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le règne minéral, c'est-à-dire, la diversité des métaux, des minéraux et de toutes les substances qui se forment dans les entrailles de la terre. L'historien doit être ici un sage et laborieux observateur: il faut qu'il ait assez d'intelligence pour bien voir, assez de patience pour bien obşerver, assez de pénétration pour toute approfondir, assez de sagacité pour ne rien confondre.

Historiens

Aristote, né à Stagyre, ville de Maen ce genre. cédoine, l'an 384 avant J.-C., avait fait l'Histoire des Animaux. De quarante livres dont elle était composée il ne nous en est parvenu que dix. Gara l'a mise en latin ; et Lecamus en a donné une traduction française qui a été bien accueillie.

nous a

Théophraste, natif d'Eresse, ville de Lesbos, et disciple d'Aristote laissé un Traité des Plantes très-curieux, traduit aussi en latin par Gara, et une Histoire des Pierres, dont Hill a donné une belle édition à Londres, en grec et en anglais.

Nous avons de Pline l'ancien, ainsi surnommé pour le distinguer de Pline le jeune, son neveu, le panégyriste de Trajan, une Histoire naturelle qui est très-estimée. Elle renferme une érudition immense, et offre, suivant Buffon, autant de variété que la nature même.. Ce grand homme s'étant approché trop

près du mont Vésuve, pour en observer la terrible éruption qui se fit l'an 79 de J.-C., fut suffoqué par les malignes vapeurs à l'âge de 56 ans ce qui l'a fait appeler le martyr de la nature. Le savant P. Brotier, jésuite, a donné une belle édition de son histoire, revue sur les manuscrits et enrichie de notes. Poinsinet de Sivry l'a traduite en français.

Parmi nous, Pluche a fait le Spectacle de la nature. Cet ouvrage est très-instructif et agréable à lire, malgré les négligences du style.

Buffon, dans son Histoire naturelle est un des plus grands peintres de la nature qui aient paru. D'Aubenton a fait la partie anatomique avec un succès qui répond parfaitement à l'objet de son travail.

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CHAPITRE II.

Du Genre didactique.

Le genre didactique comprend les

ouvrages qu'on peut appeler purement didactiques, et les ouvrages de critique. Il suffira d'en tracer ici succinctement les règles, et d'y ajouter une courte remarque sur le dialogue oratoire.

ARTICLE I.

Des ouvrages purement didactiques.

Les ouvrages didactiques, dans le genre littéraire littéraire, sont ceux où l'écrivain expose les principes et les règles d'un art. Il est aisé de sentir qu'ici le génie n'a rien à créer pour le fond. Les règles de l'éloquence, de la poésie et des autres arts ayant été prises dans la nature du cœur humain, ont toujours été et seront toujours aussi invariables que la raison même. On ne peut "point les abroger pour y en substituer de nouvelles. Il ne s'agit que de les expliquer, de les développer. Le mérite de ces sortes d'ouvrages consiste donc principalement dans la méthode et dans le style.

I. Méthode dans les ouvrages didac tiques.

Celui qui veut composer un ouvrage didactique doit s'imaginer d'abord qu'il ne prend la plume que pour instruire les ignorans, Son premier soin sera donc de mettre l'ordre le plus clair, le plus précis et le plus exact dans la distribu- . tion et l'arrangement des matières, En remontant aux premiers principes, il les enchaînera tous les uns aux autres

sans la moindre confusion, les exposera dans le plus grand jour, en tirera les conséquences qui en découlent, et conduira insensiblement le lecteur à une entière connaissance de toutes les règles de l'art.

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On ne doit pas, dans un ouvrage didactique, passer sous silence les premiers principes, sous prétexte qu'ils sont connus. Cette supposition ne peut pas raisonnablement se faire à l'égard de tous les lecteurs ; et quand même elle pourrait avoir lieu, la liaison des matières exige toujours que l'écrivain rappelle ces principes, et les trace du moins succinctement. Ils servent d'ailleurs à en approfondir d'autres, que le lecteur débrouille sans peine, dès lors qu'on a mis sous ses yeux ces premiers élémens, et qu'il en a la mémoire toute remplie.

Ce serait un plus grand défaut encore que ce qui est dit au commencement ou au milieu d'un ouvrage didactique, eût besoin d'être éclairci par ce qui est à la fin. Les matières doivent être disposées de manière que la connaissance d'un précepte mène naturellement à la connaissance d'un

autre.

Je sais que les différens principes d'un art se communiquent réciproquement de la lumière, et que, pour en bien conmaître toute la justesse et toute l'éten

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due, il faut les posséder tous. Mais, en général, un principe doit être assez bien développé, pour qu'il puisse être saisi sans le secours d'un autre, qui doit le suivre dans l'ordre naturel des matières. Il faut que, pour bien comprendre ce qui est dit au commencement d'un ouvrage didactique on ne soit pas obligé de le lire et de l'étu dier tout entier. Non-seulement chaque chose doit être mise à sa place; mais encore elle doit être expliquée en son lieu par elle-même, et avec le plus de clarté qu'il est possible. Toutes les règles sont des branches qui tiennent à la même tige. Il faut que l'écrivain ( qu'on me passe cette expression) fasse monter le lecteur de branche en branche, jusqu'à ce que celui-ci soit parvenu au sommet de l'arbre..

II. Style des Ouvrages didactiques.

Un auteur didactique ne saurait trop s'appliquer à rendre nettement ses idées et à mettre de la simplicité, de la clarté dans son style, sans cependant négliger les ornemens convenables, et propres à faire disparaître la sécheresse de l'instruction. En évitant d'être diffus, il entrera dans tous les détails qu'exigent les préceptes. Il bannira de son ouvrage, s'il est purement élémentaire, ces raisonnemens abstraits et métaphysiques,

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