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decins, par la seule lecture d'Hip-mière classe, et lui donna le surnom

pocrate, ni des géomètres sans autre secours que les élémens d'Euclide. On sait que tout livre quelconque a besoin d'explication, sur-tout pour les commençans, que les instructions de vive voix aplanissent le chemin, et préviennent les méprises. Si quelques génies supérieurs se sont instruits par les livres sans le secours d'aucun maitre, ces exemples trèsrares ne sont pas des règles pour tous les hommes ». Voyez ARUNDEL, n° I.

de la Paix. Ce ministre mourut le 17 novembre 1661, à 63 ans. C'étoit un homme d'un esprit conciliant, d'un caractère doux et sans ambition, et parvenu à la faveur de son maître par son seul mérite. Il avoit épousé Catherine de Cordoue, dont il eut, entre autres enfans, Gaspard et Jean-Dominique DE HARO. Celui-ci mourut sans postérité. Gaspard fut vice-roi de Naples, et mourut le 16 novembre 1687, laissant d'Antoinette de la Cerda une fille unique, nommée Catherine DE HARO de Guzman, laHARNONCOURT (Pierre d'), quelle épousa, en 1688, François de né en Bourgogne, mort à Paris Tolède, duc d'Albe. On connoît fermier général, en 1765, à 84 ans. encore de la même famille don Lopez Nous avons de lui des mélanges de DE HARO, prince de Biscaye, qui Maximes, de Réflexions et de Ca-balit, en 1300, la ville de Bilbao. ractères, 1763, in-8°, où l'on trouve quelques bonnes pensées, mais rarement bien exprimées.

I. HAROLD I, ou HARALD, roi d'Angleterre, fils naturel de Canut I, lui succéda en 1036, au préjudice de Canut II, fils légitime de ce prince. Les Anglais voulurent mettre la couronne sur la tête de Canut; mais Harold fut le plus fort, et l'emporta. L'année suivante il écrivit une lettre sous le nom de la reine Emme, pour inviter Alfred et Édouard, les fils de cette reine et d'Ethelred II, à venir en Angleterre afin de recouvrer la couronne. Les deux jeunes princes donnèrent dans

HARO (Don Louis de), héritier du célèbre comte duc d'Olivarès, son oncle maternel, ministre d'état de Philippe IV, lui succéda dans le ministère, et gou verna l'Espagne sous le nom de ce monarque. Ce fut Haro qui conclut la paix des Pays-Bas, et celle de France, en 1659, avec le cardinal Mazarin. Les deux ministres se rendirent à l'île des Faisans, et y déployèrent l'un et l'autre toute leur politique. Celle du cardinal, dit l'au-le piége: Alfred fut arrêté, on lui teur du Siècle de Louis XIV, étoit la finesse ; celle de don Louis, la lenteur. Celui-ci ne donnoit presque jamais de paroles, et celui-là en donnoit toujours d'équivoques. Le génie du ministre italien étoit de vouloir surprendre; celui de l'Espagnol étoit d'empêcher qu'on ne le surprit. On prétend qu'il disoit du cardinal: « Il + II. HAROLD II, fils du comte a un grand défaut en politique, c'est Godwin, se fit élire roi après la mort, qu'il veut toujours tromper. » Pour de S. Édouard III, en 1066, au préle prix de la paix que don Louis judice d'Edgard, à qui la couronne avoit conclue, le roi d'Espagne éri-d'Angleterre appartenoit par gea, en 1660 son marquisat de naissance. Toston son frère, et GuilCarpio en duché-grandesse de la pre- laume-le-Conquérant, la lui disputè

creva les yeux, et il mourut peu de temps après. Édouard repassa en Normandie, et la reine Emme se retira en Flandre, chez le comte Baudoin. Harold se fit détester par ses crimes, et mourut sans enfans. en 1059.

sa

rent il vainquit le premier, et fut | tué par le second à la célèbre bataille d'Hastings. On avoit vainement représenté à Harold qu'il seroit plus sage de tirer la guerre en longueur que de hasarder une action décisive. Enorgueilli de quelques succes, et poussé par son courage, il voulut risquer tout, et se perdit. Deux de ses frères furent tués dans la même bataille. A sa mort finit la domination des rois anglo-saxons, qui régnoient depuis plus de 600 ans sur la GrandeBretagne.

HAROUL. Voyez ROLLON.

niement des armes. Elle le secourut
contre Neoptolème, fils d'Achille,
qu'ellemit en fuite. Harpalicus ayant
été tué quelque temps après par ses
sujets, Harpalice se retira dans les
bois, d'où elle fondoit sur les bes-
tiaux du canton et les enlevoit. Elle
fut prise dans des rêts qu'on lui
avoit tendus ; et, après sa mort, les
paysans
se firent la guerre pour
avoir les troupeaux qu'elle avoit vo-
lés. On établit des assemblées et des
tournois au tombeau de cette fille,
pour expier sa mort.

