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poisonnement, fit décapiter l'intendant de son château, Torben Oxe, gentilhomme d'une des premières familles du royaume, qu'il regardait comme l'auteur du crime, ou peut-être comme l'amant secret de Dyvecke. On ne peut justifier cette condamnation, même dans le cas où la mort de la jeune fille aurait été l'œuvre de l'aristocratie; car elle fut prononcée par des juges incompétens: le roi avait formé un tribunal de douze paysans. Bien moins encore excuseronsnous le massacre de Stockholm, qu'il ordonna le 8 novembre 1520, après avoir réprimé la révolte des Suédois, contraires à l'union. Christiern fit décapiter sur la

dépeignent les nobles de son temps, dont il n'était pas aimé, et à leur exemple l'historien Arrild Huitfeldt, qui appartenait à leur caste. Toutes ses actions, au contraire, sont marquées par une équité incontestable. Indigné de l'oppression du peuple, il n'avait en vue que le bien-être de l'état, comme le prouvent ses mesures énergiques pour protéger les paysans contre la tyrannie des seigneurs; ses efforts pour faire fleurir le commerce et l'industrie et pour défendre les droits de la bourgeoisie contre les arrogantes prétentions de la noblesse; enfin ses lois sévères contre ceux qui auraient volé des naufragés ou soustrait des objets déjà sauvés du naufrage. C'est le parti aristo-place du marché 94 personnes du haut cratique qui flétrit ce prince du surnom de Méchant; mais Holberg a déjà eu la gloire de le venger de cette calomnie, et de nos jours Behrmann et Molbech ont achevé de le faire voir sous un tout au tre point de vue.

Comme prince royal, Christiern (tel est le nom qu'il se donnait lui-même et sous lequel le connaissaient ses contemporains) fut envoyéfà l'âge de 21 ans en Norvège pour y étouffer un mouvement séditieux, et il sut s'acquitter de cette tâche avec autant d'énergie que de prudence. Pendant les dix années qu'il fut gouverneur de la Norvège (1502-1512) il reçut les plus justes éloges. Ce fut dans ce pays, à Bergen, qu'il connut la belle Dyvecke, fille d'une Hollandaise nommée Sigbritt, laquelle tenait un hôtel dans cette ville. L'origine et le caractère de cette femme, aussi intrigante sans doute que fine et pleine d'esprit, nous sont trop peu connus pour que nous nous croyions en droit de prononcer sur elle un jugement. Ce qui est constant, c'est que Christiern resta jusqu'à sa mort fidèle à la fille, et que la mère exerça sur lui une influence remarquable pendant la durée de sa régence. Lors de son avénement au tròne, en 1513, la noblesse l'obligea de signer un document tel que, s'il avait voulu s'y conformer en tout point, il aurait consenti au plus dur esclavage: il en résulta une lutte continuelle entre lui et l'aristocratie. En 1517, sa maitresse chérie, Dyvecke, lui fut enlevée par la mort. Le roi, soupçonnant un em

clergé et de la première noblesse de Suède. Si ce parti l'avait trahi, il s'était ensuite rendu au vainqueur et avait de nouveau prêté serment: dès lors le roi avait perdu le droit de punir. Enfin Christiern mérite également les reproches qu'on lui adresse pour avoir retenu en prison des otages suédois, bien qu'il ne leur fit aucun mal. Mais, d'un autre côté, il n'eut aucun tort envers le vendeur d'indulgences Arcemboldus qui, par sa perfidie, aurait parfaitement mérité la peine sévère à laquelle il parvint à se soustraire par la fuite, en 1516. Toutes ces cruautés sont, à la vérité, des taches ineffaçables dans l'histoire de Christiern, mais il serait injuste de dire que son règne ne fut qu'une suite de telles actions. Les autres faits de son histoire démentent une telle assertion, et l'attachement que lui témoignèrent non-seulement ceux qui composaient sa cour, mais toute la nation, les bourgeois comme les paysans, lorsque, surpris en 1523 par la noblesse, il se vit forcé de quitter ses états,prouve assez qu'il n'était pas sans nobles qualités. Toute la population, moins les nobles, se déclara énergiquement pour lui et défendit courageusement sa cause, sous la conduite du brave et loyal amiral Sœren Norbye. A peine Frédéric Ier, cousin de Christiern, qui avait été élu roi à sa place, futil mort, que les villes de Copenhague et Malmoë, soutenues par celle de Lubeck, se déclarèrent pour l'ancien roi, que son oncle et la noblesse tenaient emprisonné. Immédiatement après, toutes les

avec ce dernier une paix des plus avantageuses. Il n'eut pas autant de bonheur comme chef du parti protestant, dans la guerre de Trente-Ans.

