Page images
PDF
EPUB

pouvons presque regarder comme modernes, et qui semblent ne parler déjà qu'une langue d'imitation, copiée docilement, lorsqu'elle est restée latine, sur les écrivains d'un âge plus heureux. Joseph Scaliger avait raison: Claudianus

recentior.

truction du paganisme en Occident, 1835, liv. IX, c. 3, t. II, p. 28. V. L-c. CLAUDIUS (MATHIAS), poète populaire allemand, naquit à Rheinfeld, près Lubeck, en 1743, et se fixa de bonne heure à Wandsbeck, petite ville située non loin de Hambourg. En 1776 Les œuvres de Claudien, négligées il fut nommé commissaire supérieur par les grammairiens latins qui suivi- ( Oberlands - Komissar) à Darmstadt; rent, lues et citées au XIIe siècle par mais le séjour de cette ville lui ayant déJean de Salisbury, Pierre de Blois et par plu, il donna sa démission en 1777. Il Alain de Lille, surnommé le docteur | fut alors nommé aux fonctions de conuniversel, qui, d'après l'invective con- trôleur de la banque d'Altona, charge tre Rufin, composa son Anti-Claudia- | qui lui permit de continuer de demeunus, en y rassemblant les vertus au lieu rer à Wandsbeck, dont il affectionnait le des vices; citées encore au XIII° siècle, séjour. Klopstock habitait alternativepar Vincent de Beauvais, furent impri- ment Hambourg et Altona: il s'établit mées pour la première fois à Vicence bientôt des rapports d'amitié entre les en 1482; car personne, excepté Th. deux poètes, dont les ouvrages apparDempster, ne connaît l'édition de Ve- tiennent toutefois à des genres bien difnise, 1470. On distingue ensuite celles férens. Claudius était essentiellement de Pulmann, Anvers, 1571; d'Étienne l'homme du peuple : il publia un grand de Clavière, Paris, 1602; de Barthius, nombre de productions tant en prose Francfort, 1650, avec un immense com- qu'en vers, sous le nom d'Asmus, mesmentaire; de Nic. Heinsius, Leyde, sager de Wandsbeck (Wandsbecker 1650; de J.-M. Gesner, Leipzig, 1759;| Bothe). Dans ses excursions nocturnes, de P. Burmann, Amsterdam, 1760; de ce messager sentimental, traversant les G.-L. Koenig, Goettingen, 1808, dont il forêts silencieuses, éclairées par des asn'a paru que le premier volume, etc. tres brillans, aime à se livrer à la contemplation; on le suit volontiers dans ses considérations sublimes sur la Divinité et sur l'immortalité de l'ame, considérations qu'il présente avec naïveté et dans un style d'une simplicité touchante. Les écrits de Claudius appartiennent en grande partie au genre humoristique emprunté aux Anglais, surtout depuis Sterne. A ce genre appartient entre autres son chapitre si original sur le génie

La seule traduction française qui soit complète est celle de M. de la Tour, Paris, 1798,2 vol. in-8°. On cite, en italien, celle de Nic. Beregani, Venise, 1716; en allemand, celle de C.-Fr. Kretschmann, Zittau, 1797; en anglais, celle d'A. Hawkins, Londres, 1817.

[ocr errors]
[ocr errors]

On peut consulter sur Claudien, outre les histoires générales de la littérature latine: Mart. Hankius,de Rom. rer. scriptor., t. I, p. 171, et t. II, p. 311; J.-M. Ges-(Ueber das Genie). Parmi une foule de ner, G.-L. Koenig, dans les prolégomènes de leur édition; Th. Mazza, Vita di Claudiano, Vicence, 1668; Tillemont, Hist. des Empereurs, t. V, p. 656, in-4°; Baillet, Jugemens des savans, t. IV, p. 223; Mérian, Discours sur Claudien, dans les Mémoires de l'Académie de Berlin, 1764, p. 437, et à la tête de sa traduction française de l'Enlèvement de Proserpine, Berlin, 1777; Bayle, au mot Rufin; Gibbon, Décad. de l'Emp. rom., c. 30, t. V, p. 528, éd. fr. de 1812; Thomas, Essai sur les Éloges, c. 23; Arth. Beugnot, Hist. de la des

poésies burlesques, nous nous contenterons de rappeler la chanson qui commence: Wenn Jemand eine Reise thut (Si quelqu'un fait un voyage). Parmi ses poésies graves, plusieurs sont d'un mérite supérieur, par exemple celles dont voici les titres: Bei dem Grabe meines Vaters (Sur la tombe de mon père); Trost am Grabe (Consolation près d'une tombe); Abendlied (Chant du soir). Claudius est aussi l'auteur du fameux chant du vin du Rhin (Rheinweinlied) qu'on entonne encore aujourd'hui à toutes les fêtes bachiques d'Allemagne et que l'on

pourrait appeler la Marseillaise bachique | des Allemands.

