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t. III, p. 316, col. b; Cajeta ou Cajeta, t. I, p. 372, col. b; Minturna, t. II, p. 386, col. b. CAMPANIA, (la Campanie). Cette partie de l'Italie, paffoit au temps des Romains pour la plus fertile & celle dont le féjour étoit le plus agréable. Depuis un très-grand nombre de fiècles ce pays n'avoit pas été ravagé par les feux volcaniques du Véfuve. Au contraire, ces feux par une chaleur modérée dont l'habitude ne faifoit pas craindre les effets quelquefois terribles, échauffoient les fources intérieures, & fertilifoient les terres. La facilité d'enclorre dans fon palais des eaux thermales, avoit engagé les riches & voluptueux patriciens à fe conftruire des maifons le long de la côte du golfe, fur-tout entre Naples & Bayes. Voyez les articles Vefuvius, mont. t. III, p. 498, co!. a ; Vulturnus, fleuve, t. III, p. 607, col. a; Lucrinus, lac, & Avernus, t. I, p. 266, col. a.

Quant aux villes, les principales étoient: Venafrum, t. III, p. 490, col. b; Sueffa Aurunca, t. I, p. 271, col. b; Teanum, t. III, p. 294, col. b; Cafilinum, t. I, p. 431, col. b ; Capua, t. I, p. 403, col. b; Baiæ ou Bayes, t. I, p. 290, col. a; Mifenum, t. II, p. 388, col. a; Puteoli, t. II, p. 617, col. a; Neapolis, t. II, p. 420, col. b; Herculanum, t. II, p. 116, col. b; Pompeia, Nola, t. II, p. 444, col. a; Nuceria, t. II, p. 448, col. a ; Salernum, t. III, p. 32, col. a; Picentia, t. II, p. 579, col. a.

MAGNA GRÆCIA. On nomme ainfi généralement la partie méridionale de l'Italie. Mais les auteurs diffèrent entre eux fur les pays qu'ils y renferment. Strabon, (LIV. VIII) Y comprend la Campanie, la Lucanie, & l'Abruzze. Tite -Live (LIV. XXXI, CHAP. 7), en excepte l'Abruzze & la Lucanie. Ce qu'il y a de très - sûr, c'eft que des colonies s'établirent dans chacune de ces grandes provinces, & qu'encore qu'ils y fuffent établies, ils n'en avoient pas entièrement fait difparoître les anciens habitans. Je demande la permiffion de fuppléer ici à ce qui peut manquer à l'article cité.

Feftus Pompée, Athénée & Ovide, donnent le nom de Grande Grèce à prefque toute l'Italie. Tandis que Pline dit que la vanité des Grecs leur fit appeler Grande Grèce, une portion de l'Italie, où cependant ils n'avoient que quelques poffeffions. Ce qu'il y a de trèsprouvé, c'est que les colonies s'étendirent de la mer Adriatique au détroit de Sicile, fans en excepter même quelques lieux fur la Méditerranée. Prolémée (LIV. III. CHAP. 1), en parlant de la Grande Grèce, n'y place que Locri, Crotone, Thurium, Metapuntum, & Tarentum ; & fur la Méditerranée, Petilia & Abiftrum.

Des Chalcidiens de l'île d'Eubée & des habitans de Cumes en Eolie fondèrent la ville de Cumes, voifine de Naples: ils avoient d'abord pris terre à l'île d'Ænaria, appelée auffi Pythecufa (T. L. LIV. VIII.). C'étoit-là, difoit-on, qu'avoient été à l'ancre les vaiffeaux d'Enée. Selon Pline (LIV. III, CHAP. 6), cette île eft celle qu'Homère nomme Inarine. Nous apprenons de Strabon, que les Cumanis détruifirent les Ofques, & s'emparèrent au moins de la quatrième partie de la Campanie, Diodore (LIV. IV), nomme indiftinctement toute la Campanie, Campagne Cunaniène. Virgile & quelques autres poètes ont dit qu'il y avoit à Cumes un temple d'Apollon bâti par Dédale. On fent bien quelle confiance on doit accorder à l'hiftoire de ce Dédale; au furplus, des auteurs dignes de foi, tels que Diodore & Paufanias ne le font voyager que de Crète en Sicile.

