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en voici un autre de Lucien, Histoire Véritable, liv. II... βοτρύων πλῆρεις· οἶνον ἐξ αὐτῶν ἀποθλίβοντες ἐπίνομεν.

Ibid. Les raisins écrasés.

Τα πατήθεντα βοτρύδια, plus bas.

Ibid. 1.

Et leur versait du vin.

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17.

Amyot: et leur portoit du vin. Il a lu dans son texte žvɛyxɛ motòv› αὐτοῖς, au lieu de ἐνέχει π. ἀ.

P. 110, l. 3. Si qu'un enfant hors du maillot.

Amyot: Si qu'un enfant de mamelle. Le grec est clair.

Ibid., 1. 7. Des champs de là entour.

On disait du temps d'Amyot : là entour, là autour et là alentour. Journal de l'Étoile, t. 4, page 173, les gens de là autour ; et Amyot lui-même, ci-dessus, folio 26, verso, de l'édition originale: tous les paysans de là autour. Mais c'est peut-être en cet endroit une faute d'impression; car il dit toujours là entour. Folio 57, verso: Tous les paysans de là entour; et folio 27, recto, mais quelque paysan de là entour. Dans la Vie de Démétrius, les barbares de là à l'entour.

Ibid., l. 12. Dont il fut bien aise.

Amyot: Daphnis en fit du courroucé. Contresens. Il détruit l'agrément de ce passage qui est tout dans l'opposition de ceci avec ce qui suit, à quoi Chloé prenait plaisir; mais Daphnis en avait de l'ennui. Ces deux phrases se répondent.

Ibid., 1. 14. Jetaient à Chloé plusieurs paroles à la traverse.

Mémoires de Vieilleville, liv. III, ch. XXII: Ceux de Boulogne commençoient à faire contenance d'entendre à quelque capitulation. Car sous prétexte de venir avec sauf-conduit visiter les prisonniers, ils en jetoient souvent plusieurs propos à la traverse. Henri Estienne, apologie pour Hérodote : Mais cependant je jeterai ce mot comme à la traverse. Gourville, Mémoires : Il en jeta quelques propos à M. Hervart.

Ibid., 1. 15. Comme des Satyres à la vue de quelque Bacchante.

C'est bien le sens; mais il faudrait exprimer cela avec l'agrément et le rhythme qui est dans le grec, traduire μzvizórepov, et conserver la naiveté de cette tournure καὶ εὔχοντο... καὶ νέμεσθαι. Amyol : Les hommes dans les pressoirs... sautoient après Chloé comme feroient des Satyres autour de Bacchus. Il met Chloé dans les pressoirs avec les hommes. Il n'a pas su ce que c'était que les pressoirs dont parle Longus. C'étaient des espèces de bassins de pierre en plein air.

P. III, l.

19.

Et ainsi comme ils s'ébattaient, survint un vieillard.

Amyot Survint en leur compagnie un vieillard. Ces mots en leur compagnie, ont été supprimés dans les réimpressions.

Ibid., 1. 22. Vieille aussi la panetière.

Il faut lire certainement dans le grec, καὶ τὴν πήραν γεραιάν, car le sens l'exige, et outre le passage cité yépwv mémλss, Théocrite a dit aussi, γραιᾶν ἀποτίλματα πηρᾶν.

Ibid., 1. 23. Le bon homme Philétas, enfans, c'est moi qui jadis ai chanté, etc.

Version littérale, ad verbum; la phrase, la construction, les repos, tout comme dans le grec. Amyot traduit: Mes enfants, je suis le bon homme Philėtas. Mais il y a dans l'original : Þλntãs, & παῖδες, ὁ πρεσβύτης ἐγώ. S'il eut dit : ὦ παῖδες, ἐγὼ μὲν εἰμὶ Φιλητᾶς ὁ πρεσβύτης, ce serait le même sens, les mêmes mots, et la phrase du monde la plus plate. Dans Plutarque, Thémistocle : x σct, βασιλεῦ, Θεμιστοκλῆς ἐγώ.