Pendant toute la durée de son long règne, son esprit toujours actif ne cessa

de travailler au bien de ses états. Il créa une marine excellente, et jeta les pre

îles danoises, ainsi que les provinces dano-suédoises, Schoonen, Halland et Bleking, se soulevèrent également en sa faveur et le proclamèrent leur souverain. Les bourgeois et les paysans du Jutland embrassèrent bientôt le même parti, et ce ne fut qu'en 1536 que CHRISTIAN III, fils de Frédéric Ier, réussit à étouffer la guerre civile, avec l'assistance du Hols-miers fondemens de la puissance navale tein et de la Suède. Christian III eut soin d'adoucir le sort du vieux roi Christiern il le fit sortir du château de Sonderbourg, où il avait passé douze années, dans une prison dont les portes avaient été murées, n'ayant pour société qu'un nain et plus tard un vieux invalide. Il lui donna le fief de Kallundborg avec les revenus considérables qui en dépendaient. Christiern y vécut avec tous les honneurs dus à son rang, jusqu'en 1560, où il mourut. Sa femme, Élisabeth (Isabelle), sœur de l'empereur Charles - Quint, était morte avant la captivité de son mari, après avoir été la digne et fidèle compagne de ses malheurs.

CHRISTIAN IV, roi de Danemark et de Norvège, duc de Sleswig et de Holstein, fils du roi Frédéric II, fut le plus célèbre des rois danois de la famille d'Oldenbourg. Il naquit en 1577 en Seelande, et fut élu héritier de la couronne en 1580. Comme

il était à peine âgé de 11 ans lors de la mort de son père, les conseillers du royaume se chargèrent de la régence jusqu'à sa majorité. Ils ne négligèrent rien pour l'instruction du jeune prince, et lui donnèrent une éducation non-seulement scientifique, mais aussi et surtout chevaleresque. Dès son enfance la navigation avait été son plus grand amusement: aussi apprit-il à Scanderbourg, dans le Jutland, la navigation pratique sous la direction d'habiles marins. Arrivé à sa majorité en 1598, il entreprit plusieurs expéditions maritimes, entre autres son célèbre voyage de Wardehuus, dans lequel il doubla le cap Nord et assura le cabotage de ses sujets les plus lointains contre toute attaque étrangère. Dans les premières années de son règne, il entreprit une guerre très heureuse, la guerre de Calmar, contre Charles IX, roi de Suède, et contre son successeur, GustaveAdolphe-le-Grand. En 1613, il conclut

des Danois. Pendant qu'il étendait leurs relations commerciales jusqu'aux IndesOrientales et qu'il y acquérait les premières possessions, il donnait de l'activité au commerce national en restreignant celui des villes anséatiques. La législation et les finances lui durent aussi d'utiles réformes. Ami et protecteur des sciences et de ceux qui les cultivaient, il organisa plusieurs expéditions, tant pour retrouver la côte orientale du Grænland que pour découvrir un passage au nord-ouest; mais ses tentatives restèrent toujours sans résultat. Outre ses grandes qualités comme souverain, il se distinguait encore par ses vertus privées, et remplissait avec un zèle également admirable ses devoirs d'homme d'état et de père de famille. Lorsqu'après la mort de Gustave-Adolphe les Suédois firent subitement une attaque contre les duchés danois, et envahirent, au milieu de la paix, toute la péninsule (le Holstein, le Sleswig et le Jutland), tandis que leur flotte bloquait toutes les îles, Christian, malgré son âge avancé, se mit à la tête d'une flotte équipée à la hâte. Quoique supérieurs en nombre, les ennemis se retirèrent et les îles furent sauvées. Le roi, qui commandait en personne le combat, fut blessé et perdit un œil; mais il n'en resta pas moins à son poste. Néanmoins la paix conclue en 1645 fut loin d'être avantageuse au Danemark. Christian IV mourut trois ans après, en 1648. Outre l'histoire qui conservera à jamais son nom, plusieurs édifices remarquables, entre autres la bourse de Copenhague, les châteaux de Rosenbourg, Frédériksbourg, etc., honorent encore aujourd'hui sa mémoire dans le Danemark.

de

CHRISTIAN VII, né en 1749, était fils de Frédéric V et de Louise d'Angleterre, première femme de ce roi. Il succéda à son père le 14 janvier 1766 et épousa,

la même année, Caroline-Mathilde (voy.), sœur de George III d'Angleterre. Dans les voyages qu'il fit de 1768 à 1769, en Allemagne, en Hollande, en Angleterre et en France, il visita partout les savans les plus distingués, les académies et les sociétés littéraires. Il devint docteur en droit à Oxford, reçut à Londres le droit de bourgeoisie, et laissa dans tous les pays qu'il parcourut la renommée d'un prince aussi instruit qu'aimable.