I. HARPALUS, célèbre astronome grec, vers l'an 480 avant J. C., corrile cycle de huit années que Cléostrate avoit inventé, et proposa celui de neuf ans: mais ce nouveau

HAROUN. Voyez AARON-RAS-gea CHID, no IV.

|

cycle d'Harpalus eut besoin luimême d'être corrigé par Metton. Voyez l'Histoire des Mathématiques, par

Montucla.

et lui donna la

HARPAGES, seigneur mède, l'un des principaux officiers d'Astyages, ayant reçu ordre de faire mourir Cyrus, le confia à un berger; lui apprit sa naissance, et le porta à détrôner Astyages. Voy. ce mot. II. HARPALUS, seigneur macéHARPALICE (Myth.), la plus donien, et l'un des lieutenans de belle fille d'Argos, aimée éperdu-l'armée d'Alexandre-le-Grand, s'atment de Clyménus son père, qui cha à ce prince durant ses démêlés assouvit sa flamme incestueuse après avec Philippe, qui l'exila; mais, dès avoir gagné sa nourrice et qui en eut que ce roi fut mort, Alexandre rapun fils. Il la maria avec beaucoup de pela Harpalus, peine, et fit ensuite mourir son charge de grand-trésorier, ensuite le gendre pour la reprendre; inais Har- gouvernement de Babylone. Le conpalice, outrée de ce double crime,quérant macédonien ayant entrepris lui fit manger son propre fils, à son expédition des Indes, Harpalus, l'exemple de Procné. Elle fut changée persuadé qu'il ne reviendroit plus, en oiseau, selon la fable. Clyménus accabla le peuple de vexations se tua de désespoir. — Il inouïes, et dissipa par ses prodigay deux autres HARPALICE. La première lités le trésor confié à ses soins. (Voy. aima avec passion Iphicus, et mou-GLYCÈRE, no I. ) Le héros revint; rut de chagrin de s'en voir méprisée: et le gouverneur, pour échapper à c'est d'elle qu'un certain cantique fut sa colère, ramassa 5000 talens, leva appelé Harpalice. L'autre est celle 6000 hommes, et se sauva dans l'Atdont il est parlé dans l'article sui-tique. Chassé d'Athènes, qui ne vou

vant.

a

HARPALICUS, roi des Amymnéens dans la Thrace, eut une fille nommé Harpalice, qu'il nourrit de lait de vache et de jument, et qu'il accoutuma de bonne heure au ma

loit point attirer sur elle les armes d'Alexandre, il se retira, vers l'an 327 avant J. C., en Crète, où il fut tué en trahison par un de ses amis. Alexandre ajoutoit une foi si aveugle à la probité d'Harpalus, qu'il fit mettre aux fers, comme calom

niateurs, ceux qui lui portèrent la première nouvelle de la fuite de ce perfide.

entra dans la carrière des concours académiques, et peu d'écrivains ont été aussi heureux que lui. Parmi tous ses Eloges, on distingue celui de Henri IV, Paris, 1770, in-8°. L'auteur a retracé avec son talent ordinaire les grandes actions et la belle ame du meilleur des rois. On doit encore remarquer ceux de Fénélon, de Racine et de Catinat; dans le premier, La Harpe semble s'ètre pénétré de la manière de cet illustre prélat; dans le second, qui est son