Pour faire juger de l'originalité de ses vues, nous traduirons ici l'une de ses idées sur la religion. « Vouloir corriger, dit-il, la religion par la raison, cela serait comme si je voulais régler le soleil d'après mon horloge de bois. » La piété entraîne notre poète jusqu'au mysticisme, et c'est sous l'inspiration de ce sentiment exalté qu'il a traduit quelques ouvrages de Saint-Martin et de Fénélon. | Claudius est mort à Hambourg en 1815, à l'âge de 71 ans. E. ST. CLAUSE, disposition particulière qui fait partie d'un traité, d'un contrat, d'un acte public ou particulier. Les contrats sont susceptibles de toutes les clauses qui n'ont rien de contraire aux lois, aux bonnes mœurs, à la sûreté publique, et qui ne sont pas impossibles. Du reste, les parties contractantes peuvent insérer toutes les clauses qu'ils jugent convenables pour éclaircir, restreindre ou augmenter leurs conventions. Il est certaines clauses qui sont tellement de l'essence des contrats qu'elles sont toujours sous-entendues, quoiqu'elles n'y soient pas exprimées : il est tellement de l'essence du contrat de vente que le prix convenu soit payé, que, quoique les parties n'aient pas inséré cette clause dans l'acte, elle y est toujours sous-entendue; comme aussi, pour le même motif, le bailleur est toujours garant des défauts cachés de la chose cédée, qui la rendent impropre à l'usage auquel on la destine.

Comme, dans les contrats, on doit rechercher quelle a été l'intention des parties, les clauses obscures s'interprètent les unes par les autres, selon les rapports qu'elles ont entre elles, et contre celui qui a parlé obscurément, de manière à faire produire un effet à l'obligation dans le sens que les parties ont dû lui donner et qui est l'usage dans le pays où elle a été contractée; et, si elle est susceptible de deux sens, dans celui qui convient le plus à la nature du conJ. D-c.

trat.

CLAUSEL (BERTRAND), comte et maréchal de France, est né le 12 décembre 1772, à Mirepoix (Ariége), d'une bonne famille; un de ses oncles

était député à la Convention. Le hasard, bien plus que les études spéciales, décidèrent de la carrière du jeune Clausel, que Napoléon devait un jour ranger au nombre de ses plus habiles soutiens, en écrivant de Ste-Hélène : « Les généraux << sur qui semblaient devoir s'élever les « destinées de l'avenir étaient Gérard, « Clausel, Foy et Lamarque. C'étaient << mes nouveaux maréchaux. »>

Mais avant de fixer les regards de Napoléon, le général Clausel avait passé par tous les grades et avait fait bien des campagnes. Engagé en 1790 comme volontaire, il était, l'année suivante, souslieutenant au régiment royal des vaisseaux, autrement dit le 43° de ligne. Capitaine en 1792, chef de bataillon en 1794, il était nommé chef de brigade en 1795 à l'armée des Pyrénées, lorsqu'il fut employé comme aide d'amhassade du général Pérignon en Espagne. Cet avancement rapide éprouva alors un intervalle de quelques années, et ce ne fut qu'en 1799 que M. Clausel fut envoyé à l'armée d'Italie en qualité de général de brigade. Il fut chargé du commandement de Bologne à l'époque de la retraite de Schérer; mais la même année, et pendant que Napoléon partait pour l'Égypte, il rentrait dans la vie privée, jusqu'au moment où, dans l'expédition du général Leclerc, on l'employa comme général de division à Saint-Domingue. Après la mort de Leclerc, le général Clausel aida Rochambeau à sauver les débris de l'armée, et il revint en France. Pendant les années de 1805 à 1809, il servit tour à tour et avec distinction dans le Nord, en Italie, en Dalmatie et en Illyrie, où on lui confia encore le commandement de Raguse. Employé de 1811 à 1813 en Portugal et en Espagne, il fut nommé commandant en chef de l'aile gauche de l'armée après la bataille de Salamanque, et se distingua en plusieurs occasions; mais le sort des armes le força bientôt de rentrer en France, où les Bourbons venaient de reparaître. Accueilli par le nouveau gouvernement comme tant d'autres serviteurs de l'empire, il fut nommé successivement chevalier de Saint-Louis, inspecteur-général de l'infanterie et grand'-croix de la Lé

vigoureuses pouvaient seules porter au mal un remède efficace.

