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l'engager pour 5 ans ; puis il approuva l'institution religieuse des congrégations de femmes qui se vouaient à l'instruction des jeunes personnes de leur sexe; et l'on vit des couvens se former sur plusieurs points de la France.

étaient âgées de 21 ans accomplis purent | St-Esprit, furent rétablies par ordon→ nances royales. Les congrégations séculières se multiplièrent; chaque paroisse eut les siennes, où les hommes, les femmes et même les enfans furent enrôlés, et où l'on offrit aux personnes des deux sexes des amusemens d'un genre nouveau, avec des parades religieuses et du mysticisme, pour en faire des hypocrites ou des dupes. Mais la plus nombreuse de toutes, qui comptait des congréganistes à la cour, parmi les grands, parmi les nobles, dans la classe bourgeoise, parmi les ouvriers; qui avait sa caisse, ses réglemens, ses directeurs et son mot d'ordre, était celle de St-Joseph, dont le duc de Bordeaux avait été déclaré le chef et le protecteur.

A l'imitation de celles-ci, des congrégations d'hommes ne tardèrent pas à se former aussi : elles prirent les noms de pères de la foi, de paccanaristes, et ce n'étaient que des jésuites déguisés sous d'autres dénominations. La tolérance dont le gouvernement usa à leur égard les enhardit bientôt à créer des colléges pour l'instruction de la jeunesse. Ces colléges s'établirent dans les départemens méridionaux de la France, en rivalité avec les colléges de l'Université, et obtinrent la préférence de ceux dont les vœux appelaient le retour du régime absolu. Ainsi, sous les yeux du gouvernement impérial, et sans obstacle de sa part, étaient clandestinement propagés parmi une partie de la génération naissante les principes qui devaient le renverser.

Sous la Restauration, le jésuitisme, favorisé de la protection de la cour, n'eut plus de motifs de dissimuler son ambition. Il se reproduisit sous toutes les formes et envahit toutes les classes de la société; il fonda ouvertement, et avec autorisation, des colléges particuliers et s'introduisit dans ceux de l'Université; il créa des séminaires et des écoles secondaires ecclésiastiques, où les libertés de l'église gallicane étaient ouvertement outragées. Sans parler de la congrégation des frères de la Doctrine chrétienne, qui s'emparèrent de l'instruction des enfans des classes pauvres, mais au zèle desquels on ne peut s'empêcher de rendre justice, de nouvelles congrégations furent instituées sous les noms de frères gris, de petits frères, qui avaient le même objet. Des couvens de pères de la foi, de trappistes, de capucins, etc., existèrent au mépris des lois abolitives des ordres monastiques, qu'aucune loi postérieure n'avait abrogées, ainsi que de nombreux couvens de femmes. Les congrégations des prêtres de St-Lazare, de la mission de France, des missions étrangères, du

Jusqu'alors la législation existante n'avait reçu des atteintes que du bon plaisir usurpant l'autorité législative; mais ces actes acquirent un caractère de légalité par l'effet des lois rendues plus tard, qui reconnurent implicitement et explicitement l'existence des congrégations religieuses: celle du 2 janvier 1817 consacra l'état de main-morte dont leurs biens étaient frappés, en les déclarant inaliénables, si ce n'est avec l'autorisation du roi ; celle du 16 juin 1824 confirma le privilége qui leur était accordé par l'exemption du paiement des droits auxquels la loi commune soumet tous les autres biens dans leurs mutations, en n'assujétissant qu'au droit fixe d'un franc les acquisitions faites par ces congrégations et les legs et donations dont elles sont l'objet, qui n'excéderaient pas 500 fr.; et à celui de 10 fr., lorsqu'ils sont d'une valeur supérieure; enfin celle du 24 mai 1825 détermina le mode d'établissement, à l'avenir, des congré-gations religieuses de femmes, confirma la faculté à elles données d'acquérir et d'aliéner avec l'autorisation du roi, et régla, pour le cas de leur extinction, la destination de leurs biens.

