté en
feroit fouillée, ou fi elle ne le feroit point;
car c'est à mon avis l'idée que donnent ces
mots de peur que, &c. & cela déguife en quel-
que maniere la penfée de Xenophon qui dit,
La nature a caché détourné ces égouts le plus
loin qu'il luy a efté poffible, pour ne point foüil-
ler la beauté de l'animal..

Telle

[merged small][ocr errors]

Tellement qu'on voit briller dans leur dif cours la liberté de leur pais. ] Longin dit; tellement qu'on voit briller dans leurs difcours la mefme liberté que dans leurs actions. Il veut dire que comme ces gens là font les maistres d'eux-mesmes,leur efprit accoûtumé à cet empire & à cette independance, ne produit rien qui ne porte des marques de cette liberté qui eft le but principal de toutes leurs actions, & qui les entretient toûjours dans le mouvement. Čela meritoit d'eftre bien éclair cy; car c'eft ce qui fonde en partie la réponse de Longin,comme nous l'allons voir dans la feconde Remarque aprés celle-cy.

Qui avons efté comme enveloppez par les coútumes par les façons de faire de la Monarchie.] Eftre enveloppé par les coutumes me paroît obfcur, Il femble mefme que cette expreffion dit tout autre chofe que ce que Longin a pretendu. Il y a dans le Grec, qui avons efte comme emmaillotez,&c. Mais comme cela n'eft pas François, j'aurois voulu traduire pour approcher de l'idée de Longin, qui avons comme fuccé avec le lait les coûtumes, (.

Les rendent mefme plus petits par le moyen de cette bande dont on leur entoure le corps.] Par cette bande Longin entend fans doute des bandelettes dont on emmaillottoit les Pygmées depuis la tefte jufques aux pieds. Ces bandelettes eftoient à peu prés comme celles dont les filles fe fervoient pour empefcher leur gor

ge
de croiftre. C'eft pourquoy Terence ap-
pelle ces filles vincto pectore, ce qui répond fort
bien au mot Grec deus, que Longin em-
ploye icy & qui fignifie bande, ligature. Enco-
re aujourd'huy en beaucoup d'endroits de
l'Europe les femmes mettent en usage ces
bandes pour avoir les pieds petits.

Je

Chapitre

XXXV.

pag. 124.

Ibid.

Pag. 125.

[merged small][ocr errors]

Fe fay bien qu'il eft fort aisé à l'homme, & Ibid. que c'eft fon naturel, c.] Monfieur D*** fuit icy tous les Interpretes qui attribuent encore cecy au Philofophe qui parle à Longin. Mais je fuis perfuadé que ce font les paroles de Longin qui interrompt en cet endroit le Philofophe & commence à luy répondre. Je croy mefme que dans la Lacune fuivante il ne manque pas tant de chofes qu'on a crû, & peut-eftre n'est-il pas fi difficile d'en fuppléer le fens. Je ne doute pas que Longin n'ait écrit, Je fay bien, luy repondis-je alors, qu'il eft fort aife à l'homme & que c'eft mefme fon naturel de blamer les chofes prefentes. Mais prenez-y bien garde, ce n'eft point la Monarchie qui eft caufe de la décadence des efprits, les délices d'une longue paix ne contribuent pas tant à corrompre les grandes ames,que cette guerre fans fin qutroubledepuis fi long-temps toute la terre, qui oppofe des obftacles infurmontables à nos plus genereufes inclinations. Ceft affurément le veritable fens de ce paffage, & il feroit aifé de le prouver par l'hiftoire mefine du fiecle de Longin. De cette maniere ce Rheteur répond fort bien aux deuxobjections du Philofophe, dont l'une eft que le gouvernement Monarchique caufoit la grande fterilité qui eftoit alors dans les efprits, & l'autre que dans les Republiques l'émulation & l'amour de la liberté entretenoient les Republiquains dans un mouvement continuel qui élevoit leur courage, qui aiguifoit leur efprit & qui leur infpiroit cette grandeur & cette nobleffe dont les hommes veritablement libres font feuls capables.

Où nous ne fongeons qu'à attraper la fucceffion Pag. 128. de celuy-cy] Le Grec dit quelque chofe de plus où l'on ne fonge qu'à hafter la mort de celuy-cy, c. amovercy Jňpay Javátov. Ila

arroce "

égard

égard aux moyens dont on fe fervoit alors
pour avancer la mort de ceux dont on atten-
doit la fucceffion, on voit affez d'exemples de
cette horrible coûtume dans les Satires des An-
ciens.

Ch. XIII.

du plus haut dans fa ReSoleil à che

Lay montre encore fa route pag. 60. des cieux. ] Monfieur D*** dit marque, que le Grec porte que le val monta au deffus de la Canicule, ömise võla Zapés Bebas. & il ajoûte qu'il ne voit pas pourquoy Rutgerfius & Monfieur le Févre veulent changer cet endroit qui eft fort clair. Premierement ce n'eft poinst Mr. le Févre qui a voulu changer cet endroit au contraire il fait voir le ridicule de la correction de Rutgerfius qui lifoit σειραίε, au lieu de Σειρείς, Ila dit feulement qu'il faut lire Zeeis, & cela eft fans difficulté, parce que le penultiéme pied de ce vers doit eftre un ïambe, eis. Mais cela ne change rien au fens. Au refte Euripide, à mon avis, n'a point voulu dire que le Soleil à cheval monta au deffus de la Canicule, mais plûtoft, que le Soleil pour fuivre fon fils, monta à cheval fur un aftre qu'il appelle Z eroy, Sirium, qui eft le nom general de tous les aftres, & qui n'eft point du tout icy la Canicule. se ne doit point eftre conftruit avec vara, il faut le joindre avec le verbe iz ve du vers fuivant, de cette maniere: Ham'ρ 3 BECWS νῶτα Σειρίε ίππ δνε όπισε, παῖδα μελετών; Le Soleil monté fur un aftre alloit aprés fon fils en luy criant. &c. & cela eft beaucoup plus vrayfemblable, que de dire que le Soleil monta à cheval pour aller feulement au centre du ciel au deffus de la Canicule, & pour crier de là à fon fils & luy enfeigner le chemin. Ce centre du ciel eft un peu trop éloigné de la route que tenoit Phaëton.

Aussi

[ocr errors]
[ocr errors]
« PreviousContinue »