L'Epitome d'Etienne de Byfance & la Chronique d'Eusèbe, difent que la ville de Pouzole. fut fondée par une colonie venue de Samos. Les Grecs nommèrent cette ville Dicæarchia, ou Dicæarcheia, Dicearque. Mais Strabon (LIV. v), affure que cette ville fut un comptoir, Emporium, & un port de Cumes. La ville de Naples fut de même fondée par eux au fond du golfe que l'on nommoit alors golfe de Cumes. Cette fondation de Pouzzole, felon la chronique d'Eusèbe, eft de l'an 4 de la LXIV olympiade, répondant à l'an 232 de Rome. Ce fut dans cette même année que les Etrufques de la mer Adriatique réunis aux Ombriens, entreprirent de détruire Cumes. Strabon penfe que les Téleboïens dont parle Homère dans l'Odiffée, à l'occafion du voyage d'Ulyffe, habitoient la Campanie & n'étoient autres qu'une colonie de Cuméniens, établie dans l'île de Caprée. Selon Juftin (LIV. XX), la ville d'Abella avoit été auffi fondée par eux. Il leur attribue de même ta fondation de Nole, mais Tite-Live & Velléïus Paterculus, la donnent aux Etrufques, ainfi que la ville de Capoue.

Dans la Pouille ou l'Apulie, on ne trouve de colonies grecques que celles qui s'étoient établies dans les îles de Tremiti, appelées alors îles de Diomède, & fur le continent, où les Grecs fondèrent la ville d'Argirippa que quelques auteurs croyent avoir été fondée par Diomède lui-même.

Ces anciens établiffemens ne font pas, à beaucoup près, auffi certains que ceux qui, poftérieurement, eurent lieu dans la Calabre, en étendant ce nom à la Lucanie & au Brutium. On trouve d'abord la ville de Tarente dont la fondation remonte aux temps qui fuivirent la prise de Troye. Mais quel fut alors fon fondateur? on l'ignore. Il paroît cependant que cette ville exiftoit lorfque Phalante y conduifit la colonie Spartiate des jeunes Parthéniens, qui l'enlevèrent dit Justin (LIV. III, CHAP. 4) à fes anciens maîtres. On peut croire, fi l'on n'admet pas l'arrivée d'une ancienne colonie grecque, que Tarente fut fondée par les Meffapiens. Or ces Meffapiens n'étoient pas des Grecs, & je l'ai dit précédemment. La colonie des Parthéniens s'établit vers le commencement de la deuxième année de la LXXXVII olympiade, qui répond à l'an 322 ou à peu-près de Rome; mais quoique nous ne fachions pas quels furent les premiers fondateurs de Tarente, ce n'est pas une raifon pour imputer à Juftin de s'être trompé en nommant Tarente, au lieu du territoire occupé par les Meffapiens.

On doit leur attribuer auffi, aux Parthéniens, la fondation de Callipolis, de Caftrum Minerva & d'Hydruntum, ainfi que quelques autres lieux moins célèbres. Les Tarentins fondèrent pareillement dans la Lucanie, la ville d'Héraclée, près du Siris.

On trouve une autre colonie grecque dans la Calabre. Hérodote (LIV. VII ), rapporte que la flotte de Minos étant à la pourfuite de Dédale, fur les côtes de la Sicile, fut portée fur celles de l'lapygie, où des Crétois s'étant fixés, ils y fondèrent la ville d'Hyria. Strabon (LIV. IV), dit auffi que la ville de Brundufium fut fondée par des Crétois venus de Cnoffus, avec Théfée. Selon quelques autres auteurs, ces fondateurs Grecs étoient des Etoliens, conduits par Diomède. Une opinion moins vraisemblable attribuoit cette fondation à un fils d'Hercule. Les habitans de Salente fe difoient auffi defcendus des Crétois.

Mais

Mais, fi l'on fe rappelle en même temps que, par Minos, on entend ordinairement le plus ancien des rois de Crète; & que, dans ces temps reculés, on paffoit à peine d'une île à l'autre, à l'aide de petites barques, on en conclura qu'il y a bien de l'exagération dans tout ce que l'on dit de l'antiquité de ces anciennes colonies, ainfi que des héros qu'on leur donne pour fondateurs.

On trouve, dans des temps poftérieurs, l'établiffement de deux colonies, l'une dont il est fait mention dans Strabon (LIV. VI), dans Solin (CHAP. VIII), & dans Ariftote (Polit. LIV. V, CHAP. III); ce fut celle de quelques Achéens joints à des habitans de Trézène, qui vinrent fonder la ville de Sybaris, devenue bientôt riche & puiffante. Mais je dois remarquer, que le favant Mazzochi fait remonter plus haut la fondation de cette ville, & l'attribue à des Orientaux. (Voyez SYBARIS, t. III, p. 173, col. a. Ainfi cette colonie grecque y fuccéda aux premiers fondateurs. On fait que cette ville fut ruinée par les Crotoniates l'an de Rome 180. Les Sybarites échappés à ce défastre ou du moins leurs enfans, après un intervalle de 64 ans, envoyèrent une députation à Athènes & à Lacédémone pour y folliciter des fecours. Les Lacédémoniens ne firent pas droit à cette demande. Mais les Athéniens ayant armé dix bâtimens, transportèrent dans la Calabre la feconde colonie d'Achéens & de Trézéniens. Il est probable même, que ce furent moins les defcendans de ceux qui avoient été chaffés de l'ancienne Sybaris, que les defcendans des peuples fondateurs : c'eft-à-dire, que les Achéens & les Trézéniens, continuant à regarder le territoire & les reftes de l'ancienne Sybaris, comme leur propriété légitime, demandèrent & obtinrent des forces pour en reprendre poffeffion : c'eft à cette feconde fondation que commença à paroître le nom de Thurium. Ces premiers Grecs établis en appelèrent d'autres, & la ville devint de nouveau riche & puiffante, en forte que, conjointement avec les Crotoniates, ils fe divisèrent en dix tribus. Les trois peuples fortis du Péloponèse prirent les noms d'Arcadienne, d'Achéenne, & d'Eleotique : les autres furent nommés la Beotique, l'Amphictionique, la Dorique, l'Ionique, l'Athénienne, & celle de l'ifle.

