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Ainsi parlèrent les députés des Helvètes, des Lingons el ceux des quelques cités restées debout en Séquanie. Chilpéric consulta ses Farons et comme tous accep. taient avec joie. Qu'il soit fait comme vous l'avez voulu, Romains, dit le Burgonde, soyons amis, nous descendrons vers vous et au nom de Dieu et du Christ tout se fera justement et loyalement entre nous. »>

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Quelques jours après nos Burgondes arrachaient les palissades de leurs gards des Vosges et descendaient dans nos plaines. On était en l'an 456, à cette date, nous l'avons dit, la Séquanie finit, la Bourgogne com

mence.

vel Gallis qui Lugdunensium provinciam et Gallia comata (vel Sequanica).,... manebant, ut tributarii publice potuissent renuere, ibi fum, uxores et liberos visi sunt consedisse. Fredeg. in excerptis ex Eusebii. Ils espéraient être plus heureux que sous le fisc romain. Sidoine, 1. V, ep. VII, hi nimirum sunt....... quos se jamdudum perpeti inter clementiores barbaros Gallia gemil. Marius, évêque d'Avanche, natif d'une riche famille Eduenne, de qui il tenait ces détails, les atteste dans sa chronique du vi siècle. Marius mourut eu 601. Joanne et Verana coss., dit-il (456), eo anno Burgundiones partem Galliæ occupaverunt terrasque cum Gallicis senatoribus diviserunt.

DISCOURS DE RÉCEPTION

DE

M. le docteur MARTIN.

MESSIEURS,

Il y a longtemps, sans doute, que si j'avais été libre d'obéir aux élans de mon cœur, je serais venu m'acquilter de la dette de reconnaissance que je viens payer aujourd'hui et que je vous aurais remercié publiquement de l'insigne honneur que vous m'avez fait en m'associant à vos utiles travaux. Mais, les douloureuses préoccupations, les angoisses sans cesse renaissantes qui viennent peser sur ceux qui exercent la profession médicale, ne leur laissent que bien peu de temps pour se livrer aux travaux du cabinet, travaux qui réclament par-dessus tout le calme de l'âme et les loisirs qui semblent avoir fui pour jamais ceux qui se sont voués à la tâche hono rable et pénible de veiller sur la santé de leurs concitoyens.

C'est à ces impérieuses nécessités de ma position et non à mon ingratitude, que je vous prie, Messieurs, de vouloir bien attribuer un silence qui a dû vous paraftre d'autant plus inexplicable que la haute faveur dont vous m'honoriez était moins méritée. J'ai eu longtemps peine

comprendre les motifs qui avaient pu vous décider à me préférer à tant de savants dont s'énorgueillit notre province et qui, par leurs vastes connaissances et la nature de leurs travaux, méritaient bien mieux que moi, l'honorable distinction que vous m'accordiez. J'ai compris enfin que vous aviez voulu pas la haute faveur dont j'étais l'objet, témoigner de votre estime pour la science de la médecine et, qu'à défaut d'autre mérite. c'était à mon titre de médecin que je devais l'honneur de vos suffrages; que vous aviez voulu prouver que, justes appréciateurs des hommes et des choses, vous ne partagiez pas les préjugés du vulgaire contre une science qui mérite par ses travaux, les services qu'elle rend à la société et par ses incessants progrès, non les sarcasmes surrannés que l'on dirige contre elle, mais l'estime et la reconnaissance de tous les gens de bien.

Aussi, tenant à honneur de prouver au plus incré dule la justesse de vos idées sur les sciences médicales, je viens essayer de vous présenter dans un rapide tableau la série des progrès faits par la médecine pendant les cinquante années qui viennent de s'écouler.

Dans notre siècle où les découvertes succédent aux découvertes avec une si merveilleuse rapidité qu'on a peine à suivre les progrès de tout genre, que les scien ces, les arts et l'industrie proposent chaque jour à notre admiration; la médecine seule, et c'est un préjugé géné ralement répandu, semble rester stationnaire au milieu du mouvement universel, ou du moins, avancer si peu, que la lenteur de sa marche progressive échappe à l'observation des plus clairvoyants.

Disons cependant pour être juste, que cette fausse idée qu'on se fait de notre art, n'est pas seulement le fruit de la malveillance et de l'inattention, mais qu'elle est le résultat de mœurs, d'habitudes, dirai-je scientifiques, d'un passé qui heureusement n'est plus.

Pendant bien des siècles, les grands genies, les inventeurs célèbres ont dû, pour se faire pardonner leur gloire et accepter, par des contemporains envieux et jaloux, les découvertes filles de leur intelligence, renier, pour ainsi dire, cette noble paternité pour en faire honneur aux grands hommes de l'antiquité dont la gloire se grossissait ainsi sans cesse de la gloire des modernes.

Maintenant il n'en est plus ainsi; à chacun sa part dans le champs des découvertes: aussi allons-nous voir que loin de rester stationnaire, la médecine se perfec tionne à mesure que tout se perfectionne autour d'elle, et il ne saurait en être autrement. Une science qui, au milieu du mouvement général, restant immobile, s'ensevelirait dans un passé quelque glorieux qu'il fût, serait une science morte à tout jamais, il ne resterait plus qu'à prononcer son oraison funèbre. Au lieu de cela je veux vous montrer la médecine plus vivante et plus progressive que jamais, s'assimilant les conquêtes des sciences, ses sœurs, pour en accroître sa substance et les faire servir à sa manière, au bonheur du genre humain.

Le dix-neuvième siècle commençait à peine, et tandis que l'Europe étonnée et tremblante voyait crouler les trònes et les institutions antiques, un modeste médecin observateur poursuivait en silence dans une chétive bour

gade d'un comté de l'Angleterre ses pacifiques études et, après vingt ans de recherches et d'expériences venait révéler au monde la découverte la plus inattendue et doter la science d'un agent dont la bénigne influence devait sauver la vie à plus de mortels que n'en sacrifiaient à leur gloire les conquérants qui se disputaient alors le sceptre de la terre. Vous avez tous nommé Jenner et la vaccine. Cette utile découverte n'échappa pas plus que ses devancières à la nécessité commune, et les dégoûts, les hostilités sourdes et avouées, ne manquèrent pour relever leur gloire ni à la nouvelle découverte, ni à son illustre auteur; faut-il s'en étonner, puisque de nos jours encore après 50 années d'expérience et de succès, nous avons vu, un homme respectable les chiffres décevants d'une fausse statistique à la main, venir contester à la vaccine et à son inventeur, leur droit à la reconnaissance de la postérité ?

Hâlons-nous, de faire observer, que cette énormité n'est pas le fait d'un médecin, et que malgré ce nuage que nous avons vu s'élever dans le ciel rayonnant de sa gloire, la vaccine reste comme un immortel témoignage des progrès de la science.

Tandis que la découverte de Jenner s'étendait en se vulgarisant, un noble fils des monts Jura, dont la statue glorieuse rayonne aujourd'hui sans rivale au portique du temple de la science médicale, notre Bichal étonnait le monde savant, aux méditations duquel il livrait les fruits précoces de son génie. A un âge où l'on sortait alors à peine des banes de l'école, ce grand homme, mort à 32 ans, publiait ses recherches physiologiques sur la

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