Cet ordre exceptionnel des choses, qui place hors du droit commun les personnes et les biens qui en sont l'objet, fut partout menacé de participer aux changemens qu'a subis en 1830 le système sous lequel il avait été créé; cependant il n'y a été établi de modifica

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tion écrite et légale que relativement à la congrégation du St-Esprit, qui a été supprimée par ordonnance royale du 27 octobre 1830'; à celle des prétres de la mission de France, supprimée par ordonnance royale du 25 décembre suivant; et au privilége d'exécution du droit du fisc introduit par la loi du 16 juin 1824, abrogée par celle du 18 avril 1831, qui, à cet égard, soumet les congrégations à la loi générale. J. L. C.

CONGRÈS (diplom.). On donne ce nom à des réunions formées de souverains ou de leurs plénipotentiaires, et dans lesquelles on se propose pour but de concilier des différends, de prévenir une rupture, ou seulement de discuter les intérêts généraux et de se concerter sur les mesures à prendre en commun.

Les congrès se réunissent soit avant soit après une guerre, et l'on donne aussi ce nom aux conférences (voy.) qui précèdent ordinairement la conclusion d'un traité. Les plénipotentiaires des puissances intéressées, ou seulement des puissances médiatrices, se rassemblent dans un lieu quelconque, neutre s'il est possible, pour amener à bien les négociations, soit en échangeant des notes diplomatiques, soit au moyen de conférences orales. Quelquefois on commence par un congrès préliminaire, où l'on ne s'occupe que de questions préjudicielles, de l'admission des négociateurs, de la forme de représentation pour les différentes puissances, et où l'on fixe le temps et le lieu des réunions, l'étendue de la neutralité, la sûreté des ministres et envoyés, le cérémonial et la nature des négociations. Si l'on en vient ensuite au congrès proprement dit, c'est dans l'espérance feinte ou vraie d'arriver à un résultat positif. Ordinairement c'est aux puissances médiatrices qu'il appartient de résoudre les questions préliminaires par la voie diplomatique, et le véritable congrès commence aussitôt après.

Les ambassadeurs rassemblés pour un congrès, après s'être fait les visites et politesses d'usage, fixent, dans une conférence préliminaire, le jour de l'ouverture des séances, l'ordre qu'on suivra pour les différentes questions à discuter, la forme des négociations, et le rang des

diverses puissances entre elles. L'ouverture elle-même se fait par la lecture et l'échange des pleins-pouvoirs qui sont remis à la puissance médiatrice, dans le cas où les parties intéressées sont convenues d'en admettre une. Les ambassadeurs des puissances intéressées négocient ensuite ou immédiatement entre elles, ou avec le médiateur, soit dans un lieu fixé en commun, soit alternativement dans leurs demeures, et en cas de médiation, dans la demeure du médiateur. Ces négociations se continuent par écrit ou de vive voix, jusqu'à ce qu'une des puissances rappelle son plénipotentiaire, ou que le traité soit assez avancé pour ne plus attendre que l'apposition des signatures.

Les congrès dérivent du droit public européen et sont un moyen fort simple de concilier les prétentions divergentes des nations ou des souverains entre eux: aussi plus le système politique moderne s'est développé, plus les congrès se sont renouvelés et ont acquis de l'importance. On peut dire que leur histoire est celle du système politique de l'Europe.

Il paraît que Henri IV et Sully furent les premiers à imaginer ce mode de négociations, en concevant l'idée de faire de l'Europe une confédération d'états, formant autant de membres égaux de la famille européenne, et qu'ils songèrent à établir un haut sénat devant lequel seraient portés tous les différends, tandis que jusque là chacun se faisait justice à lui-même par les armes. Cependant, à proprement parler, il ne se tint aucun congrès européen avant la guerre de Trente-Ans. Les congrès de Roeskild, en 1568; de Stettin, en 1570; ceux que convoqua le pape sur la demande du tsar Ivan IV, à Kiwerova - Horka, en 1581; ceux de Stolbova, en 1617; de Viazma, en 1634; de Stumsdorf, en 1635, et de Bromsebro, en 1654, lesquels amenèrent les traités de paix des mêmes noms, se rapportèrent exclusivement à la politique des cabinets du Nord.

Nous renvoyons ce qui nous reste à dire sur les congrès à l'article TRAITÉS DE PAIX où l'on fera l'énumération des congrès les plus importans. La plupart formeront d'ailleurs l'objet d'un article particulier. Voy. AIX-LA-CHAPELLE,

NIMEGUE, RYSWIK, RASTADT, Vienne, CARLSBAD, TROPPAU, LAIBACH, VERONE, et relativement au grand congrès américain réuni par Bolivar pour rétablir sur des bases nouvelles l'Union colombienne, voy. l'article PANAMA. S. et C. L.