Lors de son avénement au tròne, le comte de Bernstorff, qui avait possédé toute la confiance de Frédéric V, se trouvait à la tête des affaires; mais Christian VII le remplaça, en 1770, par Struensée (voy.), son médecin ordinaire. Fort de l'empire qu'il avait acquis sur le roi et en même temps sur la jeune reine, Struensée entreprit toutes sortes d'innovations qui excitèrent non-seulement la haine de la noblesse et de l'armée, mais aussi un mécontentement général dans tout le royaume. L'ambitieuse douairière, Julienne - Marie de Brunswic, seconde femme du père de Christian VII, profita de cet état des esprits pour s'emparer des rênes du gouvernement. Elle se réunit à quelques mécontens et parvint, avec leur aide et celle de son fils, le prince Frédéric, frère consanguin de Christian VII (né en 1754, mort le 7 décembre 1805), et, sous le prétexte que le peuple était soulevé, à arracher au roi, qui s'y refusa d'abord, un mandat d'arrêt contre la reine et contre Struensée. Depuis ce moment, la direction des affaires resta entre les mains de la reine Julienne, de son fils Frédéric et du ministre Guldberg. Le roi, qu'un affaiblissement de ses facultés intellectuelles avait rendu incapable de toute volonté, ne régnait plus que de nom. Le 14 avril 1784, son fils Frédéric (voy. FRÉDÉRIC VI) se mit à la tête des affaires, sous le titre de co-régent. Avant le bombardement de Copenhague par les Anglais, en 1807, on avait transporté Christian VII à Rendsbourg, dans le Holstein, où il mourut le 13 mars 1808. Outre le co-régent, il ne laissa d'autres enfans qu'une fille, Louise-Auguste,aujourd'hui veuve du duc FrédéricChrétien de Holstein - Augustenbourg, mort en 1814. On peut cousulter l'ou

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vrage danois de Jens Kragh Host: Précis de l'histoire de la monarchie danoise sous le règne de Christian VII (Copenhague, 1813-16, 3 vol. in-8°). C. L. CHRISTIAN-FRÉDÉRIC, prince de Danemark, fils aîné du prince héréditaire Frédéric (voy. ci-dessus), mort en 1805, et héritier présomptif de la couronne, est né le 18 septembre 1786. Ayant divorcé en 1812 avec sa première femme, Charlotte de Mecklenbourg-Schwerin, dont il a un fils (Frédéric-Charles-Chrétien, né le 6 octobre 1808), il a épousé en 1813 Caroline-Amélie, fille du duc FrédéricChrétien de Sleswig-Sonderbourg-Augustenbourg. Il était gouverneur de la Norvège en 1813, lorsque la Russie et la Suède, soutenues par l'Angleterre et la Prusse, exigèrent du Danemark, fidèle allié de la France, la cession de la Norvège. Mais le roi Frédéric VI déclara le 28 avril qu'il ne se déciderait jamais à échanger ce royaume contre les provinces qui bornent le Holstein, et les négociations échouèrent. Le Danemark conclut, le 10 juin de la même année, une alliance avec la France, et déclara la guerre à la Suède, à la Russie et à la Prusse. Mais ces puissances signèrent le 14 janvier 1814 la paix de Kiel, qui garantit la Norvège à la Suède, et le roi n'eut aucun moyen de résistance. Cependant le prince Christian-Frédéric ayant soumis ce traité à une assemblée de Norvégiens, ils le rejetèrent unanimement, en invo→ quant leur ancienne indépendance. En vain le roi de Suède voulut-il leur assurer à plusieurs reprises une constitution libre et des droits politiques plus larges que ceux dont ils avaient joui sous la domination des Danois: le peuple s'obstina à défendre son indépendance, et, le 19 février suivant, le prince Frédéric la proclama dans une déclaration adressée aux évêques, aux employés civils, à l'armée et au peuple. Des envoyés suédois étaient cependant arrivés à Christiania pour exiger la soumission des Norvégiens aux conditions de la paix de Kiel; mais pour toute réponse le prince Frédéric prêta serment dans la cathédrale comme régent de Norvège, et annonça, le 13 mars, la résolution des Norvégiens de défendre leur indépendance jusqu'à la mort.

