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M. J.-M. RAMUS, groupe de Céphale et Procris.
M. JEAN DEBAY, groupe du Chasseur tuant un cerf.
M. FRATIN, études d'animaux.

M. A. LECHESNE, groupe d'enfants et de chiens.
M. M.-J. LIÉNARD, sculptures en bois.

M. A. COLLAS, réductions de statues.

M. DIÉTERLE, pour ses compositions et pour la direction donnée aux travaux de la manufacture de Sèvres. Mme A. DUCLUSEAU, peintures sur porcelaine. M. JACOBER, peintures de fleurs sur porcelaine.

M. A. BÉRANGER, portraits peints sur porcelaine, d'après Rubens et Winterhalter.

Mme P. LAURENT, peintures en émail sur métal, d'après Raphaël et M. Ingres.

Mme JACOTOT, peinture sur porcelaine, d'après Raphaël. M. BONNET, peinture en émail sur fonte de fer: l'Apôtre saint Jean, en pied.

M. SCHILT, peinture sur porcelaine, décorant des vases et une table.

M. HAMON, peinture en émail sur cuivre, décorant des coffrets et des aiguières.

M. Alfred GéreNTE, peinture de vitraux dans le style du XIII° siècle.

M. MARECHAL, de Metz, peinture sur verre, représentant une Scène de la Peste.

M. J. Roucou, pour ses damasquinures.

M. E. LAROCHE, dessins de châles, de baréges et de mousselines.

MM. BERRUS frères, dessins de châles et d'étoffes.

M. A. COUDER, dessins de châles, de tapis et de meubles. M. J. CHEBEAUX, dessins de colonnades et de toiles imprimées.

M. J.-H. MERAUX, dessins de dentelles.

M. R.-J. LEMERCIER, lithographie en noir et en couleur.' M. ENGELMANN, lithographie en couleur.

M. G. SILBERMANN, impressions typographiques en couleur.

M. C.-E. CLERGET, dessins d'ornements applicables à l'in

dustrie.

Mentions honorables.

M. M. PASCAL, groupe du Moine et des enfants.

M. C. CORDIER, buste de nègre.

M. BONNASSIEUX, l'Amour se coupant les ailes.
M. L. LAUTZ, Sculptures en ivoire.

Mme TURGAN, peinture sur porcelaine.

M. MARIETTE DE CHASSAGNE, peinture sur porcelaine.

M. A. Lusson, peinture sur verre, vitraux du moyen âge. M. F. DIDIER, dessins pour les fabriques.

M. MEYNIER, idem.

MM. NAZE et Cie, idem.

M. BRAUN, idem.

M. E. PICARD, idem.

M. N.-A. GALIMARD, compositions pour vitraux d'église.

Un petit nombre d'observations sur cette répartition expliquera la part qui a été faite à la France. En ce qui concerne la sculpture, nous n'étions pas représentés à Londres: cinq ou six sculpteurs de talent ne pouvaient donner une idée du style et des progrès de notre école, tandis que la réunion de tout ce que les Anglais avaient exécuté depuis nombre d'années formait une exposition importante. L'Italie elle-même, habituée à vendre ses statues aux Anglais, considéra l'Exposition de Londres comme un bazar, et, en dépit de l'éloignement et des frais, elle envoya un nombre énorme de groupes et de figures en marbre. Dans cette situation, je croyais avoir bien défendu les intérêts qui m'étaient confiés en obtenant pour la France deux médailles de conseil, trente et une médailles de prix et treize médailles de bronze. Mais cette répartition, qui n'était qu'équitable, fut faussée dans son esprit par la rédaction du catalogue. M. Marochetti, qui paraît être natif de Turin, mais que le Jury avait considéré comme un Français, fut déclaré digne de la médaille de conseil, ou

grande médaille, et cette récompense, portée au compte de la France, empêcha que M. A. Debay ne l'obtînt à côté de Pradier. On objecta que trois grandes médailles dépassaient la proportion, les autres nations n'en ayant qu'une. Je cédai devant cette raison, et je dus être étonné, un mois plus tard, de trouver M. Marochetti dans la liste des exposants anglais : je réclamai; mais on répondit que cet artiste travaillait à Londres, s'était fait porter sur la liste des exposants anglais et se déclarait désormais Anglais. Vechte et Morel, tous deux Français, malgré l'apparence étrangère de leurs noms et en dépit de leur qualité de transfuges, tous deux apprentis des ateliers de Paris, auxquels j'avais compris que de grandes médailles avaient été accordées par notre classe, ne reçurent d'elle que des éloges, la XXIII classe les ayant déjà récompensés.

J'ai expliqué comment il avait été décidé, dans la classe des beaux-arts, que la médaille de conseil, ou grande médaille, ne serait accordée qu'aux ouvrages les plus remarquables dans l'une des branches de l'art, sculpture et peinture. Cette décision frappait toute l'industrie : les manufactures de Sèvres et des Gobelins furent comprises dans cette exclusion; j'obtins toutefois un vote par lequel le XXX® Jury, expliquant à la commission supérieure des présidents sa manière de procéder et l'impossibilité où il se trouvait de donner aux manufactures de France la récompense qui leur était due, les recommandait à sa sollicitude. Cette intervention indirecte eut le succès que je désirais : le conseil des présidents accorda la grande médaille à ces établissements.

