Dictionnaire universel des sciences morale, économique, politique et diplomatique; ou Bibliotheque de l'homme-d'état et du citoyen;

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Chez les libraires associés, 1781 - France - 698 pages
 

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Page 631 - Catinat, peu considéré à la cour, s'était fait un grand parti dans l'armée sans y prétendre. Un chef de parti est toujours un chef de faction : tels ont été le cardinal de Retz, Henri...
Page 207 - ... de travail n'augmente continuellement. Ces terres exigent donc de jour en jour un plus grand nombre de bras pour leur exploitation. L'Afrique , où les Européens vont recruter la population de leurs colonies , leur fournit graduellement moins d'hommes ; & en les donnant plus foibles , elle les vend plus cher.
Page 206 - ... du berceau pour les étouffer dans leurs bras, & les immoler avec une fureur mêlée de vengeance & de pitié, pour en priver des maîtres barbares. Cette atrocité , dont toute l'horreur retombe fur les Européens , leur ouvrira peut-être les yeux. Leur fenfibilité fera réveillée par des intérêts mieux raifonnés. Ils connoîtront qu'ils perdent plus qu'ils ne...
Page 668 - ... fâché de leur trouver des vertus. Le sauvage n'a pas un caractère déterminé, parce qu'on n'est pas sauvage par un vice particulier de l'âme. En général, on peut dire qu'il est craintif, timide, méfiant, etc.
Page 200 - Danois , tiennent rigoureufement les hommes aux fers, fouvent même les femmes : la foiblefle de leurs équipages les réduit à cette févérité. Les François, plus nombreux, accordent plus de liberté -, ils brifent tous les liens trois ou quatre jours après leur départ. Les uns & les autres , fur-tout les Anglois , fe relâchent trop fur la fréquentation de leurs matelots avec les captives. Ce défbrdre donne la mort aux trois quarts de ceux que la navigation de Guinée détruit chaque année.
Page 148 - La guerre n'est donc point une relation d'homme à homme, mais une relation d'Etat à Etat, dans laquelle les particuliers ne sont ennemis qu'accidentellement, non point comme hommes, ni même comme citoyens ' , mais comme soldats ; non point comme membres de la patrie . mais comme ses défenseurs.
Page 205 - L'hiftoire de tous les peuples leur démontreroit, que, pour rendre l'efclavage utile, il faut du moins le rendre doux ; que la force ne prévient point les révoltes de l'âme ; qu'il eft de l'intérêt du maître, que l'efclave aime à vivre} & qu'il n'en faut plus rien attendre, dès qu'il ne craint plus de mourir. Ce trait de lumière, puifé dans le fentiment, meneroit à beaucoup de réformes.
Page 202 - Pavenir ; & d'ailleurs , ils font bien allurés de tenir le fecret de leur crime à l'épreuve des tortures. Par une de ces contrariétés inexplicables du cœur humain , mais communes à tous les peuples éclairés ' ou fauvages , on voit les Nègres allier, à leur poltronerie naturelle; une fermeté inébranlable. La même organifation qui les foumet à la fervitude , par la palëffe de l'efprit & le relâchement des fibres , leur donne une vigueur , un courage inouïs , pour un effort extraordinaire:...
Page 202 - Efclave fut plus honnête que moi. Mais il ya des barbares qui, regardant la pitié comme une foiblefle, fe plaifent à tenir la verge de la tyrannie toujours levée.
Page 202 - La même organifatioii qui les foumet à la fervitude par la pareffe de l'efprit et le relâchement des fibres, leur donne une vigueur, un courage inouïs pour un effort extraordinaire: lâches toute leur vie, héros dans un moment. On a vu l'un de ces malheureux fe couper le poignet d'un coup de hache, plutôt que de racheter fa liberté pour un vil miniftere etu fervant de bourreau.

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