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tine prend, en plus grande partie, la place des autres éléments. Les cristaux de Bournonite sont alors plongés dans la masse lamellaire de la Barytine et leur altération tache en vert très vif une surface peu supérieure à celle occupée par le cristal de Bournonite.

Cet aspect verdegrisé de la Bournonite n'est pas celui qui lui est habituel en Auvergne, car les minéralogistes qui se sont occupés de cette substance l'indiquent en cristaux à éclat métallique dans la mine de Barbecot, où elle abondait jadis.

Les échantillons de diverses collections que j'ai pu visiter et notamment celle de M. Brihat de Pontgibaud, ont tous une surface d'un brillant métallique faiblement altéré.

Quant aux formes, Dufrénoy indique à Barbecot des tables octogonales bisellées dont les notations sont: pa1 h1 b1 el et ph' b'e' (1). A Roure, la forme varie très peu pa1 h1 b'e1 g' et la Bournonite s'y trouve associée à la Barytine.

Enfin M. Gonnard signale (2) deux cristaux provenant de la collection Brihat de Pontgibaud et qui lui-même indique leur gisement comme certain dans la mine de Roure. Ces deux cristaux offrent d'après M. Gonnard les formes pa1 h1 b1 e1g1 et sont engagés dans de la Barytine.

On voit d'après ces quelques notes sur la Bournonite de cette région du Plateau Central, que cette substance rare offre jusqu'à ce jour peu de variétés de forme et combien ses gisements sont pauvres et peu nombreux.

(1) Voir Gonnard, Minéralogie du Puy-de-Dôme, 1876.

(2) Bulletin Soc. Minéral. V. p 47, 1882.

PAUL GAUTIER.

LES FAMILLES VÉGÉTALES

DU JARDIN BOTANIQUE DE CLERMONT

INTRODUCTION.

Depuis B. de Jussieu, les botanistes considèrent la présence d'une (Monocotylédones) ou de deux (Dicotylédones) feuilles, appelées Cotylédons, sur le premier nœud de la tigelle de l'embryon, comme déterminant, dans la plante développée, des caractères qui opposent les végétaux Monocotylédones aux végétaux Dicotylédones.

Les travaux de Strasburger ont définitivement établi la nécessité de faire un groupe à part pour les Cycadées, les Conifères et les Gnétacées. En effet, dans ces végétaux, la fleur se réduit à une simple feuille qui porte les ovules, et, plus tard, les graines, et ne se replie pas sur eux pour les protéger. Les ovules et les graines sont donc nus, d'où le nom de Gymnospermes donné à ces végétaux.

Les Gymnospermes s'opposent à tous les autres végétaux à fleurs. Dans ceux-ci les ovules et graines sont enfermés dans un ovaire, d'où le nom d'Angiospermes qui leur est donné. L'ovaire devient à la maturité le fruit qui enveloppe les graines.

Gymnospermes et Angiospermes constituent par leur ensemble les végétaux à fleurs ou Phanérogames. Les végétaux dépourvus de fleurs et de graines sont les Cryptogames.

L'évolution des formes montre que les Cryptogames ont paru d'abord, puis les Gymnospermes, et enfin les deux

branches divergentes des Dicotylédones et des Monocotylédones.

Dans l'exposé qui va suivre nous irons des espèces supérieures aux types les plus simples, suivant l'ordre suivant :

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La Tulipe simple des jardins (Tulipa gesneriana), ou la Tulipe sauvage (Tulipa sylvestris), est un bon type de Monocotylédones.

La fleur est régulière et hermaphrodite.

Le réceptacle est convexe, et la fleur est dite hypogyne; il porte :

Un perianthe de 6 folioles, sur deux verticilles : un premier verticille de 3 folioles, un second de 3 folioles alternes avec les précédentes. Toutes ces folioles sont identiques, colorées de façon diverse suivant la variété de la fleur;

Un androcée composé de 6 étamines, en deux verticilles; chaque étamine a un filet allongé et une anthère bi-loculaire, à déhiscence marginale;

Un gynécée libre ou supère, de 3 carpelles réunis en un pistil unique. L'ovaire est triangulaire, surmonté par un style court, terminé par 3 papilles stigmatiques recourbées. Sa coupe montre qu'il comprend 3 loges opposées aux folioles extérieures. Chaque loge porte dans son angle interne un placenta axile, couvert d'ovules anatropes, disposés en deux séries longitudinales.

L'ovaire donne un fruit sec, polysperme, dehiscent.

C'est une capsule loculicide qui, à la maturité, se rompt, par des lignes longitudinales suivant le milieu de chaque loge, en 3 valves portant en leur centre les trois cloisons et les parties correspondantes des placentas, couverts de graines.

Chaque graine présente, sous un tégument épais, un albumen enveloppant l'embryon, graine albuminée. Ces graines sont planes.

embryon

L'embryon a sa radicule allongée, dirigée vers le hile; la tigelle porte une seule feuille cotylédonaire monocotylédone - qui enveloppe la gemmule. Les organes végétatifs méritent une étude spéciale. La Tulipe est une plante à oignon. L'oignon, appelé botaniquement bulbe, est la tige de la plante, très raccourcie, organisée pour vivre sous le sol. La coupe du bulbe montre, au centre, la tige ou plateau, et, au pourtour, la base des feuilles transformées en larges tuniques. L'extrémité inférieure du plateau se couvre de racines au moment de la végétation, tandis que de l'aisselle des tuniques partent les rameaux aériens. Ceux-ci portent de longues feuilles rectinerves et les fleurs.

I. LILIACÉES.

Autour de la Tulipe se groupent de nombreux végétaux, ayant les affinités les plus étroites avec cette plante, ne s'en distinguant que par des caractères secondaires. Ils constituent par leur ensemble la famille des Liliacées; on les divise en séries de la façon suivante :

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1. Liliées

La Tulipe étudiée est le type des Liliées.

La fleur du Lys (Lilium candidum) ne se distingue que par son périanthe infundibuliforme qui s'oppose au périanthe campanulé de la Tulipe, et par son style allongé, avec tête globuleuse. Le bulbe est écailleux, au lieu d'être tuniqué, les feuilles souterraines restant petites et s'imbriquant comme des écailles.

Les folioles des Lys, conservées dans l'huile ou dans l'alcool, servent pour le traitement des brûlures et des plaies.

Les Yucca ont les fleurs campanulées des Tulipes; mais la tige, au lieu de rester souterraine, au centre d'un bulbe, s'allonge et constitue un véritable stipe, muni å sa base de racines adventives, terminé d'autre part par une rosette de longues feuilles rigides, contenant des fibres textiles.

2. Hyacinthées

Les Hyacinthes ou Jacinthes, cultivées comme plantes d'ornement, rappellent beaucoup les Tulipes, mais leurs fleurs sont réunies en grappes. La différence essentielle consiste dans ce fait que les 6 folioles du périanthe se soudent en un tube qui porte les étamines et enveloppe l'ovaire, pour s'insérer sur le réceptacle. Si la fleur de Tulipe a un périanthe poly- ou dialy-foliolé, la fleur de Jacinthe l'a mono- ou gamo-foliolé. Les graines des Jacinthes sont globuleuses.

Les organes végétatifs présentent encore un bulbe souterrain.

A côté des Jacinthes se placent de nombreuses plantes intéressantes; citons les genres Scilla, Muscari, Allium.

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