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donna fa confiance à l'eunuque Eutrope, qui ne fe comperta pas mieux, & périt par la main du bourreau. Les diffenfions, à l'occafion des anciens, troublèrent encore ce règne: Arcadius mourut après un règne de quatorze ans.

II. Théodofe II, 408. Ce prince n'avoit que fept ans à la mort de fon père. Cependant par les foins d'Anthème, préfet du prétoire, le commencement de ce règne ne fe reffentit pas des maux ordinaires dans les minorités.

Pulchérie, fœur de Théodofe, fut déclarée Augufte à la mort d'Honorius, en Occident. Théodofe auroit voulu lui fuccéder, mais fon deffein échoua. Il fit publier un recueil des loix faites avant lui: c'eft le code Théodofien. Les Huns firent les plus grands ravages. Ce prince mourut après un règne de quarante-deux ans.

III. Marcien, 450, doué de grandes qualités militaires, fut choifi par Pulchérie, pour fuccéder à fon frère. Elle y mit pour condition qu'il auroit le titre de fon mari, fans qu'elle foit devenue fa femme: elle avoit vingt-cinq ans. Son règne fut heureux, mais ne dura que fix ans.

IV. Léon I, dit de Thrace, 457. Afpar, & fon fils Ardabure, étoient à la tête des troupes; mais comme ils étoient anciens, il fit reconnoître Léon. Il remporta de grands avantages fur les Barbares; mais les guerres de religion défolèrent fon règne. Il avoit fait reconnoître Augufte, fon petit-fils.

V. Léon II, dit le jeune, & Zénon ; il succéda à fon ayeul à l'âge de 50 ans, & eut pour régent de l'empire Zénon, fon père, qui fut bientôt reconnu empereur, conjointement avec fon fils. Cet homme fe rendit odieux par fes crimes. Léon étoit mort peu après avoir mis la couronne fur la tête de Zénon, qui, après un règne de dix-fept ans, mourut enfermé dans un fepulcre, où fa femme l'avoit fait mettre pendant qu'il étoit ivre.

VII. Anaftafe I, 461, aimé de la veuve de Zénon, fut porté au trône par cette princeffe. Ce fut ce prince qui fit faire la longue muraille, au nordoueft de Conftantinople. Elle avoit dix-huit lieues de long & vingt pieds d'épaiffeur.

Les Orthodoxes & les Euthychiens s'égorgèrent mutuellement au milieu de Conftantinople, pour quelques points de doctrine chrétienne. Ain ce prince laifa fouiller fon règne par fa conduite à l'égard des fchifmatiques: il eut cependant quelques qualités.

VII. Juftin, 518, étoit capitaine des gardes d'Anaftafe, lorfqu'il fut élevé à l'empire. Anaftafe avoit laiffé trois neveux; ce fut leur titre d'exclufion. Il fut très-occupé des difputes de religion; & montra cependant de bonnes qualités. Il étoit fort borné & ne put jamais apprendre à écrire: fon règne fut de neuf ans.

VIII. Juftinien 1, étoit neveu de Juftin. Il s'occupa beaucoup trop des difputes de religion. Il eut pour général le fameux Bélifaire. Son règne refta long-temps célèbre par fon code, qui faifoit, il n'y a pas long

temps, la base de toutes les études en droit, Ses victoires au dehors furent dues aux grands talens de Bélifaire; & les troubles de l'intérieur furent fon ouvrage. Narfès le fervoit également bien par fa valeur. Son époufe Théodofa fut la caufe de beaucoup de mal.

IX. Juftinien II, étoit neveu de Juftinien. Il commença par des actes de juftice & de bienfaifance, à l'égard du peuple. On accufe Narfes d'avoir, fous fon règne, appelé les Lombards en Italie, pour se venger d'un outrage qu'il avoit reçu de l'impératrice Sophie. Il eut beaucoup à fouffrir de la part des Orientaux. Il mourut après un règne de douze ans & dix mois.

