En vain, par fa grimace, un Bouffon odieux arrogante Chacun chercha pour plaire un vifage emprunté Le Parnaffe fur tout fecond en Impofteurs È 7 De là vint cet amas d'ouvrages mercenaires Et fans crainte à tes yeux, on pourroit t'exalter. Ton ardeur pour ton Roi puifée en ta maison, Tel, qui hait à fe voir peint en de faux portraits, Et non moins qu'aux Flamans aux Flatteurs redoutable Et dans Seneffe en feu contemplant fa peinture. *Commencement du Poëme de Charlemagne. Fin des Epiftres. LET LETTRE A MONSEIGNEUR LE DUC DE VIVONE SUR SON ENTRE E CONSEIGNEUR, Sçavés vous bien qu'un des plus feurs moiens pourempêcher un homme d'eftre plaisant, c'eft de lui dire; Je veux que vous le foyez ? Depuis que vous m'avés deffendu le ferieux, jene me fuis jamais fen ti fi grave, je ne parle plus que par fentences. Et d'ailleurs voftre derniere action a quelque chofe de figrand, qu'en verité je ferois confcience de vous en écrire autrement qu'en ftile beroique. Cependant je ne sçaurois me refoudre à ne vous pas obeïren tout ce que vous m'ordonnés. Ainfi dans l'humeur où je me trouve, je tremble également de vous fatiguer par un ferieux fade, ou de vous ennuier par une méchante plaifanterie. Enfin mon Apollon m'a fecouru ce matin, & dans le temps que j'y penfois le moins, m'a fait trouver fur mon chevet deux Let tres, tres, qui au defaut de la mienne pourront peut-être vous amufer agreablement. Elles font dattées des champs Elysées. L'une eft de Balzac, & l'autre de Voiture, qui tous deux charmés du recit de voftre dernier combat, vous écrivent de l'autre Monde, pour vous en feliciter. Voici celle de Balzac. Vous la reconnoiftrés aifément à fon ftile qui ne fçauroit dire fimplement les chofes,ni defcendre de fa hauteur. MONSEIGNEUR, Aux champs Elysées 2. Iuin. Le bruit de vos actions reffufcite les Morts. It reveille des gens endormis depuis trente années,& condamnés à un fommeil éternel. Il fait parler le Silence mefine. La belle ! l'éclatante! la glorieufe conquefte que vous avés faite furles Ennemis de la France! Vous avés redonné le pain à une Ville qui a accoûtumé de le fournir à toutes les autres. Vous avés nouri la mere nourice de l'Italie. Les tonneres de cette flotte qui vous fermoit les avenues de fon port,n'ont fait que falüer voftre entrée.Sa refiftance ne vous a pas arrêté plus long temps qu'une reception un peu trop civile. Bien loin d'empêcher la rapidité de voftre course, elle n'a pas feulement interrompu l'ordre de voftre marche. Vous avés contraint à fa veue le Sud & leNord de vous obeïr. Sans châtier la mer comme Xerxés vous l'avés renduë disciplinable. Vous avés plus fait encore, vous avés rendu l'Espagnol humble. Aprés cela que ne peut-on point dire de vous? Non, la Nature, je dis la Nature encore jeune & du temps qu'elle produifoit les Alexandres & lesCefars,n'a rien produit de fi grand que fous le regne de LOUIS quatorziéme. Elle a donné aux François fur fon declin ce que Rome n'a pas obtenu d'elle dans fa plus grande maturité. Elle a fait voir au monde dans vôtre fiecle en corps & en ame, cette valeur parfaite, dont on avoit à peine entreveu l'idée dans les Romans & dans les Poëmes Heroïques. N'en déplaise à un de vos Poëtes, il n'a pas raifon d'écrire qu'au de-là du Cocyte le mérite n'eft plus. connu. Le voftre, MONSEIGNEUR, eft vanté ici d'une commune voix des deux coftés du Styx. Il fait fans ceffe reffouvenir de vous dans le féjour mefmes de l'oubli. Il trouve des partifans zelés dans le païs de l'Indifference. Ilmet l'Acheron dans les interefts de la Seine. Difons plus, il n'y a point d'ombre parmi nous fr prevenue des principes du Portique, fi endurcie dans l'Ecole de Ze fi fortifiée contre la joie & contre la douleur, qui n'entende vos louanges avec plaifir,qui ne batte des mains, qui ne crie, miracle! au moment que l'on vous nomme, & qui ne foit prefte de dire avec voftre Malherbe A la fin c'est trop de filence Pour |