Le nouveau commandant commença par recomposer l'état-major de l'armée et remplacer les autorités de la ville. Il établit en même temps un tribunal mixte pour les Maures et les Juifs, et une commission d'enquête, chargée de rechercher le pillage qu'on présumait avoir été fait à la Casaubah(Cas’bah). Il créa ensuite un corps auxiliaire, composé de Zouaves et d'autres tribus indépendantes, qu'il attachait ainsi à la fortune de la France.

Enfin, résolu de ne pas attendre les Arabes, mais d'aller au contraire les attaquer pour les effrayer par un exemple salutaire, il se mit en marche le 17 novembre avec une partie de la garnison d'Alger et se dirigea vers le beylik de Tit

gion-d'Honneur. Mais Napoléon était | scandaleuses. Des mesures promptes et débarqué sur les côtes de la Provence, et le général Clausel n'avait pas été des derniers à aller se ranger sous ses drapeaux. Appelé par l'empereur au commandement en chef du corps d'observation des Pyrénées occidentales, la conduite ferme et vigoureuse qu'il tint à Bordeaux, lors du second retour des Bourbons, le fit suspendre par ces derniers de ses fonctions, et lui valut d'être compris dans l'article 1er de l'ordonnance du 24 juillet 1815, qui le força, pour échapper aux poursuites, d'aller chercher un asile aux États-Unis. C'est alors qu'il reçut le prix le plus flatteur de ses anciens services à Saint-Domingue, par l'empressement que mirent les généraux Pétion et Christophe, présidens du gouvernement haïtien, à offrir une magnifique récompense au capitaine de vais-tery, situé au milieu des tribus de l'Atlas. seau qui parviendrait à soustraire le général Clausel aux dangers qui le menaçaient dans sa propre patrie. Pendant cinq ans il vécut loin de la France et des affaires; mais, en 1820, la liberté du retour qui était accordée par l'amnistie du roi Louis XVIII ne le trouva pas sourd à la voix du pays. Il revint de l'exil et vécut pendant quelque temps dans la retraite la plus absolue. Enfin, en 1827, il se mit sur les rangs pour entrer à la chambre des Députés, et fut élu par le collège de Rethel (Ardennes). Ses opinions étaient celles de l'Opposition libérale; il inscrivit son nom parmi ceux des 221, et fut réélu en juin 1830.

Après les journées de juillet, le général Clausel fut choisi par le nouveau gouvernement pour aller faire arborer le drapeau tricolore à Alger et prendre le commandement des mains du maréchal Bourmont. Embarqué le 27 août sur le vaisseau l'Algésiras, il arriva à Alger le 2 septembre, et après une courte conférence avec l'amiral Duperré, il se rendit chez M. de Bourmont, qui lui remit le même jour le commandement.

Les premières investigations du général Clausel lui démontrèrent que l'état de la conquête n'était pas heureux : les Arabes, revenus de leur premier étonnement, reprenaient courage, et la ville d'Alger était livrée aux intrigues les plus

Entré sans opposition à Belida, il y reçoit la soumission de quelques chefs arabes, continue sa marche vers Médéah, et rencontre, le 21, le bey de Tittery, à la tête de 7 ou 8,000 hommes, dont le tiers à peu près, établi au col de Tenia, se disposait à lui disputer sérieusement le passage des montagnes. Le commandant, sans s'effrayer de la situation avantageuse qu'occupaient les Arabes, donne le signal de l'attaque : toutes les positions sont emportées, et le soir le général Clausel adresse à sa petite armée cet ordre du jour un peu emphatique : « Sol<< dats, les feux de vos bivouacs qui, des « cimes de l'Atlas, semblent se confon<< dre avec la lumière des étoiles, an« noncent à l'Afrique la victoire que « vous achevez de remporter sur ses « barbares défenseurs, et le sort qui les << attend. Vous avez combattu comme des << géans, et la victoire vous est restée!!! « Vous êtes, soldats, de la race des braves, les dignes émules des armées « de la révolution et de l'empire. Re« cevez les témoignages de la satisfac<< tion, de l'estime et de l'affection de « votre général en chef. »

Le 22, le général Clausel descend le col de Tenia, et bientôt après il entre à Médéah (à 25 lieues d'Alger): il y installe le nouveau dey de son choix, et reçoit la soumission de l'ancien, qu'il

[ocr errors]
[ocr errors]

autorise même à le suivre à Alger. Puis, après avoir laissé garnison dans Médéah, il se remet en marche pour retourner à travers les montagnes; mais les Kabaïles n'étaient pas soumis, et pendant l'expédition de Médéah ils avaient attaqué Belida et en avaient chassé la garnison. Le général, sans se déranger de sa route, se contente d'envoyer quelques troupes pour repousser de nouveau les Arabes, et le 29 il rentre à Alger.

