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placée directement sous sa dépendance. Cette charge fut supprimée par Louis XIII, qui la remplaça par l'office de grand maître, chef et surintendant de la navigation et du commerce; mais Louis XIV

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Fig. 106. Sébastien Leprestre, seigneur de Vauban,... maréchal de France. - D'après une estampe
sur laquelle on lit : « A Paris, chez Bonnard, rue St-Jacques, au Coq; av. priv. D

la rétablit en 1669, en se réservant la nomination des officiers de marine. Le roi créa ensuite deux vice-amiraux, l'un du Levant pour la Méditerranée, et l'autre du Ponent pour l'Océan; avant cette création, il y avait non seulement un général des galères, depuis le règne de Charles IX, mais encore un commandant en chef de la flotte

et un lieutenant général. On fit ensuite des lieutenants généraux de mer, comme on avait fait des lieutenants généraux pour les armées de terre. Sous Louis XIII, on donnait le nom de chef d'escadre au commandant de l'armée navale; en 1647, il y avait quatre escadres portant chacune le nom d'une province maritime. La charge de capitaine de vaisseau avait toujours été très importante; elle correspondait à celle de colonel dans l'armée de terre. Le major et les aides-majors, qui avaient rang de capitaines et de lieutenants de marine, ne furent institués qu'en 1691; le lieutenant et l'enseigne de vaisseau étaient auparavant les seuls officiers que le capitaine eût sous ses ordres. Les mêmes grades, attribués à des officiers qui servaient sur des navires d'ordre inférieur, impliquaient une autorité et des privilèges moindres. Ainsi les capitaines de galiotes, bâtiments destinés à jeter des bombes, primaient les capitaines de frégates légères; ceux-ci commandaient aux lieutenants de vaisseaux et se trouvaient classés au-dessus du capitaine de brûlots.

Telles étaient les charges de la marine, sans y comprendre celles de l'artillerie de mer. Mais, à vrai dire, la marine française n'existait pas à l'avènement de Henri IV, qui n'en avait pas besoin pour faire face à la marine espagnole, puisque son alliance avec la reine d'Angleterre lui assurait, au besoin, l'appui de la marine anglaise. L'Angleterre, dès cette époque, s'attribuait la souveraineté de l'Océan, comme l'Espagne celle de la Méditerranée. Henri IV n'eut que trop conscience de sa faiblesse vis-à-vis de la puissance navale de ses alliés : lorsque Sully, qui allait en ambassade extraordinaire à Londres, se fut embarqué à Calais sur un petit navire portant le pavillon du roi de France, il rencontra en mer une ramberge, gros bâtiment anglais, que le roi Jacques Ier envoyait à la rencontre de l'ambassadeur, pour lui faire honneur et le conduire au port de Douvres; mais le capitaine de cette ramberge somma le capitaine français de mettre son pavillon bas. Sully voulut s'y refuser; son refus fut suivi de trois coups de canon, que lui adressait la ramberge anglaise, et les boulets percèrent la coque du navire français et faillirent le couler. Sully se plaignit amèrement d'un pareil accueil, en se voyant forcé d'obtempérer à l'injonction

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COSTUMES DE L'ARMÉE FRANÇAISE (INFANTERIE ET MARINE).

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1608. Fantassin arquebusier.

1610. Cent-Suisses, aux couleurs de la reine Marie de Médicis, avec

le drapeau de la compagnie.

10.

1625. Archer de la garde ou garde du corps.

22.

1630. Fifre du régiment des gardes-françaises.

20. 1630. Enseigne, même arme.

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15. 1630. Officier de cavalerie légère.
11. 1647. Officier d'infanterie.
19. 1660. Officier d'infanterie.

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Les officiers portaient la pique et le
hausse-col, sans autre uniformité.
1664. Tambour du régiment des gardes françaises. Les tambours
des gardes françaises avaient des justaucorps à la livrée du roi,
bleu turquin, avec des galons à carreaux blancs et rouges.
1667. Infanterie, mousquetaires.

1676. Officier du régiment du roi (infanterie.) A une revue passée
en 1667, les officiers de ce régiment avaient tous la cuirasse.
1685. Officier d'infanterie.

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Les officiers portaient alors des manteaux écarlate et des manchons.

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Les exemples les plus anciens sont empruntés à de Gheyn, Crispin de Pas, Abraham Bosse, Callot, de La Belle, et autres graveurs du temps, puis à Lebrun et Van der Meulen, à Bonnard, Mariette et Saint-Jean; enfin, à l'Art militaire français, dédié à M. le maréchal de Boufflers, publié à Paris en 1697, et au recueil de Guérard. (Voir l'ouvrage les Costumes militaires français de MM. de Noirmont et Alfred de Marbot. Paris; Clément, éditeur.)

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