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IX. Le transport des malades, et surtout des blessés, ne pouvant se faire par terre, sans compromettre leur existence, il leur sera fourni, aux frais de la nation française, les bateaux nécessaires pour l'effectuer par au sur Thionville et Metz, en prenant les précautions nécessaires pour la subsistance de ces honorables victimes de la guerre. (Accordé. )

› X. Jusqu'à l'entière évacuation de l'armée française, il ne sera permis à aucun habitant actuellement hors de Mayence d'y rentrer. (Accordé.)

› XI. Immédiatement après la signature de la présente capitulation, l'armée assiégeante pourra faire occuper par les troupes les postes suivans:

» Savoir, le fort Charles, le fort Velche, le fort Élisabeth, le fort Philippe, la Double-Tenaille, le fort Luisemberg, le fort Haupsem, le fort Mars, l'île Saint-Pierre et les deux portes de Cassel allant à Francfort et à Wisbaden; elle pourra de plus occuper, conjointement avec les troupes françaises, la porte Mauther et l'extrémité du pont du Rhin, adjacent à la rive droite du fleuve. (Accordé.)

› XII. Dans le plus court délai possible le colonel Douay, directeur de l'arsenal, le lieutenant-colonel Laribossière, sous-directeur, et le lieutenant-colonel Veruine, remettront au chef de l'artillerie et du génie de l'armée prussienne les armes, munitions, plans, etc., relatifs au service dont ils seront respectivement chargés.

› XIII. Il sera également nommé un commissaire des guerres pour la remise de magasins et effets qu'ils contiennent. (Accordé.)

› XIV. (Additionnel.) Les déserteurs des armées combinées seront rendus avec exactitude.

› Fait à Marienborn, le 23 juillet 1795.

› Signé, le lieutenant-général commandant l'armée combinée devant Mayence: Kalkreuth.

› Le général de brigade, commandant en chef à Mayence, Cassel et dépendances: DoYRÉ. ›

Les troupes françaises évacuèrent Mayence le 25 juillet. La nouvelle de la reddition de cette place fut mal accueillie par la Convention. Le comité de salut public, portant tous les renforts disponibles à l'armée du Rhin, dont Beauharnais avait pris le commandement à la fin de mai, avait assez annoncé le prix qu'il attachait à la conservation de cet important boulevart. Il pressait incessamment les généraux de voler au secours des assiégés. En recevant les articles d'une capitulation imprévue, son premier mouvement fut de demander un décret d'accusation (28 juillet) contre tous les généraux qui commandaient à Mayence. Des courriers extraordinaires, porteurs de ce décret, furent expédiés aux représentans du peuple près les armées de la Moselle et du Rhin. Le 4 août, après un rapport de Merlin (de Thionville), et sur la proposition de Thuriot, la Convention rapporta son précédent décret, et déclara que la garnison de Mayence avait bien mérité de la patrie. Elle venait d'être envoyée en poste dans la Vendée. Beauharnais seul paya bientôt de sa tête la lenteur inexcusable qu'il avait mise à secourir Mayence. En apprenant que cette ville était au pouvoir des Prussiens, il battit aussitôt en retraite, et fut ramené presque en déroute par Wurmser dans les lignes de Wissembourg.

La capitulation de Valenciennes fut arrêtée le 28 juillet entre le général Ferrand, commandant de la place, et le duc d'York, général en chef de l'armee combinée qui l'avait assiégée. Les représentans du peuple, Cochon et Briez, s'étaient enfermés dans cette ville. La garnison, réduite de 9,000 hommes à 5,500, sortit le 3 août pour retourner en France, avec parole de ne point servir d'un an contre la coalition étrangère. Les habitans avaient témoigné la volonté de se rendre dès les premiers jours du bombardement. Il fallut emprisonner plusieurs femmes, ce qui n'empêcha pas les mouvemens de recommencer et de devenir si inquiétans que les canonniers de la citadelle menacèrent de tirer sur la ville, si on les renouvelait. Les souterrains de la garnison furent abandonnés à cette multitude; elle en sortait toutes les fois que les feux étaient suspendus, pour demander à grands cris

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la reddition de la place. Les trois batteries ennemies du Rouleur, de Marly, et de Sainte-Sauve, avaient fait de l'intérieur de la ville un amas de décombres, et déjà les brèches étaient praticables à la cavalerie elle-même, lorsque, dans la nuit du 25 au 27 juillet, l'explosion de trois globes de compression fit sauter deux places d'armes de cinquante hommes chacune. L'ennemi se précipita par le déchirement de la palissade, et poussa les Français jusqu'aux poternes, où il se fit un affreux carnage. Le lendemain le duc d'York envoya une sommation avec une lettre à la municipalité et au général. Ces dépêches furent soustraites, imprimées et distribuées aux troupes et aux habitans avant d'être remises à leur destination : le duc d'York y déclarait que si la sommation n'avait pas son plein effet dans la journée, la garnison et les habitans seraient passés au fil de l'épée. « Aussitôt, disent Cochon et Briez, dans leur mémoire à la Convention, les attroupemens devinrent nombreux; une foule de coquins armés maîtrisèrent les avenues de la municipalité et du conseil de guerre, et on nous consigna jusqu'à ce que la capitulation fût signée. »

