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De la réalité de la SOUVERAINETÉ RATIONNELLE;

Connaissance parfaite, anéantissant : le paupérisme moral.

Lé paupérisme matériel, résultat nécessaire du paupérisme moral : base secondaire de l'ordre, tant que l'examen peut être socialement comprimé; base essentielle de tout désordre, dès que l'examen devient socialement incompressible; ce paupérisme disparaît, NÉCESSAIREMENT, par l'entrée du sol à la propriété collective; dès, que le paupérisme moral a cessé d'exister.

DISCUSSION CONTRADICTOIRE.

« A qui parle seul, il est toujours facile d'avoir raison. »

Sens commип.

Je suppose que, la presse périodique s'occupe de mon travail, autrement que pour en plaisanter, ce, qui est déjà fort douteux. Qu'en résultera-t-il, dans l'hypothèse la plus favorable?

Chaque journal y consacrera un article, afin de pouvoir dire à ses lecteurs : je vous en ai parlé. Puis, pour que l'article soit plus facilement fait, le rédacteur, au lieu de rendre compte de l'ouvrage, vous exposera son système. L'article, ne servira point de réclame à l'ouvrage; ce sera l'ouvrage, qui servira de réclame à l'article.

Dans l'état anarchique de l'instruction; dont, l'anarchie du journalisme est le résultat; tout journal, qui aurait le sens commụn, ne serait point lu; à moins, qu'il n'eût la prétention et la puissance de réformer le journalisme en instruisant ses lecteurs ; et, en leur faisant abandonner, ce qui n'a pas le sens commun. Cela sera; mais, seulement quand, l'ignorance sociale sera près d'être reconnue. Nous n'y sommes pas.

Ainsi, et pour le moment, ne comptons point sur le journalismė ; quand bien même, les journalistes auraient les meilleures intentions. Ils voudraient; ils ne pourraient. M. de Girardin en a dit les raisons.

Si, je me trompe, qu'on me le prouve; et, je serai heureux de le reconnaître.

Mais, faut-il donc se passer de discussion? Faut-il, les yeux fermés, attendre que l'anarchie ait forcé le journalisme : à se transformer, à quitter le chemin stérile de la politique et du galimatias, pour entrer dans la lice : du socialisme réel et du bon sens ?

Peut-être.

Il faut, néanmoins, tâcher d'éviter ce mal. C'est, ce que je vais faire.

Pour arriver à ce résultat, je prie les personnes déjà citées dans ces volumes; et, en outre, celles que j'indiquerai, en tête de la lettre

collective qui va suivre de vouloir bien m'adresser leurs observations critiques sur ce commencement de mon travail. Je m'engage à publier ces observations dans mon troisième volume du présent ouvrage intitulé: Qu'est-ce que la science sociale? sous le titre de DISCUSSION CONTRADICTOIRE.

Dans le but de faciliter les observations; et, pour qu'il ne puisse être dit nous ne savons sur quoi prononcer; je vais tracer une série de questions, auxquelles je prie de répondre : clairement; et, aussi succinctement que possible.

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Acceptez-vous les trois théories générales. Si non : pourquoi? La société vit-elle AUTOMATIQUEMENT? ou bien, une règle inventée ou découverte, est-elle nécessaire à la conservation de la vie sociale, l'Ordre (1)?

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:

SOCIALEMENT, y a-t-il d'autre sanction :

1o Que, la force du bourreau;

20 Que, la puissance de la sanction religieuse? Celle-ci, liant les actions de cette vie, avec le bien-être ou le mal-être dans une autre vie, tant que la foi religieuse est possible; et, liant de même et réciproquement; dès, que cette foi n'est plus possible; et, que dès lors: la science est devenue nécessaire.

La sanction du bourreau est-elle suffisante: pour, que la règle puisse conserver: la vie sociale, l'ORDRE?

- Y a-t-il d'autre moyen d'établir, socialement, la sanction religieuse; si ce n'est par une foi commune, basée sur une inquisition; ou, par la science rendue commune: par sa démonstration rationnellement incontestable; et, par la vulgarisation, socialement faite : de cette même démonstration?

- Cette vulgarisation, nécessaire, est-elle possible sans, que l'éducation et l'instruction soient socialement données : à tous et à chacun avec un égal soin?

