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lonnes; il était tendu de superbes tapisseries, avec un dais magnifique, sous lequel Leurs Majestés devaient recevoir les hommages et les félicitations des grands corps de l'État. Le premier arc de triomphe était construit au cimetière Saint-Jean on y voyait figuré le Parnasse avec Apollon et les neuf Muses; un tableau représentait les portraits

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Fig. 227.

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Arc de triomphe en l'honneur de Louis XIV, érigé aux frais de la ville,
à l'extrémité du faubourg Saint-Antoine.

N. B. Cet arc ne faisait pas partie des monuments factices de l'entrée de 1660, mais il peut donner une idée du genre de ces sortes de décorations éphémères. Il ne fut construit qu'en plâtre, sur les dessins de Claude Perrault en 1670, et démoli en 1716.

du roi et de la reine. Un second arc de triomphe, au pont NotreDame, était décoré de statues allégoriques, entre autres celles de l'Honneur et de la Fécondité; dans un grand tableau placé au-dessus du portique, ouvert entre deux colonnes feintes de lapis, Junon, sous les traits de la reine mère, ordonnait à Mercure et à Iris de porter à l'Hymen les portraits du roi et de l'infante d'Espagne. Au Marché Neuf, c'était l'arc de triomphe de la Paix Minerve, sous les traits de la jeune reine, offrait une branche d'olivier et montrait plusieurs

nymphes représentant des villes que le traité des Pyrénées laissait à la France; dans un grand tableau, on voyait le roi figuré en Hercule, dépouillé de sa peau de lion par les Amours et couronné de myrte et d'olivier par la Vertu. A la place Dauphine, le dernier arc de triomphe était surmonté de la statue d'Atlas, foulant aux pieds des armes brisées et portant sur ses épaules un globe d'azur fleurdelisé, tandis que la Renommée, avec ses deux trompettes, publiait l'alliance de la France et de l'Espagne; sur un grand tableau, on voyait le roi et la reine, dans un char, dirigé par l'Hymen et traîné par un coq et un lion, ayant à leurs côtés la Concorde et la Paix. Toutes les rues que devait suivre le cortège étaient tapissées, les portes des maisons couronnées de fleurs et de verdure, les fenêtres garnies d'étoffes de soie et de belles tapisseries, le pavé couvert de sable fin et semé d'herbes odorantes. La milice alla au-devant de Leurs Majestés, dans le plus bel ordre, conduite par son colonel général, le président de Guénégaud, monté sur un cheval caparaçonné. Le parlement et les cours souveraines, précédant le chancelier et les officiers de la chancellerie, vinrent prendre position autour du trône royal. Louis XIV et la reine sortirent du bois de Vincennes, pour se rendre au trône; le roi, vêtu d'un habit tout en broderie d'argent-trait, mêlée de perles et de rubis, avec un bouquet de plumes incarnat et blanc au chapeau, attaché d'une rose de diamants, était monté sur un genêt d'Espagne; la reine, assise dans un char découvert, garni en dedans et au dehors d'une broderie d'or sur fond d'argent : elle était parée des joyaux de la couronne et vêtue d'une robe en étoffe d'or brodée de perles et de pierreries. Ce fut sous le dais du trône que vinrent prendre place le roi et la reine, entourés de tous les princes et princesses du sang et des plus grands seigneurs de la cour. Rien ne peut donner une idée de la marche pompeuse de tous les corps de l'État, revêtus de leurs plus riches costumes et de leurs insignes, allant saluer Leurs Majestés et leur adressant des harangues de félicitations. Les harangues finies, l'ordre de l'entrée commença l'équipage du cardinal Mazarin marchait le premier, ensuite l'écurie de Monsieur, celle de la reine mère et celle du roi. La compagnie des mousquetaires et celle des chevau

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Schmidt, lith

L'ENTRÉE TRIOMPHANTE

DE

LL MM LOUIS XIV ET MARIE THER à l'occasion de la signature de la paix genérale et d

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