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second cors, qui ne se distinguent l'un | facilité de l'embouchure de Dufresne ont de l'autre que par le degré d'élévation donné à cet instrument une vogue qui des sons qu'ils peuvent réaliser. Le pre- nous dispense de plus longs détails, et mier tend plus particulièrement vers lui ont assuré une place distinguée dans l'aigu, le dernier vers le grave; mais les orchestres de bal. Mee. B. comme le jeu des lèvres qui modifient la qualité des intonations par leur degré de pression subit une foule de variations contradictoires, l'artiste se décide de bonne heure pour la partie haute ou la partie basse; il s'en rencontre fort peu d'également habiles sur l'une et l'autre espèce. Le diapason des deux instrumens réunis donne une étendue de quatre octaves, que le cor-solo dépasse souvent vers l'aigu; les cors d'orchestre n'usent pas à beaucoup près de cette latitude. Bien que cet instrument fournisse presque tous les tons et demi-tons contenus entre les extrémités de son échelle, sa sonorité n'est pas égale sur tous les points. Clagget et Pini ont tenté vainement de corriger le timbre sourd et voilé des sons bouchés et d'assurer leur justesse équivoque. Le cor à pistons de l'Allemand Stolzel, retouché sans succès par Schlott et Schuster, mais porté en 1827 à un haut degré de perfection par Labbaye d'après les dessins de Meifred, remédie à ce grave inconvénient, en substituant aux positions trop arbitraires de la main le jeu toujours uniforme de deux pistons qui baissent les sons d'un demi-ton ou d'un ton et que l'index et le doigt du milieu mettent en mouvement. Mais le „grand avantage d'une pureté d'intonation immanquable disparaît devant les pénibles efforts de poumons que nécessite cette sorte d'instrument. Ne nous étonnons donc pas de ne pas le voir figurer dans nos orchestres; mais espérons que les améliorations promises par Allary satisferont aux exigences de l'oreille et de l'artiste.

COR RUSSE, instrument à vent usité en Russie et qui est devenu fameux par une musique des plus singulières exécutée au moyen de cet instrument. Sa forme ne ressemble pas à celle de nos cors: c'est un cône, légèrement courbé à l'extrémité supérieure, où se trouve l'embouchure. Cet instrument borné, car il ne donne qu'une seule note, ne servait anciennement qu'aux chasseurs pour les signaux de chasse. Ce fut en 1751 qu'un musicien de la Bohême, nommé Maresch, alors au service de Semen Kyrilovitch Narischkine, maréchal de la cour et plus tard grand-veneur, imagina d'en tirer parti d'une manière nouvelle et inattendue. Il fit fabriquer un certain nombre de ces cors monotones de différentes grandeurs, divisés en autant de demitons et parfaitement accordés; il les distribua à un nombre égal de chasseurs qu'il exerça à produire, chacun à l'instant marqué, l'unique son qu'il pouvait obtenir de l'instrument. La difficulté était immense; mais à force de répétitions dirigées avec cette sévérité qu'il put se permettre à l'égard d'une troupe de serfs soumise à ses ordres, il parvint à obtenir un résultat satisfaisant. Après un travail de deux ans, il fut en état de débuter avec son orchestre devant une société brillante réunie dans le palais du maréchal. Cette musique originale fut goûtée de l'auditoire. Encouragé par le succès, Maresch augmenta le nombre des cors, de 25 qu'il avait eu d'abord, à 37, ce qui donnait une étendue de trois octaves.

En 1757, à l'occasion d'une chasse très brillante que Narischkine offrit à Élisabeth Pétrovna, il fit jouer en plein air, devant l'impératrice, quelques morceaux de cette musique. Élisabeth en fut tellement ravie qu'elle ordonna sur-lechamp d'organiser, pour elle, un corps semblable de chasseurs, et sur une échelle plus grande. Le nombre des cors se monta alors à 49, que l'on porta bientôt à 61 ou à l'étendue de cinq octaves. Ma

Cornet a piston, instrument de cuivre jaune, à vent et à embouchure, auquel a été appliqué le procédé des pistons de Stolzel. La pression des lèvres et le jeu de ces deux pistons complètent à peu près l'étendue de deux octaves chromatiques; et les huit corps de rechange dont il est pourvu, mettent l'artiste à même de jouer dans tous les tons. La belle soporité des cornets d'Allary et l'éléganteresch fut nommé directeur de la troupe