La ville de Postum, appelée auffi Poffidonia, fut l'ouvrage d'une colonie de Sybaris, felon Strabon & Marcian d'Héraclée, quoique, felon Solin, elle fût établie par des Doriens. Les Lucaniens leur firent la guerre & s'emparèrent de leur ville.

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La fondation de Metaponte où mourut Pythagore, eft affez généralement attribuée à des Achéens, qui peut-être étoient les mêmes que les fondateurs de Thurium. On parle auffi de Pyliens qui vinrent dans ces mêmes contrées après avoir quitté Neftor, depuis le fiége de Troye.

Mais, outre ces Grecs, il y avoit eu fucceffivement dans le Brutium des Enotriens, des Lucaniens & des Brutiens. Ces anciens temps offrent tant d'obfcurité, que l'on ne fait pas à quelle époque les Lucaniens fe féparèrent des Samnites, & quand les Brutiens furent diftingués des Lucaniens. Ce que l'on voit, c'eft que, ces peuples ne formant pas en totalité de grandes forces, les Grecs réuffirent fans beaucoup de difficultés à s'établir parmi eux. On voit même que les Brutiens s'alarmèrent tellement du voisinage des Grecs, qu'ils en Géographie ancienne. Tome III, V v v v

adoptèrent la langue & les ufages: auffi font-ils défignés par Feftus, avec l'épithète de Bilingui. Mais il paroît prouvé, en examinant bien les paffages de l'Odyffée dont quelques auteurs s'appuient (Ody. LIV. I, x. 184, пàεov εo Teμεony meтá xaλнov). Strabon dit bien, Πλεον εσ Τεμεσην μετά χαλκον il est vrai que la ville de Temise dont il est ici question, devoit être celle de l'Abruzze & non celle de Cypre. Mais ce n'eft qu'un préjugé fans preuve; & quand on voit qu'au temps d'Homère on n'avoit que des idées confufes de l'Italie, & que les peuples y étoient barbares, on ne peut admettre l'opinion adoptée par Strabon. On voit même que la Temife de Cypre fut long-temps célèbre par l'abondance de ses métaux ; c'est le témoignage unanime de Strabon, de Pline, d'Etienne de Byfance, &c. C'est auffi aux Chalcidiens que l'on attribue la fondation de Rhegium.

La ville d'Hipponium, appelée par les Romains Vibona Valentia, fut, felon Strabon (LIV. VI), fondée par des Locriens, qui fondèrent auffi, fur le promontoire Zephirium, la ville qui en prit le nom de Locri-Epizephyrii: Strabon l'attribue aux Locriens ozoles; en effet, ils étoient les plus puiffans & avoient à leur difpofition le port de Naupacte appelé actuellement Lepante. Cependant quelques autres auteurs difent que cette colonie étoit de Locriens Opuntiens: on pourroit appuyer cette opinion en difant que le peu d'étendue de leur territoire avoit néceffité cette émigration.

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On voit par la chronique d'Eusèbe, que la ville de Locres dans le Brutium, fut fondée fous le règne de Tullus Hoftilius, l'an 2o de la XXIV olympiade; & cette fondation felon Strabon, eut lieu peu après celle de Crotone par des Achéens, fous la conduite de Mifcellus. Ces Crotoniates fondèrent peu après la ville de Terina, près le golfe actuel de Sainte Euphemie. Ephorus, dans Strabon, dit que Crotone fut d'abord occupée par les lapyges. Mais cela doit s'entendre, non de la ville même, mais de fon territoire. Et ces Iapyges n'étoient pas des Grecs, mais des Illyriens, & fe comptoient entre les plus anciens peuples de l'Italie.

Il réfulte de tout ce que je viens de dire, & que je regarde, comme un point important de Géographie ancienne, que les colonies grecques, établies en Italie & même en Sicile, font de très-peu antérieures, ou même poftérieures à la fondation de Rome.

