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long. Il eft tiré de l'Oraifon pour Ctesiphon. Le voici.Il eftoit déja fort tard: lorfqu'un Courier vint apporter au Prytanée la nouvelle que la ville d'Elatée eftoit prife. Les Magiftrats. qui foupoient dans ce moment, quittent auffi toft la table: les uns vont dans la place publique. Ils en chaffent les Marchands, & pour les obliger de fe retirer, ils brûlent les pieux des boutiques où ils étaloient. Les autres envoient avertir les Officiers de l'Armée: On fait venir le Heraut public. Toute la ville eft pleine de tumulte. Le lendemain dés le point du jour les Magiflrats affemblent le Senat.Cependant, Meffieurs, vous couriez, de toutes parts dans la place publique, le Senat n'avoit pas encore rien ordonné, que tout le peuple eftoit déja affis. Dés que les Senateurs furent entrez,, les Magiftrats firent leur rapport. On entend le Courier. Il confirme la nouvelle. Alors le Heraut commence à crier. Quelqu'un veut-il baranguer le peuple? mais perfonne ne lui répond. Il a beau repeter la mefme chofe plufieurs fois. Aucun ne fe leve. Tous les Officiers, tous les Orateurs eftant prefens, aux yeux de la commune Patrie, dont on entendoit la voix crier. N'yat-il perfonne qui ait un conseil à me donner pour mon falut?

Ne fert qu'à exaggerer.] Cet endroit eft fort defectueux.L'Auteur aprés avoir fait quelques remarques encore fur l'Amplification venoit enfuite à comparer deux Orateurs, dont on ne peut pas deviner les noms: il refte mefme dans le texte trois ou quatre lignes de cette comparaison que j'ai fupprimées dans la Traduction: parce que cela auroit embarrassé le Lecteur, & auroit efté inutile; puifqu'on ne fçait point qui font ceux dont l'Auteur parle.. Voici pourtant les paroles qui en reftent:

Celui-ci eft plus abondant & plus riche. On peut comparer fon Eloquence à une grande mer qui occupe beaucoup d'espace, se répand en plufieurs endroits. L'un à mon avis eft plus Pathetique, a bien plus de feu d'éclat. L'autre demeurant toûjours dans une certaine gravite pompeufe n'eft pas froid à la verité, mais n'a pas auffi tant d'activité, ni de mouvement. Le Traducteur Latin a crû que ces paroles regardoient Ciceron & Demofthene: mais il fe trompe.

Une rofee agreable, c.] Monfieur le Févre & Mr. Dacier donnent à ce paffage une interpretation fort fubtile: mais je ne fuis point de leur avis, & je rens ici le mot de nav año. dans fon fens le plus naturel, arrofer, rafraichir, qui eft le propre du stile abondant op→ posé au ftile fec.

Si Ammonius n'en avoit déja rapporté plufieurs. Il y a dans le Grec ein' I'de's oi wei Aμpáviov. Mais cet endroit vrai-femblablement eft corrompu. Car quel rapport peuvent avoir les Indiens au fujet dont il s'a git?

Car fi un homme dans la défiance de ce jugement. C'est ainfi qu'il faut entendre ce paffage. Le fens que lui donne Monfieur Dacier s'accommode affez bien au Grec: mais il fait dire une chofe de mauvais fens à Longin: puifqu'il n'eft point vrai qu'un Homme qui fe défie que fes ouvrages aillent à la pofterité, ne produira jamais rien qui en foit digne,& qu'au contraire cette défiance mefme lui fera faire des efforts, pour mettre ces ouvrages en eftat d'y paffer avec éloge.

Les yeux étincelans.] J'ai ajoûté ce vers que: j'ai pris dans le texte d'Homere.

Et du plus haut des Cieux. ] Le Grec porte,

au

au deffus de la Canicule;πισε νῷζα Σειρείς βε THEWS, ITTOE. Le Soleil à cheval monta au deffus de la Canicule. Je ne voi pas pourquoi Rutgerfius, ni Mr. le Févre veulent changer cet endroit: puifqu'il eft fort clair, & ne veut dire autre chofe, finon que le Soleil monta au deffus de la Canicule; c'eft à dire dans le centre du Ciel, où les Aftrologues tiennent que cer Aftre eft placé, & comme j'ai mis, au plus = baut des Cieux; pour voir marcher Phaeton, & que de là il lui crioit encore. Va par là, revien, détourne, &c.

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Et dans la chaleur] Le Grec ajoûte: Ilya encore un autre moien; car on le peut voir dans ce paffage d'Herodote, qui eft extremement sublime. Mais je n'ai pas crû devoir mettre ces paroles à cet endroit qui eft fort défectueux: puifqu'elles ne forment aucun fens, & ne ferviroient qu'à embarafler le Lecteur.

