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NOTICE

DES ÉCRIVAINS

DONT ON A DONNÉ DES EXTRAITS DANS CE RECUEIL.

ABBADIR (Jacques) ministre Calviniste, né dans le Bearn en 1654 et mort à Londres en 1727, sur la paroisse de Mary-le-bone, à l'âge de 73 ans. Après avoir fait avec distinction son cours d'études à Sedan, il voyagea pour son instruction en Hollande et en Allemagne. De retour en France, il y exerça les fonctions de son ministère. Sa réputation le fit appeler à Berlin, d'où il passa en Angleterre et ensuite en Irlande où il obtint le doyenné de Killaloe. La pureté de ses mœurs, la droiture et l'aménité de son caractère, l'étendue de ses con noissances, et son éloquence simple et naturelle le firent également rechercher des grands et des gens de lettres. C'est en Angleterre qu'il composa la plus grande partie de ses ouvrages. Les plus estimés sont ses traités de la vérité de la religion chrétienne, de la divinité de Jésus-Christ, et de l'art de se connoître soi-même. Ces traités, qui méritèrent également les suffrages des catholiques et des protestans, furent traduits dans toutes les langues, et méritoient bien cet honneur: ce qui les distingue est la force dans le raisonnement et l'énergie dans le style.

AGUESSEAU (Henri François d') né à Limoges en 1668 et mort à Paris en 1751. Ce célèbre magistrat annonça dès l'enfance ce qu'il seroit un jour: ses progrès dans les premières connoissances furent aussi prompts que brillans. A peine sorti du collége, il rechercha de préférence la société des gens de lettres, et surtout celle de Racine et de Despréaux. Entraîné par les charmes de la poésie, il s'y livra d'abord, mais sans que ce goût nuisît aux études plus sérieuses dont il étoit occupé. Avocat-Général en 1691, Procureur-Général en 1700 et Chancelier au commencement de la régence, il déploya dans toutes ces places les plus grands talens et la plus inflexible équité. Il n'aspira dans

toutes qu'à être utile, sans jamais songer à s'enrichir. Après un long ministère, il ne laissa d'autre fruit de ses épargnes que sa bibliothèque; encore même n'y mettoit-il qu'une certaine somme par an. On a dit de lui qu'il pensoit en philosophe et parloit, en orateur. Ses principes d'éloquence étoient de réunir la force de la dialectique à l'ordre de la géométrie, en y ajoutant les richesses de l'érudition et les charmes de l'art de la persuasion. Son style est clair, châtié et harmonieux; mais quelquefois on peut y désirer plus de chaleur. La vie en tière de cet homme célèbre à tant de titres fut partagée entre les fonctions de la magistrature et la pratique des vertus chrétiennes.

ALEMBERT (Jean le rond d') né à Paris. en 1717, et mort dans la même ville en 1783. D'Alembert a été un de ces génies précoces qui se développent avant le temps. A dix ans, il fit l'étonnement de ses maîtres. Ayant fini de très-bonne heure avec le plus grand éclat son cours d'études au collége Mazarin, il s'adonna aux mathématiques, et devint en peu de temps un des premiers mathématiciens de l'Europe: mais ce goût pour les sciences abstraites ne l'empêcha pas de cultiver en même temps les belles lettres. Reçu à l'académie Françoise, il fut choisi, à la mort de Duclos, pour en être le secrétaire perpétuel, fonction honorable qu'il remplit avec éclat. Ses principaux ouvrages de littérature sont la préface de l'Encyclopédie, un des chefs-d'œuvre de notre langue; différens morceaux d'histoire et de belles-lettres dans ce dictionnaire; des mélanges d'histoire, de littérature et de philosophie; et les éloges des académiciens lus dans les séances publiques de l'académie. Tous ces ouvrages sont sagement et purement écrits: il est aisé de voir à leur lecture que d'Alembert-avoit fait une

étude particulière de sa langue. On trouvera dans ses éloges des parallèles ingénieux, des réflexions fines, et des portraits bien peints: mais on y désirera quelquefois un style moins entortillé, moins de prétentions à la finesse, et moins de recherche dans les persées. On voit qu'il avoit pris Fonte nelle pour modele. On trouvera aussi dans quelques-uns de ses autres ouvrages des jugemens faux en matière de gout; il est -des objets qui sont faits pour être sentis et Don pas analysés. Les incurs de d'Alembert furent simples et pures. Sans ambition, quoique avec une fortune médiocre, il refusa l'éducation du Czar Paul I. S'il n'avoit pas eu le malheur d'ètre un des coryphées du parti philosophique, il eut joui d'une estime générale. D'Alembert a été de presque toutes les sociétés savantes de l'Europe.

ANTREMONT (N. Marquise d) distinguée par les grâces et la finesse de son esprit. On a d'elle quelques jolies pièces insérées dans les journaux et dans l'almanach des muses.

ANQUETIL (Louis-Pierre) Génovefin. Ce religieux estimable cultiva dans la re traite son goût pour les lettres. Les principaux fruits de ses recherches ont été T'esprit de la ligue en 3 volumes, et son précis de l'histoire générale, en 9. Ce dernier ouvrage, qui manquoit dans notre langue, a réuni tous les suffrages par la justesse des vues, la sagesse qui y règne et Pimpartialité avec laquelle il est écrit.