X. Tibere II, 578, étoit capitaine des gardes de Juftin: il fut reconnu empereur, & peu après battit les Perfes; mais il eut trop d'ennemis à la fois à combattre. Tout l'Orient refluoit fur l'Occident. Avant de mourir, il défigna Maurice, grand capitaine, pour lui fuccéder.

XI. Maurice, 582. Maurice époufa Conftantine, fille de Tibère II. Ses armes furent heureuses contre les Perfes. Mais les barbares continuèrent à fe jetter fur les terres de l'empire. On doit fur-tout diftinguer les Avares. Il fut détrôné & mis à mort par Phocas.

XII. Phocas chercha à en impofer au peuple, en faifant d'abord des largeffes. Mais bientôt il fe conduifit en tyran. L'empire fut ravagé de tous côtés. Il fut détrôné par Héraclius, qui lui fit couper la tête.

XIII. Héraclius, 610. Il avoit délivré l'empire d'un tyran. Les Perfes firent de très-grands ravages fous fon règne. Ce fut alors que s'établirent la religion & la puiffance mahometane, dont l'époque eft de l'an 622. Cette nouvelle puiffance affoiblit confidérablement l'empire, en le privant de prefque toutes les provinces de l'Afie, & de celles de l'Afrique. Il mourut d'hydropifie, après un règne de trente ans.

XIV. Conftantin III, 641, l'un des fils d'Héraclius, fut reconnu empereur, mais mourut au bout de cent trois jours.

XV. Héracléonas, 641 frère de Conftantin, lui fuccéda. Martine, fa mère, tenta de régner en fon nom. Le fénat fe montra très-cruel envers eux en faifant couper la langue à la mère & le nez au fils: il n'avoit que feize ans.

XVI Conftant II, 641. Sous ce règne, les Sarrazins, déjà maîtres d'une partie de l'Afrique, s'emparent de l'île de Chypre. Le patriarche de Conftantinople occupoit le jeune empereur de difputes de religion. Le calife Mavias envoya même une flotte pour former le fiège de Conftantinople. Méprifé dans cette ville, Conftant paffe en Italie pour y établir à Rome le fiège de fon empire; puis changeant d'avis, il paffe en Sicile. Là, comme à Conftantinople, le peuple & les grands furent les malheureufes victimes de fa cupidité & de fes inepties. Enfin, il fut tué, laiffant trois fils qui lui fuccédèrent,

XVII. Conftantin Pogonat, ou le barbu, 668. Ce prince en apprenant la mort de fon père, paffa en Sicile, en fit punir les auteurs, & revint à Conftantinople. Il défendit courageufement cette ville contre les Sarrazins (ou les Arabes). Ce fut, à ce qui femble, la première fois que l'on y fit ufage de ce feu appelé grec ou grégeois, inventé alors par F'ingénieur Callinique, & qui embrafoit les vaiffeaux dans l'eau. Il s'occupa auffi des affaires de l'églife, qui auroit eu bien plutôt la paix, fi l'on n'avoit pas donné tant d'attention aux disputes & aux prétentions des évêques.

XVIII. Juftinien II, 685, étoit le fils aîné de Conftantin. Au lieu de continuer avec le calife la paix contractée par fon père, il imagina un prétexte de guerre, réuffit d'abord, mais finit par être battu. A fon retour, il vexa le peuple d'impôts. Enfin il fut détrôné par Léonce, qui, au lieu de le faire mourir, crut qu'il y auroit plus d'humanité à lui couper la langue & le nez: on le relégua enfuite dans la Chersonnèse.

XIX. Léonce, 695. Il étoit recommandable par fes grands talens militaires. Ses troupes remportèrent en Afrique de grands avantages fur les Sarrazins; mais ces avantages furent de courte durée. Ce prince fut détrôné par Tibère.