Barrère, en annonçant, le 1er août, la reddition de Valenciennes, déclara que le comité de salut public était convaincu que cet événement était le résultat d'un vaste complot ourdi par l'Angleterre. La conduite des habitans, pendant le siége, autorisait à croire qu'ils étaient d'intelligence avec les ennemis. Mais c'était sur d'autres documens que Barrère basait l'opinion du comité. Des papiers avaient été saisis « d'où il résultait que Pitt entretenait des émissaires à Paris et dans les départemens, pour préparer des incendies à Douay, à Valenciennes, à Lorient, à Bayonne, pour faire assassiner les patriotes par des femmes. Les habitans de Lyon avaient reçu quatre millions en numéraire de la part de Pitt. Un vaisseau anglais parlementaire avait été reçu à Marseille, etc. Nous reproduisons les deux pièces dont Barrère appuya une partie de ces assertions : c'étaient une lettre et un état de dépenses trouvés dans le porte-feuille d'un Anglais arrêté à Lille,

› —

Traduction littérale d'une lettre écrite en anglais, et déposée au comité de salut public.

29 juin 1793, sept heures du soir.

Nous vous remercions de votre promptitude. Vos deux exprès sont arrivés ce matin à huit heures, le double à une heure, et deux heures après, vint M... de Cambrai. Les plans que vous avez envoyés dernièrement sont plus directs que les premiers, quoique pas très-exacts; les nouvelles augmentations faites pour les mortiers ne sont pas lisibles. Priez R.... de vous en donner un autre ; il peut être bon ingénieur, mais il n'est pas très-expérimenté. Il y a une grande différence entre les siens et ceux de Lille. Vous êtes prié d'ordonner à W....b....r de payer celui de Lille cent livres sterling de plus; vous vous arrangerez comme vous pourrez avec R.... N'épargnez rien et ne perdez pas de vue C....; il est sûr comme l'or; et, étant l'ami de Lamarlière, il pourra nous procurer un double de tous les autres. S'il a peur d'être découvert, qu'il résigne sa place; payez-lui le double de ce qu'elle lui rapporte. Donnez-lui tout de suite 500 liv. sterling, et ne doutez pas de son zèle d'après les preuves qu'il en a déjà données. Milord lui demande un état exact des poudres et de toutes les munitions quelconques, et son opinion sur le camp de Cassel.

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› Soyez toujours ami de K.... Il peut nous être utile. Priez le commandant de le faire venir chez lui de temps en temps, et de faire ses efforts pour former les plans nécessaires de F....... et de G..... Priez Greenw... de donner de temps en temps à dîner aux parties choisies. Les plans de Cobourg sont sûrs, si toutefois le succès de la guerre est pour les chiens. S'il en est ainsi, le plan d'incendie des fourrages doit être exécuté, mais à la dernière extrémité, et il doit avoir lieu dans toutes les villes le même jour. A tout événement, soyez prêt avec votre partie choisie pour le 10 ou le 16 août. Les mèches phosphoriques sont suffisantes: on peut en donner cent à chaque ami fidèle sans danger, vu que chaque centaine ne forme qu'un volume d'un pouce trois quarts

de circonférence et de quatre pouces de long. Nous aurons soin de pourvoir chaque comité d'un nombre suffisant de ces mèches avant ce temps.

› Milord désire seulement que vous gardiez toujours de votre côté pour cette affaire, les personnes qui vous sont les plus affidées; mais ne confiez rien de cette affaire à N....; il boit trop ; dans l'affaire de Douai, il a manqué d'être découvert par sa trop grande précipitation.

» Faites venir O.... de Caen, et C.... de Paris. Faites en sorte que W....b....r ait la première main dans l'affaire de Dunkerque; il sera nécessaire de le renvoyer de Lille pour acquérir des connaissances sur différentes places. Faites en sorte que H....w....d aille avec lui, et que sa femme aille à Calais pour garder sa maison. La manière hardie avec laquelle ils sont partis de Calais avec leurs quatre chevaux, et la manière avec laquelle ils ont échappé à ceux qui les poursuivaient, a été un coup de maître. Ils ne pouvaient craindre aucun événement avec de tels chevaux. Qu'ils n'épargnent pas l'argent, et qu'ils soient généreux partout. Faites que Stap..tn et C....w....t sachent combien S. A. R. récompensera leur zèle.

Que ferions-nous sans le collége. Faites hausser le change jusqu'à 200 livres pour une livre sterling. Faites que Hunter soit bien payé, et assurez-le, de la part de Milord, que toutes ses pertes lui seront remboursées de plus du double de sa commission. Que Greg.... y en fasse de même. Faites de temps en temps quelque chose avec S...p...rs. Il faut discréditer le plus possible les assignats, et refuser tous ceux qui ne portent pas l'effigie du roi. Faire hausser le prix de toutes les denrées. Donner les ordrés à vos marchands d'accaparer tous les objets de première nécessité.

« Si vous pouvez persuader à Cott...i d'acheter le suif et la chandelle à tout prix, faites-la payer au public jusqu'à cinq livres la livre. Milord est très-satisfait pour la manière dont B.... L....z a agi. Dites-lui que S. A. R. le duc a fait enregistrer son fils avec le vôtre pour cornettes. Il jouissent dès à présent de la

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