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Normale; et par plusieurs membres des Sociétés Savantes de la Ville, ainsi que par divers fonctionnaires de l'Université et de l'Administration.

Une nombreuse assemblée remplissait la salle

La séance a été ouverte par la lecture du discours de réception de M. Jubé, inspecteur honoraire d'Académie.

M. Jubé avait pris pour sujet l'exposé des progrès des sciences mathématiques et particulièrement de l'astronomie. On ne pouvait présenter, avec plus de clarté et de compétence, cette remarquable étude que l'auditoire a écoutée avec le plus

vif intérêt.

M. Henri Frère, président de l'Académie, a répondu à ce discours. Abordant surtout la question au point de vue littéraire, il a rappelé, avec beaucoup d'apropos, l'ouvrage d'un savant, qui fut l'un des fondateurs et des premiers patrons de l'Académie, les Entretiens sur la Pluralité des Mondes, ouvrage où Fontenelle a si bien allié la science de son époque avec les grâces de l'esprit.

Le concours pour le prix Bouctot (un conte en vers), qu'il avait fallu, en 1877, proroger d'une année, n'a pas, cette année encore, produit de résultats. Renonçant à une troisième tentative, l'Académie a changé le sujet du concours et proposé, pour 1882, en doublant la somme annoncée, un prix de 1,000 francs pour l'auteur de la meilleure étude

littéraire sur les œuvres d'un poëte appartenant à la Normandie, Louis Bouilhet.

Le rapport de M. Félix sur ce concours a justifié, de la manière la plus décisive, la résolution prise, quoique à regret, par l'Académie, de ne pas décerner le prix.

M. Danzas a lu ensuite son rapport sur le prix Dumanoir ce prix a été décerné à Mlle Marie Dry, de Dieppe. M. le Rapporteur a présenté, dans des termes émus et chaleureux, le tableau touchant des actes de piété filiale et de dévouement, qui avaient déterminé le choix de l'Académie.

La séance s'est terminée par la lecture du rapport de M. Marais sur les prix de Lareinty e Marie Armand.

Le premier de ces prix a été décerné à la veuve d'un marin des Petites-Dalles, la dame Delahaye le second à la veuve d'un marin d'Etretat, la dame Déhais.

En distribuant ces deux prix, l'Académie ne faisait qu'exécuter les intentions généreuses de M. le baron de Lareinty et de M. Pierre Margry, qui en sont les fondateurs. Mais les infortunes qui lui ont été signalées par MM. les Commissaires de l'Inscription maritime dans cette classe de la population de nos côtes, où les hasards de la mer font. trop souvent tant de victimes, l'ont engagée à ajouter, de ses deniers, deux autres prix de 250 francs

chacun. Ces prix ou plutôt ces secours, que l'Académie aurait voulu pouvoir délivrer dans des proportions plus larges, ont été également accordés à deux veuves de marins, chargées de famille, la dame Lange, de Dieppe, et la dame Grouard, du Havre.

La lecture des discours et des rapports a été accueillie par de nombreuses marques d'approbation, et c'est au bruit des applaudissements, que la

séance a été levée.

DISCOURS DE RÉCEPTION

DE

M. JUBÉ,

Inspecteur d'Académie honoraire.

MONSIEUR LE PRÉSIDENT,

MESSIEURS,

Votre règlement impose à chaque nouveau membre élu le devoir de prononcer un discours au moment de sa réception. J'obéis d'autant plus volontiers à cette prescription qu'elle me fournit l'occasion de vous remercier de l'honneur que vous me faites en voulant bien m'admettre dans votre Compagnie. Le vote si flatteur par lequel vous avez accueilli ma présentation est un lien de plus qui me retiendra à Rouen.

En sollicitant mon admission parmi vous, j'ai subi l'influence de l'estime bien justifiée dont jouit l'Académie de Rouen et dont l'Administration de

l'Instruction publique lui a donné encore cette année une nouvelle marque. J'obéissais encore peut-être à un sentiment plus personnel et plus intéressé, car je savais qu'au milieu de vous je serais initié à l'histoire plus intime de votre belle cité, de ce grand département si riche en souvenirs, en monuments qui debout encore ou extraits par vous des cachettes souterraines où le temps semblait les avoir enfouis pour jamais, rétablissent, grâce à vos investigations. pleines de sagacité, les anneaux d'une chaîne longtemps interrompue entre les faits anciens et les faits. plus modernes.

J'assisterai à vos savantes recherches sur les productions naturelles de votre pays, désormais le mien, dont la faune et la flore offrent tant d'intérêt; vos travaux consciencieux m'apprendront les transformations subies autrefois par le sol que nous foulons aujourd'hui; vous les faites si bien raconter aux nombreuses couches des terrains qu'il recouvre maintenant.

Puis d'anciens collaborateurs, toujours, mes amis, que le travail ne rebute jamais, m'entretiendront avec vous des progrès de la science, qu'ils rendent parfois plus manifestes par des expériences habilement réussies.

Je n'ignore pas non plus qu'à ces savantes études. vous joignez le culte du beau dans les arts et le goût de la saine littérature; enfin je sais que la poésie n'a pas déserté la patrie du grand Corneille et qu'elle a un asile assuré au sein de l'Académie de Rouen.

Pouvais-je rester insensible à tant d'attraits? Car tous ces avantages et ces charmes qu'on trouve

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