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La difficulté fut d'attacher le grelot.
L'un dit: Je n'y vas point, je ne suis pas si sot.
L'autre Je ne saurais. Si bien que sans rien faire
On sé quitta. J'ai maints chapitres vus,

Qui pour néant se sont ainsi tenus, Chapitres, non de rats, mais chapitre de moines, Voire chapitres de chanoines.

Ne faut-il que délibérer ?

La cour en conseillers foisonne ;

Est-il besoin d'exécuter?

L'on ne rencontre plus personne.

( 24 ) Maintenant.

(25) Coudre.

(26) Je l'aurais bien.

(27) De même, c'est ainsi que.

(28) Aujourd'hui finissent ceux.

Auro 24 né s'ogis mâs d'ey ochâs lou grélo
Qui siro co ?

Noun pas me dissè: lun; ni mé sẻ dissèt làutrẻ.
Vou? moussu lou douyén?.... quéy vou sàï-

qué-dé-làï....

Mé?.... l'azé fiché si queï vràï.
É pèr-qué mé pûtô qu'un aûtré ?
Sén troubèt pén dé prou so
Pèr nâs couséy 25 lou grélo.

lài giêy bé 26 dovina d’ovanço. Loû rats s'ey vey ré fa lévèrén lo séanço.

Éntàü 27 sé téignan àutré-téns

L'ossémblodâ dé péniténs,

Éntàu loû chopitré dàû mouéynéîs

Éntàü au séy-d’ané 28 chabén quís dàu cho

nouéynéîs

Quan né faut mâs délibéras
Loû counséillez plavén à verso
Mas s'ogis co d'eyzécutas ?
Dégu n'aïmo lo countroverso,
Is trobén tou no porto dẻ dorẻy
Pèr tiras lou cû én-or-éy.

XIII. Le Chêne et le Roseau.

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E chêne un jour dit au roseau :

Vous avez bien sujet d'accuser la nature;

Un roitelet pour vous est un pesant fardeau; Le moindre vent qui d'aventure

Fait rider la face de l'eau

Vous oblige à baisser la tête: Cependant que mon front, au Caucase pareil, Non content d'arrêter les rayons du soleil, Brave l'effort de la tempête.

Tout vous est aquilon; tout me semble zéphir.
Encor, si vous naissiez à l'abri du feuillage,
Dont je couvre le voisinage,

Vous n'auriez pas tant à souffrir ;
Je vous défendrais de l'orage:

02

XIII.

(1) Le jeune saule, mis à la place du roseau parce

que l'effet produit devient le même.

(2) Roitelet.

(3) D'un trop grand poids...

(4) Souffle.

(5) Un pont.

(6) Le vent du midi.

(7) Sud-Ouest.

(8) Vent redoutable sur la Garrone.

(9) Cache.

(10) Ruisseau.

XIII. Lou Rouvéï é l'Assolet.

Un jour, un gran-é-gros rouvéï

Dîgi-à-un piti-t-assoléï 1
L'omi tâs bién sujèt d'ocuzas lo noturo;
Car, éntré noû, forio bién la gojuro
Qué lou pûs piti réy-béïnéï 2
Sirio pèr té d'un tro gran péï. 3
Lou mïndré piti vén qué bufo 4
Té fàï béïssas to pàubro tufo.
Pèr mé sàï ségur coum-un poün; 5
Maugra l'auto,

maugra lo bizo 2.
Maugra lou pluyàü, l'armorijo 7
Counservé toujour mon oploün.
É lo pûs toriblo témpêto
Mé forio pas courbas lo têto
Quan Mascoret 8 n'àurio jura.

Moun froun, coumo lou moun-Jura
Catto 9 lou soléï sur lo terro.

Né dirio pas tan ré d'énguêro
Si lou boun-diü

Té fogio pas vénîs toujour au bor d'un riu, 10
D'aumin chiàu té vio gu méï dîs moun vésinagé?
Té crubirio dé moun oumbragé;

Té virorio lou màuva-tén;
E lo fraïchour dé moun féillagé

Té randrio pûs gaï, pûs countén...:
Bouey n'oyez pas tan d'inquiétudo
Ni tan d'eynéï,

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Mais vous naissez le plus souvent

Sur les humides bords des royaumes du vent, La nature envers yous me semble bien injuste. Votre compassion, lui répondit l'arbuste,

Part d'un bon naturel, mais quittez ce souci ; Les vents me sont moins qu'à vous redoutables : Je plie et ne romps pas. Vous avez jusqu'ici Contre leurs coups épouvantables

Résisté sans courber le dos;

Mais attendons la fin. Comme il disait ces mots :
Du bout de l'horizon accourt avec furie
Le plus terrible des enfans

Que le nord eût porté jusques-là dans ses flancs,
L'arbre tient bon; le roseau plie.

Le vent redouble ses efforts,

Et fait si bien qu'il déracine

Celui de qui la tête au ciel était voisine,

Et dont les pieds touchaient à l'empire des morts.

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