XX. Tibère III, 698, en fe révoltant contre Léonce, dans l'île de Crète, il s'étoit fait reconnoître empereur: il fut proclamé à Conftantinople. Juftinien II effaya, & réuffit à remonter fur le trône. Il fit enfuite mettre à mort Léonce & Tibère. Les Bulgares l'avoient aidé à recouvrer fa couronne: il oublia ce service, & tourna fes armes contre eux. Enfin fes troupes l'abandonnèrent, & on lui coupa la tête.

XXI. Bardanes, appelé Philippicus, 711. Il fit périr tous ceux qui avoient participé aux cruautés de Juftinien II. Mais il fe livra aux difputes de religion, & perfécuta même les orthodoxes. Pendant ce temps, les ennemis ravagèrent l'empire. Il étoit endormi dans fon palais après le repas d'une grande fête, lorfqu'on l'enleva pour le tranfporter dans l'emplacement appelé l'Hippodrome, où on lui creva les yeux.

XXII. Anaftafe II, 713. Il étoit secrétaire de Philippicus. Le fénat & les troupes le reconnurent empereur, le jour de la Pentecôte. Mais il fut détrôné par des troupes qu'il envoyoit contre les Sarrazins.

XXIII. Théodofe III, 713, fut élu à Rhodes. Son empire dura peu : Léon, qui commandoit dans l'Orient, ne voulut pas le reconnoître; il lui envoya íon abdication, & fe retira dans un monaftère.

XXIV. Léon III, 717, fe fit couronner dans la grande églife de Conftantinople que les Sarrazins afflégèrent peu après; mais l'hiver en fit périr une grande partie. Če prince fe livra à la folie des difputes de religion; il défendit le culte des images, & porta fon ineptie barbare jusqu'à brûler

la fuperbe bibliothèque de Conftantinople, avec les médailles qu'elle renfermoit, afin de brûler avec elle les favans qui s'y étoient enfermés, & qui ne vou loient pas approuver fes extravagances. Il en vouloit ufer de même en Italie. Le pape envoya, à cette occafion, & pour la première fois, demander du fecours à Charles Martel, roi de France. Enfin Léon mourut d'hydropifie.

XXV. Conftantin Copronime s'eleva à l'empire à la faveur des troubles qui le défoloient. Le pape l'envoya prier de rendre la paix à l'églife: il le promit. Il porta la guerre en Afie contre les Sarrazins. Mais la folie de détruire les images le rendit auffi perfécuteur. Il négligea de défendre l'Italie contre les Lombards. Pepin, roi de France, y paffa & affiégea Aftolphe dans Pavie. On fit un traité mal exécuté. Pepin revint, força le roi Lombard de rendre l'exarchat de Ravenne dont il fit préfent au pape. Peu après (714), la puiffance des Lombards fut entiérement détruite par Charlemagne. Conftantin, après avoir négligé les affaires de l'empire, perfécuta cruellement les catholiques, & mourut du charbon.

XXVI. Léon Chafare, 775. Il apperçut les fautes de fon père & tâcha d'y remédier. Il fit ceffer les perfécutions & tâcha de relever les fortunes; mais il en vint auffi à perfécuter le culte des images: heureufement qu'il ne vécut pas long-temps.

XXVII. Conftantin Porphyrogenète, 780. Irène veuve de Léon, s'empara du gouvernement & fit reconnoître fon fils, qu'elle mit fous la protection des grands. Mais il fe forma une confpiration qui avoit à fa tête Nicéphore. Elle craignoit la puiffance de Charlemagne, & chercha à l'amufer: fes troupes furent battues par les François. L'empereur le fut par les Bulgares. Irène fut une ambitieufe qui enfin détrona fon fils & lui caufa la mort.

Irène, 797, avoit fait propofer à Charlemagne de l'époufer. Mais elle fut dépofée par Nicéphore, qui l'enferma dans un couvent où elle mourut.

XXIX. Nicéphore, 802. C'eft quelquefois à cet empereur que l'on commence la fuite des princes appelés du bas-empire. Il envoya des ambaffadeurs en France pour régler les limites des deux empires; celui de Charlemagne s'étendoit fur une partie de l'Italie. Au refte, il fe conduifit comme un tyran cruel. Il pèrit dans une guerre contre les Bulgares.

