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fit mourir à la fin de la même année. FA- | amenait 10 galères à ce prince et venait BRICE, son cousin, passa comme lui du de débarquer en Espagne, lorsqu'il fut service de France à celui d'Aragon; il saisi d'une maladie violente dont il moufut revêtu du titre de grand-connétable rut. A ses talens militaires il joignait l'aquand Ferdinand-le-Catholique en eut mour des lettres et des manières chevadépouillé Gonsalve de Cordoue en 1507. leresques. Plus tard il combattit sous les drapeaux de Jules II. Fait prisonnier à la bataille de Ravenne par le due de Ferrare, il fut si reconnaissant des égards que celui-ci lui témoigna qu'il voulut le réconcilier avec le pape: il lui donna un sauf-conduit pour se rendre à Rome; mais Jules, sans y avoir égard, retint le duc prisonnier. Fabrice indigné accourut délivrer Alphonse, et il eût peut-être poussé plus loin sa vengeance contre Jules II, si la mort de ce pape ne fût arrivée peu après. Lui-même mourut en 1520. MARC-ANTOINE était neveu des deux précédens; il servit tour à tour Jules II, Maximilien et François Ier. C'est sous les drapeaux de la France qu'il fut tué en 1522, par un coup de couleuvrine tiré du haut des remparts de Milan, que son oncle Prosper défendait. Quelques auteurs ont prétendu que Prosper lui-même avait dirigé ce coup contre son neveu qu'il ne reconnaissait pas. Un autre MARC-ANTOINE Colonna, qu'on a surnommé le Jeune pour le distinguer du premier, s'illustra à la bataille de Lépante. Pie V l'avait nommé général des 12 galères pontificales qui devaient se joindre aux flottes vénitienne et espagnole pour la défense de Chypre. Il prétendit vainement, comme représentant le chef de la chrétienté, au commandement de la flotte entière: les amiraux André Doria et Girolamo Zeno avaient la même ambition que lui, et, grace à leurs rivalités, l'année se passa sans qu'on eût attaqué les Turcs. L'année suivante, Don Juan d'Autriche fut revêtu du commandement en chef, et à la bataille de Lépante (7 octobre 1571) Marc-Antoine dirigea, sous ses ordres une des ailes de l'armée: il y fit preuve de beaucoup de courage et de talent, et, à son retour à Rome, la cour papale, flattée de sa gloire, lui décerna un triomphe assez semblable à ceux que la république accordait autrefois à ses généraux. Il entra ensuite au service de Philippe II, qui le nomma vice-roi de Sicile; en 1584, il

Outre tant d'hommes célèbres, la famille des Colonna a produit l'une des femmes dont l'Italie s'honore le plus. VICTOIRE Colonna, marquise de Pescaire (voy. PESCARA), naquit en 1490, de Fabrice Colonna, grand-connétable de Naples. A l'âge de 4 ans elle fut fiancée à Ferdinand-François d'Avalos, fils du marquis de Pescaire, enfant du même âge qu'elle; à 17 ans ils se marièrent, et de ce moment jusqu'à celui où le sort, les sépara, ils ne cessèrent de s'aimer de la tendresse la plus vive. Tous deux avaient été parfaitement élevés ; Victoire savait le latin et maniait parfaitement sa langue en prose et en vers. En l'absence de son mari, que la guerre appelait souvent loin d'elle, elle se consolait par une correspondance assidue avec lui et par l'étude. Après la bataille de Pavie, les princes italiens, qui auraient voulu attirer Pescaire dans leur parti, lui offrirent la couronne de Naples: il hésitait; Victoire le rappela aux lois de l'honneur et du devoir. « Ce n'est point, lui écrivait-elle, par la grandeur des états ou des titres, mais par la vertu seule, que s'acquiert cet honneur qu'il est glorieux de laisser à ses descendans. Pour moi, je ne souhaite point d'être la femme d'un roi, mais de ce grand capitaine qui avait su vaincre les plus grands rois, non-seulement par la valeur durant la guerre, mais dans la paix par sa magnanimité. » Peu de temps après elle perdit cet époux si cher: il mourut des suites des blessures qu'il avait reçues à la bataille de Pavie (1525); Victoire, qui se rendait près de lui pour le soigner, apprit sa mort en chemin et retourna à Naples. A 35 ans, helle et célèbre par son esprit et par ses vertus, elle était aimée de Michel-Ange et vit des princes rechercher sa main; mais toujours fidèle à la mémoire de Pescaire, les prières même de ses frères ne purent la décider à s'engager dans de nouveaux liens. Pendant de longues années, rien ne put la distraire de sa douleur; enfin

