Ad Fines...

Sifcia....

4°. Mais le plus grand & le plus remarquable de tous, étoit celui qui alloit de la ville d'Aquilée à la ville de Conftantinople, fituée à l'extrémité fud-eft de l'Europe. Mais non feulement il alloit à Conftantinople par les lieux que l'on va voir, mais il alloit auffi dans l'Afie mineure à Calcédoine & à Bithynie, ce qui fait un chemin de 1250 milles.

Ce chemin eft divifé en trois routes, favoir: 1°. ITER THRACIA A CABYLE PER COMPENDIUM HADRIANOPOLIM.

2°. A PLOTINOPOLI HERACLEAM. 3°. ITEM PER RIPAM A VIMINACIO NICOMEDIAM.

On les prefente ici fucceffivement.

A CABYLE PER COMPENDIUM HADRIANOPOLIM

MP. XIV. MP. XIV. MP. XXI.

Uto.

Biroe

Trofmis leg. 1. Jovia..

... MP. xvill.

(1) On convient que ce nombre est corrompu. Voy. l'édit. de Weffeling, pag. 217. Bergier arrouvé, en rapprochant les nombres, 1150 milles. On cite des manufcrits qui donnent au total 1132. SCYTHIA

6o. Ce chemin, dit Bergier, s'étend de Vidimium fur la rive du Danube, dans la haute Moefie, jufqu'au lieu nommé Sucidava, dernière ville de cette même province. De-là il entre dans la partie de la Scythie qui dépendoit de l'empire Romain; car il faut obferver que quoique l'itinéraire, comme on vient de le voir, ne place le mot Scythia qu'après Trofmim, cependant nous favons, par la Notice de l'empire, que les villes d'Ariopolis, de Capidana, de Carfo, de Cio, de Biroe & de Trofmis, étoient du département du gouverneur de Scythie: Sub difpofitione ducis Scythia.

De Suicadava ce chemin conduifoit jufqu'aux bouches du Danube, nommé en Scythie fler; il alloit droit à la ville de Tomos ou Tomi, où l'on difoit que Médée avoit maflacré fon frère Abfyrte; Giographie ancienne, Tome III,

Inde Tomos dictus hic quia fertur in illo
Membra foror fratris diffecuiffe fui

Le chemin rentroit enfuite dans la Thrace, pour fe rejoindre à une autre route au lieu nommé Oftudium, d'où l'on fe rendoit à Conftantinople, puis par le Bofphore de Thrace à Nicomédie.

7°. Ainfi les Romains avoient fait exécuter & mefurer des routes jufques dans les parties les plus éloignées, quoiqu'alors il y eût peu d'étendue de ce pays qui leur parût habitable. Voici comment en parle Ovide, Trift. L. 111:

Bofphorus & Tanaïs fuperant, Scythiaque Paludes
Vixque fatis noti nomina para loci,
Ulterius nihil eft, nifi non habitabile frigus

Hæc! quàm vicina eft ultima terra mihi!

Mais il y a plus, c'est que ce chemin étoit pavé; c'eft pourquoi, en en parlant, les auteurs ont employé l'expreffion de Strata. Eutrope, parlant du meurtre de l'empereur Aurélien, maffacré dans une des menfions de ce clemin, appelé Canophrarium, s'exprime ainfi Interfectus eft itinere medio quod inter Conftantinopolim & Heracleum eft Strata veteris. Locus Canophurium appellatur.

CHAP. XLIII. Jufqu'à préfent, dit Bergier, nous avons parlé des chemins qui paffoient d'Italie dans les autres provinces par terre: nous allons. voir actuellement ceux qui, ne pouvant établir la communication que par mer, fe communiquoient de part en part.

