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et demie. Le manuscrit du Vatican porte: « Et s'assied << à chaque stade pour le compter. >>

(2) Les anciens employoient souvent la cire et le cachet en place des serrures et des clefs. Ils cachetoient même quelquefois les portes, et sur-tout celles du gynécée. (Voyez entre autres les Thesmoph. d'Aristoph. v. 422.)

(3) « Quand il demande les intérêts de son argent, << afin que ses débiteurs ne puissent pas nier la dette. » Il faut supposer peut-être que c'est avec les mêmes témoins qui étoient présents lorsque l'argent a été remis.

grec dit : « Mais chez celui qui a un bon ré

(4) Le pondant. ›

>>

(5) D'or ou d'argent. ( La Bruyère. )

(6) Ce qui se lit entre les deux [] n'est pas dans le grec, où le sens est interrompu; mais il est suppléé par quelques interprètes. (La Bruyère.) C'est Casaubon qui avoit suppléé à cette phrase défectueuse, non-seulement par les mots que La Bruyère a désignés, mais encore par les quatre précédents. Voilà comme le manuscrit du Vatican restitue ce passage, dans lequel on reconnoîtra avec plaisir un trait que Casaubon avoit deviné : « Il les << refuse la plupart du temps; mais s'ils sont demandés << par un ami ou par un parent, il est tenté de les es<< sayer et de les peser, et exige presque une caution << avant de les prêter. » Il veut les essayer aux yeux de celui à qui il les confie, pour lui prouver que c'est de

l'or ou de l'argent fin. Ce sens du verbe grec, restitué dans cette phrase par M. Coray, est justifié par l'explication que donne Hésychius du substantif qui en dérive.

(7) La Bruyère a ajouté les mots « Qu'il affectionne, » M. Coray a joint ce trait au précédent, en l'appliquant à l'esclave qui porte les vases.

(8) Dans les additions du manuscrit du Vatican, à cette phrase difficile et elliptique, il faut, je crois, mettre le dernier verbe à l'optatif attique de l'aoriste, et traduire : «<Il répond ceux qui, ayant acheté quelque << chose chez lui, lui disent de faire le compte, et de << mettre l'objet en note, parcequ'ils n'ont pas en ce mo<<ment le temps de lui envoyer de l'argent: Oh! ne << vous en mettez pas en peine; car quand même vous << en auriez le temps, je ne vous en suivrois pas moins; >> c'est-à-dire, quand même vous me diriez que vous m'enverrez de l'argent sur-le-champ, je préférerois pourtant de vous accompagner chez vous ou chez votre banquier pour le toucher moi-même.

CHAPITRE XIX.

D'UN VILAIN HOMME.

Ce caractère suppose toujours dans un homme une extrême malpropreté, et une négligence pour sa personne qui passe dans l'excès, et qui blesse ceux qui s'en aperçoivent. Vous le verrez quelquefois tout couvert de lépre, avec des ongles longs et malpropres, ne pas laisser de se mêler parmi le monde, et croire en être quitte pour dire que c'est une maladie de famille, et que son père et son aïeul y étoient sujets (1). Il a aux jambes des ulcères. On lui voit aux mains des poireaux et d'autres saletés, qu'il néglige de faire guérir; ou s'il pense à y remédier, c'est lorsque le mal, aigri par le temps, est devenu incurable. Il est hérissé de poil sous les aisselles et par tout le corps, comme une bête fauve : il a les dents noires, rongées, et telles que son abord ne se peut souffrir. Ce n'est pas tout (2): il crache ou il se mouche en mangeant, il parle la bouche

pleine (3), fait en buvant des choses contre la bienséance (4), ne se sert jamais au bain que d'une huile qui sent mauvais (5), et ne paroît guère dans une assemblée publique qu'avec une vieille robe (6) et toute tachée. S'il est obligé d'accompagner sa mère chez les devins, il n'ouvre la bouche que pour dire des choses de mauvais augure (7). Une autre fois, dans le temple et en faisant des libations (8), il lui échappera des mains une coupe ou quelque autre vase; et il rira ensuite de cette aventure, comme s'il avoit fait quelque chose de merveilleux. Un homme si extraordinaire ne sait point écouter un concert ou d'excellents joueurs de flûte; il bat des mains avec violence comme pour leur applaudir, ou bien il suit d'une voix désagréable le même air qu'ils jouent : il s'ennuie de la symphonie, et demande si elle ne doit pas bientôt finir. Enfin si, étant assis à table, il veut cracher, c'est justement sur celui qui est derrière lui pour lui donner à boire (9).

NOTES.

(1) Le manuscrit du Vatican ajoute : « Et qu'elle pré«serve sa race d'un mélange étranger. »

(2) Le grec porte ici la formule dont j'ai parlé au chapitre XI, note 9, et au chapitre XVI, note 1.

(3) Le

grec ajoute: « Et laisse tomber ce

qu'il mange.»>

(4) Le manuscrit du Vatican ajoute : « Il est couché à <<< table sous la même couverture que sa femme, et prend « avec elle des libertés déplacées. »

(5) Le manuscrit du Vatican fait ici un léger changement, et ajoute un mot qui, tel qu'il est, ne présente aucun sens convenable; M. Visconti propose de le corriger en opiyyɛ002t, dans le sens de se serrer dans ses habits; signification que l'on peut donner à ce verbe avec d'autant plus de vraisemblance, qu'Hésychius explique le substantif qui en dérive par tunique. Cet homme malpropre n'attend pas seulement que sa mauvaise huile soit seche, mais s'enveloppe sur-le-champ dans ses habits. L'usage ordinaire exigeoit de laisser sécher l'huile au soleil; ce que les Romains appeloient insolatio.

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(6) Le manuscrit du Vatican ajoute « tout usée >> et parle aussi d'une tunique grossière.

les

pa

par ceux

(7) Les anciens avoient un grand égard pour roles qui étoient proférées, même par hasard, qui venoient consulter les devins et les augures, ou sacrifier dans les temples. (La Bruyère.)

prier

(8) Cérémonies où l'on répandoit du vin ou du lait dans les sacrifices. (La Bruyère.)

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