ATTAIGNANT, voyez LATTAIGNANT. AUBERT (Jean-Louis) né en 1731 a publié en 1786 un recueil de fables assez médiocres: mais parmi lesquelles il y en a un petit nombre qu'on lit avec plaisir. Ses autres ouvrages sont entièrement oubliés. Ha aussi travaillé à différens journaux, et á été le rédacteur des petites affiches de Paris, journal dont la partialité étoit quelquefois révoltante, et dont souvent le moindre défaut étoit de manquer de goût.

AULAIRE, voyez SAINT-AULAIRE. BARATON. () il eut part au dictionnaire des rimes de Richelet, dont il fit retrancher les mots, qui auroient pu offenser les personnes délicates. On a de kui in petit recueil d'épigrammes publié en 1703, qu'on ne trouve plus que dans les bibliotheques, et qu'on ne lit guères plus. Néanmoins parmi ces épigrammes, il y en a quelques-unes assez heureuses et d'une tournure piquante et inattendue.

BARTHELEMY (Jean Jacques) né en 1716 et mort à Paris en 1795. Outre un grand nombre de mémoires qu'on trouve dans les mémoires des inscriptions, on doit à cet illustre savant le petit roman de Carite et de Polidore, et le voyage du jeune Anacharsis en Grèce. Ce dernier ouvrage, qui lui avoit coûté trente ans de travail, fut

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accueilli avec enthousiasme et ouvrit à fauteur les portes de l'académie Françoise. Une érudition immense, une connoissance exacte de la Grèce et des mœurs de ses anciens habitans, un style pur et varié selon les sujets, des rapprochemens heureux et des allusions fines et ingénieuses, tel est le mérite de cet ouvrage qu'on lira toujours avec autant de plaisir que d'instruction; une simplicité d'enfant, des mœurs douces, un caractère franc et ouvert, et un cœur sensible, fut celui de son modeste auteur. M. le Duc de Nivernois a écrit sa vie.

BATTEUX (Charles) né en 1713 au village d'Alland'hui sur les bords de la rivière d'Aine, et mort à Paris en 1780. Batteux vint de bonne heure à Paris, où il fut professeur de philosophie au college royal, de l'académie Françoise et de celle de sins criptions. Quoique aucun de ses ouvrages ne l'élève au-dessus de la médiocrité, ce fut un littérateur estimables. On trouvera dans son cours de belles lettres de la clarté et de la méthode: mais peu de vues nouvelles. La préférence que quelques per sonnes lui ont donnée sur celui de Rollin, ne peut avoir son origine que dans un dé faut de connoissances et de goût. Sa tra duction d'Horace est assez fidele; mais elle est absolument sans chaleur et sans grâce: ses quatre poétiques sont plus estimees. Quant à son cours élémentaire à l'usuge de l'école militaire, fait par ordre du gouvernement, on sait qu'il ne répondit pas à l'attente du public. En effet les différens traités qu'il renferme ne sont que des cro quis mal digérés, et médiocrement écrits. Le chagrin qu'il eut de peu de succès de cet ouvrage le conduisit bientôt au tombean, a

BEAO (Charles le) né à Paris en 4501 et mort dans la même ville en 1778. Le Beau professa d'abord la rhétoriqué att collégé des Grassins, d'où il passa au college royal. Son mérite le fit recevoir à l'académie des inscriptions, dont il fut secrétaire perpétuel et pensionnaire. On a de lui des disserta tions et des éloges 'historiques, insérés dans les mémoires de l'académie des inscriptions, qui font honneur à ses talens et à ses mières: mais son principal ouvrage est son histoire du bas empire en 22 volumes in 12. Il y a concilié des écrivains qui se contredisent, rempli beaucoup de lacunes, et fait un corps régulier d'un amas de débris informes. La critique en est judicieuse, la narration bien faite, quoique peut-être trop pleine de détails, et le style élégant; mais ce n'est pas toujours celui de l'histoire. Le rhéteur s'y montre trop souvent. Ce professeur fut adoré de ses disciples, et mérita d'avoir des amis par la douceur de ses mœurs et la sûreté de son commerce. # vécut et mourut dans de grands sentimensS de religion.