MARIE, prince de Palestrine, né en 1772; et celui des Colonna di Sciarra est MAFFÉE, duc de Bassanello, prince de Carbognano, né en 1771 et résidant, comme le précédent, à Rome (palais Barberini et palais Sciarra). M. de Stramberg a donné une longue notice sur les Colonna dans la grande Encyclopédie allemande d'Ersch et Gruber (t. XVIII, p. 312-24): on la consultera avec fruit. J. H. S.

la piété l'adoucit. Aux poésies dans les | quelles elle chantait la mémoire de son époux succédèrent des poésies sacrées; on y retrouve le même talent, noble, facile et pur. Victoire mourut à Rome au mois de février 1547. Ses œuvres parurent pour la première fois à Parme en 1538, in-8°; l'édition la plus complète parut à Venise, 1544, in-8° sous ce titre Rime de la diva Vittoria Colonna de Pescara, alle quali sono nuovamente aggiunti 24 sonetti spirituali, le sue stanze, ed uno trionfo della croce di Cristo non più stamputo. La dernière édition est celle de Bergame, 1760, in-8°.

L. L. O.

Les vers de Vittoria Colonna, quoique trop fidèlement moulés sur la forme de Pétrarque, portent quelquefois l'empreinte d'un talent gracieux et de cette originalité qu'un sentiment vrai donne toujours, même à l'imitation la plus mide et la plus dévouée. Mais l'imitation éteint à la longue même la chaleur des sentimens les plus vrais, et il serait difficile de trouver parmi toutes ses Rime un sonnet tout entier qu'on puisse donner comme de la haute poésie. T-м-O.

COLONNADE. C'est le nom qu'on peut donner à toute disposition architecturale qui présente une nombreuse réunion de colonnes (voy. ce mot); il s'applique par conséquent aussi bien à des rangées de colonnes simples, doubles, triples ou autres, élevées sur une, deux, trois ou quatre faces d'un édifice, qu'à des rangées qui s'élèveraient sur un plus grand nombre de faces d'un polygone quelconque ou de toute autre figure rectiligne ou curviligne. Ce mot n'exprimant que l'idée d'un grand assemblage de colonnes sans désignation de leur objet, on comprend que les colonnades peuvent avoir un but d'utilité en formant des galeries, des portiques et des péristyles à couvert, pour servir de comLa maison de Colonna fut long-temps munication entre les diverses parties d'un en possession de Palestrine: FRANÇOIS, édifice et d'abri contre l'intempérie des qui épousa Lucrèce Orsina, fut le pre- saisons; ou bien qu'elles peuvent ne sermier qui prît le titre de prince de Pa- vir que comme objet purement décoralestrine; mais un autre FRANÇOIS Co- tif, ou enfin qu'elles peuvent remplir à lonna, prince de Carbognano et Rubiano, la fois ces deux conditions. Une colonvendit la ville pour un million de scudi | nade peut encore orner l'extérieur comme aux Barberini (voy.), dont la dernière l'intérieur d'un édifice et ne former héritière, Cornélie Constance, fille du qu'une partie d'un monument ou consprince Urbain, épousa, en 1728, JULES- tituer par elle-même un monument isolé. CÉSAR Colonna, mort en 1787. L'oncle de Constance, François cardinal Barberini, légua tous ses biens au fils issu de ce mariage,à condition qu'il adopterait pour lui et sa descendance le nom et les armes de la famille Barberini. Cependant le nom de Colonna est encore porté par différentes branches. Le chef actuel de la première est don ASPRENO COLONNA DORIA DEL CARRETTO,SFORZA-VISCONTI, prince Colonna, grand-connétable héréditaire du royaume de Naples, prince assistant au Saint-Siége, duc de Palliano, Marino et Tursi, prince d'Avila, comte de Galliate, etc., né en 1787; le chef des Barberini-Colonna est FRANÇOIS