Il réunit une armée de 12,000 hommes et convoqua les États du royaume pour le 10 avril à Eidswold. La majorité des ¦ 154 représentans du peuple y signa alors, le 17 mai, une loi fondamentale qui assurait la liberté du pays, et nomma le régent roi héréditaire de Norvège, sous le nom de Christian Ier. Mais le prince chercha inutilement à obtenir la reconnaissance de l'Angleterre, dont les ministres invoquèrent les traités conclus avec les puissances alliées, et ordonnèrent bientôt après le blocus des côtes de la Norvège. Le Danemark, de son côté, déclara nul et non avenu tout ce qui s'était passé au-delà de la mer, et pendant qu'une armée suédoise se concentrait sur la frontière, des vaisseaux de guerre de la même nation croisaient sur les côtes. L'Autriche, la Russie, la Prusse et l'Angleterre envoyèrent des plénipotentiaires à Christiania pour engager le prince à céder; mais ces tentatives furent aussi vaines que la menace du roi Frédéric VI d'établir un tribunal qui le priverait de son droit de succession à la couronne danoise. Le prince royal de Suède (v.CHARLES-JEAN) s'avança le 27juillet avec 10,000 hommes vers la frontière; 13,000 hommes suivaient, et 10,000 autres formaient la réserve. Une flotte suédoise, composée de 4 vaisseaux de ligne, 3 frégates et 75 chaloupes canonnières força la flottille norvégienne, qui n'était que de 6 bricks, 4 schooners et 36 chaloupes canonnières, à se retirer, et le 14 août le prince Christian se vit contraint | de conclure l'armistice de Moss, d'après lequel Frédérikshall et la forteresse de Frédériksteen furent remis aux Suédois. L'armée norvégienne, qui manquait de tout, fut dissoute. Le prince consentit à l'ouverture d'un storthing (congrès du royaume), et la Suède promit d'accepter la constitution d'Eidswold, sauf les changemens que nécessiterait plus tard l'union de la Suède avec la Norvège. Mais le 16 août le prince Christian déclara à Moss qu'il renonçait à la couronne de Norvège, et exposa en même temps les motifs qui l'y engageaient. Le peuple de Christiania se montra d'abord très mécontent; on cria à la trahison, mais tout rentra bientôt dans l'ordre. Sur ces entrefai

tes le prince était tombé malade à Ladegardsoen, près de Christiania : il remit la direction des affaires au conseil d'état, et envoya, le 10 octobre 1814, son acte d'abdication au storthing; puis il s'embarqua pour le Danemark.

Dans les années de 1819 à 1822, le prince parcourut avec son épouse l'Allemagne, l'Italie, la France et l'Angleterre; il visita, dans l'été de 1824, l'île de Bornholm dans la mer Baltique. Très versé dans les beaux-arts et dans les sciences, il possède une superbe collection d'antiquités et d'objets d'art. Il est aujour d'hui gouverneur-général de la Fionie, et en même temps colonel d'un régiment d'infanterie. Depuis l'année 1832 il est aussi membre du conseil d'état et président de l'Académie des Beaux-Arts. De son second mariage, le prince n'a pas d'enfans, et son fils du premier lit, marié depuis 1828 à la fille du roi Frédéric VI, Guillemette-Marie, n'en a pas non plus. Mais le prince a un frère, Frédéric-Ferdinand, né en 1792, marié à une princesse de Danemark, et général des troupes du royaume.

C. L. CHRISTIANIA, ville capitale du royaume de Norvège, située dans une val lée, au fond du golfe du même nom et au pied de l'Eye-Berg, à 110 lieues O. de Stockholm, et par 59° 55′ de lat. N., 8° 28′ de long. E. Christiania est un cheflieu de bailliage, un évêché luthérien et elle est environnée d'une multitude de jolies maisons de campagne appelées Lækker, qui s'étendent en demi-cercle sur les hauteurs voisines; elle est d'ailleurs bien percée et bien bâtie. On y remarque la cathédrale, le palais du gouvernement, l'hôtel-de-ville et la bourse, l'un et l'autre construits il y a quelques années, l'école militaire et le théâtre principal. Elle possède l'université fondée en 1811, et à laquelle sont annexés le séminaire philologique, une riche bibliothèque, un jardin botanique, un observatoire, un musée d'objets scientifiques, et un beau cabinet de minéralogie, d'instrumens et de modèles qui appartenaient au collége des mines de Kongsberg avant sa suppression; une école militaire,un institut royal norvégien des cadets de terre, l'école de commerce, plusieurs établis