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entendue en Russie. En 1833 enfin une troupe de cors russes, parcourant différens pays de l'Europe, est venue se faire entendre à Paris dans les concerts de la salle Montesquieu. Mais, soit que la troupe ne fût pas au complet (ils n'étaient que 22), soit que ce ne fussent pas les plus habiles de ses artistes monotones que la Russie nous eût envoyés, l'effet ne répondit pas à l'attente des amateurs, et cette musique provoqua plutôt l'étonnement que le plaisir. Toutefois on aurait tort de la juger sur les quelques morceaux qu'on nous a joués à Paris. C'est en Russie mème, c'est en plein air, dans une belle nuit d'été, sur les bords rians de la Néva, qu'il faut entendre ce concert, auquel les voyageurs musiciens, juges compétens, s'accordent à reconnaître un effet surprenant et magique.

impériale. Bientôt cette musique fut populaire dans la capitale du Nord; beaucoup de grands seigneurs voulurent avoir à leur service un orchestre de cette espèce. L'habileté de ces musiciens-machines fut poussée à un degré incroyable de perfection, et ils parvinrent à jouer de grands morceaux d'ensemble des plus difficiles. En 1775, on joua un opéra de Raupach, intitulé Alceste, dont tout l'accompagnement fut exécuté par ces cors. A cette occasion l'instrument subit quelque changement: jusque-là il avait❘ été confectionné en cuivre jaune, on en fit alors de bois, d'une forme tant soit peu différente. Ces derniers avaient un son plus doux et furent employés au théâtre et dans les salons de concert. On aug, menta toujours le nombre des cors, en doublant ceux du dessus, de sorte qu'en 1802 la musique de chasse de l'empereur se composait de plus de 100 cors, qui, avec la précision d'un automate, exécutaient des symphonies d'Haydn, des ouvertures de Mozart et autres morceaux des plus célèbres compositeurs. Les pas-grès et état actuel de la musique de cors sages d'un mouvement très vite, les trilles, les roulades, tout y est rendu avec un finitel que pourrait le faire un seul musicien sur tout autre instrument. C'est vraiment une merveille que cet orgue vivant dont chaque tuyau est un homme sonnant à point nommé sa note, se reposant ensuite au milieu des silences et comptant ses pauses pour redonner encore sa note avec la servilité toujours disponible de la touche sous la pression du doigt.

Quant aux dimensions de ces cors, les plus grands ont la longueur de dix pieds, les plus petits n'ont que six à huit pouces. Les premiers, ne pouvant se tenir par les mains des exécutans, reposent horizontalement sur une espèce de tréteau.

L'effet de cette musique differe selon la distance où elle est placée. De près, on croit entendre un grand orgue; de loin, elle ressemble à un harmonica. On prétend que, dans un temps calme, cette musique se fait entendre à une distance d'une lieue et demie, et même, pendant la nuit, jusqu'à deux lieues.

Long-temps cette musique ne fut connue en France que par la description des voyageurs ou des personnes qui l'avaient

Les personnes qui voudraient avoir des renseignemens plus détaillés, pourront consulter un ouvrage spécial publié sur cette matière, en allemand, par J.-C. Hinrichs, et intitulé: Origine, pro

russes, Pétersbourg, 1796, in-4°, avec des planches qui représentent la forme. de l'instrument et la notation particulière inventée par Maresch pour écrire les parties de sa musique. G. E. A.

COR (médecine), affection très commune et des plus douloureuses, qui peut, lorsqu'elle est négligée, produire de graves accidens, bien que le plus ordinairement elle soit sans conséquence. C'est une excroissance épidermique qu'il faut bien distinguer des durillons et des verrues, et qui vient aux orteils, le plus ordinairement par suite de la compression qu'exercent des chaussures mal faites. Une petite portion d'épiderme endurci qui s'enfonce de plus en plus dans la peau comme le pourrait faire un clou à tête plate, voilà ce que c'est qu'un cor. Ce qu'on appelle à tort la racine ne tient pas plus que ne ferait la pointe d'un clou; mais poussée plus avant de jour en jour et pouvant pénétrer jusqu'aux os, cette portion du cor presse des parties sensibles et y occasionne d'insupportables douleurs. On voit même se manifester au