La chose étant envisagée sous ces différens points de vue, le nom de colonnade peut s'appliquer aux galeries telles que celles qui entourent la cour d'entrée du palais de la Légion-d'Honneur à Paris, ou celles qu'on voit sur trois faces de la cour et dans plusieurs autres parties des bâtimens du Palais Royal. Les péristyles des deux édifices exposés au midi, sur la place de la Concorde, et qui forment, au bel étage de ces bâtimens, des terrasses couvertes d'où l'on peut jouir des plus beaux points de vue, ont, en outre, l'avantage de décorer la place de la manière la plus imposante. Ces péristyles sont également appelés colonnades, et à

plus juste titre que le péristyle qui porte le nom de colonnade du Louvre. Celuici semble n'avoir été élevé que pour éblouir les yeux par une suite de colonnes accouplées, lesquelles, malgré cette distribution vicieuse, considérées seulement comme frontispice d'un des plus somptueux palais de l'Europe, ne laissent pas d'imposer par la grandeur des lignes et par une rare magnificence, Les colonnes qui entourent la coupole de Sainte-Geneviève, l'église de la Madeleine et la Bourse, forment aussi des colonnades d'une grande importance. Sans satisfaire entièrement à un but d'utilité réelle, ces colonnades concourent d'une manière brillante à l'embellissement de Paris. On donne aussi le même nom à l'unique rangée de colonnes disposée en cercle dans les jardins de Versailles, que l'on voit au bosquet de Proserpine.

Les colonnades les plus importantes qui aient été élevées par les modernes sont celles que le Bernin fit disposer au-devant de l'église de Saint-Pierre, à Rome. Elles forment à droite et à gauche deux parties demi-circulaires prolongées par des portiques rectilignes qui se rattachent à la façade de l'église et conduisent sous son péristyle. Le bel effet de ces colonnades, qui font de la place SaintPierre le plus digne atrium du temple le plus magnifique et le plus colossal de la chrétienté, résulte de l'heureux rapport qui existe entre elles et le monument qu'elles accompagnent, rapport si harmonieux que ces deux vastes constructions, loin de s'entre-nuire, se font valoir mutuellement : aussi l'ensemble qui en résulte est-il unique dans le monde. Ces colonnades forment de chaque côté trois allées, dont celle du milieu est assez large pour offrir passage à deux voitures; elles se composent de plus de 280 colonnes et d'un grand nombre de pilastres d'ordre dorique ayant 40 pieds de hauteur. Les statues qui surmontent le tout ont 15 pieds de proportion. Cette immense et belle entreprise fut commencée en 1661, sous le pape Chigi (voy. ALEXANDRE VII); on estime qu'elle a coûté environ 4 millions et demi de notre monnaie. L'église de Notre-Dame de Kasan, élevée à Saint-Pétersbourg sur la fin

du dernier siècle, offre aussi sur un de ses côtés une colonnade demi-circulaire d'ordre corinthien, de plus de 100 colonnes, de même que la nouvelle église de Saint-François-de-Paule, à Naples, également précédée de deux colonnades curvilignes. Mais ces imitations des colonnades de Saint-Pierre sont restées bien inférieures, pour l'importance et l'effet, à la grande œuvre du Bernin.

L'examen des constructions de tous genres élevées par les Égyptiens fait voir dans la plupart un si grand nombre de colonnes qu'on peut dire que leurs monumens ne se composent que de colonnades. L'extérieur et l'intérieur des temples et des palais présentent, pour ainsi dire, des avenues et des quinconces de colonnes, dont la multiplicité, la dimension et la richesse présentent encore, dans leur état voisin de la ruine, des aspects tellement surprenans que l'imagination suffit à peine pour se faire une idée de l'impression que ces colonnades devaient produire dans leur état primitif. Les temples des Grecs et des Romains se composaient aussi de riches colonnades, qui tantôt entouraient ces édifices à l'extérieur, tantôt les ornaient à l'intérieur, comme dans les temples hypèthres ou à ciel ouvert, et tantôt formaient de vastes promenoirs autour de l'area ou enceinte sacrée qui précédait ordinairement les temples. Ce sont surtout les ruines de Baalbek et de Palmyre (v. ces noms), et particulièrement les restes de cette dernière ville, qui peuvent donner une idée de l'emploi des colonnades chez les anciens, soit qu'elles fussent attęnantes aux temples, soit qu'elles formassent les galeries dont ils étaient entourés ou précédés, soit enfin qu'elles offrissent dans le centre de la ville des promenoirs couverts à l'usage du peuple. L'état de ruine où se trouve l'enceinte du temple du Soleil, à Palmyre, laisse pourtant la certitude que les portiques situés au pourtour de ce monument se composaient de plus de 400 colonnes d'ordre corinthien; et les restes de la quadruple rangée de colonnes qui traversait une partie de la ville, dans une longueur de plus de 3500 pieds, ne permettent pas de douter que le nombre

base étaient imités au moyen de char-
milles et d'ormeaux. Ces colonnades,
autrefois très en usage et dont les jar-
dins d'Italie offrent encore un grand
nombre, ont laissé aujourd'hui peu
d'exemples en France.
J. H.