CONGRÈS (droit publ. ). On appelle ainsi l'assemblée des représentans de la nation aux États-Unis d'Amérique, au Mexique et dans d'autres contrées régies par le système représentatif. Aux ÉtatsUnis d'Amérique, il se compose du sénat et de la chambre des représentans, et possède des pouvoirs très étendus. Il s'assemble au moins une fois tous les ans. Ses membres, tant sénateurs que représentans, sont élus par les citoyens, reçoivent pour la durée de la session une indemnité du trésor public, et ne peuvent pendant ce temps être arrêtés que pour crime de trahison ou pour félonie. Il leur est défendu d'accepter aucun emploi public, tant que durent leurs fonctions au congrès. Les bills adoptés par les deux chambres n'ont force de loi que lorsqu'ils ont été ratifiés et promulgués par le président. Le congrès peut déclarer la guerre, augmenter ou diminuer l'armée et la marine, décréter des impôts pour les besoins de la Confédération en général, l'armement des milices, la vente des terres appartenant à la Confédération, les emprunts nécessités par les circonstances, etc. Les divers états de la Confédération ne peuvent ni faire des traités avec les puissances étrangères, ni modifier les tarifs des douanes sans l'intervention du congrès; mais celui-ci ne peut restreindre ni la liberté des cultes ni colle de la presse, ni la faculté accordée au peuple de s'assembler pour demander la réformation des abus.

D-G.

CONGRÈS (ÉPREUVE DU). Dans le temps où l'on pouvait faire déclarer la nullité d'un mariage pour cause d'impuissance, celle-ci se prouvait par une épreuve faite, en vertu d'un arrêt, en présence de chirurgiens et de matrones experts en pareille matière, Cette épreuve pourtant n'était admise ni par le droit civil ni par le droit canon. Elle doit son origine à la hardiesse d'un jeune homme, qui, poussé à bout dans une cause de cette nature, demanda le congrès. Malgré

l'immoralité et la nouveauté de cette demande, le juge, croyant qu'un moyen était donné de connaitre infailliblement la vérité, y accéda. Depuis ce temps, de nombreux arrêts avaient admis comme point de jurisprudence le congrès, dans les officialités surtout. Mais la pudeur publique se révolta enfin contre une épreuve qui blessait la morale publique dans ses intérêts les plus délicats, et que mille causes devaient rendre fort douteuse, si ce n'est pour l'effronterie du vice. Un arrêt du parlement, daté du 18 février 1677, abrogea l'usage du congrès, et co burlesque mot n'a plus, depuis cette époque, sali les arrêts de nos cours judiciaires. On prétend que cet usage n'avait duré en France qu'environ 120 ans. A. S-R.

CONGRÈS SCIENTIFIQUES. Ce terme n'ayant point été adopté par l'Académie française, dans la nouvelle édition de son Dictionnaire, nous renvoyons la matière à l'article REUNIONS SCIENTIFIQUES, dénomination qui nous paraît avoir l'avantage d'être tout aussi claire que celle qui prévaut, et pourtant un peu moins prétentieuse.. S.

CONGRÈVE (WILLIAM), poète dramatique anglais, issu d'une ancienne famille dans le Staffordshire, vit le jour en 1672, près de Leeds, et fut élevé à Kilkenny, puis à Dublin. On l'envoya à Londres faire son droit; mais il préféra s'adonner à la poésie dramatique. Sa première comédie, Le vieux célibataire (The old bachelor), représentée en 1693, eut un grand succès, et lui valut la faveur de lord Halifax. Dès lors il ne cessa d'occuper des emplois lucratifs. Love for love, ou Amour pour amour, une autre comédie de Congrève, eut une vogue prodigieuse. En 1699 il fit aussi représenter une tragédie, The mourning bride (La fiancée en deuil), qui est restée au théâtre. Mais la comédie The way of the world ayant été reçue froidement, il prit la résolution de quitter la carrière dramatique. Dès lors il n'écrivit plus qu'un opéra et des vers de circonstance. It mourut à Londres, en 1729.