tour du cor, à la suite de fatigues prolongées, des inflammations et des abcès

qui peuvent prendre un certain carac- dans l'ordre des gorgoniées. C'est un potère de gravité. Les cors peuvent deve-lypier recouvert d'une écorce charnue nir très volumineux, et sont d'autant plus qui, sous cette écorce, projette une matière incommodes qu'ils siégent au voisinage calcaire, pleine, solide et assez dure pour des articulations ou à la partie interne prendre un beau poli. Cette matière est des orteils. On en voit quelquefois aussi séparée de l'écorce par une membrane se manifester aux talons ou sous la plante mince, invisible à l'état sec.. des pieds.

Cette maladie ne tend guère à une guérison spontanée: au contraire elle va sans cesse en augmentant lorsqu'on n'y remédie pas d'une manière efficace. Elle devrait d'ailleurs inspirer plus de souci qu'elle ne fait communément,surtout chez les jeunes filles, chez lesquelles elle peut déterminer une claudication peu apparente, mais qui, en continuant, finit par amener des difformités de la taille dont on ne soupçonne pas même l'origine.

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Le véritable corail, car nous ne devons point parler ici des polypiers qui ont à tort été rangés parmi les coraux; le véritable corail, disons-nous, est toujours rouge; c'est par erreur que l'on cite du corail blanc dans les mers équatoriales: ce prétendu corail appartient à d'autres genres de polypiers. Le corail rouge, la seule espèce de ce genre, a été comparé avec raison à un arbuste dépourvu de feuilles et de rameaux, c'est-à-dire n'ayant que le tronc et les branches. Production marine du règne animal, il est fixé au rocher par un large empiétement qui imite des racines et s'élève tout au plus à environ un pied de hauteur. Il est le résultat de la secrétion calcaire que pro

qui habite les cavités que présente l'écorce. Ce polype est blanc; son corps est mou et presque diaphane; il offre une bouche entourée de huit tentacules coniques. Voy. POLYPE.

Pour empêcher le développement des cors et pour prévenir leur retour, il faut apporter à la chaussure une attention particulière, éviter que les bas présentent des plis ou des coutures saillantes, prendre soin que les souliers se moulent exac-duit un très petit animal appelé polype, tement à la forme du pied sans le comprimer et sans le laisser vaciller. Quant au traitement curatif, il consiste à soulever délicatement le cor et à l'isoler des parties voisines au moyen d'une aiguille plate et mousse sur ses bords; deux petits emplâtres de diachylon fenêtrés et superposés, recouverts d'un troisième sans ouverture, servent à soustraire le cor à la compression et le rendent plus facile à extirper. La résection, l'arrachement avec les ongles, sont de mauvais moyens, qui produisent de l'effusion de sang et de l'inflammation. Il est aussi très utile d'abattre avec la pierre ponce ou une lime douce les portions saillantes d'épiderme endurci. C'est un moyen de guérison assez long, mais assez sûr dans ses résultats. En général, lorsqu'on doit opérer sur les cors il convient peu de les humecter ainsi qu'on a coutume de le faire.

Le traitement des cors aux pieds constitue dans les grandes villes une spécialité qu'exploitent des chirurgiens pédicures. F. R.

CORAIL. Un naturaliste distingué et qui fut trop tôt enlevé aux sciences naturelles, Lamouroux, a placé le genre corail parmi les polypiers corticifères

Le corail habite la Méditerranée et la mer Rouge; mais c'est la première de ces mers qui fournit presque tout le corail qui entre dans le commerce. Il se trouve à différentes profondeurs, mais non pas sur toutes les côtes de cette mer. On ne le voit jamais, dit Lamouroux, au-dessus de 3 mètres de profondeur ni au-dessous de 300. Sur les côtes de France, il se tient le long des roches à l'exposition du sud; rarement il se fixe sur les flancs de ces rochers exposés à l'est ou à l'ouest, et jamais il n'est sur le côté du nord. Dans le détroit de Messine, au contraire, c'est du côté de l'orient qu'il se plaît, et le midi en présente peu; mais aussi le nord et le couchant en sont totalement privés. Les côtes septentrionales de l'Afrique sont riches en corail; mais on ne va pas l'y chercher à une aussi grande profondeur que sur les côtes de la France et de l'Italie. Le corail des côtes de France passe pour avoir la couleur la plus vive et la plus éclatante;

celui de l'Italie est un peu moins estimé ; enfin celui des côtes d'Afrique offre encore une nuance moins belle, mais aussi c'est celui qui se trouve en plus grosses branches.