de ces colonnes, également de l'ordre le plus riche, ne montât à près de 1500. Le plan de Rome ancienne et les vestiges de ses monumens, comme ceux de Pompéi et d'Herculanum, offrent partout les preuves de l'usage pratiqué par les anciens d'employer de vastes galeries à COLONNE (du latin columna, 'décolonnes dans presque tous les genres rivé de columen, soutien), pilier circud'édifices, c'est-à-dire des colonnades laire qui se compose de trois parties qui étaient disposées comme objet d'uti- principales, la base, le fút et le chapilité ou de décoration, et qui, en pré-teau (voy. ces mots), quelquefois aussi sentant les aspects les plus variés, les plus de deux parties seulement, du fût et du animés et les plus magnifiques, procu- chapiteau. L'emploi originaire de la coraient les abris les plus convenables pour lonne était de soutenir; puis elle serun climat où l'on a bien plus à se garan- vit de soutien et d'ornement à la fois, tir contre les rayons ardens du soleil ou bien elle n'eut d'autre but que ceque contre la pluie et le vent. Les colon- lui d'orner. Les colonnes diffèrent par nades existaient aussi dans la disposi- leur matière, par leur construction, tion de l'intérieur des basiliques anti- par leur forme, par leur proportion, ques, lesquelles présentaient presque par leur disposition ou par leur usage. toujours, au moyen de 4 ou de 2 ran- C'est sur les différences de construction gées de colonnes, une grande nef et 4 et de forme que nous devons surtout enou 2 ailes nommées aussi bas-côtés ; dis- trer ici dans quelques détails. position qui, imitée dans les basiliques chrétiennes, fit admirer dans tous les temps son grand et bel effet. L'immense quantité de colonnes qui décorent lateaux de madriers circulaires ou à pans, mosquée de Cordoue, plusieurs autres constructions élevées par les Arabes dans les différentes contrées qu'ils envahirent, l'usage des galeries également composées de colonnes et qu'on voit dans presque tous leurs édifices, mais qu'ils surmontaient toujours d'arcades de différentes formes, et qui se distinguent par cette particularité des colonnades à plate-bandes, tout cela constitue de véritables colonnades qui participent d'une origine commune et qui prouvent que les colonnes réunies en un certain nombre, quand on les emploie d'une manière utile, comme le firent presque toujours les anciens, produisent des beautés reconnues partout.

On appelle colonnade polystyle une colonnade composée de tant de colonnes qu'elles ne peuvent être comptées au premier abord. On nomme colonnade de verdure une suite d'arbres taillés en forme de colonnes. On y employait particulièrement l'orme, dont les branches se prêtent à simuler le chapiteau, l'entablement, les vases ou les boules dont on le surmontait, tandis que le piédestal et la

La colonne d'assemblage est creuse et formée de membrures de bois assemblées, collées et chevillées sur des pla

puis façonnée au tour. Telles sont les colonnes de presque tous les retablesd'autel en menuiserie. On en fait aussi de pleines, lorsqu'il s'agit d'employer des colonnes en bois pour supporter une forte charge.Colonne incrustée se dit d'une colonne qui est faite de morceaux ou tranches minces de marbres rares mastiqués sur un noyau de pierre, de brique ou de tuf, et de toute colonne en général qui est ornée d'incrustations. La colonne jumelée ou gemellée est celle dont le fùt est formé de trois morceaux de pierre, posés en délit, liés ensemble par le bas et par le haut au moyen de goujons et de crampons de fer ou de bronze : on les fait ainsi pour leur donner l'apparence d'être d'un seul morceau dans la hauteur; mais il faut qu'elles soient cannelées pour rendre les joints verticaux qui en résultent moins sensibles. La colonne de maçonnerie est celle qui est faite de moellons ou de briques de forme triangulaire ou autre, et recouverte de mortier, de plâtre ou de stuc, et quelquefois aussi sans être recouverte. Ces colonnes sont surtout employées dans les pays où