-SOCIALEMENT, et en présence de l'incompressibilité de l'examen, la foi est-elle encore susceptible d'être : base d'ordre; base de vie sociale?

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Si, la foi a perdu cette puissance; la science, est-elle devenue

(1) Je connais une personne fort instruite, fort estimée dans la presse quotidienne de Paris, et ce n'est pas M. de Girardin (si c'était lui je le citerais), laquelle m'a dit de la meilleure foi possible : que, dans l'ordre moral, il avait les lois en horreur: parce qu'elles gênaient le libre arbitre. Il ne comprend pas : que, le libre arbitre consiste précisément : à pouvoir désobéir à la loi, à la raison; à pouvoir se précipiter: dans le sein de la passion, de la folie. Essayez donc d'avoir de l'ordre: dans une société, où les hommes du plus grand mérite sont eux-mêmes, et sans le savoir, fauteurs de désordre!

socialement nécessaire; en se rappelant : que, nécessaire signifie :

SOUS PEINE DE MORT?

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Quand, la foi est encore socialement nécessaire et possible; parce que, l'examen peut encore être comprimé; est-il nécessaire d'empêcher que, les masses puissent examiner; pour que la foi, alors nécessaire, ne soit point détruite ?

Est-il possible: d'empêcher les masses d'examiner; si, ce n'est : par un travail incessant; et, par une exploitation qui les maintienne dans la nécessité de ce travail ?

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- Est-il possible, d'assujettir les masses à un travail incessant : si ce n'est, par, l'aliénation du sol aux individus ?

L'aliénation du sol, aux individus; est-elle, oui ou non, la base matérielle de l'ordre : tant, que l'examen peut être : socialement comprimé ?

Dès, que l'examen ne peut plus être comprimé ; l'aliénation du sol, aux individus, est-elle, oui ou non: la source de toute anarchie?

L'aliénation, du sol, peut-elle être détruite; c'est-à-dire : le sol, peut-il entrer à la propriété collective; avant, que l'ignorance sociale sur la réalité du droit soit anéantie; si ce n'est; sous peine d'une effroyable anarchie, nous ramenant : à l'ignorance primitive?

- Dès, que l'examen est devenu incompressible; et, que l'ignorance sociale, sur la réalité du droit, n'est point anéantie; y a-t-il, socialement, d'autre critérium de droit : que, la force brutale ?

-

Tant, qu'il y a des nationalités en contact ; y a-t-il, entre elles, d'autre critérium possible de droit que, la force brutale; l'ultima ratio regum?

Tant, que la force brutale est le seul critérium possible de droit, entre les nations en contact; la force brutale n'est-elle point, nécessairement : le seul critérium possible de droit, au sein de chacune d'elles ?

Le règne, de la force brutale; n'est-ce point essentiellement l'anarchie?

— L'anarchie, n'est-ce point : l'agonie sociale?

-Le prochain anéantissement des nationalités, est-il, oui ou non, devenu nécessaire à la vie sociale; à la vie de l'humanité ?

Je me borne, à ces questions, pour le moment. J'attends les réponses que, l'on voudra bien y faire.

Je ne sais, si je me trompe; mais, je crains bien de ne pas en recevoir une seule (1).

(1) Et, en effet : il y a quatre ans que cette publication est faite; et, je n'ai pas reçu une seule réponse.

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Du Corps législatif;

Du Conseil d'État;

LETTRE COLLECTIVE.

Des anciennes Assemblées Constituantes et Législatives;

De l'Académie des sciences morales et politiques;

Et, à tous ceux qui s'occupent: de la grande question d'ordre social.

MESSIEURS !

Sous le règne des opinions, je fais appel à vous tous, en général; et, à chacun de vous, en particulier; pour détrôner l'opinion, dont la domination ne peut être : que, le triomphe de la force brutale.

A quelque opinion, que chacun de vous appartienne; votre bonne foi et votre amour de l'ordre, m'aideront à faciliter : l'union de tous, dans le sein de la vérité.

