Il est surtout regrettable que ces taches déparent un livre dont certaines parties sont presque neuves. Grâce à ses recherches dans les Archives de Venise, M. de Maulde nous a fait connaître par le détail les intrigues que le futur vainqueur de Marignan entretenait, dans son intérêt personnel, avec la sérénissime république; il avait sa diplomatie à côté de celle du roi Louis XII, et l'on ne peut s'empêcher de penser que si Louis XII avait eu un fils de sa jeune et trop fringante Marie d'Angleterre, la situation du royaume aurait été fort embarrassée; François n'aurait pas aisément renoncé à l'espérance d'être roi, peut-être aurait-il été un nouveau Téméraire. On voudrait croire qu'en aucun cas il n'aurait joué un rôle analogue à celui que tiendra Charles de Bourbon. D'après les dépêches vénitiennes, l'animosité qui éclatera plus tard entre le roi et le connétable aurait commencé à se manifester du vivant même de Louis XII. Dès 1514, François se plaignait que son rival voulût lui enlever le commandement de l'armée d'Italie.

Mais les pages les plus intéressantes, les plus séduisantes du livre de M. de Maulde, ce sont ses jolies études sur le développement des arts à la petite cour de Cognac, sur l'influence de l'italianisme, sur les plaisirs, les goûts, les dépenses du futur roi (1). Il y a là une charmante et solide contribution à l'histoire de la Renaissance française.

(1) Au contraire, je sacrifierais volontiers presque tout le chapitre nuageux sur l'Idée du Beau.

NOTE SUR UN GISEMENT NOUVEAU DE BOURNONITE.

Le relevé des contours géologiques que je fis pendant l'année 1893 pour le service de la Carte (feuille d'Ussel), me permit de constater la présence d'un petit filon intéressant par ses associations minérales et notamment par la présence de la Bournonite. Comme cette substance minérale est rare et ses gisements peu répandus, j'ai pensé qu'il était intéressant, pour les minéralogistes, d'en connaître un nouveau gîte.

En remontant la rive gauche de la Dordogne, depuis le pont de la route de Messeix à Avèze (Puy-de-Dôme), on trouve dans un endroit très boisé et très escarpé, au droit du château de Chazelles, un espace aplani qui fut autrefois occupé par une petite exploitation de bois de construction. C'est là sur la paroi verticale des micaschistes qu'on peut, avec un peu d'attention, découvrir une mince traînée ocreuse renflée par place et offrant çà et là des amas blanchâtres de baryte lamellaire. On ne tarde pas à y remarquer des taches d'un vert prẻ très vif, indiquant la présence du cuivre carbonaté. Ces parties de la roche, tachées de vert montrent, en les brisant, une masse gris d'acier à reflets métalliques entourée d'une marge verte dont les bords s'arrêtent à un contour géométrique bien arrêté. Avec quelques soins on parvient à retirer, des échantillons caractérisés par les maculatures verdâtres, des cristaux très nets de formes, à surface altérée, mais dont le centre encore conservé intact permet de constater la nature réelle du minéral cristallisé.

L'étude chimique et physique que j'ai pu faire de ces cristaux, dans le laboratoire et sous la haute direction de M. Lacroix, professeur au Muséum, m'a permis de reconnaître la Bournonite et de déterminer quelques-unes des

formes cristallines affectées par cette substance dans ce gisement. Malheureusement, l'aspect terreux des faces. ne permet de donner que des mesures approximatives : elles sont cependant suffisantes pour arriver à leur détermination.

Les formes constatées sont donc les suivantes :

Cristaux allongés suivant l'arête pg' et aplatis suivant p.

Cette forme est assez variable dans les cristaux que j'ai pu recueillir. On y remarque trois types:

1o pm g1e1 bien nettes mais m très développée dans un des cristaux (Fig. 1);

2o Dans de très petits cristaux sans faces m les faces pa el sont bien développées; les faces b1 sont arrondies. (Fig. 2);

3o Une macle suivant m présente les faces pe1 bien nettes et largement développées. L'échantillon brisé ne laisse voir la macle que grâce à une petite gouttière formée par deux faces m (Fig. 3).

Il est probable que des recherches approfondies amèneront la découverte de formes différentes de celles-ci ou semblables mais mieux conservées, car le peu de temps que j'ai passé sur ce gisement m'a suffi pour récolter de nombreux échantillons, sans autres outils que les doigts.

Ces cristaux de Bournonite sont généralement implantés sur la paroi du filon et plongent au milieu d'une ocre rouge produite vraisemblablement par l'oxydation de pyrites dont on trouve parfois des mouches encore conservées. Le quartz hyalin, en cristaux bipyramidés ou présentant le prisme allongé, surmonté d'une pyramide régulière, accompagne la Bournonite et constitue, avec l'ocre rouge et de petits mamelons de malachite, les espèces minérales constitutives du filon, dans ses parties amincies, c'est-àdire offrant une puissance minimum de deux centimètres.

Lorsque les dimensions du filon atteignent de 5 à 20 centimètres entre les parois de la roche encaissante, la Bary