XXX. Staurace, 811. Son fils lui fuccéda. Mais bleffé lui-même dans la bataille où fon père avoit péri, il cherchoit à le défigner un fucceffeur, lorsque l'ambition de Michel lui en donna un. Il fe retira dans un monaftère & y mourut.

XXXI. Michel Rangabé, 811. En montant fur le trône, il jura de protéger les catholiques, & chercha d'ailleurs à réparer les fautes de fes prédéceffeurs par fa conduite au-dedans & au-dehors. Mais un moine lui perfuadant, par un fophifme, de ne pas rendre les prifonniers au roi des Bulgares, on eut la guerre contre cette nation qui battit les Grecs.

Michel renonça à l'empire, & fe retira dans un

Couvent.

XXXII. Léon l'Arménien, 813, s'empara de l'empire, & commença fon règne par vouloir faire tuer en trakifon le roi des Bulgares, qui, l'ayant fu, fe livra à toute la fureur de la vengeance. Ce même prince battit enfuite les Grecs qui marchoient contre lui; mais il fut battu à fa tour. Léon perfécuta auffi le culte des images. Il fit une paix de 30 ans avec le roi des Bulgares. Enfin Léon, haï & méprifé, fut affaffiné à matines, la veille de Noël.

XXXIII. Michel le Bègue, 820, avoit été mis en prifon par ordre de Léon: il en fut tiré pour monter fur le trône: il rappela les exilés, & permit le culte des images: il fe fit une révolte dont il triompha avec le fecours des Bulgares. Peu après il perfécuta les catholiques, en voulant les aftreindre à obferver les cérémonies des juifs. Ce fut un trèsméchant prince : il mourut d'une rétention d'urine.

XXXIV. Theophile, 829. Il fit périr, mais par une trahifon, ceux qui avoient affaffiné Léon en pleine églife. Il gagna l'amour des peuples par la juftice & la vertu. Cependant il eut auffi la folie de perfecuter le culte des images, & fit la guerre inconfidérément contre les Sarrazins.

XXXV. Michel III, 842. Il étoit fils de Théophile: à caufe de fa jeuneffe, fa mère fut reconnue régente. Elle rétablit les images, entretint la paix avec le roi des Bulgares: des intrigues de cour la forcèrent d'entrer dans un couvent. Lorfque Michel fut livré à lui-même, il ne fongea qu'à fes plaifirs & aux excès les plus vicieux: il fut même impie. Il s'étoit affocié à l'empire Bafile, qui, ayant ensuite à craindre pour fa vie, le tua.

XXXVI. Bafile le Macédonien, 867, fut reconnu pour feul empereur. Il fit plufieurs actions dignes d'un grand prince. Ce fut fous fon règne que vivoit le célèbre Photius. Il mourut d'une dyffenterie.

XXXVII. Léon le Philofophe. Son règne fut troublé par différentes guerres, tant contre les Sarrazins que contre les Bulgares. Il montra de l'attachement au catholicifme. Son fils fut affocié à l'empire..

XXXIII. Alexandre, 911. Il étoit frère de Léon & fut défigné par lui pour lui fuccéder. Mais il s'abandonna à toutes fes paffions; fentant qu'il devenoit odieux, il fit proclamer fon neveu feul empereur, & mourut peu après.

XXXIX. Conftantin Porphyrogenète. Sa mère s'occupa du gouvernement. Les Bulgares vinrent affiéger Conftantinople; mais inutilement. Cependant ils battirent les Grecs près du fleuve Achélous. Des troubles domeftiques fatiguèrent fon règne. Il s'affocia Romain-le-Capène, en 920. Il rendit la paix à l'églife, & cimenta la paix avec les Eulgares, par le mariage de fa fille avec le roi. Mais les Turcs fe jettoient fur les terres de l'empire; puis ce furent des peuples du nord, que nous nommons actuellement Ruffes. A la mort de Romain, mal

traité par fes fils, Conftantin régna feul; mais il fut empoifonné par fon fils.

