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monarque, et celui de Charles VIII. << Vous trouverez en mon Philippe de » Commines, dit Montaigne, lø lan» gage doux et agréable d'une naïve >> simplicité, une narration pure, et en laquelle la bonne foi de l'auteur reluit » évidemment ; exemple de vanité, par» lant de soi, et d'affection et d'envie, » parlant d'autrui. »

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Ceux de Henri duc de Rohan, sur la guerre de la Valteline, sous Louis 111; importans pour cette partie de notre histoire, et très-propres à former de bons militaires.

Geux de madame de Motteville, pour servir à l'histoire d'Anne d'Autriche, reine de France, épouse de Louis XIII; întéressans et curieux par un grand nombre d'anecdotes.

Ceux de la minorité de Louis XIV, par le duc de La Rochefoucault; écrits avec beaucoup d'énergie et de vérité.

Ceux du cardinal de Retz, pour la guerre de la Fronde. Le style en est inégal; mais il y a bien des endroits où l'au teur se montre, par la force des expressions et la profondeur du génie, le digne rival de Salluste.

Ceux du comte de Bussi, depuis 1634 jusqu'en 1666. C'était un bel-esprit de la cour de Louis XIV; un des écrivains les plus élégans et les plus polis de son siècle, mais dont le mérite se trouvait

déprécié par un grand fonds d'amourpropre et de vanité. Aussi parle-t-il, peutêtre trop souvent et trop avantageusement de lui-même dans ses Mémoires qui d'ailleurs sont très-bien écrits, et ne contiennent que des faits intéressans et vrais.

Ceux de madame de la Fayette, pour les années 1688 et 1689 ; écrits d'un style animé, plein de grâce et de délicatesse ; semés de portraits finis, et d'anecdotes vraiment curieuses. ::

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Ceux du marquis de Torcy, pour servir à l'histoire des négociations, depuis le traité de Riswick en 1697, jusqu'à la paix d'Utrecht en 1713. Ils font trèsbien connaître les affaires du temps. La pureté du style en égale la noblesse : la vérité seule est le guide de l'auteur, et la modération en fait le caractère.

Ceux de madame de Staal, remarquables par l'esprit, le goût, l'élégante simplicité, le ton piquant avec lequel les événemens sont racontés. Ce sont proprement les Mémoires de sa vie, où elle peint au naturel le coeur humain. Mais ils renferment aussi bien des particularités concernant la régence du duc d'Orléans, et les portraits de plusieurs personnes les plus distinguées de la cour.

Enfin, les Mémoires pour servir à l'histoire de Louis, dauphin de France, père de Louis XVI; bien faits pour plaire

à l'homme de goût et pour être lus avec délices par les âmes sensibles et ver

tueuses.

L'histoire littéraire comprend la nais- Histoire lit sance, les progrès, la perfection, la dé- téraire.

cadence et le renouvellement des scien

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ces et des arts et doit en même temps offrir un tableau de ce qu'ils ont produit, dans les différens siècles, de plus agréable, de plus grand et de plus utile. Le principal devoir de l'historien est de distinguer le ton, le talent, le génie particulier de chaque auteur, de les peindre tous, et de les caractériser d'après leurs ouvrages, dont il doit donner une analyse exacte, avec une critique judicieuse et impartiale.

il

Pour remplir avec succès ce dernier objet, qui est un des plus importans faut qu'il joigne à la finesse de l'esprit, à la justesse du discernement, et à la délicatesse du goût, une étude sérieuse des matières que ces auteurs ont traitées; qu'il lise leurs écrits sans la moindre prévention; qu'il remonte jusqu'aux temps où ils ont vécu, se transporte dans les pays qu'ils ont habités, et observe la religion, les mœurs les " usages, le goût dominant de leur siècle. Tel ouvrage justement applaudi dans les âges qui nous ont précédés, est aujourd'hui oublié, parce que les moeurs ne sont plus les

-mêmes.

Historiens Juvenal de Carlencas a donné un en ce genre.. Essai sur l'histoire des belles-lettres,

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des sciences et des arts, dans lequel il trace en abrégé l'origine et les progrès de chaque science et de chaque art en particulier, et caractérise presque toujours d'un seul trait les auteurs les plus célèbres. Il y a beaucoup d'érudition dans cet ouvrage écrit d'un style pur, rapide et précis. Tout ce qu'on pourrait y désirer c'est qu'il y eût un peu plus d'ordre et de méthode. Les matières purement littéraires y sont trop confondues avec les matières scientifiques.

L'Histoire littéraire des Troubadours a été rédigée par l'abbé Millot, sur les immenses et profondes recherches de Lacurne de Sainte-Palaye, qui a tiré de l'oubli ces pères de la littérature moderne. Elle contient leurs vies et des extraits de leurs ouvrages.

les

L'abbé Lambert a fait l'Histoire littéraire du règne de Louis xv. Mais il n'a pas rempli le titre de son ouvrage : il s'y est borné à faire connaître grands hommes du siècle dernier, donnant un recueil d'éloges historiques des gens de lettres de lettres, des savans et des une notice de leurs ou

artistes, avec

vrages.

en

Dans l'Histoire de l'Académie française, par Pélisson, et continuée par l'abbé d'Olivet, on on voit comment ce

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corps littéraire s'est établi ; quels sont ses statuts, les lieux, les jour et la forme de ses assemblées ; ce qui s'y est passé de remarquable; ce qu'il a fait depuis son institution, et quels sont ceux de ses membres qui se sont le plus distingués.

On trouve, à la tête du recueil des Mémoires que l'Académie des belles-lettres a publiés, un Précis historique de son établissement, par Boze.

L'Histoire de l'Académie des sciences a été faite par Fontenelle. On y voit de quelle manière cette compagnie a été établie, et le but qu'elle se propose dans ses

travaux.

Les Eloges des membres des diverses académies font partie de l'histoire litté

raire.

turelle.

Tous les ouvrages dont le souverain Histoire nacréateur a embelli le globe que nous habitons, toutes les productions que la terre étale à nos yeux, ou qu'elle cache dans son sein, sont la matière de l'histoire naturelle. Elle comprend ce qu'on appelle le règne animal, c'est-à-dire, les mœurs et le caractère des différentes espèces d'animaux, leur formation leur structure, leur manière de vivre leur industrie; le règne végétal, c'està-dire, le dénombrement des plantes qui croissent sur le sommet des montagnes, au milieu des plaines, dans le creux des vallées, à l'ombre des forêts;

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