J'avais obtenu une médaille de bronze pour la statue de la Femme piquée par un serpent; mais, au moment de la révision, un membre anglais du Jury s'opposa fortement, dans l'intérêt de la morale et, je crois même, de la religion, à récompenser une œuvre dont la beauté ne faisait que rendre plus coupable l'intention immorale. Je fis mes efforts pour écarter cette fin de non-recevoir; je demandai à mes collègues de se considérer comme juges d'objets d'art et non pas d'actes de vertu : j'échouai; la XXX classe, agissant

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comme V groupe, procéda à la révision de son propre travail et revint sur sa première décision: M. Clesinger fut rayé de la liste des récompenses. Tout ce qu'on m'accorda, ce fut d'insérer dans le procès-verbal les motifs de cette exclusion, et, en effet, on lit dans le rapport officiel : « Le Jury, par des raisons tout à fait indépendantes du talent reconnu de ce jeune artiste, a renoncé, bien qu'à regret, à accorder à cet ouvrage une haute marque de son approbation. >

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Suivant le règlement adopté par la Commission royale, un rapport lu et discuté en séance devait rendre compte des travaux et motiver les décisions de chaque classe du Jury. Ce travail, revêtu ainsi d'un caractère officiel, était destiné à entrer dans le rapport général. Le groupe des beaux-arts avait abordé des questions si délicates; tout en finissant par s'entendre sur la distribution des récompenses, il avait manifesté des divergences d'opinion si considérables, que je fis prévaloir sans difficulté cette pensée, que son rapport s'énoncerait avec réserve sur tous les points de doctrine, et éviterait avec le plus grand soin les théories, les méthodes, les systèmes, parce qu'il était impossible, en si peu de temps, entre membres étrangers les uns aux autres et réunis de tous les points de la terre, non pas seulement de s'entendre sur les principes qui doivent diriger dans un jugement, mais aussi sur la manière de les énoncer et de les ériger en formules officielles. M. Panizzi avait été élu rapporteur justement parce qu'il était de nous tous le moins engagé dans ces questions, parce qu'il pouvait rédiger le rapport sans être tenté d'y introduire des considérations personnelles et des principes exclusifs. La Commission royale de Londres a pensé différemment, car de son autorité privée, sans consulter la classe des beaux-arts, et après la dispersion de ses membres, elle a demandé à M. Waagen, de Berlin, et à M. Redgrave, de Londres, des mémoires particuliers, à l'un sur la sculpture, à l'autre sur les dessins, pour les insérer dans le rapport officiel. Si ces mémoires avaient été lus à la XXX classe, ils auraient été discutés par ses membres, et pour mon compte je n'aurais certes

pas laissé passer des phrases comme celle-ci : « Jusqu'au com« mencement du siècle présent les sculpteurs de Berlin conti• nuèrent à imiter le style faux et maniéré de l'école française contemporaine. J'aurais demandé à prouver que Jean Cousin, Jean Goujon, Jean de Douai (ou de Bologne), le Pujet, les Coustou, Houdon et Chaudet étaient des artistes supérieurs, qu'on avait eu grand'raison, pendant trois siècles, d'imiter à Berlin, et que si l'on y a été faux et maniéré, ce n'est pas la faute de ces excellents modèles. Je me contenterai de cette seule observation; mais j'ai dû faire mes réserves, parce que, tout en accordant à ces rapports particuliers la valeur qu'ils tirent de la position et des talents de leurs auteurs, mes collègues et mes amis, je leur refuse toute autorité et ne les mentionne même pas.

L'IMPORTANCE DES ARTS EST GÉNÉRALEMENT RECONNUE; EFFORTS FAits pour NOUS DISPUTER notre supériorité.

L'appréciation générale des visiteurs de l'Exposition de Londres ne se ressentit pas du jugement sévère des hommes de goût, ni de la réserve de la classe des beaux-arts. Entraîné par notre vieille réputation, soumis à la domination séculaire de la mode française, le public du Palais de cristal ne vit que nos qualités d'élégance, de bon goût, d'harmonieux éclat et d'arrangement séducteur. Tandis que chaque nation visitait de préférence son exposition nationale, toutes les nations se réunissaient dans l'Exposition française, et on n'y entendait qu'un murmure approbateur. De cet examen un peu confus, de ces jugements assez discordants quant aux motifs, mais unanimes quant à l'admiration, découla une opinion toute favorable aux arts et à l'industrie de la France; mais en même tcmps trois révélations se firent jour qui vont servir de base à un plan d'attaques formidables contre notre suprématie.

En premier lieu, on acquit généralement cette conviction que les arts étaient désormais la plus puissante machine de l'industrie; en second lieu, chaque nation prit la ferme résolu

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