XL. Romain-le-jeune, 959. Sa conduite répondit aux moyens de fon élévation. Mais fon règne fut court.

XLI. Nicéphore Phocas, 963. Il avoit été mandé par l'impératrice pour gouverner l'empire, pendant la minorité de fes deux fils; mais il s'en empara; & fes talens guerriers lui rendirent un peu de l'éclat qu'il avoit perdu. Mais il fe conduifit en tyran. On conjura contre lui; il fut affaffiné.

XLII. Jean Zimifcès, 969. C'étoit un des conjurés; il fe fit reconnoître empereur; mais il associa à l'empire, Bafile & Conftantin, fils de Romain. Il montra des talens pour la guerre, battit les ennemis, arrêta plufieurs factions. Il croyoit aller à de nouvelles victoires en Afie, lorfqu'il fut empoifonné par fon échanfon, gagné par fon grand chancelier.

XLIII. Bafile II & Conftantin. Ces deux princes, fils de Romain, étoient fort jeunes. L'eunuque Bafile, ce grand chancelier, conferva fur eux beaucoup d'autorité; leur règne ne fut que troubles & confufion. Les Sarrazins firent la guerre avec de grands fuccès. Bafile avoit toute l'autorité. Il fe propofoit de porter la guerre contre les Arabes en Sicile, lorfqu'il mourut.

XLIV. Romain Argyre, 1028. Il fut reconnu, après la mort de Bafile, dont il étoit gendre. Il fit beaucoup de bien à fon avénement au trône, & diffipa plufieurs conjurations. Mais fon caractère changea après une défaite qu'il éprouva de la part des Sarrazins: il fe fit hair. Sa femme. l'empoifonna.

XLV. Michel le Paphlagonien, 1034. Zoë, veuve de Romain Argyre, éleva à l'empire, Michel, fon amant, qu'elle époufa. Mais fa fanté s'étant affoiblie, il chercha à faire pénitence & fe fit moine.

XLVI. Michel Calaphate, 1041. Zoë fit couronner ce prince, pour lui aider à gouverner: de fon côté, craignant cette princeffe, il l'exila. Mais le peuple alla chercher cette princeffe, & creva les yeux à Michel.

Zoë & Theodora furent proclamées impératrices. XLVII. Conftantin Monomaque, 1042. Il avoit été aimé de Zoë. Mais l'excès de fa foibleffe pour une jeune & belle grecque, le perdit dans l'efprit du peuple: il fut fur le point d'être détrôné.

Sous fon règne, en 1053, l'églife grecque fe fépara de l'églife latine.

XLVIII. Théodora, 1054, fut reconnue pour fouveraine; fon règne fut court & heureux.

XLIX. Michel Stratonique, 1056. Il avoit été défigné par Théodora pour lui fuccéder. I périt en voulant appaifer une révolte.

L. Ifaac Comnène, 1057. Ce prince s'étoit révolté contre Michel; il fut reconnu à Conftantinople, & mit de grandes réformes dans tous les abus; ce qui indifpofa beaucoup le clergé. Mais il abdiqua, après s'être rétiré dans un monaftère.

LI. Conftantin Ducas, 1059. Ifaac lui avoit cédé Tempire. Un fi beau fort lui fit des jaloux. Il découvrir quelque complot, & en fit punir les auteurs. Mais foit indolence, foit amour de la paix, fe conduifit mal avec les ennemis de l'empire, & fut meprifé.

il

LII. Eudoxie, & fes trois fils Michel, Andronic & Conflantin. Cette princeffe époufa Romain - Diogène, qui avoit voulu confpirer contre elle. C'étoit un guerrier habile. It repouffa & battit les ennenis. Mais s'étant laiffé emporter à fon courage, il fut pris par les Turcs. Pendant fa captivité, Eudoxie avoit fait proclamer Michel Ducas, fon fils ainé.

