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LA PHILOSOPHIE

LA METHODE.

I. Si l'objet de la philosophie est la vérité absolue, la méthode est le procédé employé pour l'atteindre. La pensée n'est pas identique avec l'être, mais avec la méthode, qui est sa science propre ; comme telle, la méthode est sujette aux erreurs, aux hypothèses, mais susceptible aussi de découvertes nouvelles et de progrès.

De grands philosophes n'eurent point de méthode; des maîtres logiciens furent de pauvres penseurs. La pensée, en cherchant

la vérité, agit, non pas en vertu de quelques préceptes de logique, mais en vertu l'elle-même; elle est toute entière dans chacun de ses actes; en forçant l'ensemble de ses facultés dans l'emploi de quelques lois qu'elle connaît, elle coupe ses ailes et comprime son essor.

Et cependant une philosophie sans méthode n'est qu'un tâtonnement, quelque importants que soient les résultats; plus la pensée se connaît, mieux elle apprend à se servir d'elle-même; et au lieu de marcher au hasard, ou de se fier présomptueusement à son inspiration, elle atteindra d'autant plus facilement son but, la véritė, que la science d'elle-même comprendra non quelques-uns, mais tous ses principes et lois : γνωθι σεαυτον, vingt siècles après Socrate, nous répétons cet antique adage.

Les méthodes d'Aristote, de Bacon, de Descartes et de Hegel.

II. L'étude de la pensée dut naturelle

ment commencer par celle de sa manifestation la plus sensible et la plus facile à réfléchir, le langage.

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Aristote recucillit le premier les remarques acquises par la science de son temps, les compléta et fonda la logique, qu'il groupa forcément autour de l'élément le plus simple de la parole: le rapport du sujet et de l'attribut; rapport que présente sous une autre forme l'axiome d'identité A = A, ou A+B contient B. En affirmant une chose d'une autre, la chose affirmée doit être contenue dans la chose dont elle est affirmée.

Approfondissant la portée de ce point de départ, il découvrit la même loi dans les rapports des jugements entre eux le syllogisme et ses diverses formes. La mineure étant contenue dans la majeure, la conclusion dans les deux, le raisonne

On a fait à tort de la dialectique de Platon une méthode; elle est une aspiration vers les vérités supérieures, mais sans principes et sans règles fixes pour les découvrir et pour en prouver la justesse.

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