et

+HARPE (Jean-François de la), membre de l'académie française, né à Paris le 20 novembre 1739, d'un père originaire de Suisse, et qui servoit en France en qualité de capitaine d'artillerie, n'ayant à attendre aucune fortune, La Harpe dut à G. T. Asselin, principal du collége d'Harcourt, la place de boursier. Il se distingua dans ses classes, et rem-chef-d'œuvre, il montre par-tout porta toujours les premiers prix de Racine comme créateur, et il l'est L'université. A la fin de sa rhétorique, lui-même de toutes les idées dont il ayant écrit quelques plaisanteries sur compose cet Eloge, c'est le plus beau des particuliers obscurs du college, monument élevé à la gloire du plus il fut envoyé à la Bastille, d'où il ne grand des poëtes; dans le troisième tarda pas a sortir. Livré tout entier enfin, Forateur paroit avoir parfaià l'étude des belles-lettres, La Harpe tement seuti le mérite et le caracfit paroitre, en 1762, un recueil tère de son héros, et en traçant sa d'Héroïdes et de Poésies fugitives, valeur tranquille, sa prudence et dont quelques-unes respirent la l'universalité de ses connoissances, grace et l'élégance, avec un Essai il emploie une diction élégante et sur ce genre de pièce. Il n'avoit que sans apprèt. Ses pièces en vers, 23 ans lorsqu'il donna, en 1763, sa qui sont intitulées la Délivrance Tragédie de Warwick. Elle obtint de Salerne; le Portrait du sage; um grand succès, et le méritoit. La les Talens dans leur rapport avec poblesse du rôle principal, le carac- la société et le bonheur; le Poëte; tère soutenu de la reine Marguerite, la Navigation; les Avantages de tout le quatrième acte qui étincelle la paix; le Philosophe des Alpes ; de beautés, l'ont fait rester au thea- Conseils à un jeune poëte; Brutus tre. L'auteur s'est permis cependant au Tasse; aux Mánes de Voltaire, de dénaturer l'histoire en faisant n'offrent pas toutes le mème degré 'mourir Warwich combattant pour de talent. La plupart de celles qui le duc d'Yorck, tandis qu'il fut tué ont été couronnées se font remarau contraire en combattant contre ce quer par une grande pureté, beauprince. Timoléon, qui suivit ce dé- coup d'élégance et de facilité; mais but brillant, joué en 1764, fut beau- peut-être ne s'y trouve-t-il pas assez coup moins applaudi; et Phara- de poésie. Ses Odes manquent d'enmond, qui le fut en 1765, ne thousiasme, et valent bien moius réussit point aux premières repré- que ses Epitres, qui ont toutes l'essentations. C'est à peu près de cette prit du geure, et cette aisance et époque que date la liaison de La cette finesse qu'il ne conserva pas Harpe avec Voltaire, qui lui donna toujours en écrivant en prose. Maldes témoignages de sa généreuse bien-gré le peu de succes de ses dernières veillance, et auxquels l'auteur de Tragédies, La Harpe n'abandonna Warwick ne répondit pas toujours pas la carrière du théâtre; il donna avec reconnoissance. Après ses pre- Gustave-Wasa cu 1766; Menzikoff miers essais sur le théâtre, La Harpe en 1776; les Barmécides en 1778,

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Racine. Cette pièce offre de trop longues conversations et un rôle trop révoltant; des personnages religieux

une jeune novice, l'aspect de l'intérieur d'un couvent, avoient fait défendre pendant long-temps la représentation de ce draine; et l'auteur a reconnu lui-mème, sur la fin de sa vie, la justice de cette défense en retirant Mélanie du théâtre, et en ordonnant dans son testament qu'elle ne fût plus jouée. Barnevelt, l'autre drame, est une imitation d'une pièce de M. Lillo, intitulée le Marchand de Londres. Cette pièce n'a jamais été mise sur la scène; son élégance soutenue en rend la lecture attachante, les défauts ne pourroient se sentir qu'à la représentation. Des prix remportés, une foule de pièces fugitives remarquables par les graces et l'esprit, un succès brillant dans Warwick, et d'excellens morceaux de littérature insérés dans les Journaux, ouvrirent à La Harpe les

Cette dernière pièce, qui offroit des mœurs nouvelles, en rappelant une des brillantes époques de l'histoire des Arabes, n'eut pas un sort bril-mis sur la scèue, tels qu'un curé et lant. On remarqua que l'auteur, en recherchaut dans cette tragédie des situations extraordinaires, manqua presque toujours se effets. Jeanne de Naples, jouée en 1783, réussit davantage; le sujet est intéressant, et le coloris local y est conservé avec soin. Les Brames, représentés | la même année, n'eurent aucun succès. Coriolan, joué eu 1784, sujet si souvent traité, ne le fut pas heureusement par La Harpe; il y a dans cette pièce des beautés de détails, des situations bien conçues ; mais au total ce n'est qu'un ouvrage médiocre. Virginie, qui fut représentée en 1793, n'obtint aucun succès. Philoctete, traduit de Sophocle, est la seule tragédie qui, après Warwick, se soit constamment soutenue. En le faisant passer dans notre langue, La Harpe a su lui conserver ses beautés antiques, et ja-portes de l'académie; il y fut reçu mais il n'a porté le style tragique à un si haut degré de force et de véhéinence que dans cette belle imitation du poëte grec. Cette tragédie, qui n'est qu'en trois actes, fut représentée pour la première fois en 1781. Une singularité de cette pièce, c'est qu'elle n'a point de rôle de femme; mais sans amour elle intéresse par sa noble simplicité, et en nous reportant aux beaux siècles de l'art tra

gique chez les Grecs. On sait que le sujet de cette pièce fait l'un des plus beaux épisodes da Télémaque. Quoique La Harpe se fût souvent élevé contre les drames, il en composa deux. Mélanie, le premier des deux, fit quelque bruit dans sa nouveauté, On convient que le style de ce drame est d'une élégance soutenue, et sous ce rapport c'est sa production la plus soignée. C'est au sujet de cette pièce que Voltaire a bien voulu comparer le style de l'auteur à celui de