Je dis l'union de tous: car, cette union est devenue nécessaire. Les querelles, jusqu'à présent, ont seulement eu lieu entre quelques maîtres et, localement. Dès, qu'il y avait un vainqueur local, tous les esclaves obéissaient; et, les esclaves, à eux seuls, constituaient: l'immense majorité des populations.

Maintenant tous sont maîtres; personne ne veut obéir; la révolte est universelle; et, quand la force fait simuler l'obéissance; c'est, toujours dans l'espoir d'être bientôt, soi-même le plus fort: soit, par le fer; soit, par le feu; soit par la parole; soit même, par le silence. Et, chaque victoire, n'importe sous quel drapeau, fait osciller le monde entre un despotisme plus cruel; et, une anarchie plus atroce.

N'est-il, donc, aucun moyen de prévenir : ce mal universel ?

Si, Messieurs, il en est un; un seul. Et, ce moyen unique, c'est : de le prévoir. Dès, qu'il sera prévu; il sera vaincu. Mais, en fait d'ordre social, toutes les prévoyances individuelles sont insuffisantes.

Prévoir c'est, voir dans l'avenir, et en dehors de tout mysticisme; l'avenir ne se voit: que, par le présent. Avant, de prévoir un mal, pour l'avenir; il faut le voir: dans sa cause présente. Sinon: vous n'êtes qu'un aventurier, en fait de prédiction.

Et, quelle est la cause actuelle ou passée, du mal social futur; futur alors toujours présent; s'il est permis de parler ainsi ?

L'ABSENCE D'IDÉE COMMUNE SUR LA RÉALITÉ DU DROIT.

Tant, qu'il n'y aura point communauté actuelle d'idées, sur cette cause du mal, toujours futur parce que toujours présent; le remède social réel, fût-il même individuellement trouvé, resterait : socialement inapplicable. Car, une société, ne peut être considérée et traitée, comme un individu; que, par une communauté quelconque d'idées. Et, quand il s'agit d'ordre social; dont, un droit quelconque, socialement accepté, est exclusivement la base; et, qu'il n'y a plus communauté d'idées, sur la réalité du droit; c'est, par la communauté d'idées sur la réalité de cette absence; et, sur la nécessité de communauté d'idées, relativement au droit ; qu'il faut commencer, pour rétablir l'ordre; puisque, l'ordre n'est, lui-même : que, la communauté d'idées, sur la réalité du droit.

Mais, je le répète; il ne suffit point: que, le mal, et les suites du mal, soient vus et prévus : individuellement. Tous les individus, le verraient et le prévoiraient : que, le mal ne ferait qu'augmenter; et, que les suites n'en seraient que plus terribles.

En effet :

Tant, que l'enchaînement de cause et de mal n'est point socialement proclamé ; et, que le mal de tous n'est point ainsi démontré : être, le mal de chacun; chacun, ne pense qu'à soi. Et, cherchant à se sauver, chacun, cherche nécessairement, à perdre les autres : car, en dehors de la communauté d'idées, sur la réalité du droit; chacun, pour se sauver, use de sa force. Or, l'universel emploi de la force, indépendante du droit, conduit: au tombeau de l'humanité.

La prévoyance sociale, actuellement nécessaire à l'existence de la société, consiste donc, dans la proclamation, SOCIALEMENT FAITE: de l'absence de communauté d'idées, sur la réalité du droit ; et, de la nécessité de cette communauté, pour que l'humanité puisse : ne point périr.

Partout, j'entends dire : une pareille proclamation serait une déclaration d'ignorance sociale; et, jamais les représentations nationales, sous quelque titre qu'elles puissent exister, ne reconnaîtront : leur propre ignorance. Jamais : je le nie. Certes, aucune d'elles n'a encore été assez rudement fouettée, par l'anarchie; pour que sa vanité puisse permettre, à son bon sens, de proclamer collectivement; ce, que ce même bon sens fait déjà reconnaître, individuellement et intérieurement, à chacun de ses membres. Mais, au bord de l'abîme; toutes, le reconnaîtront: socialement.

Si, les représentations nationales, assez impertinentes pour oser formuler un droit dépourvu de sanction inévitable, marchaient seules vers l'abîme; je m'écrierais: laissez-les disparaître ! Il en viendrait d'autres, moins impertinentes; et, que les vanités n'étouffe

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