Dans le commerce, on partage le corail en un grand nombre de qualités, selon les nuances de rouge plus ou moins intense qu'offre cette matière. Ces nuances sont probablement dues à l'action de la lumière; mais ce qu'il y a de certain, c'est qu'à cette action est due la grosseur plus ou moins considérable de ce polypier. « Un pied de cette production animale, pour acquérir une grandeur déterminée, dit Lamouroux, a besoin de 8 ans dans une eau profonde de 3 à 10 brasses, de 10 ans si l'eau a de 10 à 15 brasses de profondeur, de 25 à 30 ans à une distance de 100 brasses de la surface, et de 40 ans au moins à celle de 150. »

Le corail était connu et estimé des anciens. Son nom est tiré du grec. Il était considéré comme un préservatif contre les hémorragies et un grand nombre de maladies; il était surtout employé comme ornement et rangé même parmi les pierres précieuses. Chez les modernes, il n'est plus de mode en médecine, mais on le pulvérise pour en faire une poudre dentifrice. Il y a une vingtaine d'années il était recherché pour la bijouterie; aujourd'hui la mode en est à peu près passée, du moins en France, car les Orientaux le recherchent encore. Le corail a l'inconvénient de pâlir lorsqu'on le porte sur la peau; il paraît même certain que, quelque foncée que soit sa nuance, elle se perd par la transpiration de certaines personnes.

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Sæpe sinistra cavâ prædixit ab ilice corniz. et notre civilisation moderne n'empêche pas qu'ils ne soient encore des présages funestes pour la plupart de nos paysans. Doués d'une grande intelligence, ces oiseaux passent facilement à la domesticité, retiennent les mots qu'on leur a répétés, et finissent par les rendre avec beaucoup de pureté. A l'état sauvage, ils vivent en société et semblent employer entre eux un langage communicatif, si du moins on en croit Dupont de Nemours, savant académicien, qui passa deux ans dans leur société et prétendit même donner une traduction d'une partie de leurs conversations. La chasse faite contre eux dans certains endroits ne semble pas en diminuer beaucoup le nombre. Leurs troupes n'en couvrent pas moins, pendant l'hiver surtout, les routes et les campagnes ensemencées, où leur présence ne paraît pas occasionner de dommages considérables. Ils s'y promènent d'un pas grave. Ils ne s'effraient pas de l'approche de l'homme, à moins cependant que celui-ci ne soit armé d'un fusil, ce qu'ils savent distinguer d'assez loin pour toujours se mettre hors de portée. Ils sont d'un caractère turbulent, bavard, querelleur, et défiant, au moins si l'on en juge par la manie qu'ils ont de tout cacher. Ce genre se divise en trois sous-genres: les corbeaux proprement dits ou corneilles, les pies et les geais. Les premiers sont caractérisés par un bec droit, très fort, une queue CORAN, voy. Koran. ronde ou carrée, et par leur taille plus CORAY, voy. KORAï, selon l'ortho- considérable. Les seconds ont encore le graphe grecque.

J. H-T.

CORALLINE. La coralline (fucus helminthochortos, de Cand.), nommée vulgairement mousse de Corse, est une plante marine du genre des varecs (voy.) qui croit sur les côtes de la Méditerranée. C'est, comme tout le monde sait, un remède vermifuge (voy. ce mot) généralement employé.

ED. SP.