20. Le premier chemin dont il fera question ici, eft celui qui paffoit de la Gaule dans la Bretagne. Je remarque, en paffant, que Bergier étoit dans l'opinion que le Portus Ictius dont parle Céfar, eft le lieu actuellement appelé Boulogne; au lieu que les bons critiques font depuis long-temps dans l'opinion que ce lieu correfpondant eft Wiffand. Bergier s'appuie fur ce que la table de Peutinger dit Gefogiaco quod nunc Bononia: auffi n'eft-ce pas cette identité qui eft en queftion, mais celle de ce lieu avec le Portus Ietius. On ne peut difconvenir que le port de Gefogiacus ou Gefforiacus n'ait été très-fréquenté très-peu de temps après le paffage de Céfar; mais cela ne prouve pas qu'alors il exiftoit. Il eft probable que le Poitus Ielius, que je fuppofe ici à Wiffand, étant fitué fur un endroit de la côte un peu plus près de la Bretagne, quoique fort petit, pût fuffire aux befoins des Gaulois & des Bretons; mais que quand le paffage devint plus fréquenté, & que l'on s'y fervit de bâtimens faits pour transporter des troupes, & par conféquent plus grands que les barques des Celtes, on ait conftruit un port plus Aaaa

grand & plus commode à l'embouchure de la Liane. Ce port même devoit être alors plus profond qu'il ne l'eft actuellement, & il n'y avoit probablement que la ville haute d'habitée. On voyoit il y a peu de temps, & peut-être les voit-on encore, des traces d'anneaux qui avoient dû fervir à amarrer les bâtimens, & ces traces font dans les caves d'une maifon près du féminaire au bas de la haute ville, mais fort loin du port actuel. Le mot de Boul fignifiant élevé, & le nom de la rivière étant Liane, ou approchant en gaulois, le nom de Boulogne peut s'en être formé. Les Romains, qui avoient déjà Bonononia en Italie, auront prononcé ici de même; comme fouvent chez nous, bien de gens difent Boulogne en Italie au lieu de Bologne. Au refte, on peut voir dans Bergier les preuves qu'il apporte de la trèsancienne existence du port de Bononia. Selon l'itinéraire il n'y avoit de diftance entre Gefforiacum au port de la Bretagne que 450 pas.

Camboduno.

Mamucio.

MP. CLVI.

Condate.

Pour entendre l'expreffion de Vallum employée ici, il faut favoir que l'empereur Adrien avoit fait conftruire une muraille, connue fous le nom de Vallum, pour borner la Bretagne au feptentrion & la féparer de la Calédonie: elle avoit LXXX milles de longueur (2). Je remarquerai ici que que M. Bergier regarde le rempart conftruit par Adrien, comme étant le même qui eut dans la fuite le nom de Sévère, & il croit que ce dernier prince ne fit qu'augmenter le premier de trentedeux mille pas. Au lieu que par l'infpection même du local, on doit entendre ces trente-deux mille pas de toute la longueur d'un autre rempart conftruit plus au nord, en le Glota (la Clyd) & Bodotria, ou le fond du golfe, dont la ville d'Edimbourg eft voifine vers le mili: ce font les propres expreífions de M. d'Anville.

On peut remarquer auffi que l'itinéraire commence la route par le nord pour venir vers le fud. Voici cette route:

Deva leg. xx viêtrix.
Bovio.
Mediolano.
Rutunia.
Uroconio..
Uxaconaa.

MP. CCCCLXXXI,

MP.

MP.

XII.

MP. XIV.

Etoceto. Manducedo. Venonis. Bennavenna. Laftoduro. Magiovinto. Durocobrivis...

Verolamio.

Sulloniacis.

Londinio...

(1) Je répète pour la dernière fois, que les chiffres que je place ici ont rapport à ceux des chapitres de Bergier.

(2) Depuis le fond du golfe Solwaifirt jufqu'à Tinmouth,

Vagniacis.

Durobrivis.

Durolevo.

Duroverno.

Ad Poflum Ritupis (3).

(3) On fera peut-être furpris de trouver la terminaison