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Le grand carrousel de 1662.

Tiré de la publication éditée en 1670 par Ch. Perrault, sous ce titre latin: Festiva ad capita annulumque decursio.... (Imprimerie Royale.)

que

appelait les officiers servant aux cérémonies, c'étaient les vingt-cinq hérauts d'armes, avec le roi d'armes à leur tête, les poursuivants d'armes, le juge d'armes, les porte-épées de parement, les porte-manteaux, et les trompettes et joueurs d'instruments. La petite écurie, gouvernée exclusivement par le premier écuyer ou M. le Premier, ne renfermait les chevaux de trait et de main, employés ordinairement au service du roi. Il y avait, dans la petite écurie, dix-neuf écuyers servant par quartier, lesquels prêtaient serment entre les mains du grand maître de la maison du roi, parce que l'écuyer de quartier ou de jour accompagnait le roi dans ses sorties à cheval ou en voiture et chevauchait à son côté. La petite écurie avait, d'ailleurs, presque autant d'officiers que la grande, vingt pages avec leurs gouverneurs, maîtres et précepteurs, des valets de pied, des maréchaux de forges, des palefreniers, des cochers, des porte-chaises, etc.

La maison militaire du roi se composait de différents corps d'élite, destinés à garder sa personne, ainsi que le lieu de sa résidence, et à le suivre à la guerre. Les quatre compagnies des gardes du corps (la première écossaise, les trois autres françaises), étaient chacune de cent hommes, choisis par le roi lui-même depuis 1664, commandés par un capitaine, un lieutenant, un enseigne et plusieurs exempts. Les capitaines de ces compagnies appartenaient à la plus haute noblesse ; ils accompagnaient partout le roi et couchaient près de sa chambre. Les Cent-Suisses, dont le capitaine était un gentilhomme français, s'appelaient aussi gardes du corps ordinaires du roi. Les cent gentilshommes du bec à corbin, en dépit de leur ancienne qualification, formaient deux compagnies, de cent hommes chacune, commandées par deux capitaines et deux lieutenants. La compagnie des gens d'armes et celle des chevau-légers avaient l'une et l'autre deux cents hommes, avec un capitaine lieutenant, le roi étant capitaine titulaire de ces deux compagnies. La compagnie des mousquetaires à cheval, qu'on regardait avec raison comme l'élite de la noblesse guerrière, s'honorait aussi d'avoir le roi pour capitaine. Les cinquante gardes de la porte, sous les ordres d'un capitaine et de quatre lieutenants, servant par quartier à la porte du roi, n'avaient pas d'autre

arme que

la hallebarde en main. La compagnie des archers du grand prévôt de France était préposée à la police intérieure de l'hôtel du roi. Quant au grand prévôt de France, qui occupait une des plus anciennes charges de la maison du roi, il conservait des prérogatives fort importantes, et sa juridiction s'étendait à dix lieues de la cour; il touchait 2,000 livres de gages et 8,000 de récompense.

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Fig. 67.

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Louis XIV, dans la tranchée devant Tournay, avec sa maison militaire. Gravé par Séb. le Clerc, d'après Ch. le Brun (1681), avec cette inscription a Siège de Tournay en l'année 1667, où le roy Louis XIV, étant dans la tranchée, se lève au-dessus et s'expose au feu des ennemis pour reconnoître l'état de la place. »

Les deux régiments des gardes françaises et suisses fournissaient tous les jours deux ou quatre compagnies, pour garder toutes les avenues du logis du roi ; le régiment français avait trente compagnies, et le régiment suisse, seize, chacune de deux cents hommes, ce qui formait un effectif de plus de 9,000 hommes, sans compter les officiers. Le mestre de camp du régiment français était un maréchal de France, et celui du régiment suisse prenait le titre de colonel général des Suisses au service de France; car Louis XIV, à son avènement au trône, n'avait pas manqué de renouveler avec solennité l'alliance de

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Renouvellement d'alliance entre la France et les Suisses, fait dans l'église de Notre-Dame de Paris par le roi Louis XIV et les ambassadeurs des XIII cantons et de leurs alliés, 18 novembre 1663; d'après C. le Brun.

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