BEAUMELLE (Laurent Angliriel de la) né a Vallerauques, dans le diocèse d'Àlais,

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en 1727 et mort à Paris en 1773. La Beaunelle se fit de bonne heure un nom dans Jes lettres. Appelé à Copenhague pour être professeur de belles-lettres Françoises, it ouvrit ce cours de littérature par un discours qui lui donna de la célébrité. Mais né en Languedoc, le climat du nord ne lui convint pas; il quitta le Dannemarc avec le titre de conseiller et une pension. A son retour il s'arrêta à Berlin, voulut se lier avec Voltaire: mais l'un et l'autre étoient d'un caractère trop bouillant pour être long-temps unis. Ils se virent et se brouillèrent sans retour. La première origine de cette querelle vint d'une réflexion que la Beaumelle avoit insérée dans son livre des pensées. Il y avoit dit: il y a eu de meilleurs poëtes que Voltaire; il n'y en eut jamais de si bien récompensés. Le roi de Prusse comble de bienfaits les hommes à talens, précisément par les mémes raisons qui engagent un petit prince d'Allemagne à combler de bienfaits un bonffon ou un nain. L'attaque étoit forte et personnelle; Vol taire ne put jamais la lui pardonner, Il disoit cependant de lui; c'est un coquin qui abbien de l'esprit la Beaumelle de son coté disoit de Voltaire, personne n'écrit mieux que lui. Ce livre des pensées, ou le qu'en dira-t-on ? renfermoit des choses trop tranchantes en politique, en littérature et en morale, et le firent mettre à la Bastille. Les mémoires et les lettres de Mde. de Maintenon lui attirèrent une seconde détention: en effet il y hasarda plusieurs traits et en défigura d'autres. Son commentaire sur la Henriade renferme quelques observations justes parmi un grand nombre. de minutieuses et de triviales. Ses lettres Voltaire sont celui de ses ouvrages, où il y ale plus d'esprit et de sele

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aima la religion, et en pratiquales.devoirs.

BEAUVAIS (Jean-Baptiste-Charles-Marie de) né a Cherbourg en 1733 et mort à Paris en 1790. Cet orateur se distingua de bonne heure dans l'éloquence de la chaire, et par toutes les vertus de son état. Nommé évêque de Senez, il ne démentit pas l'opinion qu'on avoit de lui, et se rendit par son zèle digne d'une élévation qu'il n'avoit point recherchée et qu'il ne devoit qu'à son seul mérite. Les circonstances l'ayant engagé à se démettre de son évèché, il passa dans la retraite le reste de ses jours. On n'a publié que ses oraisons funèbres qui offrent des traits d'une grande beauté, des tableaux touchans, et un coloris vrai, C'est un des bons orateurs du second or dre.

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BERNARD (Catherine) née à Rouen en 16** et morte à Paris en 1712. Elle remporta plusieurs prix de poésie à l'académie Françoise et à celle des jeux floraux, et travailla pour le théâtre conjointement, à ce qu'on croit, avec Fontenelle son ami et son compatriote: mais la tragédie étoit un genre qui ne convenoit ni à l'un ni à l'au tre. On a d'elle quelques autres ouvrages en vers, où il y a de la légèreté, et même de temps en temps de la délicatesse; mais on ne les lit plus depuis long-temps. étoit de l'académie de Ricovrati de Padoue...

Elle

BERNARD (Pierre-Joseph) né à Grenoble en Dauphins Pan 1708 et mort à Paris en 1776. Après avoir achevé son cours d'études à Lyon au collège des jésuites, Bernard vint à Paris où il se fit bientôt comnoître par des vers charmans qui respiroient la grâce et la volupté. Emunené en Italie en 1734 il se trouva aux batailles de Parme BEAUSOBRE (Isaac de) ministre protes et de Guastalla, et fut présenté au maréchal tant, né a Niort en 1659 et mort à Berlin de Coigny à qui il plut.. Ce héros, se late en 1736. Forcé de quitter la France pour tacha en lui donnant la fonction de secré avoir brisé les sceaux du roi, apposés à la taire, et le fit bientôt nommer secrétaire porte d'un temple, après la défense de général des dragons, Cette place et celle professer publiquement la religion calviniste, de bibliothecaire du cabinet de sa Majesté il se refugia en Hollande, d'où bientôt au château de Choisi-le-Roi assurerent sa après il passa à Berlin. Il y fut fait chape- fortune. On a de lui l'art d'aimer, poëme lain du roi de Prusse et conseiller du con- supérieur à celui d'Oride, mais qui néan sistoire royal, Il y a publié différens ou- moins est bien éloigné de la perfection dont vrages estimés Celui qui lui a fait le plus il étoit susceptible. Phrosine et Melicore, d'honneur est son histoire critique de autre poëme, ne vaut pas mieux. Mais son Manichée et du manichéisme. On y trouve opéra de Castor et Pollux, ses épires et ses une grande connoissance de l'histoire ecclé odes anacréoutiques l'ont mis au rang de siastique, puisée dans les sources, nos poëtes les plus agréables. Quel domcritique judicieuse, mais quelquefois un mage qu'il n'ait pas toujours respecté la peu hardie, des digressions curieuses; une décence et qu'il ait presque toujours offert narration soutenue: mais le style en est, dans ses tableaux des images trop volup comme celui de tous les refugiés, incorrect, tueuses et trop libres. Lépicurisme quoique assez agréable. Beausobre pensoit qu'on passe aux poëtes ne doit pas aller avec chaleur et écrivoit de même, Ses jusqu'à la licence. Ses épâtres et ses odes sermons, publiés à Genève, ont de l'onc- sont remplies de pensées fines, agréables et tion, mais peu de profondeur. Son cœur ingénieuses; et la versification en est douce, étoit généreux, humain et éloigné de toute vive et légère. Son épitre à Claudine et son espèce de rancune et de vengeance. Ilode sur la rose auroient suth pour faire sa

une.

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