XVIIme siècle, institutions, usages et costumes. France, 1590-1700

4° LE CHATELET.

Venait ensuite le Châtelet, marchant dans cet ordre 1° le chevalier du guet suivi de cent archers du guet et de trois cavaliers dont l'un portait un casque, le second des gantelets et le troisième une enseigne; 2o les sergents à verge; 3° les notaires, au nombre de quatre-vingts, à cheval; 4o le greffier en chef; 5o les lieutenants civil, criminel et particulier, montés sur des mules; 6° les conseillers au Châtelet au nombre de vingt; 8° quatre-vingt-douze procureurs, à cheval.

Discours par le lieutenant civil.

5° LA COUR DES MONNAIES.

6° LA COUR DES AIDES.

7° LA CHAMBRE DES COMPTES.

Ces différents corps de magistrature furent successivement admis sous le dais royal, où les premiers présidents Pajot, Amelot et de Nicolaï firent des discours au roi qui leur répondit.

8° LE PARLEMENT.

Venait en dernier ce corps, le plus important de tous, précédé du lieutenant criminel de robe courte à la tête de ses quatre-vingts archers, conduit par son premier président de Lamoignon et composé de cent quarante conseillers.

Une députation fut reçue sous le dais royal, mais l'auteur de la relation dit que le premier président se borna à faire au roi un simple compliment pour l'assurer du respect de la compagnie et ne fait pas mention de la réponse du souverain. Il semblerait que les souvenirs de la Fronde eussent laissé subsister un certain froid entre cette cour souveraine et le monarque absolu.

11. Entrée ou cavalcade de la cour.

L'ordre de cette cavalcade était le suivant :

1o TRAIN DE SON ÉMINENCE LE CARDINAL MAZARIN.

On peut juger de l'éclat de cette partie du cortège par l'énumération de soixante-douze mulets richement enharnachés et de onze carrosses à six et huit chevaux dont le dernier, celui du corps, était enrichi de plaques de vermeil doré et entouré de quarante estafiers, en pourpoints blancs et chausses rouges. Ce carrosse, qui portait le premier ministre, était suivi de sa compagnie des gardes à cheval, et précédé de vingt-quatre gentilshommes.

2o MAISONS ROYALES.

Le train de Monsieur, frère du roi, consistait en trente-six chevaux montés par des pages ou menés en main par des palefreniers; celui de la reine en vingt-quatre mulets dont les couvertures étaient aux armes mi-parties de France et d'Espagne. Puis suivaient les mulets du roi divisés en deux troupes de trente chacune, marchant sur une même ligne, dit le narrateur, « avec la gravité qui leur est na⚫turelle, » et menés par des muletiers vêtus de pourpoints de satin.

3o ÉCURIES.

La narration se poursuit par la description de la Grande et de la Petite Écurie, cette dernière commandée par M. de Givry, avec ses grands chevaux que « dix-huit pages montez dessus animaient tantôt par des airs de courbettes, quelquefois par des airs de cabrioles, selon qu'ils estaient eux-mêmes animez par la veue des regardants. >>

4o CHANCELLERIE.

Non moins remarquable était le cortège de la chancellerie, où figuraient les sceaux du roi enfermés dans un coffret de vermeil doré et portés sur une haquenée blanche devant messire Pierre Séguier, chancelier de France, vêtu d'une soutane de drap d'or et garanti du soleil par des parasols de tabis violet que portaient ses pages.

5o MOUSQUETAIRES.

6o CHEVAU-LÉGERS.

On peut se reporter à notre planche de Costumes militaires (p. 284), pour se faire une idée des brillants uniformes de ces deux corps d'élite, dont le premier était divisé en deux compagnies, sous MM. de Marsal et d'Artagnan, et dont le second avait pour chef le duc de Navailles.

7° PREVÔTÉ DE L'HÔTEL.

Elle était placée sous les ordres du marquis de Sourches, grand prévôt.

8° GOUVERNEURS ET LIEUTENANTS DU ROI.

Cette réunion de gentilshommes de la plus haute noblesse, gouvernant pour le roi dans les provinces, et qui déployaient dans leur train et leur ajustement un luxe extraordinaire, étaient suivis des Cent-Suisses de la garde. Venait ensuite, précédé de dix-neuf héraults d'armes le sieur de Breton, hérault d'armes de France, au titre de Montjoie-Saint-Denis.

9° OFFICIERS DE LA COURONNE.

C'étaient 1° le grand maître de l'artillerie, marquis de la Meilleraye; 2° les maréchaux de France: MM. Fabert, Clérambaut, La Ferté, de Villeroy et d'Estrées, doyen du corps marchant deux à deux, 3o le comte d'Harcourt, grand écuyer, portant l'épée royale.

10° LE ROI.

Précédé d'un dais ou poêle porté alternativement par les échevins et les gardes des six corps de marchands, paraissait enfin le roi, vêtu d'un habit en broderie d'argent trait par bord, un bouquet de plumes à scn chapeau, monté sur un cheval d'Espagne bai brun, ayant à ses côtés le grand chambellan et le capitaine des gardes du corps, et suivi des vingt-quatre archers de la garde écossaise.

A la suite du roi venaient Monsieur, son frère, monté sur un barbe blanc; les trois princes du sang : M. le Prince, le duc d'Enghien son fils et le prince de Conti son frère; puis le comte de Soissons seul. En arrière suivaient les deux cents gentilshommes, à bec de corbin (Voir la planche Costumes de l'armée, p. 234), commandés par le marquis d'Humières et le comte de Pequilin-Lauzun, reconnaissables à lenr hache d'armes, à manche recouvert de velours bleu, et à tête dorée, terminée par un marteau et un bec de faucon.

11° LA REINE.

De même que le roi, la reine était précédée d'un dais. Elle était seule dans sa calèche découverte, doublée d'une riche étoffe d'argent bordée d'or trait et surmontée d'un petit baldaquin. Le duc de Bournonville, gouverneur de Paris à droite, le duc de Guise sur un cheval turc à gauche, et l'ambassadeur d'Espagne un peu en arrière, entouraient cette voiture, suivie des carrosses du corps à six chevaux, où avaient pris place les princesses du sang et les dames d'honneur.

Le cortège de la reine était suivi des gardes du corps au nombre de cent quatre-vingts, et cent trente gendarmes fermaient la marche.

Le roi et la reine, partis du château de Vincennes et arrivés sous le dais ou trône royal, vers huit heures du matin, étaient rendus au Louvre à six heures du soir.