en 1776. Le fauteuil ne ralentit point son ardeur pour le travail; il fit paroitre peu de temps après la Traduction de la Lusiade, du Camoens. En 1779 il fit jouer aux Français les Muses rivales, hommage qu'il rendoit à la mémoire de Voltaire, et l'année suivante il fit l'Eloge du même Voltaire. Ce fut à cette époque qu'il se chargea d'abréger l'Histoire des voyages de l'abbé Prévost, Paris, 1750, 21 vol. in-8°, avec un atlas. Cette partie de ses travaux peut être regardée plutôt comme une spéculation de librairie que comme une production littéraire. Dans la même année il fit imprimer Tangu et Félime, poëme érotique en quatre chants, qui renferme des descriptions voluptueuses, et qui est une de ses meilleures productions dans ce genre, Faris, 1780, in-8° C'est principalement sur son Cours de littérature en 19 parties ou 16

vol. in-8°, que repose sa véritable | sont supérieurs..... C'est un homme d'une taille bien prise dans ses petites proportions, mais qui a le ridicule de

gloire. Les auteurs y sont appréciés quelquefois avec un partialité intolérable; mais ordinairement avec. se croire un colosse.» La conduite courage et d'excellentes vues pour de La Harpe dans la révolution, les progrès des lettres. On y trouve a dit un publiciste, fut une suite des connoissances profondes en tout des principes qu'il avoit puisés genre, une critique fine dans les dé- à l'école des philosophes et des tails, le style propre à chaque genre; encyclopédistes dont il suivoit demais l'auteur manque de méthode, puis long-temps les bannières ; et il perd trop souvent de vue son objet, se rendit doublement coupable aux et s'étend dans d'immenses digres- yeux des gens de bien, en célébrant sions qui paroissent entièrement dé- les excès de cette même révolution. placées. Ces défauts se découvrent En vantant les principes d'une présur-tout dans les trois derniers vo- tendue égalité, il mentoit à sa conslumes dont on a surchargé la pre- cience, puisqu'il avoit trop d'esprit mière édition après la mort de l'au et de lumières pour penser qu'elle teur. « Dans cet ouvrage, devenu pût jamais exister. On ne doit donc beaucoup trop long, dit M. Palissot, attribuer son adhésion à des prinon trouve, comme dans tous les ju- cipes subversifs de l'ordre qu'à des gemens littéraires de l'auteur, la motifs qui ne font honneur ni à son pureté ordinaire de son style, des cœur ni à son esprit. Quoi qu'il en principes de goût très-sains quand il soit, lorsqu'il eut été enfermé comme n'est animé par aucune passion, un suspect dans l'une des prisons de la talent remarquable pour la discus-capitale, il n'en sortit qu'outré d'insion, une dialectique serrée et pressante; mais indépendamment de quelques erreurs un peu fortes dans lesquelles il est tombé sur la littérature ancienne, à commencer par Homère, on lui reproche avec raison presque tout ce qu'il a traduit, soit en vers, soit en prose. La négligence avec laquelle il a rendu plusieurs morceaux des Oraisons de Cicéron contre Verrès, ou des Catilinaires, est plutôt d'un écolier que d'un professeur de goût. On lui reproche encore la longueur démesurée de quelques articles, de celui de Sénèque, par exemple, qu'il commence par une digression sur Diderot d'environ 200 pages, tandis qu'il donne à peine quelques lignes à des objets plus importans. L'auteur auroit pu s'asseoir avec dignité dans la chaire de Quintilien, s'il eût su se défendre de la violence de son caractère et du fon décisif, impérieux et tranchaut qu'on peut lui reprocher contre plusieurs de ses contemporains qui lui

|

dignation. » C'est de cette époque
que date le changement de ses prin-
cipes religieux. Il avoit été disciple
et grand admirateur de Voltaire, qui
l'avoit payé par des éloges et des
bienfaits de son dévouement au parti
des philosophes modernes; il se dé-
clara dès-lors leur ennemi. La phi-
losophie avoit favorisé son amour-
propre excessif; et la religion ne le
corrigea pas. A peine devenu chré-
tien, il s'engagea dans les querelles
de l'Eglise gallicane. Un néophite
étoit-il fait pour entrer dans de
telles discussions? Il devoit sur-tout
se défendre de ce ton présomptueux
et magistral, de cette aigreur ou-
trageante, de cet air de mépris in-
sultant qu'il avoit toujours montré
dans ses critiques. A quoi serviroit
la religion, si elle ne contribuoit pas
à la réforme de nos mœurs et de nos
défauts? Ayant changé d'opinion
politique, il embrassa en religion le
parti qui favorisoit le plus celui qu'il
vouloit faire triompher. Un écrivain'

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