Dans toutes ses pièces, Congrève sait graduer l'intérêt jusqu'au dénouement; il dessine bien les caractères; son dialogue est spirituel, mais quelquefois il tom

be dans le maniéré, par trop de finesse. Quoique certaines scènes de ses comédies soient passablement indécentes, il est néanmoins le premier poète dramatique qui ait cherché à rétablir l'honneur du sexe sur le théâtre anglais. Sa tragédie de la Fiancée en deuil n'est qu'un roman dramatisé, soutenu par une belle diction et quelques situations intéressantes. Les œuvres complètes de Congrève ont paru à Londres, 1752, 3 vol. in-8°. L'édition la plus élégante est celle de Baskerville, 1761, 3 vol. in-8°. C. L.m.

CONGRÈVE (sir WILLIAM), né dans le comté de Middlesex en Angleterre, en 1772, et mort en 1828, à Toulouse, est particulièrement célèbre par l'invention des fusées auxquelles il a donné son nom. Général d'artillerie, sir W. Congrève contribua puissamment aux améliorations introduites dans l'armée anglaise par le duc d'York. Il fut de plus membre du parlement et inspecteur du laboratoire royal. En 1816-17 il accompagna le grand-duc Nicolas, à présent empereur de Russie, dans le voyage que ce prince fit en Angleterre. En 1824 il fut mis à la tête d'une compagnie qui s'était formée pour introduire l'éclairage par le gaz dans les principales villes de l'Europe. On a de lui un traité élémentaire d'artillerie navale Elementary treatise or the mounting of naval ordnance, Londres, 1812, et une description de la clôture hydro-pneumatique (Description of the hydro-pneumatic lock), Londres, 1815.

Les fusées à la Congrève, dont il parait qu'on a fait usage beaucoup plus anciennement, et qui ne sont peut-être qu'un perfectionnement du feu grégeois (voy.), furent employées pour

la première fois sous ce nom en 1806, au siége de Boulogne. Elles sont de dimensions variables et diversement armées, suivant qu'elles sont destinées au service de campagne ou au bombardement. La première porte des cailloux et de la mitraille; les autres sont remplies d'une matière inflammable et se nomment fusées à carcasse (voy. FUSÉES). Les Anglais s'en sont servis à Leipzig, au passage de l'Adour et au bombardement de Copenhague. D'autres nations de

l'Europe les ont également adoptées en les perfectionnant, et ont introduit dans leurs régimens d'artillerie des compagnies de tireurs de fusées à la Congrève. En 1813, le prince royal de Suède en introduisit dans l'armée coalisée qu'il commandait; il y en avait à Waterloo, dans les rangs des Anglais. Cependant ces fusées, qu'on avait considérées d'abord comme une invention de la plus haute importance, furent bientôt jugées moins favorablement, l'expérience ayant montré que le vent et d'autres causes les faisaient souvent dévier de leur direction et pouvaient même les renvoyer sur ceux qui les avaient lancées; on prétend aussi qu'en bataille elles sont inférieures à l'artillerie ordinaire, et dans un siége bien moins nuisibles à l'ennemi que les boulets rouges. Leur composition n'est plus un secret.

On doit à sir W. Congrève quelques autres inventions ou perfectionnemens empruntés à la chimie, comme exemple, l'impression simultanée en plusieurs couleurs, etc. C. L. m.

? par

CONGRUENCE. On donne ce nom à la relation qui existe entre deux nombres inégaux dont la différence est un multiple exact d'un troisième nombre appelé module. Les nombres qui jouissent de cette propriété portent le nom de nombres congrus. Ainsi 10 et 25 sont des nombres congrus par rapport au module 3, puisque leur différence 15 est un multiple de ce dernier nombre. De même 9 et 37 sont congrus par rapport au module 7, et incongrus par rapport au module 11, puisque leur différence 28 n'est pas un multiple de ce dernier nombre. Le signe de la congruence est formé par trois traits horizontaux. Ainsi, 1025 indique qu'il y a congruence entre ces deux nombres. On est, dans certains cas, obligé d'indiquer le module que l'on a choisi : on l'unit alors entre parenthèses à la suite de la congruence: 1025 (mod. 3).

