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ton. Des soixante-six pièces d'A. Dumas, six ou sept tout au plus se jouent encore, quelques-unes dans les petits théâtres de banlieue, ou en province, le dimanche 1.

Le théâtre de V. Hugo a mieux résisté : des huit drames composés pour la scène, six continuent à vivre. Marie Tudor même a été jouée en 1873, et l'on parle de reprendre les Burgraves.

Ces pièces elles-mêmes, il faut bien le reconnaître, ont beaucoup vieilli. Vivant à une époque relativement calme, nous sourions un peu de la turbulence des héros, romantiques. On a beau accuser la génération actuelle de « névrose », elle est bien calme, comparée à la jeunesse de 1830. Pour comprendre ce théâtre, nous sommes obligés de faire un effort d'adaptation: le drame semble, en cinquante ans, avoir autant vieilli que la tragédie classique en deux siècles et demi.

Cette tragédie a été conservée surtout par la pureté de sa forme. C'est aussi ce qui préservera de l'oubli les quelques drames que nous avons signalés. Celui des trois romantiques qui a le plus perdu, est celui qui a le moins surveillé son style. Les drames écrits en beaux vers dureront aussi longtemps que l'on sera sensible à l'harmonie de l'hexamètre.

Ce qui surtout assurera longtemps encore des spectateurs et des lecteurs aux romantiques de 1830, c'est la forme nouvelle qu'ils ont su donner à l'ancien, à

1. Dumas tomba vite, au point de vue de l'art pur, élevé, sitôt qu'il ne fut plus soutenu par la fièvre romantique. Il a mérité que M. G. Brander écrivit sur lui ce jugement, presque définitif : « Il ne fut artiste que dans sa première jeunesse; dans la période romantique, il écrivit en romantique; dans celle de l'industrie, il écrivit en industriel... (L'Ecole Romantique en France p. 393.)

l'éternel duo d'amour. Nous sommes déjà blasés sur le côté sombre de leurs drames, sur leur lugubre cinquième acte, sur les coups de théâtre trop connus maintenant. Mais les beaux vers de Dona Sol:

Viens voir la belle nuit, mon duc, rien qu'un moment, etc. 1,

retentiront longtemps encore comme une vibration parfaite, inconnue à la tragédie.

Que reste-t-il donc, en somme, de tout cet effort? Un affranchissement incontestable pour quelques entraves de détail, pour quelques conventions étroites ou naïves. Le fond même du drame est presque aussi conventionnel que celui de la tragédie. Une seule chose a manqué à cet art nouveau: la délicatesse, la recherche du fini. La tragédie classique gagne à être examinée de près, tandis qu'une étude approfondie (si le mot ne paraît pas trop ambitieux) du drame romantique force le lecteur critique à se dire:

Restons loin des objets dont la vue est charmée,
L'arc-en-ciel est vapeur; le nuage est fumée 2.

1. Drame, t. II, p. 142.

2. V. Hugo, Poésie, t. II, p. 354.

0141

al

FIN

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X. Influence du romantisme sur le théâtre. C. De-

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