Depuis cette époque jusqu'au moment où le gouvernement lui donna un successeur, le général Clausel ne cessa de s'épuiser en vains efforts pour coloniser la nouvelle conquête et tirer parti de la vaste plaine de la Métidja; mais l'affaiblissement de son armée, qui augmentait la confiance et l'audace des Kabaïles, non moins que les tergiversations de la France au sujet d'Alger, nuisirent toujours à ses projets. On se contenta d'accorder le passage gratuit sur les vaisseaux de l'état aux familles qui voulaient aller s'établir dans cette partie de l'Afrique; mais, à côté de cela, on ne leur donnait aucun gage de sécurité pour l'avenir.

En juillet 1831, le général Clausel, de retour en France, était réélu par le département des Ardennes, et à la suite de l'anniversaire des journées de la révolution il recevait, pour prix des glorieux travaux de toute son existence, le bâton de maréchal de France.

Rentré dans la vie politique, le maréchal Clausel appuya la proposition du général Lamarque, concernant la mobilisation des gardes nationales, se prononça contre l'hérédité de la pairie, et, dans la question d'Alger, fit valoir tous les avantages de la colonisation à laquelle il était lui-même intéressé. Dans les sessions suivantes, il ne cessa de parler dans le même sens, faisant au gouvernement une opposition très modérée, et demandant, notamment en 1834, qu'une permission de séjour en France pût enfin être accordée à la famille Bonaparte.

Aujourd'hui M. le maréchal Clausel, nommé gouverneur-général de la colonie d'Alger au mois de juin 1835, en remplacement de M. le général d'Erlon, est à Oran, ayant près de lui le duc d'Or

| léans, et à la veille d'ouvrir une camCLA pagne qui doit assurer la tranquillité des de l'Afrique. Parti de France vers la établissemens français sur cette côte fin de juillet, il s'est mis en devoir, dès son arrivée à Alger, de faire oublier les échecs éprouvés par le géné– ral Trézel contre l'émir Abd-el-Kader. La double considération d'ancien général en chef de l'armée d'Afrique et du plus riche propriétaire de la colonie assure au maréchal Clausel une grande autorité. Soumis à l'épreuve de la réélection après acceptation de nouvelles foncmajorité des suffrages. tions salariées, il a réuni de nouveau la

D. A. D.

(JEAN-CLAUDE), officier de la LégionCLAUSEL DE COUSSERGUES d'Honneur et ancien député, naquit en 1765 à Coussergues, village du Rouergue, entra fort jeune dans la carrière de la jurisprudence, devint en 1788 conseiller à la cour des aides de Montpellier, se prononça contre la révolution, émiprince de Condé. Cependant il rentra gra en 1791, et servit dans l'armée du dans sa patrie en 1800, et eut beaucoup fortune. Nommé député au Corps légisde peine à réparer le délabrement de sa latif, par les électeurs de l'Aveyron, il siégea dans cette assemblée de 1808 à 1813, et accepta un siége de conseiller à la cour impériale de Montpellier. Après les revers de Napoléon, M. Clausel, réélu sition et manifesta son vœu en faveur en 1813, se jeta dans le parti de l'oppodes Bourbons après les événemens de 1814. Il vota avec les ministres pour la censure et l'observation des fêtes et dimanches, se sépara ensuite de la majorité ministérielle dans la discussion de la loi sur les finances, et insista avec force pour l'abolition de l'exercice dans la perception de l'impôt indirect. Après la seconde occupation de la capitale par les étrangers, il fut nommé conseiller à la cour de cassation et réélu député par son département. Il figura parmi les chefs Louis XVIII nomma la chambre introules plus ardens de cette chambre que vable. Réélu, encore en 1816, par les électrême droite teurs de l'Aveyron, il vint siéger à l'exde la la chambre; il y vota avec MM. de Villèle et de La Bourdon