On attribue de même la fondation de Caulonia dans l'Abruzze actuelle, à des Achéens, qui furent difperfés par les Brutiens.

SCYLLATIUM, felon Strabon, Pline & Servius, dut fon origine à une colonie d'Athé

niens.

On n'a rien de certain fur l'origine des colonies de Spina & d'Agylla.

Les Grecs, & cela eft dans l'ordre, avoient apporté avec eux leurs dieux, leurs cultes, leurs préjugés & le fentiment de la g'oire du nom grec. Le commerce les y rendit puiffans, la philofophie leur y donna de la célébrité; de-là une idée d'importance pour tous les établisfemens des Grecs, dont trois pourroient feulement prouver qu'ils avoient devancé Rome. Et l'on voit par Polybe (LIV. II, CHAP. XXXIX), que trois peuples feulement, fçavoir les Crotoniates, les Sybarites & les Cauloniates avoient concouru à la conftruction du temple de Jupiter Homorius ( Dies Quega) dont l'emplacement devint un lieu de raffem

blement pour les Grecs établis en Italie. Infenfiblement des Grecs s'avancèrent vers le Latium
& fe confondirent avec les Latins. D'un autre part, le nom de Grande Grèce (Magna
Gracia ) ceffa d'être en usage, on employa pour chaque province, le nom qui lui étoit
particulier, & au temps de Ciceron (De oratore LIV. III, CHAP. XXXIV), le nom de
Grande Grèce ne donnoit pas des idées bien diftinctes.

Je vais paffer actuellement aux indications des lieux les plus effentiels à connoître dans
l'Apulie, la Meffapie, la Lucanie & le Brutium, qui formoient proprement la Grande

Grèce.

APULIA. L'Apulie étoit une des provinces feptentrionales de la Grande Grèce; fa côte
étoit baignée par la mer Adriatique.

La plus haute des montagnes étoit le mont Garganus; t. I, p. 722, col. b. actuellement
monte dit Sant Angelo : une autre étoit nommée Vultur, t. III, p. 606, col. b.

Le plus confidérable des fleuves étoit l'Aufidus, t. I, p. 267, col. a.

On comprenoit dans l'étendue de l'Apulie, deux petits pays dont il feroit impossible de
bien déterminer les limites; fçavoir, la Daunie & la Peucétie, écrits Daunia, t. I, p. 579,
col. b; & Peucetia, t. II, p. 536, col. a.

Les villes les plus confidérables étoient Sipuntum, t. III, p. 144, col. b; Arpi, t. I,
p. 215, col. a; Luceria, t. II, p. 287, col. a; Salapia, t. III, p. 31, col. a; Cannæ, t. I,
p. 391, col. b; Canufium, t. I, p. 395, col. a; Venufia, t. III, p. 493, col. a; & Ba-
rium, t. I, p. 297, col. b.

MESSAPIA. La Meffapie comprenoit la partie fud-eft de l'Italie, contrée, quoique peu
arrofée, couverte d'arbres ou de pâturages.

Les villes principales étoient Brundufuum, t. I, p. 347, col. b; Rudia ou Rudia, t. III,
p. 18, col. a; Lupia, t. II, p. 292, col. a; Hydruntum, t. II, p. 151, col. b; Callipolis,
t. I, p. 380, col. a; Tarentum, t. III, p. 216, col. b.

LUCANIA. La Lucanie communiquoit à deux portions de mer: avec le golfe de Tarente,
d'un côté, & la mer de Campanie de l'autre.

Le Silarus, t. III, p. 138, col. b, la féparoit de la Campanie: le Bradanus la fépa-
roit de l'Apulie; le Siris, t. III, p. 145, col. b, & l'Aciris étoient deux petits fleuves qui
couloient à l'eft & fe jetoient dans le golfe de Tarente.

Les principales villes étoient: Potentia, t. II, p. 602, col. a; Abellinum Marficum,
t. I, p. 5, col. b; Metapuntum, t. II, p. 377, col. b; Heraclea, t. II, p. 112, col. b ;
Sybaris, t. III, p. 173, col. b; Paftum, ou Pofidonia, t. II, p. 603, col. b; Velia,
t. III, p. 489, col. a; Buxentum, t. I, p. 358, col. b.

BRUTIUM. Le Brutium formoit la partie la plus méridionale de l'Italie : c'est la Calabre
actuelle.

Les fleuves de ce pays méritent à peine le nom de rivières: c'étoit le Chratis, t. I,
P. 544, col. b; & le Nathus, t. II, p. 444, col. a.

Les principales villes étoient: Pandofia, t. II, p. 498, col. a; Rofcianum, t. III, p. ì7,
col. a; Confentia, t. I, p. 524, col. b; Tempfa, t. III, p. 313, col. b ; Petilia, t. II, p. 534 ';

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