Mais je m'ou l'emporte pour la décence, & que fa Diction toûjours chafte eft un préjugé favorable de la pureté & de la Sageffe de ses mœurs. blie; & ce n'eft point à moi à faire l'éloge d'un Auteur dont Votre Alteffe Royale connoit fi bien tout le mérite. Il me fuffit de le faire paroitre fous une forme convenable à fa Réputation; & fi mes foins ont le bonheur de ne point déplaire à Votre Alteffe Royale, je n'aurai pas fujet de les regreter. Quelle plus belle récompense en effet pour moi, & quoi de plus propre à m'encourager ́ à de nouvelles entreprises que l'approbation d'un Prince dont les lumiéres égalent les Vertus? Puiffé-je, mériter cette approbation, & l'honneur de me dire avec un très-profond re spect, MONSEIGNEUR, De Votre Alteffe Royale, Le très-humble & très- obéiffant GEORGE CONRAD WALTHER. AVIS AU LECTEUR A SUR CETTE NOUVELLE EDITION. bien confiderer le grand Nombre d'Editions, qu'on a on a fait des Oeuvres de Despreaux, on' peut les reduire à celles, qui ont été publiées avec le Commentaire de Mr. Broffette, & des Remarques de Mr. du Monteil, Toutes les précédentes font imparfaites en Comparaifon de ces dernieres. Parmi celles-ci les Editions in Folio & in Quarto, très-précieuses par la Beauté des Eftampes, & des autres ornemens d'Impreffion, ne conviennent qu'à un certain Nombre de Perfonnes, & ne trouvent place, que dans les Bibliotheques des Gens aifés. La plus ufuelle, la plus commode, & la plus convenable à la multitude des Lecteurs, c'eft fans contredit l'Edition de la Haye, en IV. Volumes in douze. Auffi eft-ce celle qui a eu le plus de Debit, & dont je me fuis apperçû, que les Exemplaires commençoient même à devenir rares en Hollande. Cette Raifon m'a déterminé à en entreprendre une nouvelle Edition, dont je vais rendre Compte. J'ai préferé le Format in Octavo à l'in douze, parce qu'avec tous les Avantages de ce dernier, il a de plus celui du coup d'oeuil, des Marges, & qu'il m'a laiffé plus de liberté pour l'arrangement des Notes, & le Choix des Caractères. Je n'ai d'ailleurs rien negligé de ce que j'ai cru pouvoir contribuer à embellir, & à perfectionner cette Edition. Papier, Caractères, Eftampes, Correction, j'ai taché d'egaler en tout les Impreffions étrangeres, autant qu'un Effai peut aprocher de fes modéles. J'ofe me flatter, que celui-ci ne le cédera en rien à la derniere Edition de la Haye dont il vient d'être fait Mention, & il n'a pas tenu à moi, qu'il ne la surpasfât. J'ai mis les Notes & Remarfur deux Colonnes, ce qui me femble faire un meilleur effet à la Vuë, & plus distinct du Texte. D'ailleurs j'ai exactement fuivi les dernieres Editions, dont il a été parlé ci-deffus, à la Réserve de la Vie de l'Auteur, dont j'ai augmenté celle-ci. J'ai long-tems balancé, fi je la ferois réïmprimer ques avec les ouvrages du célèbre Boileau, ou non. D'un coté la Pièce eft de bonne main, & vient d'un Ecrivain qui s'eft aquis de la réputation par d'autres Ouvrages de ce genre, & particulierement par les Vies de Bayle & de St. Evremont; je veux parler de Mr. Des Maizeaux. Et d'ailleurs on eft naturellement charmé de connoître personnellement, pour ainfi dire, un homme dont on lit depuis près d'un Siècle les Ouvrages avec admiration. On s'interesse à tout ce qui le regarde, & on voit avec Satisfaction jusqu'aux moindres occafions de fes differentes Productions. Mais d'un autre coté, on trouve un bon Nombre des Remarques & des Anecdotes, qui entrent dans cette Vie, répandues dans les Commentaires de Mr. Broffette, quoique ce dernier ne l'ait citée nulle part, & que le tems de l'Impreffion de l'ouvrage de Mr. Des Maizeaux fit affez voir, que ce n'est point lui qui a été plagiaire. J'ai crû cependant devoir paffer par deffus cette Confideration, & qu'on ne feroit pas fâché d'avoir les Anecdotes & ces Remarques tout de fuite, & dans un Ordre chronologique. Outre qu'il y a une infinité de chofes, dont Mr. Broffette n'a pas fait usage. Il est pénible & ennuyant de ramasser une quantité de Remarques & de petits faits répandus en cent endroits d'un Livre & dans des Volumes dif |