terie du prince Ferdinand, et en 1793 et 1794 il fit les campagnes du Rhin. Ce ne fut qu'à l'école militaire de Berlin (1801– 1803) qu'il trouva l'occasion de s'instruire; puis, nommé aide-de-camp du prince Auguste de Prusse, il l'accompagna dans la campagne de 1806 et fut conduit comme prisonnier en France à la suite de la capitulation de Prenzlow. Il eut le grade de major, et servit jusqu'en 1812 dans l'état-major général, où il travailla dans les bureaux du général Scharnhorst, son ancien maître à l'école de Berlin, qui s'occupait alors des préparatifs pour la nouvelle guerre. En même temps il donna des leçons de stratégie au prince royal de Prusse ainsi qu'au prince Frédéric des Pays-Bas. Lors de la guerre de Russie, il demanda sa démission pour entrer au service de l'autocrate, et après avoir eu un commandement dans l'armée

naye, et combattit avec chaleur la loi sur les élections. A l'époque de l'assassinat du duc de Berri, il obtint une certaine célébrité par son accusation contre M. Decaze, alors président du conseil des ministres, qu'il désigna comme complice de ce funeste événement. M. Clausel dé- | veloppa sa proposition, mais à la séance suivante il modifia son langage accusateur, qui avait déjà fait naître de violens débats dans l'assemblée par la manière dont le procès-verbal avait exprimé l'accueil que cette accusation avait reçu. On se rappelle les orages que fit naître dans la chambre ce mot de M. de Saint-Aulaire Vous êtes un calomniateur! Le ministre inculpé tomba néanmoins sous les efforts du parti dont M. Clausel s'était fait l'organe; et celui-ci, satisfait de la chute de M. Decaze, retira, dès le 25 février, sa proposition; mais Benjamin Constant et d'autres membres de l'Op-active, il fut employé, sur la demande position libérale insistèrent pour recevoir des explications. Elles n'aboutirent qu'à un rappel à l'ordre pour l'auteur de la proposition.

M. Clausel de Coussergue avait été un des membres de la commission formée par Louis XVIII pour travailler avec les ministres à la rédaction de la Charte: il publia à ce sujet, en juin 1830, un volume in-8° intitulé: Considérations sur l'origine, la rédaction et l'exécution de la Charte. Au nombre de ses autres ouvrages on remarque sa Proposition d'accusation contre M. Decaze, pair de France, etc., in-8°; ses Réponses aux apologistes de ce ministre, in-8°; Quelques considérations sur la marche du parti libéral dans les premiers mois de 1822, in-8°; Quelques considérations sur la révolution d'Espagne et sur l'intervention de la France en 1823, in-8°; De la liberté et de la licence de la presse, 1826, in-8°.

F. R-D.

CLAUSEWITZ (CHARLES DE), général prussien distingué, jeta par ses écrits les fondemens d'une réforme complète dans la théorie de la guerre. Il naquit en 1780 à Burg, et ne reçut qu'une éducation imparfaite, son père ayant une nombreuse famille et de très modiques revenus. En 1792 il entra, en qualité de porte-enseigne, dans le régiment d'infan

du général York, dans la négociation au
sujet du traité par lequel le corps d'armée
prussien se détacha des Français. Clau-
sewitz fit la campagne de 1813 comme
officier supérieur d'état-major russe, et
écrivit pendant l'armistice l'histoire de
cette guerre intitulée : Uebersicht des
Feldzugs vom Jahre 1813 (Leipzig,
1814). Après avoir formé la légion russe-
allemande qui se joignit au corps de Wall-
moden dans le Mecklenbourg, Clause-
witz en fut nommé chef d'état-major. Ce
fut en 1815 qu'il rentra au service de la
Prusse: il fut employé au quartier-géné-
ral. Le général Clausewitz fut nommé
en 1818 directeur de l'école générale de
la guerre. En 1830 il passa dans l'artil-
lerie, et il fut nommé plus tard chef de
l'état-major du feld-maréchal Gneise-
nau. Il mourut en 1831. Son ouvrage
De la Guerre (Vom Kriege) passe en
Allemagne pour l'un des meilleurs qui
aient été écrits sur l'art militaire: il a paru
après sa mort à Berlin, en 1833, (2 vo-
lumes in-8°). Parmi ses autres ouvrages
on distingue encore sa biographie du cé-
lèbre tacticien de Scharnhorst (Berlin,
1832),
C. L.

CLAVECIN, ou, comme on écrivait anciennement, clavessin (en italien cembalo, abréviation de clavicembalo, mot pour lequel on trouve aussi gravicem

« PreviousContinue »