Dictionnaire synonymique de la langue française ...: E-Z

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A. Thoisnier-Desplaces, 1826 - French language
 

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Popular passages

Page 106 - ... personnes, c'est-à-dire des personnes d'un mérite ou d'un caractère particulier ou différent. On dira pour toute la jeunesse, sans distinction, les jeunes gens: pour distinguer le sexe, on dira les jeunes personnes. Les honnêtes gens forment une espèce de ligue, de corps : les personnes honnêtes sont isolées, éparses. C'est se moquer des gens du monde, et non des personnes, que de leur conter des choses incroyables. Le mot gens est là indéfini comme celui de monde : une moquerie déterminée...
Page 45 - L'homme qui cultive les lettres jouit des travaux de l'rrudit; et lorsque, aidé de ses lumières, il a acquis la connaissance des grands modèles en poésie, en éloquence, en histoire, en philosophie morale et politique, soit des siècles passés, soit des temps plus modernes, il est profond littérateur. Il ne sait pas ce que les scoliastes ont dit d'Homère, mais il sait ce qu'a dit Homère.
Page 140 - ... ravir, par une ardente persévérance et par une sorte de violence douce; notre consentement, ou à déterminer notre volonté en faveur d'un objet à l'égard duquel nous n'étions pas bien disposés. Les considérations pressantes nous poussent, avec une forte impulsion, à faire ou à faire au plus vite ce que nous ne ferions pas, ou ce que nous négligerions de faire, soit pour notre intérêt, soit pour un intérêt étranger. Les causes urgentes nous portent, avec une force majeure et violente,...
Page 197 - L'homme libre ou non, est un être qu'on modifie. Le modificatif est la chose qui modifie ; le modifiable est la chose qu'on peut modifier. Un homme qui a de la justesse dans l'esprit, et qui sait combien il y a peu de propositions généralement vraies en morale, les énonce toujours avec quelque modificatif qui les restreint à leur juste étendue, et qui les rend incontestables dans la conversation et dans les écrits. Il n'ya point de cause qui n'ait son effet ; il n'ya point d'effet qui ne modifie...
Page 78 - Ce sont des gens qui prennent ce qui ne leur appartient pas, avec les différences suivantes. Le larron prend en cachette ; il dérobe. Le fripon prend par finesse; il trompe. Le filou, prend avec adresse et subtilité ; il escamote. Le voleur prend de toutes manières, et même de force et avec violence. Le larron craint d'être découvert; le fripon d'être reconnu; le filou, d'être surpris ; et le voleur, d'être pris. (G.) 776.
Page 292 - ... trace, car l'empreinte porte quelque forme de la chose. Les traces ne sont pas toutes des vestiges, car les traits ne sont pas tous formés par l'impression seule du corps. Le vestige n'est guère qu'une trace très-légère et très-imparfaite de« l'objet, comme l'empreinte du pied : la trace en représente quelquefois la forme entière, ou du moins le dessin, comme l'empreinte d'un corps étendu sur le sable. On ne dit pas de grands vestiges comme de grandes traces. Un pas est le vestige d'un...
Page 4 - Le cerf A échappé aux chiens, pour dire que le cerf, par ses ruses, par ses détours, par la légèreté de sa course, en un mot par son action, a évité d'être pris ou saisi par les chiens.
Page 16 - Pourquoi? parce que nos actions déposent pour nous, attestent notre mérite, établissent nos droits. On ne dira pas qu'une action est la louange d'une personne, ou que ses actions suffisent à ses louanges : pourquoi ? parce que nos actions ne nous célèbrent pas, et qu'elles ne sont pas des hommages qu'on nous rend. Il est des cas malheureux où l'homme le plus modeste est forcé de faire son propre éloge ; il n'y en a point ou l'on soit obligé de se donner des louanges.
Page 96 - Au contraire , on dit durant la furie du combat, la furie du mal, etc. , et l'on ne dirait pas la fureur du combat, la fureur du mal, etc.; il semble que le mot de fureur dénote davantage l'agitation violente du dedans ; et le mot de furie, l'agitation violente du dehors. » La remarque est juste. La fureur est, à la lettre, un feu ardent; la furie est une flamme éclatante. La fureur est en nous ; la furie nous met hors de nous. La fureur nous possède ; la furie nous emporte. Vous contenez votre...
Page 102 - ... contours, l'ensemble et l'accord qui se rencontrent dans ses conceptions soudaines, font dire qu'il a créé des hommes ; et s'il les groupe, leurs contrastes, leurs rapports, leur action, leur réaction mutuelle, sont encore, par leur vérité rare, une sorte de création; dans les détails, il semble dérober à la nature des secrets qu'elle n'a révélés qu'à lui ; il pénètre plus avant dans notre cœur que nous n'y pénétrions nousmêmes avant qu'il nous eût éclairés ; il nous fait...

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