celui dont le christianisme fut la cause et le principe. Partout régnait, au temps de son origine,la démoralisation la plus complète. Le scepticisme avait pulvérisé toutes les croyances: de l'école des philosophes il s'était glissé dans les rangs du peuple, et de cruels ravages attestaient

est le flambeau de la vie : c'est elle qui anoblit l'homme, qui le tire de la fange des intérêts matériels pour l'élever jusqu'aux cieux où elle lui montre sa patrie; c'est elle qui, rattachant notre existence terrestre à une existence future, nous empêche de placer ici-bas toutes nos espé

semens de bienfaisance,deux théâtres, des fabriques de tabac, des tanneries, des papeteries, et, dans les environs, de nombreuses scieries. Son principal commerce consiste en bois de construction, cuivre, fer, goudron, poisson sec, etc. Le séjour de Christiania est très agréable, et les voyageurs se louent beaucoup de l'amé-partout son action malfaisante. Car la foi nité de ses habitans, dont le nombre actuel s'élève à 21,000. Cette ville a été bâtie en 1624, vis-à-vis de celle d'Opslo, détruite par un incendie, et qui forme aujourd'hui son faubourg (à l'E.). J. M.C. CHRISTIANISME. C'est la doctrine religieuse qui nous a été enseignée par Jésus-Christ; elle tire de lui son nom, et l'on appelle chrétiens ceux qui la professent. dans la satisfaction de nos besoins perNé au sein d'un état faible et obscur, le sonnels. La vie s'était matérialisée. Déchristianisme s'est étendu sur toutes les pouillée de son élément poétique, elle parties du monde et voit s'accroitre chaque n'était plus qu'une vaste arène où chacun, jour le nombre de ses sectateurs; sublime pressé de jouir, courait après la fortune et enseignement qui a fait la gloire de l'Eu-les honneurs, ses seuls dieux, et repousrope et qui a imprimé à son histoire le sait avec envie ceux qui, poursuivant le caractère qui lui est propre. Cette reli-même but, pouvaient arrêter sa marche gion, peut-être la plus répandue de toutes et qui est professée aujourd'hui par près de 250 millions d'hommes, s'est présentée aux peuples, il y a dix-huit siècles, comme une révélation de Dieu propre à faire le salut de quiconque y croira, et le temps n'a point affaibli ni usé ses principes.

Ces derniers, les dogmes et la morale du christianisme, ainsi que le récit des circonstances dans lesquelles il a pris naissance, sont consignés dans l'Évangile ou dans le Nouveau-Testament, code sacré qui est la principale ou plutôt l'anique source des croyances chrétiennes. Nous lui consacrerons un article spécial.

rances et de trouver tout notre bonheur

ou parvenir avant lui. Une fatalité cruelle semblait peser sur le genre humain: l'égoïsme glaçait les ames; sans foi et sans espérance, l'homme ne connaissait que lui et ne vivait que pour assouvir ses penchans. Plus de moeurs, plus d'institutions; la famille elle-même était dissoute, le célibat et l'adultère se tendaient la main. Aussi le monde languissait-il dans l'esclavage: Rome tenait sous sa main de fer les peuples de l'Europe, de l'Asie, de l'Afrique; l'univers était courbé sous sa puissance, et les plus grands rois se faisaient les courtisans du dernier citoyen de la ville souveraine. La bassesse et l'adulation marquaient tous les rapports entre elle et les régions placées sous sa Mille questions importantes se ratta- domination. La vie abandonnait tous les chent à la personne du fondateur du membres de ce corps colossal, et au cenchristianisme: elles seront examinées à tre régnait la plus odieuse corruption : l'article JÉSUS-CHRIST. Ici, c'est sa doctrinele luxe, la débauche, l'ambition effréseule qui doit nous occuper, et pour en étudier l'essence, pour en saisir l'esprit et en comprendre la portée, nous pouvons bien un instant faire abstraction de toutes les préoccupations de la théologie relativement à la personne de son fonda

teur.

Jamais révolution n'opéra dans le monde un changement aussi grand que

née avaient tout envahi; les plaisirs de la table et les orgies nocturnes étaient désormais le seul bonheur de ces fiers Romains autrefois si grands par leur indigence; le sang, après avoir ruisselé pendant des siècles dans les cirques où le gladiateur expirant se donnait en spectacle à une foule attentive à toutes les convulsions que la douleur lui arrachait,

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