LII. Michel Parapinace, 1071. Il abandonna le foin du gouvernement à fon oncle Jean, qui, à fen tour, le confia à l'eunuque Nicéphore, homme ambitieux & avide. Ifaac & Alexis fe diftinguerent par leur bravoure dans la guerre contre les Turcs. Un François d'origine, nommé Urfel, troubla long-temps l'intérieur de l'empire; d'autres troubles encore forcèrent Michel à defcendre du rróne.

LIV. Nicéphore Botaniate, 1078. Il étoit d'une très-ancienne famille. Quoique marié, il époufa Marie, femme de Michel, qu'il aimoit depuis longtemps. Il fut détrôné par Alexis Comnène. I étoit neveu de l'empereur Ifaac.

LV. Alexis Comnène, 1371. Après avoir pris d'affaut Conftantinople, il fe fit couronner empereur. Mais l'empire, déjà attaqué par les Turcs, le fut encore par Robert Guifcard, duc de la Pouille. Alexis, avec le fecours des Vénitiens, parvint à battre ce prince. Ce fut fous ce règne que fe fit la première croifade, en 1094. Le nombre des troupes effrayoit Alexis, leurs procédés Firritèrent: il agit contre eux. Vers la fin de fon règne, il remporta plufieurs avantages fur les Turcs.

LVL Jean Comnène, 1118. Il s'étoit fait proclamer empereur du vivant même de fon père. Mais Nicéphore-Brienne, époux d'Anne Comnène, avoit un parti puiffant à leur oppofer. Il fe fit une conípiration: elle fut découverte, & l'empereur pardonna. Jean combattit les Turcs & les Hongrois. Il vouloit anffi reprendre Antioche fur les croifés. Mais il mourut, s'étant bleffé à la chaffe.

LVII. Manuel Comnène, 1143. Il fe fit reconnoitre empereur après la mort de fon père, quoiqu'Ifaac fût fon frère aîné. Sous ce règne, on vit une feconde croifade, dirigée principalement contre Noureddin, ou Noradin. Ces guerriers occidentaux ne fe conduifirent pas bien avec les Grecs. Manuel leur fit la guerre avec fuccès. Mais il ne la fit pas heureusement contre les Orientaux. Il voulut mourir dans nn habit de moine.

LVIIL Alexis Comnène II, 1180. Ce prince étoit jeune, fa mère fe chargea de la régence; mais elle eut un mauvais miniftre. Andronic, oncle de Manuel Comnène, marcha avec des troupes

contre Conftantinople, dont il s'empara. Il fit étran gler Alexis, qui n'avoit que 14 ans.

LIX. Andronic Comnene. Il eut la politique de chercher à s'attacher les évêques ; & ceux-ci eurent la lâcheté de l'abfoudre du crime qui l'avoit placé fur le trône. La fuite répondit à cet horrible commencement; ce fut un monftre de cruauté. Il périt victime de la haine & de la fureur du peuple.

LX. Ifaac l'Ange, 1185. Sa famille étoit alliće à la famille impériale. Il chercha d'abord à réparer les maux qu'avoit fait Andronic. Mais bientôt il déshonora le trône: tout le monde confpira contre lui; Alexis, fon frère, fe fit reconnoître empereur.

LXI. Alexis-l'Ange-Comnène, 1195. Son ufurpation & fa conduite à l'égard de fon frère, indifpofèrent; bientôt fes débauches & fes exactions le firent détefter: des croifés voulant délivrer le peuple de ce tyran, affiègent la ville & la prennent, Alexis s'enfuit.

Le peuple tira Ifaac de prifon. Il traita les croifés auffi bien qu'il lui fût poffible. Mais le peuple opprimé fe foulève. Alexis Ducas profitant de cette difpofition, fe fit proclamer empereur.

Empire des Latins:

Les croisés latins prirent Conftantinople, le 11 avril 1204, & Baudouin, comte de Flandres, fut reconnu empereur le 17 mai. Mais ce malheu reux prince périt dans une guerre contre les Bul gares.