CORBEAU (corvus), genre de la famille des conirostres, ordre des passereaux, dont les caractères sont: un bec

Encyclop. d. G. d. M. Tome VI.

bec droit, mais moins fort que dans les premiers, et la queue longue et étayée. Les geais se reconnaissent à leurs mandibúles peu allongées et se recourbant

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subitement à la pointe, et à leur queue

courte.

blissement des cours prévôtálés. Élu' de nouveau en 1816, il reprit sa place à côté de M. de Villèle, dont il seconda de tout son pouvoir les attaques contre le ministère Decazes. La tactique de ce député, destiné à remplacer le président du conseil, donna naissance au parti de l'oppo

C. L-R. CORBIE (ABBAYE DE). Corbie (Corbeia) est une petite ville de 1,500 ames, sur la rive droite de la Somme, chef-lieu de canton dans le département français de la Somme. Autrefois, lorsqu'elle avait encore son abbaye de béné-sition royaliste, qui, en haine des midictins, dont l'abbé était comte de la ville, elle était plus considérable. Cette abbaye, fondée, dit-on, l'an 660, par la reine Bathilde, devint, sous la dynastie carlovingienne, une pépinière d'hommes instruits et de missionnaires pour les pays païens. Son école eut une grande influence sur la littérature du temps, et l'on peut | regarder cet établissement comme un de ceux qui ont le plus contribué, en France, à conserver le goût des études classiques. Il est sorti de cette abbaye beaucoup d'abbés et d'évêques, et plusieurs moines de Corbie ont eu les honneurs de la canonisation; maintenant il ne reste de l'ancienne abbaye que l'église. Les guerres ont été fatales à la petite ville qui s'était formée autour du monastère. En 1636 elle fut prise par les Espagnols et reprise par Louis XIII; 37 ans après, Louis XIV, pour l'empêcher de servir de boulevard aux ennemis, fit démanteler la place. Quoique Corbie ait une rivière et un canal à sa disposition, elle ne fait guère de com

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CORBIÈRE (JACQUES-JOSEPH-GUILLAUME-PIERRE, comte DE), né à Amanlis, près de Rennes, vers l'année 1767, d'une famille assez aisée, mais obscure, fut destiné de bonne heure au barreau où il ne semblait pas destiné à briller. Son mariage avec la veuve de Le Chapelier (voy.), laquelle appartenait à une famille considérable de la Bretagne, porta d'abord sur lui l'attention de ses compatriotes, et il fut nommé, au temps de la Restauration, président du conseil-général du département d'Ille-et-Vilaine. Sa renommée, tout-à-fait locale, lui valut, en 1815, les honneurs de la députation. Il prit rang au côté droit de la chambre, et parmi les membres les plus exaltés du parti ultrà, où figurait déjà M. de Villèle. Dès ses débuts il prêta son appui aux mesures réactionnaires dirigées contre les crimes et délits politiques, et vota l'éta

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nistres, unissait ses votes à ceux du parti libéral; et c'est ainsi que M. de Corbière fut amené à parler en faveur du jury et à voter pour la liberté de la presse. Il n'en saisissait pas moins toutes les occasions de retourner à ses premières opinions, quand il le pouvait faire sans danger pour ses intérêts et ceux de sa cause. En 1818 il dirigea ses attaques contre le conseil d'état et dénonça le comité-directeur de Paris. L'année suivante, de retour à la chambre après une absence pendant laquelle il avait exercé à Rennes les fonctions de doyen de la faculté de droit, auxquelles il s'était vu appeler en 1817, il demanda à grands cris l'expulsion de l'évêque Grégoire, élu dans le département de l'Isère.

Enfin était venue l'époque où son parti allait arriver au pouvoir; ce parti avait exploité avec habileté le fatal événement de l'assassinat du duc de Berry. Le 22 décembre 1820, M. de Corbière fat nommé chef de l'instruction publique, et un an après, le 14 décembre 1821, il fut appelé au ministère de l'intérieur; peu après il reçut du roi le titre de comte. Il devait principalement ces faveurs à son adhésion passive au système de M. de Vitlèle. M. de Corbière débuta dans son nouveau poste par de grandes épurations; il combattit à outrance l'enseignement mutuel et se montra un violent ennemi de la presse libre. A plusieurs reprises, et notamment en 1827, il fit tous ses efforts pour rétablir la censure; il attacha ensuite son nom à la dissolution de la garde nationale de Paris, mesure impolitique sans laquelle la révolution de juillet n'aurait peut-être pas eu lieu; et enfin, le 5 novembre 1827, le dernier acte de son pouvoir expirant fut la part qu'il prit, avec MM. de Villèle et de Peyronnet, à la dissolution de la chambre des députés. Deux mois après, le 4 janvier 1828, les trois amis quittaient ensemble le ministère et recevaient en dédommagement,

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