Essai sur l'origine des connoissances humaines

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C. Honel, an vi., 1798
 

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Page 17 - OOIT que nous nous élevions, pour parler métaphoriquement, jusque dans les cieux, soit que nous descendions dans les abîmes, nous ne sortons point de nous-mêmes, et ce n'est jamais que notre propre pensée que nous apercevons.
Page 51 - De là il arrive que non - seulement la conscience nous donne connaissance de nos perceptions, mais encore, si elles se répètent, elle nous avertit souvent que nous les avons déjà eues, et nous les fait connaître comme étant à nous, ou comme affectant , malgré leur variété et leur succession , un être qui est constamment le même nous. La conscience, considérée par rapport à ces nouveaux effets , est une nouvelle opération qui nous sert à chaque instant, et qui est le fondement de...
Page 8 - Ce n'est que par la voie des observations que nous pouvons faire ces recherches avec succès , et nous ne devons aspirer qu'à découvrir une première expérience que personne ne puisse révoquer en doute , et qui suffise pour expliquer toutes les autres.
Page 119 - Le pouvoir que nous avons de réveiller nos perceptions en l'absence des objets, nous donne celui de réunir et de lier ensemble les idées les plus étrangères. Il n'est rien qui ne puisse prendre dans notre imagination une forme nouvelle.
Page 407 - Darium , Darium vicit Alexander. Elles sont donc aussi naturelles l'une que l'autre. On ne se trompe à ce sujet que parce qu'on prend pour plus naturel un ordre qui n'est qu'une habitude que le caractère de notre langue nous a fait contracter.
Page 109 - Cette analyse est le vrai secret des découvertes, parce qu'elle nous fait toujours remonter à l'origine des choses. Elle a cet avantage qu'elle n'offre jamais que peu d'idées à la fois, et toujours dans la gradation la plus simple. Elle est ennemie des principes vagues, et de tout ce qui peut être contraire à l'exactitude et à la précision.
Page 186 - ... assez d'adresse pour le placer dans les circonstances les plus propres à lui apprendre à se faire des idées précises et à les fixer par des signes constans...
Page 189 - ... pu tirer. Ce n'est pas qu'il n'eût naturellement de l'esprit : mais l'esprit d'un homme privé du commerce des autres est si peu exercé et si peu cultivé, qu'il ne pense qu'autant qu'il y est indispensablement forcé par les objets extérieurs.
Page 347 - Si, dans l'origine des langues, la prosodie approcha du chant, le style, afin de copier les images sensibles du langage d'action , adopta toutes sortes de figures et de métaphores , et fut une vraie peinture.
Page 85 - Mais aussi tôt qu'un homme commence à attacher des idées à des signes qu'il a lui-même choisis , on voit se former en lui la mémoire. Celle-ci acquise, il commence à disposer par lui-même de son imagination et à lui donner un nouvel exercice; car, par le secours des signes qu'il peut rappeler à son gré, il réveille, ou du moins il peut réveiller souvent les idées qui y sont liées.

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