Pendant ce temps, 1206, David Comnène, petit-fils d'Andronic, s'empare de Trébifonde, qui fut peu après la capitale d'un royaume.

LXII. Henri, empereur des latins; Théodore Lafcaris, reconnu empereur par les Grecs, 1206. Ces deux princes firent la paix. Mais Henri fut empoifonné à Theffalonique.

LXIII. Pierre de Courtenay & Théodore Lafcaris. Ce prince étoit fils de Pierre de France, quatrième fils de Louis-le-Gros, & fut reconnu empereur pendant qu'il étoit à Auxerre, dont il étoit comte. A peine arrivé en Epire, Théodore-Ange Comnène le fit arrêter en trahifon, & le fit périr.

LXIV. Robert de Courtenay & Theodore Lafcaris, 1220. Il étoit le fecond fils de Pierre; fon aîné avoit refufé la couronne. Il fit la paix avec Théodore Lafcaris, pour tourner fes armes contre Théodore l'Ange, & venger la mort de fon père. Mais Lafcaris êtant venu à mourir, Jean Ducas-Vatace fe fit reconnoître empereur. Ce prince refferra prodigieufement l'empire des François. Robert mourut peu après de douleur, du traitement fait à fa femme & à fa belle-mère.

LXV. Baudouin II & Jean Ducas-Vatace, 1228. Ce prince étoit frère de Robert: il fut proclamé à l'âge de onze ans. Les Bulgares. vinrent affiéger Conftantinople: les. Génois & les Vénitiens les obligèrent de le lever. L'empereur étoit venu er occident folliciter des fecours,

Vatace, empereur Grec, étant mort, fon fils, Theodore Lafcaris II, fut reconnu pour fon fucceffeur. Il régna peu. Michel Paléologue lui fuccéda. Son général prit Conftantinople, & Conftantin se sauva à Négrepont: l'empire des François avoit duré cinquante fept ans.

Nouvel empire Grec.

LXVI. Michel Paléologue, 1261. Ce prince tâcha de rapprocher les églifes grecque & latine. Son règne fut très-agité par les diffenfions intérieures, & par les ennemis du dehors.

LXVII. Andronic Paléologue, 1282, Ce prince fuccéda à fon père; mais il fe conduifit mal & fut d'une foibleffe dont les évêques tirèrent un grand parti. Auffi fon règne ne fut-il qu'une fuite de fautes. Les Turcs firent de très-grands ravages. Il fut détrôné par fon petit-fils.

LXVIII. Andronic Paléologue II, 1332. Ce jeune prince avoit déjà règné du vivant & du confentement de fon aïeul. Les Turcs firent de grands progrès fous fon règne, malgré les efforts qu'il fit pour s'y oppofer.

LXIX. Jean Paléologue 1, fuccéda fort jeune à fon père: Cantacuzène gouverna fous fon nom, en qualité de tuteur. Il fe forma un parti contre lui à la cour. L'armée étoit pour lui; cependant il tenta d'envoyer des contributions. L'impératrice, mère du jeune prince, s'y refufa. Alors Cantacuzène fe révolta ouvertement & fe fit couronner conjointement avec Jean Paléologue, qui fe retira à Theffalonique. Cependant Cantacuzène abdiqua. Les Turcs continuoient leurs progrès : ils étoient aux portes de Conftantinople. Le fils aîné de l'empereur confpira contre fon père; il fut enfermé, pris, mis en liberté par les Génois, & fecondé enfuite par Bajazet, fultan des Turcs, qui faifoit alors trembler l'empereur.