Les traducteurs qui se tourmentent à chercher des tours élégans, ne savent pas combien de passages des anciens se peuvent rendre mot à mot avec une grace infinie. Ce vers de Virgile :

Ille meos primus qui me sibi junxit amores

Abstulit,

a fait le désespoir de tous ceux qui l'ont voulu mettre en français. Il est divinement traduit, et mot pour mot, dans la Chronique du petit Jean de Saintré: Celui emporta mes amours qui premier me joignit à lui. Delille a peu de vers qui vaillent cette prose-là.

Ibid., 1. 25. Maintefois ai joué de la flûte à ce dieu Pan que voici.

Amyot en l'honneur du dieu Pan. C'est là une faute considérable; car l'auteur indique à dessein une certaine image de Pan dont il sera question dans la suite.

P. 112, l. 16. Qui en ôteraït la muraille qui le clót.

Amyot: La haye qui le clót. Il n'a point su ce que voulait dire ziyacía, une muraille sèche sans ciment.

P. 113, 1. 8. Comme vieux et ancien que je suis. Lisez dans le grec, ὁμοίως ἐμοὶ γέρων. Br.

P. 114, l. 1. Ce ne me serait point de peine de

te baiser.

Lisez dans le grec, ἐμοὶ μὲν, ὦ Φιλητά, φιλῆσαι σε φθόνος οὐδείς, εἰ non πόνος οὐδείς.

Ibid., 1. 13. Plus ancien même que tout le temps.

Amyot: Ains suis plus ancien que le vieil Saturne, et que de toute ancienneté. Cela est inintelligible.

P. 115, 1. 26. Et ravit les ames.

L'auteur, sans employer plus de mots, développe mieux sa pensée, qui est que les ailes d'Amour ravissent au ciel les ames, à peu près comme Rousseau a dit : « Et ces ailes de feu qui ravissent une ame au céleste séjour. » Tout cela au reste est pris de Platon.

Ibid., 1. 27. Ayant plus de pouvoir que Jupiter

même.

Ménandre avait dit :

Δέσποιν', ἔρωτος οὐδὲν ἰσχύει πλέον,

Οὐδ ̓ αὐτὸς ὁ κρατῶν ἐν οὐρανῷ θεῶν

Ζεῦς, ἀλλ' ἐκείνῳ πάντ' ἀναγκασθεὶς ποιεῖ.

P. 116, 1. 8. Moi-même j'ai été jeune.

Dans le grec αὐτὸς μὲν γὰρ ἤμην νέος. Mais d'abord γὰρ ne se peut souffrir. Ensuite p., quoi qu'on en dise, n'est guère usité : c'est

un mot macédonien. Longus avait peut-être écrit autòs μèv éyevóunv νέος. Οι mieux encore, αὐτὸς μέν ποτ' ἐγενόμην νέος, comme dans Menandre, καὶ τοι νέος ποτ' ἐγενόμην κἀγὼ, γύναι.

Ibid. 1. 24. Coucher ensemble nue à nu.

Marot :

La nuict passée, en mon lit je songeoye
Qu'entre mes bras vous tenois nu à nu.

P. 117, 1. 3. En plus grande détresse qu'aupa

ravant.

:

Amyot ajoute parce que l'amour commençoit à les toucher au rif. Cela n'est pas dans le grec, et ne vaut rien du tout.

Ibid., 1. 5. Avec les paroles du vieillard.

Amyot ajoute: Si disoient ainsi à part eux. C'est là justement ce que l'auteur n'a pas voulu dire et qu'il supprime à dessein, prenant le rôle du personnage dont il rapporte les paroles et se mettant à sa place, comme dit Longin, qui montre par des exemples l'agrément de cette figure et la grande vivacité qu'elle donne an récit. Aux passages qu'il cite d'Homère et d'Hécatée, on peut joindre celui-ci de La Fontaine, non moins admirable :

L'épouvante est au nid plus forte que jamais;

Il a dit ses parens, mère, c'est à cette heure...
Non, mes enfans, dormez en paix.

Si cela était en grec, Amyot traduirait : Alors l'épouvante fut au nid plus forte que jamais elle n'avoit été, et quand l'alouette fut de retour, un de ses petits lui dit : Ma mère, le maître de ce champ a dit qu'on allát quérir ses parents; c'est maintenant

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