Les propriétés des congruences sont très remarquables; elles fournissent plusieurs théorèmes qui sont la base de la théorie des nombres. Nous nous contenterons d'en énumérer quelques-uns. Deux nombres congrus avec un troi

les cèdres, les genévriers, les cyprès, les thuya et les ifs en font partie. Toutefois il est des couifères tels que les mélèzes, le cyprès-chauve et le ginkho, qui perdent leurs feuilles aux approches de l'hiver.

sième, le module étant le même, sont congrus entre eux. La somme de plusieurs congruences qui ont le même module est elle-même une congruence par rapport au même module. La différence de plusieurs congruences qui ont même module est aussi une congruence. Si l'on multiplie les deux membres d'une congruence par un même nombre, le produit est encore une congruence; si l'on multiplie membre à membre deux congruences qui ont même module, le produit est encore une congruence. Enfin, en élevant à une puissance quelconque une congruence, c'est-à-dire en multipliant par lui-même chaque membre de la congruence autant de fois moins une qu'il y a d'unités dans le degré de la puissance, il y aura congruence entre les puissances de chaque membre.

Les congruences peuvent, comme les équations (voy.), renfermer des inconnues, et se classent, comme elles, suivant le degré de la plus haute puissance des indéterminées qui entrent dans leur composition, en congruences du premier, du second, du troisième degré, etc., suivant que les indéterminées y entrent à la première, la seconde, la troisième puissance, etc. La résolution de ces congruences forme une partie très importante de l'analyse indéterminée et de la théorie des nombres. Mais l'exposé des méthodes que l'on emploie pour parvenir à ce résultat exige des développemens tellement étendus qu'il ne nous est pas possible de les aborder, P. V-T.

CONIFERES, famille de dicotylédones caractérisée par des fleurs diclines dépourvues de périanthes; les fleurs mâles disposées en chatons; les fleurs femelles réduites à des ovules nus, renversés ou dressés, ordinairement adnées à des écailles imbriquées en cônes; l'embryon, le plus souvent renfermé dans un périsperme charnu, offre fréquemment plus de deux cotylédons.

La famille des conifères est, sans contredit, l'une des plus importantes pour nos climats et pour ceux du Nord. Elle se compose en grande partie d'arbres de haute futaie, auxquels leurs feuilles persistantes ont fait appliquer le nom d'arbres verts. Les pins, les sapins,

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Une utilité sans bornes vient se joindre dans les conifères à un port majestueux. Les épaisses forêts de pins, de sapins et de mélèzes qui couvrent d'immenses étendues dans les régions boréales des deux continents, font la principale richesse de ces contrées. Presque tous les végétaux du groupe dont nous parlons abondent en sucs résineux qui fournissent la térébenthine, la poix, la colophane, la sandaraque, le goudron (voy. ces mots) et autres substances de même nature. On mange les amandes du pin cembro,ainsi que celles du pin pignon (pinus pinea, Linn.) et du ginkho (ginkho biloba, Linn.). Les baies des genévriers possèdent des propriétés toniques et excitantes. L'if est fameux par les qualités narcotiques de ses feuilles; mais ses fruits, quoi qu'en aient dit les anciens, peuvent être mangés sans inconvénient. ED. SP. CONIQUES (SECTIONS), voy. CONE. CONITE. Retzim et après lui Schumacher, minéralogistes allemands, ont donné ce nom à une substance minérale blanche, rayant le verre et faisant effervescence dans les acides. Ces caractères annoncent que c'est un silicate de chaux, probablement identique avec la wollastonite. Faute d'analyse précise de la conite, quelques minéralogistes y ont rapporté la dolomie (voy.) qui est un carbonate de magnésie et qui, par conséquent, ne raye pas le verre. Au surplus, la dénomination de conite n'est point admise dans les nomenclatures françaises. J. H-T.

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CONJECTURE. Nous entendons par-là l'opinion que l'on se forme, d'après certains motifs plus ou moins plausibles, sur un fait qui a eu lieu ou qui peut avoir lieu, et sur les circonstances qui ont pu ou qui pourront l'accompagner. Chaque classe de faits suppose une classe analogue de conjectures, et les motifs qui déterminent notre esprit à former des conjectures ou à les croire fondées, sont tirés de la nature des faits auxquels elles s'appliquent et de ce que

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