LXX. Manuel Paléologue, 1391. Il étoit le fecond fils de Jean, & avoit été défigné par fon père, indigné de la conduite de fon aîné. Il étoit alors à la cour de Bajazet ; il s'échappa', vint à Conftantinople & fut reconnu. Il eut auffi-tôt la guerre avec les Turcs, & Bajazet parvint à lui faire quitter le trône, ou du moins à y affocier fon neveu. Il fe vengea bien de Bajazet, car ayant fait alliance avec Tamerlan, il engagea ce prince tartare à faire la guerre aux Turcs, & Bajazet battu fut enmené en captivité. Les Turcs furent chaffés de Conftantinople. Les fils de Bajazet firent la guerre ; Manuel cut l'avantage. Mais s'étant brouillé avec le fultan Amurat, ce prince vint affiéger Conftantinople. Il y employa du canon ; & l'on dit que ce fut la première fois que l'on fe fervit de cette arme dans l'orient.

Les Turcs & les Grecs firent la paix. Peu après Manuel mourut.

LXXI. Jean Paléologue II. Il étoit fils aîné de Manuel, En montant fur le trône, il fit une paix honteuse avez Amurat. Peu après, fentant tout ce

qu'il devoit craindre de ce prince, il demanda du fecours de tous côtés; & pour en obtenir des princes d'occident qui lui en refufèrent à caufe du fchifimne des Grecs, il travailla à réunir les deux églifes. Mais pendant que l'on perd le temps à un concile tenu à Ferrare, où l'empereur s'entendoit avec fon patriarche, les Tures font de grands progrès. Cependant Amurat fut défait par le célèbre Huniade, roi de Hongrie. Scanderberg fe diftinguoit dans l'Albanie. A la fin, Jean Paléologue acheta la paix d'Amurat pour finir fes jours tranquilles.

LXXII. Conftantin Dragafès, 1148. Ce prince étoit fils de Manuel Paléologue, & frère du dernier empereur. Démétrius fon frère lui difputoit l'empire. Mais Amurat étant intervenu dans le choix que vouloient faire le peuple & les Grecs, lui fit donner la couronne. Il mourut peu après. Son fils Mahomet II lui fuccéda. Le nouvel empereur eut l'extravagance de chercher à fe brouiller avec ce prince. Il eut bientôt lieu de s'en repentir; car Mahomet vint affiéger Conftantinople, qu'il prit après des efforts extraordinaires de courage, tant de la part des affiégés que de celle des affiégeans. Cet événement eut lieu le 29 mai de l'année 1253. L'empereur ne pouvant fauver la ville, fe fit tuer en la défendant. Mahomet II arrêta le carnage autant qu'il lui fut poffible, & fit de cette ville la capitale de fon empire.

Fin de l'empire Grec, qui avoit fuccédé à l'empire

Romain.

ROMANUS AGER, canton de la Perfe, près de Rhabdios, & fous la dépendance des Romains. Selon Procope, on le trouvoit fur fa gauche en allant de Dara en Perfe.

ROMATIANA CIVITAS, ville de l'Italie, dans la Carnie, vers le fleuve Romatinum, felon Pline. ROMATINUM FLUMEN, fleuve de l'Italie, dans la Carnie, felon Pline.

ROMATINUS, petit fleuve de la Vénétie. ROMECHIUS, lieu de l'Italie, fur la côte orientale du Brutium. Ovide en fait mention dans fes métamorphofes.

ROMULA, ROMULEA, ou Sub-Romula, (Bifaccio), ville de l'Italie, dans la partie de la grande Grèce appelée Apulie. Elle étoit dans les montagnes qui féparoient les Hirpins de l'Apulie, vers le nord-oueft de Compfa. Lorfque les Romains l'attaquèrent, elle avoit la réputation

d'être riche.

Tite-Live rapporte que Décius prit cette ville par efcalade, la pilla, fit paffer deux mille trois cens hommes au fil de l'épée, & emmena fix mille captifs.

ROMULA, ville de la Liburnie, fur la route de Beneventum à Hydruntum, entre Eclanum & PonsAufidi, felon l'itinéraire d'Antonin.

ROMULEUS MONS, montagne de la ville de Rome, felon Ortelius, qui cite Pollion.

ROMULIANUM, lieu de la Dacie Ripenfis, où fut enterré l'empereur Galère Maximin, qui

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