Il n'y a rien encore qui donne plus de mouvement au difcours que d'en offer les liaisons.] J'ai fupplée cela au texte: parce que le fens y conduit de lui-mefme.

Nous avons dans le fond.] Tous les exemplaires de Longin mettent ici des étoiles, comme fi l'endroit eftoit defectueux; mais ils fe trompent. La remarque de Longin eft fort jufte, & ne regarde que ces deux periodes fans conjonction: Nous avons par ton ordre, &c. & enfaite: Nous avons dans le fond, &c.

Et le force de parler.] La reftitution de Monfieur le Févre eft fort bonne, azw ωδιώκησης. & non pas ouvronsons. J'en avois fait la re4 marque avant lui.

Auffi-toft un grand peuple, c.] Quoi qu'en veuille dire Monfieur le Févre, il y a ici deux vers & la Remarque de Langbaine eft fort jufte. Car je ne voy pas pourquoi en

met

mettant Guo, il est absolument neceflaire de

mettre.

Le Theatre fe fondit en larmes.] Il y a dans le Grec of Jo. C'eft une faute. Il faut mettre comme il y a dans Herodote, Jén?@g». Autrement Longin n'auroit fceu ce qu'il vouloit dire.

Ce Heraut ayant pefe, &c.] Monfieur le Févre & Monfieur Dacier donnent un autre fens à ce paffage d'Hecatée & font même une restitution furs, dont ils changent ainfi l'accent av: pretendant que c'est un Ionisme pour, as μn ou. Peut-eftre ont-ils raison, mais peut-eftre auffi qu'ils fe trompent:- puifqu'on ne fçait dequoi il s'agit en cet endroit, le Livre d'Hecatée eftant perdu. En attendant donc que ce Livre foit retrouvé, j'ai crû que le plus feureftoit de suivre le fens de Gabriel de Petra, & des autres Interpretes, fans y changer ni accentni virgule.

De ces differentes parties qui luy répondent.Ţ, C'eft ainfi qu'il faut entendre y Cwvwv. Ces mots posao, ne voulant dire autre chafe que les parties faites fur le fujet, & il n'y a rien qui convienne mieux à la Periphrafe, qui n'eft autre chofe qu'un affemblage de mots qui refpondent differemment au mot propre, & par le moien defquels, comme l'Auteur le dit dans la fuite, d'une Diction toute fimple on fait une efpece de concert & d'harmonie.Voilà le fens le plus naturel qu'on puiffe donner à ce paffage. Car je ne fuis pas de Pavis de ces Modernes qui ne veulent pas que dans la Mufique des Anciens, dont on nous raconte des effets fi prodigieux, il y ait eu des parties, puifque fans parties il ne peut y avoir d'harmonie. Je m'en rapporte pourtant aux Sçavans en Mufique : & je n'ay pas assez de

con

connoiffance de cet Art, pour decider fouverainementlà-deffus.

La maladie des femmes.] Ce passagea fort exercé jufqu'ici les Sçavans & entre autres Monfieur Coftar & Monfieur de Girac. C'eft ce dernier dont j'ai fuivi le fens qui m'a paru beaucoup le meilleur, yayant un fort grand raport de la maladie naturelle qu'ont les femmes, avec les Hemorroïdes. Je ne blâme pas pourtant le fens de Monsieur Dacier.

Cela fe peut voir encore dans un paffage, c. Il y a avant ceci dans le Grec, lΕν καζον ε γόνιμον το δ' Ανακρέον] ἐκέτι θρηΐxins inspipoμ4. Mais je n'ai point exprimé ces paroles où il y a affeurément de l'erreur, le mot naby n'eftant point Grec : & du refte, que peuvent dire ces mots, Cette fecondité d'Anacreon? Je ne me soucie plus de la Tracienne.

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Qui ont vendu à Philippe noftre liberté.] Il ya dans le Grec egres, comme qui diroit, ont beu noftre liberté à la fanté de Philippe. Chacun fçait ce que veut dire wive en Grec, mais on ne le peut pas exprimer par un mot François.

Au lieu que Demofthene.] Je n'ai point exprimé éve & vends: de peur de trop emba-raffer la periode.

Ils fe defendirent encore quelque temps.] Ce paffage eft fort clair. Cependant c'eft une chose furprenante qu'il n'ait efté entendu ni de Laurent Valle qui a Traduit Herodote, ni des Traducteurs de Longin,ni de ceux qui ont fait des notés fur cet Auteur. Tout cela faute d'avoir pris garde que le verbe xóa veut quelquefois dire enterrer. Il faut voir les peines que fe donne Monfieur le Févre, pour reftituer ce paffage, auquel, aprés bien du changement,

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