UN MOURANT. UN pied dans le sépulcre et tout près d'y descendre N'ayant à vous offrir, pour expier mon crime, O le don précieux! la magnifique offrande! Cependant, mon Sauveur, en cet état funeste, A ce triste départ. M'y voilà parvenu, la force m'abandonne, Je pålis, je succombe, et tout mon corps frissonne ; Ah! voici le moment que mon âme appréhende : Au pied de votre croix. PATRIX. ODE TIRÉE DU CANTIQUE D'ÉZÉCHIAS. J'AI vu mes tristes journées Grand Dieu, votre main réclame Le tombeau m'ouvre un passage Je soupire nuit et jour; Et, dans ma crainte mortelle, Sous les griffes du vautour. ་་ Ainsi, de cris et d'alarmes Mon mal semblait se nourrir ; Et mes yeux, noyés de larmes, Étaient lassés de s'ouvrir. Je disais à la nuit sombre: Le jour que tu fais éclore Mon ȧme est dans les ténèbres, Mes sens sont glacés d'effroi : Écoutez mes cris funèbres, Dieu juste, répondez-moi. Mais enfin sa main propice A comblé le précipice Qui s'entr'ouvrait sous mes pas : Son secours me fortifie, Et me fait trouver la vie Dans les horreurs du trépas. Seigneur, il faut que la terre Connaisse en moi vos bienfaits : Vous ne m'avez fait la guerre Que pour me donner la paix. Heureux l'homme à qui la grâce Départ ce don efficace Puisé dans ses saints trésors, Dans les souffrances du corps! 4) « Ces images, belles à la vérité, mais l'ouvrage de l'esprit qui cherche peindre, et non du sentiment qui ne veut qu'exprimer, peuvent-elles être com«<parées à la simplicité touchante de l'Écriture, à la tristesse profonde et vraie << avec laquelle le prince jeune et mourant se représente aux portes de la mort ? « J'ai dit au milieu de mes jours: je vais mourir, et j'ai cherché le reste de «mes ans.» D'Alembert. 2) <«< Rien ne serait plus beau que cette strophe si l'original ne l'était pas davantage, parce qu'il est plus simple: J'ai dit: je ne « verrai plus mon peuple; et mes yeux, las de se tourner vers le ciel, se sont fer«més.» D'Alembert. C'est pour sauver la mémoire De vos immortels secours, C'est pour vous, pour votre gloire, Dans l'horreur des monuments: La mort, aveugle et muette, De vos saints commandements. Mais ceux qui de sa menace, Comme moi, sont rachetés, Annonceront à leur race Vos célestes vérités. J'irai, Seigneur, dans vos temples Et, vous offrant mon hommage, IMITATION DU PSAUME CIII. PAR LEFRANC DE POMPIGNAN. INSPIRE-MOI de saints cantiques; Ainsi qu'un pavillon tissu d'or et de soie, Et marche sur les vents. Fait-il entendre sa parole? Les cieux croulent, la mer gémit, La terre en silence frémit. Du seuil des portes éternelles Des légions d'esprits fidèles A sa voix s'élancent dans l'air : Que le feu brûlant de l'éclair. Il combla du chaos les abîmes funèbres; I affermit la terre, en chassa les ténèbres. Les eaux couvraient au loin les rochers et les monts; Dans leurs gouffres profonds. Les bornes qu'il leur a prescrites Reconnait son maître, et s'enfuit. Les troupeaux dans les champs vont chercher leur pâture; Charme et soutien du cœur. Le souverain de la nature Est l'objet de ses tendres soins. Le daim léger, le cerf et le chevreuil agile Qui nourrit le chasseur. Le globe éclatant qui dans l'ombre Dans l'ordre qui lui fut prescrit. La nuit vient à son tour; c'est le temps du silence. De ses antres fangeux la bête alors s'élance, Et de ses cris aigus étonne le pasteur. Par leurs rugissements les lionceaux demandent Des mains du Créateur. Mais quand l'aurore renaissante Peint les airs de ses premiers feux, Ils s'enfoncent pleins d'épouvante Dans les repaires ténébreux. Privés de tes regards célestes, |