C'est assez, dit le rustique, Demain vous viendrez chez moi Ce n'est pas que je me pique De tous vos festins de roi : Mais rien ne vient m'interrompre, Je mange tout à loisir. D'aüihin saï tranquil-é méitré Ré né faï màü. Quéü rotou Eï pèr n'autreis No pouéizou. 11 Dîs so péü, 12 Ei dòvanço V I. Le Loup et l'Agneau. LA raison du plus fort est toujours la meilleure. Nous l'allons prouver tout-à-l'heure. Un agneau se désaltérait Dans le courant d'une onde pure. Un loup survient à jeun, qui cherchait aventure, Et que la faim en ces lieux attirait. Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage? Dit cet animal plein de rage: Tu seras châtié de ta témérité. Sire, répond l'agneau, que votre majesté Ne se mette pas en colère : Mais plutôt qu'elle considère (1) Qui crevait de soif. (2) Boire un coup. (3) Encore. (4) Posé. (5) D'avoir eu soif. (6) L'eau. VI. Lou Lou é l'Ognéü. N'OGNEU qu'éytouviavolo sé Un jour vau nas béuré no-vé 2 Dis lou courén d'u-n-aïgo puro, Un lou qué né vio pas dénguêro 3 déyjûna Mounseignour vou domand-escuzo É quan no-vé lò préï so courso Qué ïau sài dis lou bas dài ru Pu haut qué mé maï d'uno séyteirado É 1 qué pèr counséquén né podé, mounseignour, Maï ïamé bien qu'un vourmou moralizé ! Mounseignour v'éynidéz pas tan ; Que je me vas désaltérant Dans le courant, Plus de vingt pas au-dessous d'elle; Et que, par conséquent, en aucune façon, Je ne puis troubler sa boisson. Tu la troubles! reprit cette bête cruelle; Comment l'aurais-je fait si je n'étais pas né! Reprit l'agneau, je tette encor ma mère. Si ce n'est toi c'est donc ton frère. Je n'en ai point. C'est donc quelqu'un des tiens; Car vous ne m'épargnez guère, Vous, vos bergers et vos chiens. Là-dessus, au fond des forêts Le loup l'emporté, et puis le mange, |