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Ici, mes renseignements ne remontent pas au-delà de l'année 1840, mais dans les faits qui vont suivre, j'ai épuisé autant qu'il m'a été possible ce côté de la question.

Dans le courant de l'année 1855, j'ai pris connaissance de 1827 demandes de secours adressées par écrit au bureau de l'Association de secours et de patronage et j'ai constaté que, sur un nombre égal de familles, 358 habitent Besançon depuis 1835.

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Comme on le voit, je n'ai noté que les familles domiciliées dépuis 1835, mais un grand nombre d'autres sont étrangères à la ville je n'en ai compté que qui soient originaires de Besançon sur 1745 dont le temps de séjour est indiqué dans la collection qui a fait pour moi l'objet d'une étude attentive dont je rendrai comple tout à l'heure.

J'ai pu noter l'origine de 509 familles étrangères à la commune et j'ai constaté que :

(1) La dernière demande conservée aux archives de l'Association, mois de janvier 1856, époque où j'ai terminé mes recherches, était datée du mois d'août 1853.

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L'Allier, l'Aube, l'Aveyron, les Hautes-Alpes, le Calvados, la Corrèze, la Gironde, l'Indre, la HauteMarne, le Morbihan, le Nord, l'Oise, la Seine-Inférieure, la Belgique, la Bavière, la Pologne, le Piémont ont fourni 17 familles, soit une par chacun de ces départements ou royaumes.

Celle statistique montre que ce n'est point chez les ouvriers de la ville, mais que c'est au contraire parmi les étrangers qui y sont venus fixer leur demeure que la misère a fait ses dernières recrues. Ce résultat de mon travail serait-il donc le triomphe de l'opinion hostile aux institutions récentes, de cette opinion qui justifie son hostilité en disant que l'assistance publique enfante la misère et qu'elle multiplie les pauvres en offrant une prime à la paresse et une amorce aux indigents de la campagne?

Ce serait là, il faut en convenir, un fait de la plus haute gravité, car s'il était prouvé, il faudrait de toute nécessité retourner en arrière et, non pas supprimer les œuvres charitables et bienfaisantes qui seront indispensables tant qu'il y aura des pauvres, c'est-à-dire toujours, mais en modifier l'organisation et surtout en mieux approprier les rouages aux besoins généraux de la classe laborieuse.

A celte opinion qui jouit aujourd'hui d'un certain crédit, on a souvent répondu dans les discours officiels et de circonstance par des affirmations contraires et par des raisonnements, plus ou moins bien motivés. La seule véritable manière d'y répondre consiste à produire des faits et des chiffres et j'ai interrogé les uns et les autres.

J'ai vu dans cette question un problème nouveau, intéressant, à la solution duquel je devais attacher une très-grande importance. Dans quelle proportion s'est faite l'émigration des indigents par rapport aux émigrations générales dont notre ville a été le centre : voilà dans quels termes je l'ai conçue.

Pour la résoudre j'ai recherché l'origine des 9018 ménages qui composent notre population (intra muros), et, grâce aux cahiers que les agents du recensement m'ont confiés avec une obligeance extrême et aux indications qu'ils ont bien voulu me donner, j'ai pu, sans autre difficulté que celle qui était inhérente à la longueur d'un pareil travail, dresser le tableau suivant, où j'expose 1° le chiffre des immigrations dans la ville de Besançon depuis 1840 à 1855; 2o l'origine des immigrants.

TABLEAU

représentant, par année, les immigrations dans la ville de Besançon, avec l'indication des lieux quittés
par les immigrants (de 1840 à 1855).

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Totaux 6313|1976 42 |31|11 2 7 4 1 2 3 410 23 115| 7

202 760 8 4 1 6

Il résulte de ce tableau que l'émigration est un fait acquis, permanent, continuel et progressif, et que c'est la campagne qui entretient particulièrement ce mouvement qui s'y est élevé à des proportions considérables puisque les émigrés qui en sortent sont à ceux que les villes fournissent comme 3,2 est à 1.

Ce tableau nous permet en outre de répondre, en partie du moins, par des faits à la question qu'on s'est posée souvent sans chercher à la résoudre par l'irrésistible argument des chiffres si l'assistance publique, en multipliant ses ressources et ses moyens d'action n'a pas à se reprocher d'avoir enfante la misère et multiplié les pauvres en offrant une prime à la paresse et une amorce aux indigents de la campagne?

Pour résoudre cette question d'une façon péremptoire, il faudrait connaitre exactement, à dater de l'année 1840, le temps de séjour de toutes les familles indigentes actuellement inscrites sur les listes du bureau de bienfaisance et de toutes celles qui ont sollicité les secours des diverses institutions charitables de notre ville. Je n'ai pu me procurer ce renseignement que pour les 2,3 environ des premières, mais je le possède à l'égard de toutes celles qui se sont adressées au patronage depuis 1840 à 1855 et l'on peut voir, page 132, qu'un septième seulement de ces familles appartient à cette période. De sorte que, sans avoir la prétention d'offrir ici des conclusions rigoureuses, je crois pouvoir présenter avec confiance celles qui vont suivre, parce qu'elles s'approchent beaucoup de la vérité.

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