la pierre et le marbre sont rares. Lors que le fût d'une colonne est formé de plusieurs assises de pierre ou de marbre qui ont moins de hauteur que le diamètre de la colonne, on l'appelle colonne par tambours. Si le diamètre des colonnes est trop grand pour faire un tambour d'un seul morceau, on en assemble deux l'un à côté de l'autre. C'est ainsi que sont construites les colonnes d'une certaine dimension dans la plupart de nos édifices. La colonne de Juillet, qui est en cours de construction sur l'emplacement de la Bastille et dont les tambours en bronze auront 3 pieds de hauteur, tandis que leur diamètre est d'environ 11 pieds, est aussi une colonne par tambours. Une colonne par tronçons, au contraire, se compose de morceaux de marbre ou de pierre qui ont plus de hauteur que le diamètre de la colonne. On peut donner ce nom aussi aux colonnes formées de tronçons de bronze ou de tout autre métal. La colonne variée est formée de diverses matières, comme de marbre et de pierre, disposées par tambours de différentes hauteurs, dont les plus bas servent de bandes et excèdent le nu du fût qui est en pierre. On voit un exemple de ces colonnes au pavillon central du palais des Tuileries, du côté de la cour. Les tambours peuvent être composés aussi de marbres de différentes couleurs. On donne encore le nom de colonne variée à toute colonne ornée de bronzes ou d'autres métaux rapportés sur la pierre ou le marbre.

A l'égard de la différence de forme, on distingue la colonne en balustre, espèce de pilier rond en forme de balustre allongé avec base et chapiteau et qui fait l'office d'une colonne peu solide. On appelle encore ainsi les balustres de clôture dans les églises, formant presque toujours des espèces de grilles. La colonne variée est quelquefois appelée bandée. Colonne en bas-relief peut se dire de toute colonne dont le fùt est orné de sculptures en bas-relief. La colonne est cannelée ou striée, si le fût est cannelé (voy.) dans toute sa longueur ou seulement dans les deux tiers d'enhaut; elle est cannelée ornée, lorsque les cannelures sont remplies de fleurons,

Encyclop. d. G. d. M. Tome VI.

de feuillages ou de tout autre ornement, quelquefois dans le tiers du bas, et quelquefois dans toute la hauteur du fût,quelquefois par intervalles ; cannelée rudentée, quand les cannelures sont remplies de câbles, de roseaux, de bâtons, dans toute la hauteur ou le tiers de la hauteur d'en-bas; à colonne torse, si le fût droit est entouré de cannelures tournantes en ligne spirale; colorétique, si le fût est orné de fleurs et de feuillages, soit par festons, soit en ligne spirale: on s'en sert dans les décorations de théâtre et de fêtes publiques. On désigne sous le nom de colossale toute colonne d'une dimension extraordinaire, quoique proportionnée dans ses parties, qui est faite pour être isolée et qui ne peut entrer dans une ordonnance d'architecture. Telles sont, entre autres, à Alexandrie, la colonne de Pompée; à Rome, les colonnes de Trajan et d'Antonin; à Londres, la colonne qu'on appelle le Monument; à Blenheim, celle qui est élevée en l'honneur de Marlborough; à Paris, la colonne de l'ancien hôtel de Soissons et la colonne de la Grande-Armée, élevée sur la place Vendôme; enfin, à St-Pétersbourg, la colonne Alexandrine. Telle était aussi, à Constantinople, la colonne d'Arcadius, et telle doit être encore, à Paris, la colonne de Juillet. La dénomination de colonne composée s'applique à toute colonne dont les ornemens et la composition diffèrent de la forme ordinaire et des usages reçus; celle de composite indique un des cinq ordres d'architecture (voy. cet article et CHAPITEAU); celle de cylindrique appartient à une colonne qui a la forme d'un cylindre, sans renflement ni diminution. La colonne est diminuée lorsqu'elle n'a point de renflement et que la diminution commence dès le pied de son fùt telles sont la plupart des colonnes les plus anciennes de l'architecture des Grecs. La colonne en faisceau est celle qui semble être la réunion de plusieurs on en trouve quelques exemples dans les monumens de l'Égypte ; mais elles ont été d'un emploi presque général dans les monumens de l'architecture dite gothique. Le nom de feinte s'applique à toute colonne qui est peinte soit sur une toile tendue à plat, soit sur

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