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Les quantités total d'alcool contenu dans les boissons consommées dans les deux départements comparés sont donc de 16 litres dans l'un et de 32, c'est. à-dire exactement du double, dans l'autre. Seulement, dans la Seine-Inférieure, les deux tiers de cet alcool sont pris sous la forme d'eau-de-vie, et, dans l'Aude, la presque totalité est prise sous la forme de vin.

Si l'on fait, pour les deux mêmes départements, un tableau représentant la somme des coéfficients qui expriment la proportion pour laquelle ils figurent dans la statistique des différents effets de l'alcoolisme, on arrive aux résultats suivants :

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L'habitant de la Seine-Inférieure consomme donc en moyenne deux fois moins d'alcool que celui de l'Aude, mais il le consomme sous forme d'eau-de-vie, au lieu de le boire sous forme de vin, et, par suite de cette différence dans le mode d'administration, les effets nuisibles de l'alcoolisme se manifestent dans la Seine-Inférieure avec une intensité dix fois plus grande que dans l'Aude.

Il y a, je le crois, peu d'arguments qui puissent mieux démontrer la supériorité de la vigne sur le pommier.

DE L'ART AGRICOLE

ET

DE L'ÉCONOMIE RURALE

DANS LA GRÈCE ANTIQUE (1),

PAR M. J. GIRARDIN,

Membre honoraire.

Les documents sur l'art agricole, et dans un sens plus général, sur l'économie rurale dans l'ancienne Grèce, ne sont pas très nombreux, car des cinquante auteurs qui furent consultés avec fruit sur cet important sujet par Varron (2), il ne nous est parvenu que quatre ouvrages, à savoir:

1o Les Travaux (ou œuvres) et les jours d'Hésiode, traité qu'il composa pour l'instruction de son frère Persée (3);

(1) Fragments détachés d'un ouvrage manuscrit sur les Arts chimiques, industriels et économiques chez les anciens.

(2) M. T. Varronis rerum rusticarum de Agriculturâ. (Dans les Agronomes latins, édit. de M. Nisard. Paris, 1844).

(3) Hesiod., Opera et dies. Edition Boissonade: Paris, 1824. Traduct. française de Chenu, 1844.

2° L'Economique de Xénophon, encyclopédie des plus remarquables pour l'époque. Scipion l'Africain l'avait toujours entre les mains. Cicéron la traduisit et Virgile lui emprunta les plus beaux passages de ses Georgiques. Le célèbre historien et moraliste grec conçut le premier l'idée des Comices agricoles, dans lesquels des prix seraient distribués en chaque cantonou bourgade à ceux qui cultiveraient le mieux leurs champs (1);

3° Les livres d'Aristote sur l'Economie rurale, sur l'Histoire des animaux et sur les plantes. Ces livres renferment les instructions utiles sur les travaux de la campagne, laissées par les philosophes Démocrite, Archytas et Epicharme (2);

4° Enfin l'Histoire des plantes et le Traité des causes de la végétation de Théophraste (3).

Hésiode, le plus ancien des agronomes, vivait au commencement du Ix siècle avant Jésus-Christ; il fut par conséquent contemporain d'Homère. Sa famille était originaire de Cyme en Eolide, mais il naquit et vécut à Ascra, village situé au pied de l'Hélicon, en Béotie; il y parvint à une très grande vieillesse (4). Il y entretenait un troupeau et cultivait un terrain qu'il représente comme « mauvais en hiver,

(1) Xénophon, Dialogue entre Simonide et Hiéron.

(2) OEuvres d'Aristote, collection Didot, édition de Berlin. 18311836. 4 vol, in-4°.

(3) Théophr., traduction latine de Turnèbe et traduction française de Stievenard.

Marm., Oxon epoch. 29 ot 30.-

(4) Hérodot., lib, II, c. 53. Cicer., de Senectute, § 7, t. 3, p. 301.

difficile en été, et n'étant bon en aucun tems » ; c'était probablement une argile compacte et fort humide.

Les œuvres et les jours d'Hésiode constituent un poëme didactique et moral, dans lequel sont réunies et mêlées, comme dans un manuel de connaissances utiles, des leçons, tantôt familières, tantôt poëtiques, de justice publique et privée, d'agriculture, de navigation, de conduite, etc., dont se sont inspirés également les moralistes, même chrétiens, et les poëtes des âges suivants, entr'autres Virgile dans les Georgiques.

On y apprend que la propriété des terres était absolue; elle se partageait également entre tous les fils, à la mort du père. Une des lois de Solon défendait d'acheter des terres au delà d'une certaine étendue. Un domaine contenant des sources ou des eaux courantes était fort recherché, surtout dans l'Attique. Il y avait une loi qui réglementait tout ce qui se rapportait aux puits. Il n'y avait guère que les environs des villages qui fussent constamment cultivés; là, les champs étaient entourés de haies; le reste du pays était à l'état de pâture commune. Les jachères d'été étaient en usage On donnait trois labours avant les semailles.

La charrue était un araire fort simple, qu'on retrouve encore de nos jours en Calabre et en Sicile, an ciennes colonies grecques. Il y avait aussi, à l'époque d'Hésiode, un araire composé avec sep, flèche et mancheron. Le soc était fait avec une espèce de chêne très dur, la flèche avec du bois de laurier ou d'orme, le mancheron avec du chène vert; il n'entrait

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